Les années passèrent, marquées par le bruit des marmites, les effluves de poisson braisé et les éclats de rire des clients.

Marguerite Kouassi n’était plus la femme qui portait des sacs de charbon sur sa tête sous le soleil brûlant. Elle avait appris, travaillé dur, et aujourd’hui, elle était prête à voler de ses propres ailes.

Le rêve qui devient réalité

Un soir, alors qu’elle rangeait les dernières chaises du restaurant de Tata Joséphine, celle-ci l’observa avec un sourire fier.

« Ma fille, il est temps.

Tu as tout appris ici. Maintenant, tu dois ouvrir ton propre maquis. »

Marguerite la regarda avec surprise.

Son propre maquis ?

Elle y avait pensé, bien sûr. Mais pouvait-elle vraiment y arriver ?

Joséphine posa une main rassurante sur son épaule.

« Tu as la force d’une femme et l’amour d’une mère. Ces deux choses suffisent à déplacer des montagnes. »

C’est ainsi que, quelques mois plus tard, avec ses économies et un petit prêt obtenu grâce à la confiance de quelques amis, Marguerite ouvrit son propre restaurant.

Un lieu où tout renaît.

Le premier jour d’ouverture, elle sentit son cœur battre fort dans sa poitrine. Les tables étaient en bois simple, les nappes colorées, et l’odeur de la braise flottait déjà dans l’air.

Sur une grande pancarte accrochée à l’entrée, on pouvait lire :

"Chez Marguerite – Maquis de l’Espoir"

C’était plus qu’un restaurant. C’était le symbole de sa résilience, de ses combats, de ses sacrifices.

Le premier client entra, puis un autre…

Puis bientôt, le restaurant fut rempli. Son foutou était moelleux, son attiéké délicieux, et ses sauces goûteuses rappelaient les saveurs d’antan.

Ce soir-là, alors qu’elle essuyait ses mains sur son pagne, Élise, Isabelle et Julien la rejoignirent, leurs yeux brillants d’admiration.

« Maman, tu as réussi… » murmura Julien, ému.

Marguerite les serra tous les trois dans ses bras.

Oui, elle avait réussi. Mais surtout, elle avait tenu sa promesse : leur offrir un avenir meilleur.

Et tandis que la nuit enveloppait le village, une seule chose résonnait dans son cœur : la certitude que l’amour d’une mère et la force d’une femme pouvaient tout accomplir.

A bientôt.