CHAPITRE 89: LA COCOTTERAIE 1

Ecrit par L'UNIVERS DE JOLA

CHAPITRE 89 : LA COCOTTERAIE. 1


**LUCIA MANGA MFOULA**

Bhernie : (Me regardant) Je crois qu’il va falloir que je la ramène chez le bijoutier pour faire des ajustements vu que tu ne peux pas porter la bague sur ce doigt.

Moi : Pourquoi ?

Bhernie : Parce que ce doigt est réservé pour la bague de fiançailles et de mariage.

Moi : (Retirant ma main de la sienne) Je suppose donc que c’est le cas (soutenant son regard) Parce que j’ai l’intention de la garder à ce doigt.


Il a intensifié son regard sur moi et une lueur étrange brillait à l’intérieur.


Bhernie : (Après un moment à me fixer de cette façon) Lumière soit raisonnable. Laisse moi aller réajuster ça pour que ça aille sur un autre de tes doigts, je te promets de te la ramener au plus tard mercredi. Tu pourras même me passer une bague échantillon pour le doigt que tu voudras.

Moi : Je ne veux pas que ça aille sur un autre doigt, j’aime bien où elle se trouve. 

Bhernie : Que vas-tu faire quand tes parents vont te poser des questions sur ça ?

Moi : Je trouverai bien une réponse à leur donner.

Bhernie : Lucia stp, évitons les problèmes inutiles.

Moi : (Le regardant dans les yeux) Si je retire cette bague de mon doigt pour te la rendre Ciel, je ne la reprendrai plus.

Bhernie : (Soupirant) Ok, dans ce cas garde là. Mais stp, je te demande une faveur, ne la porte pas devant tes parents pardon.

Moi : D’accord. Je saurai où et à quel moment la mettre.

Bhernie : D’accord.

Moi : (Regardant mon doigt et mon poignet avec un énorme sourire) J’adore mes cadeaux et dire que les autres se sont déchaînés sur toi cet après midi, j’ai presqu’envie de me filmer et envoyer ça dans le groupe.

Bhernie : Je ne préfère pas. Tu sais il est préférable de vivre dans l’ombre pour être tranquille que de s’exposer et se faire des ennemis inutilement. Même si on me traite de pingre, ce n’est pas grave. Ce n’est pas le sourire et les acclamations de la foule qui m’intéressent, tant que toi tu es heureuse et que tu as un sourire radieux comme ce soir, alors ça me va.

Moi : Je peux te faire un câlin ?

Bhernie : (Souriant) Oui. 


Je me suis rapprochée un peu plus de lui et j’ai passé mes mains autour de son cou pendant qu’il a croisé les siennes dans mon dos. Je l’ai serré dans mes bras plusieurs minutes en aspirant son odeur au niveau de son cou. 


Moi : (Toujours dans la même position) C’est mal si je dis que j’aime être dans tes bras ?

Bhernie : Non, ça ne l’est pas. Mais ce n’est pas une bonne idée de se retrouver dans cette position. Le contact physique attise les pulsions charnelles et dans notre cas, je préfère ne pas le faire.

Moi : Le bac d’abord ?

Bhernie : Oui.

Moi : D’accord .


J’ai encore aspiré son odeur une dernière fois et je l’ai relâché. Nous nous sommes regardés un moment avant qu’il n’aille à sa place. 


Moi : Tu peux au moins me filmer avec mes cadeaux ?

Bhernie : (Souriant) Oui. 


Je lui ai passé mon téléphone j’ai pris des postures pour mettre chaque bijou en évidence. J'ai fait la dernière en posant ma main gauche avec mon doigt bien en évidence sur un côté de mon visage et mon bouquet de roses de l’autre côté, j’ai souri en ayant les yeux fermés. Il m’a remis le téléphone et je lui ai fait deux photos malgré son refus. On a fini nos jus, il a payé et m’a raccompagné jusqu’à mon portail. 


Moi : Fais moi signe dès que tu arrives.

Bhernie : Sans faute.


Je suis rentrée et il est parti. Une fois à la terrasse, j’ai retiré la bague et l’ai mise dans la paume de ma main avec mes anciennes boucles d’oreilles. Je suis ensuite rentrée dans la maison où j’ai tout de suite attiré le regard à cause du gros bouquet de roses que j’avais à la main.


Maman : (Me regardant) C’est le bouquet là qu’on est venu te donner ?

Moi : Oui. 

Maman : Je vois. Nous allons avoir une conversation toutes les deux demain.

Moi : D’accord.

Maman : Ce sont de vraies fleurs ?

Moi : Oui.

Maman : (Regardant papa) Gui-Roger est-ce que tu vois ? Même à mon enfant de rien du tout là, on lui offre des fleurs et pas n'importe lesquelles, tout un bouquet de roses rouges. Tu ne vas pas copier pour gagner des points ?


Nous avons tous éclaté de rire et elle m’a conseillé de les mettre dans un vase avec de l’eau à l’intérieur pour empêcher que ça ne se fanent vite. Je l’ai fait et j’ai entraîné le vase dans la chambre pour le poser au chevet de mon lit. Lucrèce est rentrée juste après moi avec un énorme sourire sur les lèvres.


Lucrèce : Alors, ça allait m’étonner que mon bon grand fasse des choses comme les gens des cavernes. Montre les cadeaux.


J’ai montré tout ce qui était sur moi et elle a fait des commentaires positifs en lui jetant à chaque fois des fleurs. À la fin j’ai remis la bague sur mon doigt et j’ai passé ma main sur mon visage.


Lucrèce : (Incrédule, tirant ma main pour bien voir) Il t’a demandé en mariage ?


J’ai éclaté de rire face à sa question puis je lui ai expliqué les choses.


Lucrèce : Ah d’accord, j’ai vraiment cru que c’était le cas d’abord à cause de la forme de la bague et ensuite de  l’emplacement sur ton doigt. C’est là où on met les bagues de mariage ou de fiançailles non ?

Moi : Oui. (Regardant mon doigt un sourire sur les lèvres) Même si je ne te cache pas que cela ne me dérangerai pas d’être sa fiancée ou sa femme pour de vrai.

Lucrèce : (Me regardant en souriant) Tu es vraiment fan de lui hein.

Moi : (Fermant les yeux en bougeant affirmativement la tête)Oui.

Lucrèce : (Me caressant le bras) Je vois. Mais on fait comme on a dit, on finit d’abord les examens vue que c’est le dernier virage.

Moi : Je sais. 

Lucrèce : Allez viens là.


Elle m’a tiré dans ses bras pour me faire un câlin.


Lucrèce : Je suis contente pour toi, tu sais que j’aime beaucoup Bhernie et je suis sûre qu’il fera un bon mari dans le futur. On va croiser les doigts pour que tout se passe bien pour vous deux et que plus tard il puisse te faire une vraie demande en mariage et même t’épouser.

Moi : Merci.

Lucrèce : (Desserrant son étreinte) Va prendre ta douche et tu reviens pour qu’on termine d’ouvrir tes cadeaux.

Moi : D’accord.


Je me suis exécutée et je suis revenue la trouver sur le lit pour qu’on déballe le reste. Plus tard, j’ai reçu le message de Bhernie m’informant qu’il était bien arrivé avant de me dire qu’on se reverrait le lendemain et me souhaiter une douce nuit. J’ai passé plusieurs heures à contempler mon doigt, un énorme sourire sur les lèvres avant de m’endormir en ayant plein d’images de Bhernie dans ma tête. C’est confirmé, je suis amoureuse de lui…


Maman : (À moi) Ta sœur a dit qu’elle passe vous prendre à quelle heure ?

Moi : 13h.

Maman : Elle a dit que vous n’aurez pas besoin de cuisiner hein ?

Moi : Oui. Apparemment il y a à manger et à boire sur place, en tout cas c’est elle qui va gérer tout ça. Notre part à nous c’est d’aller s’amuser .

Maman : D’accord . Bon quand ta nièce et toi allez finir de débarrasser et nettoyer la cuisine, tu viendras me trouver à la chambre.

Moi : D’accord.


Nous avons continué à prendre le petit déjeuner ensuite papa et elle se sont retirés avec les jumeaux. Lucrèce et moi avons mis de l’ordre. Comme aujourd’hui c’est dimanche, tantine Nadine n’est pas là et c’est à moi de m’occuper du ménage. Étant à deux, nous n’avons pas mis du temps dans les tâches. À la fin, je me suis rendue dans sa chambre et papa est sorti en nous laissant toutes les deux.


Maman : (Tapotant la place à côté d’elle sur le lit) Viens t’asseoir chérie.


Je l’ai fait en silence et j’ai attendu.


Maman : Tu as déjà un copain Lucia ?

Moi : Non.

Maman : Qui t’a remis ce bouquet de fleurs hier ?

Moi : Un ami.

Maman : Un simple ami n’offre pas tout un bouquet de roses rouges à une fille s’il n’y a pas plus ou s’il n’a pas l’intention de vouloir plus que de l’amitié.

Moi : (Silence)

Maman : Il a quel âge et il fait quoi dans la vie ?

Moi : Il a 19 ans et est en terminale.

Maman : Vous êtes dans le même lycée ?

Moi : Non, il apprend ailleurs.

Maman : Et vous sortez ensemble depuis quand ?

Moi : On ne sort pas ensemble, on est juste amis pour le moment.

Maman : (Me regardant)

Moi : (Poursuivant) Il a dit qu’on termine d’abord avec le bac et après on verra quoi faire pour ne pas s’embrouiller.

Maman : Je vois que c’est quelqu’un qui a la tête sur les épaules, c’est une bonne chose. Tu sais que le bac c’est dans deux semaines et qu’il faut que tu sois pleinement concentrée, si ce garçon a ça dans l’esprit c’est que c’est déjà quelqu’un de raisonnable.

Moi : (Silence)

Maman : Tu aimes ce garçon ?

Moi : (Après un moment) Oui.

Maman : Et lui ?

Moi : Je crois que oui. 

Maman : Je le connais ?

Moi : (Hésitante) Oui.

Maman : Ce jeune homme, c’est Bhernie ?

Moi : (Baissant mes yeux) Oui.

Maman : Je vois. Je suis beaucoup plus rassurée. De tout ce que j’ai vu et entendu de ce garçon jusqu’à présent, je sais que c’est un bon garçon, poli et sérieux. De plus c’est quelqu’un qui fait bien l’école et depuis que tu as rejoint son groupe de travail, tes résultats scolaires sont plus qu’excellent et toi-même tu m’as l’air plus épanouie. Je comprends donc que c’est quelqu’un qui a une bonne influence sur toi et c’est quelque chose que j’apprécie. Vue comme sont parties les choses, ça ne me servirait à rien de t’interdire de le fréquenter ou même de penser que les rapports sexuels ne seront pas pour bientôt. Quand le cœur est déjà engagé, le reste n’est qu’une question de temps. Je préfère donc déjà me faire à cette idée et de savoir avec qui tu es plutôt que de me mentir à moi-même en pensant que tu ne le fais pas où ne le fera pas. Tout ce que je veux c’est que tu ne perdes pas tes objectifs de vue et que lorsque que vous allez commencer à avoir des rapports sexuels vous vous protégez parce que comme tu sais, une grossesse est vite arrivée et ce n’est pas dans nos plans présentement. Hormis les grossesses, il y a des maladies sexuellement transmissibles qui trainent partout et ce serait pas non plus l’idéal que tu en attrape une. Tu me comprends ?

Moi : Oui. 

Maman : Tant mieux. Cette semaine nous ferons un tour en clinique pour essayer de voir quel type de contraception tu pourrais prendre et je te prendrai également des préservatifs. Je ne fais pas ça pour t’encourager à aller avoir des rapports sexuels, l’idéal serait que tu n’en es pas jusqu’à ce que tu trouves quelqu’un avec qui tu sois sûr d’être celui avec qui tu chemineras dans la vie. Mais dans l’éventualité où tu en as, nous n’aurons pas de mauvaise surprise d’accord ?

Moi : Oui. 

Maman : Quels sont les projets d’avenir de Bhernie ? Que fera t-il après le bac ? Avez-vous eu une discussion dessus ?

Moi : Oui.  Il compte poursuivre ses études. Il ira à Franceville.

Maman : Il n’a pas l’intention de sortir du pays ?

Moi : Il voulait le faire mais ses parents n’ont pas assez de moyens pour l’envoyer à l’étranger et pour la bourse que l’État offre, il faut des garanties supplémentaires et il n’en a pas. Du coup c’est à Franceville qu’il ira après l’obtention de son bac.

Maman : Je vois. Sait-il au moins ce qu’il compte faire de sa vie ?

Moi : Oui. 

Maman : D’accord. Je suis au moins contente que ce soit ce genre de garçons qui t’intéresse et non pas des jeunes gens qui n’ont rien dans la tête et n’ont même aucun projet pour leur avenir. Ça veut dire que tu sais faire de bon choix et je vais continuer à te faire confiance pour la suite. Pour l’instant ramenez moi le bac tes amis et toi et le reste on avisera. 

Moi : D’accord maman. 

Maman : (M’ouvrant ses bras) Viens là. 


Elle m’a fait un câlin avant de me libérer et comme toujours j’ai fait le point à ma personne favoris. Nous nous sommes ensuite apprêtées, avons apprêté les garçons et nous sommes partis monter dans le pick-up avec lequel ya Reine et son type sont venus nous chercher…


**BHERNIE ELLO**

Je regarde l’heure sur ma montre et me rends compte qu’il me reste 30 minutes pour partir de la maison pour le ckdo du Charbonnages où on a notre point de chute. Lucia nous a dit dans le groupe que c’est à ce niveau que tantine Reine et son gars vont nous récupérer. Je récupère l’enveloppe que j’ai posé sur ma table de travail et je sors 20 milles de l’intérieur . Je prends 10 mille que je mets dans ma poche car je ne sais pas si j’aurai à dépenser une somme là-bas et les autres 10 mille je l’attrape à la main, je compte donner ça à ma mère pour faire à manger pour ce soir s’il n’y a plus rien au congélateur. Hier en rentrant, je suis directement venu dans ma chambre et je ne me suis pas arrêté dans la maison. Je vis avec mes parents et mes quatre frères et sœurs dans une maison en planches de trois chambres, salon et cuisine. Mes parents ont une chambre, il y a la chambre des garçons et celle des filles. Je dormais avec mes deux petits frères jusqu’à mes 16 ans où mon père a estimé que j’étais déjà un grand garçon et qu’il me fallait un petit espace personnel. C’est ainsi qu’il avait décidé de construire une quatrième chambre mais derrière la maison pour moi. Il m’avait dit que j’étais déjà un homme mais seulement il ne voulait pas apprendre que je fais le désordre ou le défilé de mode dans son terrain. Il me faisait assez confiance pour me laisser dormir à l’extérieur de la maison et avoir une certaine latitude dans mes mouvements mais espérait que je n’allais pas le décevoir. Ça fait maintenant trois ans que je suis là et depuis, il n’a pas encore eu à se plaindre de moi. 

Mon père m’a appris très tôt le sens des responsabilités. Il m’a toujours parlé sans détour et dit que les choix que je fais et les actes que je pose aujourd’hui auraient inéluctablement des conséquences sur mon avenir. Il me disait qu’il n'avait pas fait de bons choix quand il était plus jeune fautes de conseil et de bon entourage, il avait choisi les ambiances, le tabac, la drogue et les femmes, résultats, il avait fini dans ce quartier dans une petite chambre en planche avec une femme et un enfant dans les bras sans aucune source de revenus. C’est à ce moment qu’il a pris conscience de la vie et a essayé de faire quelque chose pour s’en sortir. Après avoir enchaîné les petits boulots pour s’en sortir, il a finalement eu le boulot d’agent de sécurité qu’il fait maintenant, il a agrandi la petite chambre de l’époque pour en faire une maison et a essayé de nous offrir ce qu’il pouvait selon ses moyens. Connaissant les réalités de ce quartier, il n’a jamais cessé de me répéter d’avoir de bonnes relations avec tout le monde et même les plus grands bandits du terrain mais de n’être l’ami de personne car celui qu’on prend comme ami, qu’on le veuille ou non, finit par nous influencer et les mauvaises influences, il ne veut pas. Il m’a également répété que j’étais l’aîné et que ce que je poserai comme acte, donnera le ton à ceux qui allaient me suivre. J’avais donc intérêt à être un exemple de vertu pour que mes petits frères puissent avoir un modèle sous les yeux et dans leur cercle le plus restreint étant donné que dans ce quartier, les exemples de bonnes conduites se comptent sur les doigts de la main. Faire le contre poids était difficile mais c’était déjà quelque chose d’essayer. Prenant conscience de ces réalités, je me suis efforcé de donner le bon exemple aux autres. Parmi mes petits frères, deux d’entre eux sont assez posés, celui qui me suit et la dernière et deux autres ont le sang assez chaud mais je les recadre de temps en temps quand je vois qu’ils veulent déborder. En tout cas jusqu’à présent , il n’y a jamais eu de soucis majeur et on espère que ce sera toujours le cas même quand j’irai à Franceville après mon bac.

Pour revenir à ce que je disais, ma chambre est externe du coup, je ne suis pas obligé de rentrer dans la grande maison quand je rentre le soir et donc je ne l’ai pas fait car j’étais assez fatigué. Ce matin, je suis simplement allé saluer pour montrer le corps et je suis revenu dans ma chambre, je ne sais donc pas s’il y a encore à manger ou non. Mais une chose est sûre, personne ne m’a interpellé là-dessus ce matin donc je suppose que c’est bon, mais je vais quand même donner les 10 mille là à ma mère pour compléter si c’est le cas. Cette semaine de cours était la dernière pour les classes ordinaires, cela signifie donc que tous mes petits frères sont en vacances et la nourriture va finir deux fois plus vite que d’ordinaire à la maison. L’autre point aussi c’est que tous les petits à qui je donnais les cours de soutien sont également au repos donc mes entrées ont cessé. J’ai reçu pour la plupart mes derniers paiements cette semaine, le seul qui n’a pas encore été fait c’est pour Lucrèce. J’ai compris qu’avec ce qui s’est passé avec tantine Leslie dernièrement, tonton Arsène a eu d’autres choses dans la tête mais qu’à un moment donné il me fera le versement car il est le plus réglo de tous. Il paie en temps et en heure, toujours avec les frais et parfois même des extras. Donc je ne suis pas inquiet. 

Pour l’instant ma priorité c’est obtenir mon bac et après je vais me mettre à chercher d’autres sources de revenus avant mon voyage pour essayer de combler le gros trou que j’ai fait dans mon épargne avec le cadeau de Lucia. Je voulais lui offrir quelque chose de beau et de durable alors après réflexion, je me suis tourné vers les métaux précieux. En allant chez le bijoutier pour lui dire ce que je voulais, il m’a fait le devis et me l’a donné. J’avoue que j’ai longuement réfléchi avant de valider la commande parce que cela impliquait une grosse sortie dans l’argent que je cotise pour mon voyage et ma survie en province les premiers mois. Je me suis beaucoup privé pour épargner ça et là j’allais le dépenser comme ça en un seul jour pour une fille, est-ce que ça en valait le coût ? J’ai cogité et j’ai fini par le faire, il me faudra travailler pour fermer le trou mais bon, le sourire que j’ai vu sur ses lèvres et le regard qu’elle a posé sur moi hier soir étaient plus que gratifiant alors je ne regrette pas de l’avoir fait. Je travaillerai en pensant à son sourire et cela m’apaisera. De plus hier soir en rentrant à la maison avec mes cadeaux, j’ai vu une enveloppe de 50 mille et un parfum dans le paquet que ses parents m’ont envoyé avec elle. J’étais content, je trouverai le temps de passer chez eux pour les remercier de vive voix. C’est cette enveloppe que je viens de prendre. Je vais dépenser 20 mille et garder les trente mille pour mon taxi la semaine des examens, c’est une réflexion en moins. 


Je finis par ranger l’enveloppe , je ramasse mon sac à dos et je boucle ma chambre avant de longer le petit couloir qui conduit à l’entrée de la maison. Je trouve ma petite sœur, la dernière, assise devant la porte avec la grosse tête de sa poupée coiffeuse qu’elle passe son temps à tresser et inventer des modèles quand elle ne va pas à l’école.


Moi : Erine maman est où ?

Erine : À la chambre, elle repasse le linge. 

Moi : Et les autres ?

Erine : Au salon, ils regardent la télévision.

Moi : ok. (Lui donnant le billet) Tiens et va donner ça à maman pour qu’elle achète la nourriture avec. Moi je suis en train de sortir et je vais rentrer le soir.

Erine : (Prenant) D’accord.


Elle s’est levée et est rentrée dans la maison. J’ai enfilé mes lunettes de soleil et je suis parti pour mon rendez-vous. Je suis arrivé au charbonnages en même temps que ma personne (Pierredelin) , Déco (Josué), la machine (Maurice) et Mel étaient déjà là. On s’est salué et on a attendu. Ils sont revenus sur l’affaire de la tige de rose que j’ai remis à Lucia hier et m’ont dit que franchement ce n’était pas sympas. J’aurais pu faire quand même un peu d’effort et que connaissant Lucia je savais qu’elle allait m’offrir un vrai cadeau, ce qu’elle a fait. J’avais la chance que c’était une fille simple qui ne se fâchait pas pour un rien mais que quand même j’avais merdé. Je me suis simplement excusé auprès d’eux et j’ai dit que pour la prochaine fois j’essaierai de faire mieux et être moins pingre. On a enterré ce sujet quelques minutes avant de voir le pick-up qui devait venir nous chercher. Mel et la cousine de Maurice avec qui il est arrivé, sont montées à la cabine avec les filles, les garçons étaient derrière et nous sommes partis pour la fameuse COCOTTERAIE dont j’ignorais l’existence jusqu’à hier. Nous sommes arrivés à un endroit aménagé au bord de la mer avec plein de cocotiers partout. Nous nous sommes présentés et avons été conduits dans un coin spécial joliment décoré pour une petite fête d’anniversaire en plein air. Nos prénoms à Lucia et à moi étaient en banderole précédés d’un joyeux anniversaire. Nous avons pris place très vite on s’est occupé de nous avant de nous laisser les rênes pour la suite. 


Tantine Reine : (Prenant la parole) Alors si nous sommes là aujourd’hui c’est pour fêter à l’occasion de ma jolie petite sœur (passant ses mains autour de son cou en étant debout derrière elle) ici présente même si elle sait que je suis bien plus belle qu’elle (nous avons éclaté de rire) et de l’homme qui fait battre mon cœur (j’ai esquissé un sourire) Seigneur ça c’est pour que je tombe encore plus que je ne le suis déjà. Bhernie arrête ça mon cœur est fragile.


Je me suis passé la main sur le visage en riant en même temps que les autres. 


Tantine Reine : (Reprenant) Je disais donc que nous étions tous là pour l’anniversaire de Lucia et Bhernie qui ont pris un an de plus hier. Nous sommes là pour passer un petit moment pour décompresser et s’amuser en leur honneur car nous savons qu’après ce sera les examens et vous allez tous être hyper concentrés pour nous décrocher ça avec mention. N’est-ce pas ?

Nous : Oui la grande.

Tantine Reine : Voilà, j’ai confiance. Profitez donc pendant cette journée pour être insouciants car vous le méritez bien et ne vous inquiétez pas pour les dépenses (Regardant son type avec un sourire sur les lèvres) les hommes capables de ce pays vont s’occuper de ça. Donc on mange , on boit, on danse, on se lave et on immortalise tout ça avec des belles photos et des vidéos pour montrer aux absents qu’ils ont eu tort. N’est-ce pas ?

Nous : (Riant) Oui. 

Tantine Reine : (Prenant son verre de cocktail) On va trinquer pour dire joyeux anniversaire aux heureux du jour et lancer les hostilités. Levons nous (ce que nous faisons avec nos boissons) Joyeux anniversaire à Lucia et Bhernie.

Nous : Joyeux anniversaire à Lucia et Bhernie.


Nous avons tous bu et elle nous a autorisé à aller nous servir sur le petit buffet mis pour l’occasion. Lucia et moi avons été les premiers à se servir et j’ai vu qu’elle portait sur elle les bijoux que je lui ai offert à l’exception de la bague. Elle a servi nos deux assiettes et m’a donné la mienne.


Moi : (Prenant) Merci.


Nous sommes revenus nous attabler et les autres nous ont suivis au fur et à mesure. Nous étions assis sur une longue table en bois rectangulaire et elle était en face de moi. De temps en temps nos regards se croisaient mais j’essayais de limiter cela au maximum. Nous avons mangé dans une bonne ambiance avant de débarrasser. On buvait en racontant quand le DJ a mis le son de Tina, une chanteuse gabonaise, son titre ‘’Massama’’


Tantine Reine : (S’adressant à Lucia et Lucrèce) Petites, vous vous souvenez du son là non.

Elles : (Riant) Oui. 

Tantine Reine : (Se levant) Pardon levez-vous on fait le ballet.

Lucia : Oh, ici ?

Tantine Reine : oui. Toi tu ne peux même pas bouder, c’est ton anniversaire, allez on s’en va. 


Elle les a tirées toutes les deux et les jumeaux les ont rejoint vu qu’apparemment ils connaissaient aussi la chorégraphie. Tantine Reine malgré son ventre qui se voyait bougeait très bien même si les filles avaient beaucoup plus de facilité à exécuter les pas de denses. Il y en avait qui étaient simples, d’autres  un peu compliqués, beaucoup de déhanchés et de sensualité. Les pas qu’elles faisaient pendant le refrain et le dernier couplet m’ont laissé sur le cul tant j’étais dépassé. 

Refrain : Je ne vais pas te laisser (ah.. hummm) « tendant le doigt au hasard sur un garçon en bougeant négativement le doigt et la tête »

Mon cœur est blessé (oh yeah oh yeah oh yeah) « posant une main sur le cœur et bougeant la poitrine au rythme d’un battement »

Tu es mon médicament « Mimant une prise de médicaments »

 Mon tchoko, mon amant « tendant les mains devant elles avant de les battre deux fois »

Ma rivière de diamant (eh wa) « faisant un tour complet sur elles)

Tu es mon Casanova (casanova casanova…) « Déhanchés sur les côtés len ouvrant les bras de l’intérieur vers l’extérieur »

Tu es mon Casanova (casanova casanova…)

Mon Casanova  iyeah …. Casanova


Dernier couplet : C’est toi mon nkoumkouma « Avançant en tapant des points fermés sur leurs poitrines tout en faisant vibrer leurs corps »

Je suis dans ton kéméka « se touchant les épaules et les fesses dans un mouvement rapide »

Tu m’as montré le feu « Faisant un semblant de chute sur le sol par l’arrière en posant une main parterre »

Je jure devant Dieu, « Se redressant avant de se relever en tournant des reins »

je t’aime Massama « Pointant un garçon du doigt avant de mimer un léchage de main »

Chéri C’est toi mon nkoumkouma (nkoumkouma nkoumkouma)

Je suis dans ton kéméka (kéméka kéméka)

Tu m’as montré le feu, Je jure devant Dieu

Je t’aime Massama (massama, massama)

Tu es mon Casanova (casanova casanova…)

Tu es mon Casanova (casanova casanova…)

Mon Casanova  iyeah …. Casanova


(PS : le texte entre parenthèses guillemets c’est la partie de la chorégraphie qui a perturbé Ciel) 


La partie où elles sont tombées sur le sol avant de remonter, tantine Reine ne l’a pas fait mais le reste oui. Durant toute la danse mon regard était fixé sur Lucia. Au début elle semblait avoir honte mais après elle a rivé son regard au mien et j’ai eu le sentiment qu’elle était en train de le faire juste pour moi. Les paroles de la chanson, son regard et sa façon de bouger ont eu raison de moi. Sans que je ne le veuille, mon membre a réagi dans mon pantalon en se tendant avec force et c’est la première fois que cela m’arrive avec elle. J’ai bien sûr déjà eu des pensées sexuelles à son égard mais j’ai toujours tout fait pour ne pas arriver jusqu’à ce stade, c’est d’ailleurs la raison pour laquelle j’évite au maximum les contacts physiques. Heureusement pour moi nous sommes en public, les autres sont occupés à filmer, crier et chanter pendant que je lutte discrètement pour faire descendre mon érection au risque de me créer des problèmes que je ne pourrai pas gérer pour mon jeune âge…



SECONDE CHANCE