Chapitre 9

Ecrit par Lilly Rose AGNOURET

 

« Mais ma beauté, il faut faire attention avec tes talons là ! Ça c'est pas le style du quartier, oooh ! Et puis ton sac, wèèè ! Je ne dis rien seulement ! Ça c'est quelle façon de venir ici à Petit Paris avec les bijoux qui crie volez-moi, oooh ! »

Je regarde le type qui me parle. Chemise débraillée, sans confiance aux pieds, pantalon délavé. Il sourit et ses dents me font dire qu'il ne doit pas vendre beaucoup de ses insecticides qu'il propose aux passant, vu qu'il a sacrément besoin d'un dentifrice et d'une brosse à dents.

« Mon frère, tu es du quartier. »

« Wèèè ! Façon tu gorges là, c'est pas ici ton genre. Va du côté de Glass ou de Louis  là ! Les blancs sont là-bas ; Ici c'est nous-mêmes nous-mêmes ! Sans façons. »

« Mon frère, je chercher Pedro. Où puis-je le trouver. »

« Hum ! Si je suis ton frère, jète-moi d'abord un petit 1000 francs, je veux grailler un petit pain à l'haricot. »

Je sors un billet de 2000 francs cfa et le lui tends. Là, il sourit et dit :

« Le patron, à l'heure là, il se cache du côté de la Librevilloise, au centre ville. Appelle-le seulement. Parce que là, ma jolie, j'ai seulement peur pour tes talons là ! Tu vas tomber avec. »

Il me refile le numéro de téléphone de celui qu'il nomme le Patron. Je le compose et lance un bonjour qui semble t-il, fait frissonner la personne au bout du fil :

« Mais c'est  Marlène Azizet ! La frangine a ramener la pluie des États Unis. On en a bien besoin ici. Surtout si c'est une pluie de dollars. »

« 

« où caches-tu tes fesses, Pédro ! »

« Wèèè ! Mes fesses valent maintenant très cher, ma chérie ! Je ne les pose plus que sur les bancs et les chaises du salon de thé la Librevilloise ou à Pelisson ! Si tu me cherches à midi, ne perds plus ton temps dans les cafette de Rio ou de la gare routière ! Je ma mange désormais des clubs sandwich ou des hamburger à midi. Fini les plat de spaghetti plein d'huile de la cafette. Le cholestérol n'aura pas raison de moi. »

« Depuis quand t’intéresses-tu à ton taux de cholestérol, Pédro ? »

« La sœur, les retrouvailles c'est pas au téléphone ! Viens prendre le verre de l'amitié avec moi. Je t'offre un jus d'orange pressé. »

« Pedro, depuis quand sais-tu presser une orange ? »

« Aka ! La sœur là aussi. Viens seulement retrouver le frangin et tu verras que Pédro d'aujourd'hui, c'est pas Pédro d'hier. On avance en progressant pas en faisant du sur place. »

Comme je sais que je ne comprendrai rien à sa philosophie en l'écoutant au téléphone, je me glisse rapidement dans un taxi et lui propose 5 mille francs pour qu'il me laisse juste devant le salon de thé, La Librevilloise. »

Quand j'arrive là, c'est la surprise totale. Le Pédro qui m'accueille est en costume, la cravate en moins. Il est frais, rasé de prêt, svelte comme quelqu'un qui prend au moins deux heures dans la semaine pour faire du footing. Plus rien à voir avec l'ami empoté que j'avais avant.

« Pédro ! C'est bien toi ! », fais-je en m’exclamant devant son changement avéré.

Il sourit, s’exclame à son tour :

« Marlène Azizet, c'est bien toi ! Avec l'accent et tout. Les States ça du bon ! Dès que mon téléphone a sonné, j'ai su que tu étais de retour. Viens dans mes bras, frangine ! Ça fait du bien de te revoir. »

Je le laisse m'emporter dans une embrassade fort sonore et affectueuse. Quand il me libère enfin, il me lance :

« C'est vraiment comme si c'était hier que tu partais. J'ai pensé à toi à chaque seconde. Comment va la vie ? »

« Tout va bien pour moi, Pédro. Mais je vois que pour toi, ça va bien mieux. »

« Hum, tout ça c'est grâce à toi, la frangine. »

« Raconte ! Vu que du côté de Petit Paris on t'appelle le patron, c'est que j'ai raté tout le film. Là, je n'arrive qu'au générique. »

« Non, la sœur. On a rajouté quelques scènes avant le montage. Le générique c'est toi et moi buvant enfin le verre de l'amitié ici à la vue de tous dans ce Libreville. Te souviens-tu seulement de comment nous avons tremblé ce jour là ? Savais-je que j'oublierai un jour comment j'ai été constipé trois jours durant à l'idée que ce chacal te retrouve ? »

 

Le souvenir de ce jour...

 

Mardi 25 mars 2003

 

Cela fait 10 jours que Théophile Nyama me garde prisonnière dans cette villa retirée de tout. Nous sommes dans ce quartier qui n'en ai pas encore un : Bambouchine. Il y a beaucoup de végétation à l'entour. Les maisons sont isolées les unes des autres par endroit, et entassées à d'autres. Les passants dans ces chemins sinueux qui mènent aux concessions de chacun, avancent par la grâce de l'éclairage extérieur de chaque maison, car il n'y pas d'éclairage public, et la voirie est quasiment inexistante.

Je me lève et me couche en entendant le silence dans la maison et le bruit des enfants qui courent partout, jouant au football ou se taquinant. Je tourne en rond dans cette chambre où il m'a autorisée à m'installer, après m'avoir gardée attachée dans la baignoire pendant deux jours, pour me passer l'envie de le quitter à nouveau. C'est ainsi : je ne suis personne. Je ne suis l'enfant de personne. Je suis sa propriété, son jouet. Et vu les coups de poing qu'il a osé m'infliger quand ses sbires m'ont livrée à lui après m'avoir kidnappé à Pretoria, je suis à sa merci. Personne ne sait que je suis là. Il peut me tuer et vendre mon corps en pièce détachées, personne ne demandera après moi. C'est ainsi que se passe les choses quand on ne peut compter sur le soutien de sa mère.

Que dirait-elle si elle me voyait là, dans cet état ? Je me sens sale de n'avoir pu prendre de douche depuis 3 jour. Il m'a laissée libre, sans chaîne pour entraver mes mouvements parce que ce soir à son retour, comme il y a 3 jours, il a l'intention de s'amuser avec moi, comme il dit. Il va simplement abuser de moi. Je pourrais pleurer de douleur, la vérité est celle là : les larmes se refusent à sortir de mes yeux car elles ont complètement tari depuis que...depuis que cette nuit là à mon retour ici, il m'a enchaînée aux barreau de ce lit dans l'une des chambres en demandant à 3 de ses sbires de me violer. Quand ils ont fini leur besogne, ils m'ont laisser là, sans se soucier de ce qu'il adviendrait de moi. Si encore ils avaient pris la peine de mettre des préservatifs !!!

Je parviens tant bien que mal à tenir assise sur le tapis de la chambre. Devant moi posé sur un bureau il y a un livre. Je tend la main pour l'attraper. Il s'agit du roman : Le petit Prince. Il me semble en avoir lu quelques extraits quand j'allais encore à l'école. Je prends le livre et commence à le lire. Sans m'en rendre compte, je tourne les pages et arrive au bout de ce roman sans m'en rendre compte parce que j'ai réussi à m'évader. Là alors, mon cerveau retrouve espoir et je me sens mieux tout d'un coup. J'évite d'adresser ma prière au Bon Dieu car j'ai peur d'avoir à le détester profondément s'il n'y répond pas favorablement et si Nyama a l'opportunité de me torturer ce soir.

Alors que petit à petit je reprends un peu le dessus sur mes émotions en me disant que je suis encore en vie et dois me battre, la porte d'entrée de la chambre s'ouvre.

« Le couillon ! Je n'y crois pas. Il a osé. Il va bien me sentir ce gars. Nyama, tu vas me dire la vérité aujourd'hui. »

Cette voix, je la reconnaîtrais même dans la tombe. Je me retourne et tombe sur :

« Madame Marlène ! Mais qu'est ce que vous faites ici ? Je pensais que vous aviez fuis loin avec un amant français ! En tout cas, c'est ce que m'a dit Théophile. Il a même préciser que de toute façon, vous et lui, c'est terminé depuis et que s'il venait encore à la maison, c'était juste comme ça, pour vous épargner le chagrin de vous retrouver toute seule. »

Paméla ! Ma femme de ménage. Celle que j'ai licenciée il y a quelques jours. Paméla la sœur en Christ. La voilà ici qui appelle Nyama par son prénom.

« Depuis quand baises-tu avec Nyama ? », lui dis-je.

« Oh ! Mais madame Marlène, vous et moi n'avons pas les même problèmes, oh ! Moi j'essuie le sol pour faire vivre une dizaine de personnes. Ma mère a le diabète, mes deux petits travaillent très bien e n classe. Hector est en 3ème, paul est au CM2. Il faut que je m’occupe d'eux. Et puis les autres bouches là, mon fils, les deux enfants de ma petites sœur Marie-France. Pardon, oh ! Nous là, du côté d'Akébé, il faut qu'on mange, oooh ! Maintenant, si Théophile me demande de donner le con, je ne vais pas donner pourquoi ?Je ne suis pas une femme comme vous ? Ce que vous avez, moi aussi j'ai. C'est quoi le problème ? »

« Paméla, c'est toi la sœur en Christ. C'est toi qui tous les jours me fatiguais les oreilles avec les messages de la Bible ! »

« Et alors ! Les gens qui ont écrit la Bible, pourquoi ils ont oublié de nous dire comment on fait en sorte que le cœur ne fasse pas mal quand même les 120 mille francs qu'on gagne en nettoyant le sol et en repassant et lavant à la main le linge des autres ne suffit pas à faire manger et soigner une famille ? Les autres peuvent cracher sur l’opportunité de mettre leurs fesses en valeur dans le lit d'un homme riche, moi je ne peux pas me payer ce luxe. D’ailleurs, je ne peux même pas lire la Bible, parce que j'ai arrêté l'école au CE1. Parce que quand les parents n'ont pas assez l'argent là, ils choisissent la tête la plus intelligente pour continuer l'école. Mais voilà que la tête la plus intelligente est morte en couche. Voilà comment je suis devenue ménagère à l'âge de 15 ans. Maintenant si Théophile peut payer mon loyer et puis l'école de mes deux petits frères et les médicaments de ma mère, ça fait quoi ? Ce n'est pas votre mari, à ce que je sache ! Nous deux, nous sommes des voleuses de mari. »

Je préfère lâcher l'affaire car jamais elle ne répondra à ma question qui est simple : depuis quand se tape t-elle cet homme abject ?

« Que fais-tu là, Paméla ? »

« La maison là, Théophile la construit pour moi depuis l'année dernière. Là, je suis venue surveiller les travaux. Mais il ne sait pas que je connais l'endroit. »

« La maison est en travaux ? Mais il me semble que tout est meublé à l’intérieur. Enfin, pour ce que j'ai vu ! »

« C'est ce que je remarque là ! Il m'a parlé de la maison la semaine dernière. Il a dit que je pourrai m'y installer bientôt avec ma famille. Mais je ne sais pas ce que vous, madame Marlène, vous faites ici ? »

« Il m'a kidnappée ! »

« Menteuse ! Pourquoi Théophile ferait ce genre de chose alors qu'il m'a dit que vous n'êtes qu'une pute qu'il a ramassé au bord de mer et dont il a fait une princesse !? »

Je décide de ne plus parler et me contente de rester là en silence en lui tournant le dos. Je ne veux plus entendre prononcer ce mot : Pute. C'est bon, je l'ai assez entendu.

Le silence se fait si lourd entre nous qu'elle finit par s'approcher et s'accroupir devant moi.

« Madame Marlène, qui vous a boxé comme ça ? C'est le blanc là, le français là que vous avez suivi ? »

« Paméla, comment fais-tu pour être avec Nyama, dis moi ? »

« Madame Marlène, je ferme les yeux et je serre les dents quand j'ai mal. Le terrain là est à mon nom ! La maison là est à moi. Y a quoi même ! Si je sacrifie ma vie aujourd'hui, n'est ce pas demain l'unique enfant que Dieu m'a donné ainsi que les enfants de ma petite sœur deviendront des gens ? Alors, je sacrifie mon être tout entier. Quand y a pas beaucoup de choses dans la tête, tu peux réfléchir autant que tu veux, la solution ne viendra jamais. »

« Et jusqu'à quand comptes-tu sacrifier ton être ainsi ? »

« Jusqu'au jour où je trouverai le moyen d'empoisonner Théophile sans risquer de me faire mettre en prison par la police. Il faut d'abord que je remplisse le compte en banque qu'il m'a ouvert, vous comprenez, madame ? »

« Je comprends. », fais-je avant de me taire et de retomber dans le silence le plus profond. Si j'ai vu une lueur d'espoir naître en entendant la porte s'ouvrir tout doucement, au lieu de l’éternel fracas dont se rend capable Nyama en arrivant, je vois cet espoir s'amenuiser. Paméla jamais ne trahira sa poule aux œufs d'or.

« Mais Madame Marlène, vous ne m'avez pas dit ce que vous faîtes ici ? Vous êtes revenue chez Théophile parce que le blanc était violent ? Regardez comment il vous a défigurée. Une belle femme comme ça ! »

Elle me regarde vraiment désolée. Elle se lève et sort de son sac à main, des mouchoirs en papier qu'elle va humidifier dans la salle de bains. Elle revient et me tamponne le visage avec.

« Oh ! La beauté là que j'admirais tous les jours en me disant que Dieu n'a pas été gentil avec moi, c'est ça que le blanc est incapable d'apprécier ? »

« Paméla, il n'y a pas de blanc. Je n'ai fuit avec aucun français. Je suis partie toute seule. Et... »

Alors que je veux me confier à elle, j'entends la porte d'entrée de la maison s'ouvrir avec sauvagerie. Je sais que c'est Nyama qui arrive et cherche à me terroriser dès l'entrée.

Le réflexe de Paméla est d'aller directement se cacher dans l'un des placards. Je glisse rapidement sous le lit, son sac à main qu'elle a oublié à mes côtés. Nyama arrive après avoir ouvert la porte avec perte et fracas. Dès l'entrée, il défait la ceinture de son pantalon. En moins de temps qu'il ne m'en faut pour dire Jésus-Marie-Joseph, le type se retrouve à poils, nu comme un ver de terre et me crie :

« Déshabille-toi et viens t’occuper de moi avant que je m'énerve. C'est comme ça que je traite les putes ! Espèce de salope ! J'ai eu beau bien te baiser, faire de toi une reine, t'offrir le monde, tu as osé. Jamais je ne te le pardonnerai. Si tu n'as jamais su ce qu'est une chienne, aujourd'hui je vais t'en faire la démonstration. Mets-toi à genoux et fais-moi une pipe tout de suite. »

Je ne sais pas quelle heure il est car j'ai perdu toute notion du temps. Je ne sais même plus ce que je ressens concrètement au fond de moi car tout est flou. Mais je sais que je préfère être morte à cet instant plutôt que de me retrouver avec le sexe d'une brute dans ma bouche. Alors, je décide qu'aujourd'hui est le jour de ma mort. Je reste assise contre le lit, regardant vers cette fenêtre fermée. Je croise les doigts et me mets à psalmodier les noms de mes ancêtres, que je ne connais pas tout à fait. J'en viens à frisonner car j'ai l'impression que bientôt, mon âme quittera mon corps et que j’atterrirai sur le sol et qu'on me mettra en terre sans cercueil ni pierre tombale ; JE NE SUIS L'ENFANT DE PERSONNE.

Nyama arrive vers moi, me lève de terre avec une force inimaginable ; à son haleine, je peut deviner qu'il a but du scotch avant d'arriver. Il se sert de mon corps, l'utilise pour assouvir ses pulsions sauvages ! Quand il me pénètre, j'ai l'impression que je ne suis plus tout à fait là dans cette pièce, sur ce lit. Tout n'est que douleur dans ma chair et dans mon âme. Alors, je psalmodie de nouveau les noms de mes ancêtres auxquels jamais je n'ai pensé avant. C'est le cri d'un ogre affamé que lance Nyama au moment où il jouit en pleurant :

« Oh ma Marlène, pourquoi veux-tu m'abandonner. Oh ma fleur, oh mon cœur, oh ma reine, oh ma vie ! »

Là, il tombe repu sur le lit, se souciant peu que je sois inerte avec le visage sans aucune expression. Je remarque quelques minutes plus tard, le visage de Paméla dont j'avais oublié la présence. Elle referme tout doucement le placard et je reste là, les yeux collés au plafond.

C'est en pleurant que Nyama revient à lui. M'embrassant sur tout le corps il me chante : « reste avec moi, je te donnerai tout. Reste avec moi. J'ai emmener une mallette pour te convaincre. Reste avec moi et ma fortune est pour toi. Ne me laisse pas Marlène. Allons au Canada. Tu es toute ma vie. »

Je garde le silence car je ne sais quoi répondre. Et une voix me murmure de dire oui. Alors, c'est instinctivement que je lance :

« D'accord ! »

« Qu'as-tu dis ? »

« Je reste, Théo. Mais plus de violence. Mon visage est défiguré, mon corps ne ressemble plus à rien. Mon vagin ne ressent plus rien. Ce n'est plus un corps que tu aimes. C'est juste une poubelle. Ne le vois-tu pas ? »

« Oh, je suis désolée ma toute belle, mon trésor, mon amour. Mais c'est de ta faute aussi. Tu sais bien que ma vie n’est rien sans toi. J'ai besoin de toi. Je t'aime comme jamais je n'ai aimé ni n'aimerais personne. »

« On ne tape pas, on ne boxe pas la femme que l'on aime. »

Il se lève du lit, le contourne, vient se mettre à genoux du côté où je suis couchée. Et tel un gamin de 4 ans me dit :

« Ma vie c'est toi, Marlène. Demande-moi tout ce que tu voudras. »

Là, je me demande pourquoi depuis le début je n'ai su user de roublardise pour l'amadouer. Peut-être est-ce parce qu'il me débecte au plus haut point. Je le regarde et lui commande de me rendre ma dignité en me permettant de voir un médecin. Ensuite :

« Je veux manger décemment ce soir. Un bon repas. »

« Tout ce que tu voudras. »

Je te promets d'être de nouveau douce si tu apprends à mieux traiter celle dont tu dis qu'elle est toute ta vie. »

« Tu es toute ma vie Marlène Azizet. »

Là, comme pour celer « une amitié » retrouvée, je l'embrasse sur les lèvres. Je me lève ensuite et vais dans la salle de bain. Il y a de l'eau chaude mais ni savon ni serviette de bain pour se faire propre mais je me jette sous un jet d'eau et nettoie ce qui peut l'être. Le corps ankylosé , l'esprit en berne, la douleur reste au rendez-vous. Il ose venir me rejoindre dans la salle de bains et se met à me lécher le corps entier, comme s'il y avait encore quelque chose de particuliers à aimer là ! Ce type est fou. Fou furieux.

« On fera l'amour plus tard ! Le Médecin d'abord. La bouffe et le champagne ensuite. Et là, je te promet un feu d'artifice. Tu sais de quoi je suis capable, n'est ce pas. »

« D'accord d'accord. Tes désirs sont des ordre, ma toute douce. Je vais de ce pas chercher toute ce qu'il faut pour un bon dîner. Et j'appelle mon ami le docteur Maximilien. Oh, que je t'aime. Oh, que je suis heureux. Oh, Marlène. Oh, ma douceur. », me fait-il.

Avant de partir, alors que j'ai enfilé un drap pour couvrir mon corps, il me lance :

« Tiens, c'est pour toi. Demain, c'est shopping pour ma reine. »

Il me remet une enveloppe kaki et vient voler mes lèvre tuméfiées qu'il juge bon d'endolorir en les embrassant.

Il s'en va. Je m'assied sur le lit, sans prendre la peine d'ouvrir cette enveloppe. Quand elle estime qu'elle peut sortir de son repère, Paméla apparaît. Elle me regarde fixement. Je ne sais comment définir ce regard. Mais je fini par comprendre.

« je tuerai ce type ce soir ! », me fait-elle.

« Et l'avenir de ton enfant, de tes neveux, de tes petits frères. »

« Ce type est un gros con. Je vais l'égorger comme un porc. »

« Je pensais que les gens qui ne savent pas lire n'utilisent jamais leur cervelle ! N'est-ce pas ce que tu as dit. »

« Je le tuerai parce qu'il me fera la même chose que toi un jour. »

« Personne ne tuera personne. Quelle heure est-il ? »

« Il est 17h. Pourquoi ? »

« Note ce numéro. Tu connais le numéro de Christian, non ? »

« Oui, bien sûr. »

« Note celui de Pedro. Va les rejoindre. Revenez plus tard à 22h. J'ai bien dit, soyez là 22h pile. Donne cet argent à Christian pour qu'il mette du carburant dans son taxi. Et dis bien à Pedro de ne pas boire de Castel jusqu'à ce qu'il arrive ici. »

« Et vous allez rester ici, madame Marlène ? J'ai les clés de la porte. J'ai fait un double pendant que Théo^hile dormait. C'est comme ça que je suis rentrée. Venez avec moi. Partons d'ici. »

« Non. Pas maintenant. Il faut d'abord que je vois le médecin. Venez me chercher à 22h. »

« Hum ! Madame Marlène, partons déjà. »

« Si je te suis maintenant, il me tuera. Il demandera à ses gens de me retrouver et il me tuera. Part avant qu'il ne revienne. Pars et appelle mes amis. Et ne parle à personne d'autre. »

Elle s'en va après m'avoir dit :

« Donc, quand je supporte tout ce qu'il me fait là en disant qu'il ne peut faire pire, il est capable d'aller plus loin ? »

« Courage Paméla. Allez, vas-y ! »

...CA VA SE SAVOIR