Chapitre 9 : Mon désarois

Ecrit par Alexa KEAS

Je regardais l’ambulance s’éloigner et je dus faire un effort surhumain pour paraître le moins possible troublée. J’ai pu noter qu’il s’agissait d’une ambulance du CHU Campus aussi je me dis que je tenterais quelque chose par là un peu plus tard pour pouvoir identifier les corps. Et si jamais ils refusaient de me laisser entrer à la morgue ? Leurs identités ne seront jamais connues car qui peut avoir la mauvaise idée d’aller cambrioler une banque en prenant avec lui ses pièces d’identité ?

 

Mon cœur se serra à cette pensée mais en même temps je garde espoir d’un autre côté car les deux autres n’avaient pas encore été retrouvés et la police fouillait maintenant l’immeuble à la recherche d’autres éventuels suspects (évidemment j’étais la seule à savoir qu’ils étaient 4, la police ne le devinera surement jamais).

 

Je préfère Boris vivant et en prison que mort m’abandonnant toute seule, rien que le regret et la culpabilité d’avoir eu cette idée de cambriolage m’enverra très vite le rejoindre avec notre enfant en mon sein. J’ai immédiatement une pensée pour ses sœurs et son petit frère, je n’avais pas encore eu l’occasion d’aller les voir vu qu’ils ne vivaient pas avec Boris et que je voulais prendre le temps de l’aider à finir avec cette vie de GANGSTER avant de me présenter à sa famille et le présenter aussi aux miens… Je ne me pardonnerai JAMAIS s’il s’avère qu’il soit mort. Non, je ne pourrais pas vivre avec un tel poids sur le cœur, j’aurais arraché à ses pauvres sœurs et son frère leur seul soutien, celui-là qui prend soin d’eux maintenant qu’ils n’ont plus leurs deux parents… Seigneur Aies pitié! Je ne cessais de répéter dans ma tête…

 

Une heure après, visiblement les deux autres s’étaient envolés car les policiers ressortirent de l’immeuble bredouille. Je me décidai à rentrer et c’est en ce moment que Didier mon collègue s’approcha de moi pour faire des commentaires.

 

Didier : Madame fait quoi la ?!

 

Moi : Je travaille ici je te signale et je te rappelle que c’est toi qui m’a informé de ce qui se passait.

 

Didier : Au téléphone j’ai cru que tu te foutais pas mal de ce qui s’est passé vu que tu m’as raccroché au nez ! En tout cas nous savons tous que toi avec toute la fortune de ton père tu te fiches pas mal de ce qui peut arriver à cette boîte après ce vol. Ces voleurs auraient emportés près d’un milliard à ce qu’il parait. Heureusement qu’on a pu tuer ces deux-là ! Qu’ils aillent pourrir en enfer.

 

Moi : Excuses moi mais tes commentaires désobligeants, tu peux les garder pour toi. Je n’en ai vraiment pas besoin en ce moment ! Je le toise avant de le bousculer et m’en aller.

 

Didier derrière moi : Pffffffffff, vas te faire voir, hypocrite comme ça ! Comme si tu t’inquiétais

le moins du monde pour ce qui se passe ici !

 

Ah si seulement tu savais Didier, si seulement tu savais dans quel état je me trouve actuellement. Didier est un homme mais plus commère que lui dans la boîte, il n’y en a pas. Il fait parti de ceux qui dans la boîte sont je dirais jaloux de moi et m’en veulent parce que j’ai un père riche. Ils sont nombreux à penser que j’ai une place que je ne mérite pas et blablabla. Je me fiche royalement de leurs ragots en ce moment.

 

Tout en conduisant pour me rendre chez Boris, je repense à la phrase de Didier ‘’ Qu’ils aillent pourrir en enfer’’ et j’ai la rage. Je m’arrête un moment, tape très fort sur le volant et éclate en sanglot, j’avais besoin de crier et de pleurer. Quelques minutes après, une fois apaisée je repris la route cette fois avec l’espoir de retrouver mon homme chez lui.

 

J’arrivai chez lui et rien n’avait bougé, tout était comme je l’avais laissé quelques heures plus tôt pour me rendre à la banque. Il n’était pas la, il n’était pas la ! Mon Dieu, je courue dans toutes les pièces de la petite maison espérant l’y trouver dans un coin mais non, il s’agit quand même d’un homme, pas d’un objet.

 

C’est ainsi que je passai les jours suivants qui devinrent des semaines à espérer avoir des nouvelles de Boris. J’ai entre temps essayé d’aller à la morgue mais je ne pu avoir accès aux corps.

 

Après cette nuit où avait lieu le drame, je dus retourner définitivement chez moi le matin pour éviter à mes parents de s’inquiéter. Après tout, ce cambriolage était à la une des journaux et chaînes de télé le lendemain, les enquêtes suivaient leur court pour retrouver celui ou ceux qui avaient pu fuir avec le milliard de CFA. La police ne pouvait donner avec exactitude le nombre des coupables. Tout le monde avait été interrogé dans la boîte mais à cause de mon père, j’y étais exclu. Il était évident pour la police de penser qu’un complice était forcément dans la boîte car certaines portes n’avaient pas été forcé mais ouvertes avec des clés. Pour l’instant, nos locaux sont fermés en attendant la réparation des dégâts causés par les balles et un renforcement de la sécurité.

 

Je passais mes journées chez Boris en espérant qu’il revienne, j’avais mon téléphone tout le temps sur moi attendant son appel. Je ne dormais presque plus, mon passe-temps favori était devenu les pleurs et les prières. J’en suis arrivée à oublier ce petit être qui grandit en moi. Je ne me nourris plus. Je n’ai goût à rien.

 

J’ai perdu mon amour, j’ai perdu mon cœur, plus d’un mois maintenant sans nouvelle, je finis par me résoudre au fait qu’il soit mort ce soir-là.

Maintenant j’ai besoin de toute la force de ce monde pour faire face à ce qui va suivre. Comment annoncer à mes parents que je suis enceinte d’un homme qui a disparu voire mort? Comment aller voir les sœurs et le frère de Boris pour leur dire ce qui s’est passé ? Ils n’ont surement jamais su ce que leur frère faisait pour s’occuper d’eux, comment me regarderont-ils ?

 

Seigneur, donne moi la force d’affronter cette épreuve.

Le choix de Lydia