CHAPITRE 8 : MES PARENTS ADOPTIFS 1.

Ecrit par Benedictaaurellia

Un mois plus tard.

Edmund

 Cela fait plus d’un mois que j’ai vu Ainara. Elle me manque mais je fais avec. D’autres diront que ce que je ressens est trop soudain pour être sérieux mais ce n’est pas le cas. Je sens au plus profond de moi que s’est-elle qu’il me faut. En tout cas, j’espère la revoir bientôt. En attendant, j’occupe bien mes journées. Maman ne le sait pas mais je n’ai pas tout plaqué à Paris comme elle le voulait. Je suis ici mais, je continue toujours à travailler pour mon cabinet Parisien. Après son coup de fil d’il y a un mois, j’ai discuté avec Paul mon mentor et tous les deux nous avons pensé qu’il serait plus sage pour moi de garder mon boulot là-bas.

Flashback deux mois plutôt.

Après avoir raccroché avec maman, je n’ai plus du tout la tête à travailler. Je suis sur les nerfs. Je me demande comment maman peut exiger de moi que je plaque tout comme ça du jour au lendemain. Ma vie est ici et je ne me vois pas retourner habiter au Togo. J’ai un certain confort et un standing ici que je n’aurai pas là-bas. C’est aussi sans compter que je suis beaucoup plus épanoui ici. Là-bas, j’ai toujours l’impression d’étouffer avec maman quand j’y suis. C’est pourquoi je n’y vais plus. Quand je suis là-bas, je ne suis plus moi-même. Je me retrouve à faire des choses que je ne me pensais pas capable de faire.

Je décide d’aller me défouler un peu dans une salle de gym. Je cours un moment et ensuite je vais déverser ma colère sur un sac de boxe. Ça m’aide à évacuer la tension que je ressens. Une fois apaisé, je rentre chez moi prendre une bonne douche et aller voir Paul. Il faut que je lui parle de cette situation. Je sais déjà qu’il sera contre cette idée. Il n’aime pas du tout ma mère. Il n’a jamais été désobligeant avec elle mais je sais qu’il ne l’aime pas. Et maman non plus. Elle a d’ailleurs été plusieurs fois agressive avec lui sans raison apparente.

Je viens d’arriver chez Paul. Sa femme et lui ont une maison en banlieue Parisienne. C’est un joli petit cottage aux allures rustiques. C’est sa femme qui m’ouvre et m’accueille chaleureusement.

Ruth : Mon bébé ! Comment vas-tu ? me dit-elle me prenant dans ses bras.

Moi : Ruth, je t’en prie ne m’appelle pas comme ça tu sais bien que j’ai passé cet âge. Je vais bien et toi ?

Elle : Non, non. Tu es mon bb point barre. Et je sais déjà que tu ne vas pas bien. Tu ne viens ici que quand tu as des soucis. Entre ton papa est au salon. Il t’attendait.

Moi : Surpris. Comment ça ? Je ne lui ai pas dit que je venais.

Elle : en souriant. Je sais. Ce matin quand on s’est réveillé, il m’a demandé de faire ton repas préféré. Il a dit que tu viendras surement dans la journée. Tu sais les parents le sentent quand quelque chose arrive à leur bébé.

Moi : ému. Merci Ruth.

Au salon

Moi : Bonsoir Paul. Comment vas-tu ?

Paul : Bien. Et toi ?

Moi : Disons que ce n’est pas la grande forme.

Paul : Je sais qu’il y a quelque chose qui te tracasse. Je t’écoute.

Moi : Ma mère m’a appelé il y a quelques heures.

Paul : Et ??

Moi : Elle veut que je rentre définitivement au Togo dans un mois au plus tard. Elle m’a trouvé une femme qu’elle veut que j’épouse.

Paul : Que comptes-tu faire ?

Moi : Je suis confus. Je ne suis pas prêt à jeter aux orties tout ce que nous avons bâtis ici. Je ne me vois pas installé au Togo et encore moins épouser une femme qu’aurait choisie ma mère. Cependant je ne peux pas lui dire non.

Paul : Qu’attends-tu de moi ? Je ne peux te dire de faire ceci ou cela. La décision est tienne.

Moi : Je sais. J’avais besoin de t’en parler et avoir tes conseils.

Paul : …

Moi : Je t’en prie papa. Aide-moi.

Je l’appelle souvent ainsi quand je veux l’amadouer.

Paul : Ne me flatte pas.

Moi : J’ai besoin de ta lumière.

Paul : Laisse-moi réfléchir. Va rester un peu avec Ruth. Je viens vous rejoindre tout à l’heure.

MA MÈRE ET MOI