CHAPITRE 88: JE LA GARDE

Ecrit par L'UNIVERS DE JOLA

CHAPITRE 88 : JE LA GARDE.


**LUCIA MANGA MFOULA**

Je viens d’arriver au lycée d’Oloumi et j’entre dans le portail pour me rendre vers le bâtiment où nous travaillons. Comme tous les mercredis, il y a beaucoup d’élèves dans le lycée. Je passe devant un groupe de filles qui me regardent de travers et à voir les mimiques qu’elles font, je sais qu’elles vont rester à parler de moi. Ce n’est pas de leur faute mais plutôt celle de la petite qui semble être à la tête du groupe. C’est la petite fille de seconde à qui Bhernie donne des cours et qui a la voix aiguë. On s’est déjà vu à plusieurs reprises depuis que je viens ici mais elle a commencé à me prendre en grippe quand les petits qui voulaient m’emmerder une fois ici ont répandu la nouvelle dans le lycée que '’la fille de Mbele qui vient tout le temps ici c’est la femme du grand ELLO de la Tle C’’. C’est naturellement arrivé dans ses oreilles et depuis lors ça parle dans mon dos. Il y a bien-sûr d’autres groupes de filles qui le font aussi vu que j’ai constaté que Bhernie est très convoité ici mais celui de la petite là est celui qui ne cache pas son animosité à mon égard. Pauvre de moi, on m’attribue des titres et on me fait la jalousie pour une histoire qui n’existe même pas, c’est comme ça que les gens meurent cadeau dehors ici. 

J’avançais tranquillement quand les petits de la dernière fois sont venus me trouver, aujourd’hui nous avons de bons rapports.


L’un deux : Oh la grande, tu es arrivée ? Bonjour.

Moi : (Souriant) Bonjour, oui, comme tu vois.

L’autre : La grande toujours dans les fraîcheurs, non le grand là a trop le long sens (lire sin’s) quoi, lui il n’est pas dans les wés des bas quartier, les faux wés des maisons en planches où tu sens que c’est la déraille. Ou alors les petites nga sales-sales qui trainent dans le squata là quoi, nothing. Lui c’est direct le dernier niveau.

Le premier : Vrai-vrai. La grande lâche d’abord à tes bons petits même five cent là la grande, on va prendre les cakes.


J’ai fouillé la poche de ma chemise et j’ai sorti un billet de 2000 que je leur ai tendu avec le sourire.


Le premier : La grande on n’a pas la monnaie.

Moi : (Souriante) Je sais, je ne veux pas que vous me rameniez la monnaie, prenez tout.

Eux : (Écarquillant les yeux avant de prendre le billet) Oh la grande merci. C’est comme on disait, toi tu es un vrai djadji regarde non, donne même ton sac et ton sachet on va t’escorter parce qu’il ne faut pas même pas un peu que les petites bordelles du lycée là te dérangent.

Moi : (Leur donnant mes effets) D’accord .


L’un a pris le sac et l’autre le sachet dans lequel il y avait une bouteille d’eau minérale et 6 burgers que je nous ai pris en venant. 


Le deuxième : Regarde la grande, nous nous sommes tes bons petits et nous sommes là pour surveiller tes arrières. Si tu veux même à chaque fois on va te faire le CR (compte rendu) de tous ce qui se passe ici quand tu n'es pas là. Je te cache pas hein la grande, tu as un bon gars. Regarde, c’est pas les wés de la flatterie hein, le djadji c’est un gars sérieux. (M’arrêtant ) Tu vois les filles qui sont arrêtées devant le bâtiment A là-bas ?

Moi : Oui.

Lui : Ce sont les filles de la première A1, ya peut-être 5 dans le lot là qui sont dans lui. Les trois groupes que tu as dépassée au portail là-bas aussi. Le groupe même des petites nga de la seconde là, c’est même la fatal. Un moment, la petite nga claire qui a son mince corps là avec sa voix des oiseaux racontait partout qu’il y avait un truc entre eux, mais rien c’était la frappe. Le paparo ne la zieutait même pas.

Le premier : Il devait la zieuter est-ce que c’est d’abord sa qualité ? 

Le deuxième : Nothing. Même les wés du brouillon zéro. Le gars est fixé. Lui c’était seulement son Sky et rien d’autre. C’est comme ça que tu as débarqué ici

Le premier : La reine mère.

Le deuxième : Vrai -vrai. On a regardé et le grand a mis tout le monde d’accord et au pas. Tout le monde a know que lui il n’est pas dans les bêtises, tu vois non.

Moi : (Souriante) Oui. 

Lui : Voilà. Quand c’est bon, c’est bon. C’est pour ça qu’on te dit que tu peux dormir tranquille, ton gars est sérieux. Et toutes les nga têtues là qui aiment forcer, nous même on va gérer ça pour toi. 

Moi : D’accord .

Eux : Bon la grande, on va te laisser ici, c’est comme on a dit hein.

Moi : Oui et merci.

Eux : Pas de problème la grande. 


Ils m’ont laissé à quelques pas de la salle et sont partis après m’avoir donné mes affaires. Je n’arrêtais pas de sourire à cause de leurs histoires. En tout cas, j’ai eu des informations même sans le vouloir. J’ai fini par rejoindre ma bande dans la salle qui est venue me faire un câlin d’abord parce qu’ils étaient contents de me voir et ensuite parce que je leur ai appris hier dans le groupe que ma belle sœur était revenue à la vie. Nous avons parlé un petit moment dessus avant que je ne leur donne la bouffe que j’ai apportée pour nous, ils m’ont remercié et nous avons commencé à manger.


Mélodie : Samedi de la semaine prochaine c’est l’anniversaire de Bhernie.


J’ai regardé le concerné qui m’a regardé à son tour sans rien dire.


Mélodie : On pensait à faire un petit truc ici entre nous. Le villageois là ne veut pas de fête.

Josué : (Roulant les yeux) Chaque année il boude et refuse.

Mélodie : Il refusait parce que c’était vous, ELLO peut bouder avec moi ? Qu’il est qui ? Bref, (revenant sur moi) Je disais qu’on fasse un petit truc ici. On apporte la bouffe et quelques boissons, un peu de musique, Vraiment un truc simple quoi. Tu vois le genre ?

Moi : Oui. On va préparer nous même ou on achète la nourriture déjà préparée ?

Mélodie : On va voir quoi faire par rapport aux cotisations.

Moi : D’accord. 

Bhernie : (Me regardant) Tu ne vas pas leur dire ?

Les autres : (Nous regardant à tour de rôle) Dire quoi ?

Bhernie : (Me fixant toujours) Bah que le même samedi en question, ce sera aussi l’anniversaire de Lucia.


Ils ont écarquillé les yeux.


Pierredelin : Vrai -vrai ? (J’ai esquissé un faible sourire)

Maurice : Tu es née le 16 juin ?

Moi : Oui. 

Eux : (Nous regardant à tour de rôle) Ça alors. Quelle coïncidence !

Josué : (Fixant Bhernie un sourire en coin) Chemin croisé, atomes de plus en plus crochus. Ça devient très intéressant cette histoire.

Bhernie : (Regard noir)

Josué : (Levant ses deux mains en l’air ) Moi Makaya, je n’ai rien dit.

Mélodie : Donc on va fêter vos deux anniversaires ensemble, ce n’est pas plus mal.

Nous : D’accord.


Nous avons encore parlé pendant un moment avant de nous mettre au travail. Ils m’ont appris que le samedi dernier ils avaient dû interrompre la séance à cause du message que j’avais envoyé à Bhernie du coup, nous sommes revenus sur ça jusqu’à la fin de l’heure. Nous avons marché jusqu’à sogatol et nous nous sommes séparés en deux groupes comme d’habitude. Vu que je suis au 11, c’est au pk5 que je suis descendue avec Momo pour aller prendre le bus pour les pk. Une fois en case, j’ai fait signe dans le groupe que j’étais bien arrivée puis je me suis laissée happer par Lucrèce et les jumeaux qui sont à la maison actuellement. C’est à coup de force que j’ai pu m’extirper pour aller dans ma chambre, me changer et prendre une douche.


Lucrèce : (Devant la porte de la douche que j’ai laissé ouverte vu qu’elle était derrière moi) Ta chemise est sale non ?

Moi : Oui, je l’avais toute la journée. 

Lucrèce : Donc je vais la laver avec la mienne. 

Moi : D’accord , merci. 

Lucrèce : Donne moi le petit seau dans lequel j’ai mis ma chemise là.

Moi : (Le lui passant) Pourquoi tu n’as pas lavé ça depuis ?

Lucrèce : Parce que ça ne fait pas longtemps que les jumeaux et moi sommes rentrés avec Papi. On a fait un tour à la clinique après les cours. 

Moi : D’accord . Tantine Leslie va mieux ?

Lucrèce : Oui, elle a encore beaucoup mal au corps mais le médecin a dit qu’elle va vite se remettre.

Moi : Ok. Qui était à l’hôpital aujourd’hui ?

Lucrèce : Quand on est arrivé, on a trouvé tantine Lauria qui était avec elle puis papa et Loyd sont arrivés ensemble.

Moi : (Prenant ma serviette pour m’essuyer) Dis moi, le Loyd là, c’est bien le collègue de ya Arsène qu’on avait croisé l’année dernière à Mbolo non ?

Lucrèce : Oui.

Moi : Tu savais que c’était le petit frère de tantine Leslie ?

Lucrèce : (Après un long moment de silence, levant les yeux pour me regarder) Oui.

Moi : Je vois.


J’étais assez confuse parce que je me rappelais bien que ce jour, ils s’étaient salués comme s’ils ne se connaissaient et que ya Arsène avait même dû faire les présentations. Quand les jumeaux avaient souligné la ressemblance qu’il y avait entre eux et que nous avions même tous remarqué, elle avait dit que c’était une coïncidence. Je ne comprends pas donc comment aujourd’hui on nous dise que c’est son frère, sauf si elle nous avait délibérément menti. Comme si Lucrèce avait lu dans mes pensées elle a répondu à mes interrogations.


Lucrèce : Oui, maman avait menti en disant qu’elle ne le connaissait pas mais c’était parce que à ce moment là ils ne s’entendaient pas et ce depuis des années.

Moi : D’accord.


Je me suis essuyée et j’ai étendu ma serviette avant d’aller frotter la crème et mettre une bonne fois mon pyjama….


Moi : (Un peu plus tard, couchée sur le lit) Lucre ?

Lucrèce : (Ouvrant les yeux pour me regarder) Hum ?

Moi : Tu sais ce que je peux offrir à un garçon comme cadeau d’anniversaire ?

Lucrèce : Beaucoup de choses, un polo, une chemise, un ensemble, des calcifs, débardeurs.

Moi : Les calcifs et débardeurs ce n’est pas trop intimes ça.

Lucrèce : Une brosse à dents et un dentifrice, s’il a mauvaise haleine.


Nous avons toutes les deux éclaté de rire.


Moi : (Essuyant mes larmes) Sois sérieuse, espèce de folle.

Lucrèce : (Se reprenant) Bon d’accord. C’est d’abord pour qui ?

Moi : un ami.

Lucrèce : Mais encore ?

Moi : (Soupirant) Bhernie. Son anniversaire c’est samedi.

Lucrèce : Ce samedi ?

Moi : Non, le prochain.

Lucrèce : (Se redressant sur le lit) Attend, c’est le même samedi de ton anniversaire ?

Moi : oui.

Lucrèce : (Clignant des yeux plusieurs fois) Vous êtes nés le même jour ?

Moi : Oui. À un an d’intervalle.

Lucrèce : Alors ça. Je comprends maintenant pourquoi.

Moi : pourquoi quoi ?

Lucrèce : Pourquoi vous deux vous êtes ainsi, c’était les signes.

Moi : Arrête de dire les conneries et reviens en au cadeau.

Lucrèce : (Se recouchant) Bon comme c’est pour mon bon grand, tu dois lui prendre un vrai truc. Une chaussure par exemple.

Moi : Je ne connais pas sa pointure.

Lucrèce : Il sera là demain pour mes cours, je vais me débrouiller à t’avoir ça. 

Moi : D’accord .

Lucrèce : Mais sinon, il y a aussi les montres, parfums, téléphone.

Moi : Ah, un téléphone ? On ne va pas dire que c’est trop ?

Lucrèce : (Levant les épaules) C’est possible. En tout cas, tu as un panel de choix.

Moi : D’accord . Merci. 

Lucrèce : De rien. Moi-même je vais commencer à chercher ce que je vais lui acheter comme cadeau vu que j’ai eu l’information. Ce n'est pas n’importe qui, peut être que c’est mon futur oncle qui est là comme ça.

Moi : (Lui poussant la tête) Lucrèce ?

Lucrèce : (Riant) C’est quoi ? C’est le gars de tantine Reine non, s’il l’épouse , il ne va pas devenir mon oncle ?

Moi : Hum.

Lucrèce : (Riant) C’est comme ça qu’on se trahit toute seule.

Moi : (Lui tournant le dos) Pardon, bonne nuit.

Lucrèce : (Riant toujours) Bonne nuit future madame Ello et ne rêve pas du mari d’autrui.

Moi : Tu es bien folle.


Elle a encore ri pendant un bon moment avant de venir m’enlacer. 


Lucrèce : Bonne nuit Luce, je t’aime .

Moi : (Me retournant pour lui faire face) Je t’aime aussi Lucre et je suis contente de te retrouver et de te voir à nouveau rire. 


On s’est caressé les visages en souriant avant de nous serrer dans nos bras respectifs comme un couple puis ce fut le sommeil…


UNE SEMAINE PLUS TARD


Aujourd’hui c’est samedi et c’est le jour de mon anniversaire, j’ai été réveillée par le bruit des sifflets et des cris de Lucrèce et les jumeaux qui n’ont pas arrêté de sauter sur mon lit en me lançant des paillettes sur le corps. Lucrèce m’a mis un chapeau sur la tête et une écharpe d’anniversaire autour du cou tout ça alors que je ne m’étais même pas encore brossée. Mes parents ont ensuite débarqué avec un petit gâteau et une bougie ayant le chiffre 18 dessus et ils ont tous chanté pour moi. C’est émue que j’ai soufflé dessus. Cette année, j’ai dit à mes parents que je ne voulais pas de grande fête comme l’année dernière. C’est vrai que c’est 18 ans et que généralement les gens en font tout un plat, mais je ne voulais pas de stress inutile autour de ça. Les examens sont ma priorité et c’est dans deux semaines. Maman m’a dit qu’elle était d’accord et qu’elle organisera les deux en même temps, c’est-à-dire la réussite de mon examen et ma fête d’anniversaire donc j’ai tout intérêt à l’avoir ce bac. J’ai reçu mes cadeaux de tout le monde avant que mon téléphone ne se mette à sonner de toute part comme un standard pour recevoir '’ les joyeux anniversaire des autres'’. Ya Paul et sa femme m’ont également appelé pour me le souhaiter et bien que ce soit un peu tendu actuellement, je les ai remercié, ils ont dit qu’ils me feront parvenir mon cadeau d’ici-là. Ya Arsène et sa femme ont également appelé pour me le souhaiter de même que ya Reine et son type. Elle m’a d’ailleurs dit que demain elle va nous emmener mes amis et moi à la COCOTERAIE pour y passer la journée. Elle sait que je ne veux pas de fête mais ce sera juste un petit truc entre nous où on va se baigner, manger, boire, faire des photos et souffler mon gâteau. Je lui ai dit que j’étais d'accord mais que sur le gâteau il faudrait mettre 18 et 19 comme bougie car c’était également l’anniversaire de son fiancé Bhernie. La façon dont elle a crié à mes oreilles pour me dire que j’étais l’ennemie de son futur mariage avec lui parce que je la prévenais à la dernière minute, tout ceux qui étaient autour de moi ont écouté. J’ai enfin reçu les messages de mon groupe sauf de Bhernie qui m’a écrit la veille en in box pour me dire qu’il allait me le souhaiter à 20h44 car avant je n’étais pas encore née et nos mères étaient en pleine contractions. Donc je n’étais pas plus surprise que ça et j’ai décidé de faire comme lui.


Moi : (Descendant de la voiture de maman et apercevant Maurice et Josué) Je suis là.


Ils se sont rapprochés et ont salué maman, lucre et les jumeaux qui étaient derrière avant de venir prendre les deux gros sacs du marché qui étaient là. Moi j’ai pris le cadeau que j’ai pris à Bhernie et celui de mes parents pour lui.


Moi : (Refermant le coffre) C’est bon. Il faut saluer ya Arsène et tantine Leslie pour moi.

Eux : D’accord . 

Lucrèce : Et dis à Bhernie que les jumeaux et moi allons lui remettre nos cadeaux demain à la fête.

Moi : D’accord .


Je me suis éloignée et je les ai regardé s’en aller. Il est 13h et à cause de notre petite fête d’aujourd’hui , nous avons décidé de venir deux heures plus tôt que d’habitude. Ils ont demandé l’autorisation à la direction pour pouvoir mettre de la musique dans la salle et ont obtenu l’accord à condition qu’il n’y ait pas beaucoup de gens. Comme c’est seulement notre bande donc il n’y a aucun problème.

 En ce qui concerne notre fête, à la base, on avait dit qu’on devait acheté des fast food et des boissons pour que nous n’ayons pas à nous tracasser. En plus Mel ne voulait pas préparer. Seulement, Ciel m’avait écrit en in box pour me demander si ce n’était pas possible que je lui prépare son plat préféré parce qu’il ne voulait pas spécialement manger de la mal bouffe le jour de son anniversaire étant donné qu’il le faisait ordinairement. Naturellement cela devait faire bizarre que j’emmène un plat uniquement pour lui du coup j’ai convaincu les autres que j’allais le faire et ils ont envoyé l’argent chez moi. C’est ainsi que j’ai fait 4 plat que j’ai emmené avec quelques champagnes non alcoolisés que maman nous a offert. Elle a dit que l’alcool ce sera après le bac donc on se contente de ça. En chemin j’ai écrit pour dire aux garçons de m’attendre au portail pour m’aider avec les bagages.


Maurice : C’est de quelle fête dont Lucrèce parlait ?

Moi : Une fête d’anniversaire , ne vous inquiétez pas, je vous en parlerai une fois la haut vu que vous êtes aussi concernés.

Maurice : D’accord. Et soit dit en passant, tu es très belle aujourd’hui .

Josué : Du moins, plus que les autres jours chérie, c’est moi qui parle bien.

Moi : (Souriante) Merci les gars. Qui est en salle ?

Josué : Mel, blaaze et Palazio.

Moi : C’est qui Blaaze et Palazio.

Josué : (Souriant) Tu parles avec eux tout le temps mais tu ne connais pas leur noms ? Ce sont tes deux gardes du corps.

Moi : C’est comme ça qu’ils s’appellent en réalité ?

Maurice : Non, ça c’est pour le terrain. C’est Innocent et Confidence.


Je le regarde et il éclate de rire tellement il comprend ma surprise. Quand tu regardes les individus qui portent les prénoms en question tu dis que y a certains parents qui partent chercher des prénoms loin. En tout cas, ils m’ont dit qu’ils leur ont parlé de la petite fête hier et les ont invité. Ça ne m’a pas dérangé vu que ce sont des gars bien en dépit de leur allure de '’ndoss’’ qu’ils ont souvent. Je les ai trouvés dans la salle en train de mettre quelques décorations dans un coin où on allait apparemment se faire filmer. Il y avait des ballons gonflable et le package '’joyeux anniversaire’’ qu’on colle sur les murs. Ils sont venus me faire des câlins en me disant que j’étais belle. Je les ai remercié et j’ai fait le dressage de la table avec Mel qui est venue me trouver en laissant les garçons finir la déco. Nous avons commencé avec la musique et 20 minutes plus tard, Bhernie et Pierre sont rentrés avec les sacs de boissons. Bhernie était tout beau dans son jean et polo blanc Lacoste. Il avait un jolie bracelet en or à son poignet que je n’avais pas encore vu avant. Il s’est approché de moi et m’a salué avec un énorme sourire qui m’a fait battre le cœur. C’est la première fois qu’on échange depuis ce matin.


Bhernie : (Me fixant dans les yeux brillants, juste pour moi) Tu es magnifique Lumière.

Moi : (Baissant les yeux intimidée) Merci Ciel, tu es très beau aussi et j’aime beaucoup ton bracelet.

Bhernie : Merci.

Mélodie : On peut commencer à boire non ?

Les garçons : Oui.

Pierredelin : On boit en faisant les photos et on leur remet leur cadeau aussi comme ça, ils feront des photos avec. Puis on mange, on souffle le gâteau et on danse. Aujourd’hui on oublie l’école .

Nous : D’accord.


C’est le programme qu’on a suivi et comme c’était notre fête, on était au centre sur toutes les photos. J’ai remis à Bhernie mon cadeau pour lui et à son tour il m’a donné une tige d’une rose rouge.


Moi : (Prenant) Merci.

Mélodie : C’est tout ? C’est ça son cadeau Ello ?

Bhernie : (Me regardant) Oui.


Ils ont crié sur lui en disant qu’il abusait et que vraiment, il ne s’était pas foulé. C’était quel cadeau comme ça ? Même mes deux gardes du corps avaient fait l’effort de m’offrir un calepin et un cadre photo.


Moi : (Souriante) J’aime mon cadeau donc arrêtez de faire tout un plat dessus.

Eux : (En chœur) Hum. 


Le programme s’est poursuivi sans encombres et nous avons passé un bon moment ensemble jusqu’à 19h30. Avant qu’on ne se sépare, je leur ai donné l’info de la sortie du lendemain et ils ont dit qu’ils étaient d’accord. Nous sommes ensuite rentrés chez nous. Lucrèce m’est tombée dessus dès que je suis arrivée à la maison car elle voulait voir les cadeaux que j’avais reçus de leur part et particulièrement pour Bhernie.


Moi : (Lui montrant la rose) C’est là.

Lucrèce : (Incrédule) C’est ce qu’il t’a donné ?

Moi : Oui.

Lucrèce : (Faisant la moue) Hum. Et dire que toi tu lui as pris la montre et la basket. Tes 70 milles dans l’eau . 

Moi : Pourquoi, ça m’a fait plaisir de lui offrir et puis c’est le geste qui compte. 

Lucrèce : (Le visage renfrogné) Même pas un bouquet complet, mais une seule tige ? Vraiment il exagère. Si ça me prend même, je ne vais plus lui donner son polo demain.

Moi : Arrête de dire les bêtises et


J’ai été interrompue par mon téléphone qui sonnait sur le lit et c’était un appel de Bhernie.


«Moi : (Décrochant) Allô ? »

 « Bhernie : Tu peux stp arriver au petit restaurant qui est à ton entrée ? »

«Moi : (Confuse) Maintenant ? »

 «Bhernie : Oui, j’y suis. Et stp viens toute seule. »

 « Moi : D’accord, j’arrive. »

Clic.

Lucrèce : Il dit quoi ?

Moi : Qu’il est à la sortie et qu’il aimerait rapidement que j’aille le trouver.

Lucrèce : Pourquoi ?

Moi : Je ne sais pas. En tout cas, je vais d’abord voir. Peut-être qu’il y a un souci.

Lucrèce : Tu veux que je t’accompagne ?

Moi : Non. Aide moi plutôt à ranger les cadeaux qu’on a déjà ouvert.

Lucrèce : D’accord . 


Je suis ressortie en disant à maman que je récupérais rapidement un truc à la route avec un ami. Je suis arrivée quelques minutes après devant le restaurant en question et je suis rentrée. Il était assis tout seul dans un coin et buvait une canette de jus. Je l’ai rejoint et je me suis assise en face de lui.


Moi : Qu’est-ce qu’il y a ?

Bhernie : Commande d’abord à boire.


Je l’ai fait et j’ai été servie. Il a regardé l’heure à son poignet et j’ai constaté qu’il portait la montre que je lui ai offerte quelques heures plus tôt.


Bhernie : Je tenais à te dire merci pour les cadeaux, je les aime beaucoup. La chaussure est parfaitement à ma taille.

Moi : Je suis contente que cela te plaise.

Bhernie : Et je suis également venu te donner (posant un gros bouquet de roses rouges devant moi) Le reste de ton bouquet de fleurs et ça (Déposant un petit paquet devant moi) Je ne voulais pas te les donner en public parce qu’on devait nous charrier par la suite. (Regardant à nouveau l’heure sur sa montre, souriant) maintenant je peux te le dire parce que tu viens de naître. Joyeux anniversaire Lumière.

Moi : (Regardant l’heure sur mon téléphone) 20h 44. (Souriant) Merci. Joyeux anniversaire à toi également Ciel. 

Bhernie : (Souriant) Merci. 

Moi : Je peux ouvrir mon cadeau ?

Bhernie : Oui parce qu’il y a un truc à l’intérieur qui m’appartient .


Je l’ai regardé sans comprendre avant d’ouvrir le paquet. Il y avait quatre petites boîtes à l’intérieur. Dans la première, il y avait un bracelet semblable au sien avec mon prénom dessus. Dans la deuxième, une paire de boucles avec des initiales '’M&E’’. Dans la troisième, une bague sertie d’une petite pierre reliée en bas à la lettre ‘’M''. Dans la quatrième, un petit cœur dans lequel il était écrit ‘’Ciel & lumière’’, séparé  par une ligne brisée au centre. Le cœur était un médaillon de deux chaînes qui passaient sur le haut des deux côtés du cœur, comme s’il s’agissait de deux chaînettes ayant un même médaillon. Tous les bijoux étaient en or. Il a dû dépenser beaucoup d’argent pour faire tout ça.


Moi : (Levant mes yeux sur lui) Merci, c’est très beau.

Bhernie :  Ravie que cela te plaise également. Tu permets que je te les mette ?

Moi : Oui.


Je lui ai tendu mon bras droit et il m’a passé le bracelet. Il s’est déplacé pour venir s’asseoir à côté de moi et m’a mis les boucles d’oreilles après avoir enlevé celles que j’avais .


Moi : Le '’M’’ c’est pour '’Manga’’, n’est-ce pas ?

Bhernie : Oui. 

Moi : Et le ‘’E'' ? Je n’ai pas cette lettre parmi mes initiales.

Bhernie : '’Ello’’ , c’est pour le ‘’E''.

Moi : (Après un court silence) D’accord. 

Bhernie : (Prenant le cœur) Voici ce qui m’appartient dans ce paquet. Enfin, une partie de ce cœur est à moi. 


Avant que je n’ouvre la bouche pour demander des explications, il a exercé une petite pression dessus qui a séparé le cœur en deux parties égales au niveau de la ligne brisée, faisant donc apparaître deux chaînettes.


Bhernie : (Me regardant) Tu prends le ciel et moi la lumière.


J’ai bougé affirmativement la tête et il me l’a passé autour du cou, j’en ai fait de même. 


Bhernie : (Attrapant la bague) C’est à ce niveau que ça va peut-être bloquer parce que je ne connaissais pas exactement la grosseur de tes doigts et donc j’ai fait une estimation par pur hasard. Je ne sais donc pas sur lequel de tes doigts ça va pouvoir rentrer. À vue d’œil, tes pouces, majeurs et auriculaires sont disqualifiés. C’est entre ton index et ton annulaire.


Nous avons essayé sur la main droite mais ça n’arrivait pas en bas. Sur mon index gauche ça flottait légèrement et c’est rentrée sur mesure sur mon annulaire gauche.


Bhernie : (Me regardant) Je crois qu’il va falloir que je la ramène chez le bijoutier pour faire des ajustements vu que tu ne peux pas porter la bague sur ce doigt.

Moi : Pourquoi ?

Bhernie : Parce que ce doigt est réservé pour la bague de fiançailles et de mariage.

Moi : (Retirant ma main de la sienne) Je suppose donc que c’est le cas (soutenant son regard) Parce que j’ai l’intention de la garder à ce doigt.


Il a intensifié son regard sur moi et une lueur étrange brillait à l’intérieur …


SECONDE CHANCE