Chapitre 10 : mon désarois (2)
Ecrit par Alexa KEAS
Aujourd’hui Dimanche, il est midi et je reviens à peine de l’église où
je n’avais pas mis pied depuis un moment. J’avais besoin de cette force
spirituelle pour aller annoncer la mauvaise nouvelle aux frères de
Boris et ensuite dire à mes parents que je suis enceinte d’un
‘’fantôme’’. J’ai décidé d’aller voir les frères de Boris en premier et annoncer ma grossesse à mes parents après.
Je ne connaissais pas leur maison mais j’avais leurs numéros qui se
trouvent dans le portable de Boris que j’ai gardé avec moi. J’ai décidé
d’appeler Victoire qui était leur aînée après Boris, selon ce qu’il m’a
toujours dit. Sans les rencontrer, je sais à peu près tout de ses sœurs
et de son frère. Il me parlait tout le temps d’eux. Chose curieuse, son
téléphone n’avait jamais sonné depuis sa disparition. Il n’avait pas
d’ami certes ! Mais ses frères l’appelaient très souvent.
Je
pris mon courage à deux mains et composai le numéro de Vivi, c’est ainsi
que l’appelait affectueusement son frère. Elle décroche à la deuxième
sonnerie comme si elle attendait l’appel de son amoureux.
Moi : Bonjour Victoire,
Elle : Bonjour
Moi : Je suis Lydia, une amie de Boris ton frère, je ne sais s’il t’a déjà parlé de moi !
Elle : Ah ok, je vois !
Moi : Stp peux-tu m’indiquer chez vous ? J’ai un message important à
vous transmettre. Sans me poser des questions auxquelles je m’attendais,
elle prit juste la peine de m’indiquer leur maison qui se situe à
Baguida. Je sais qu’il s’agit d’une maison que Boris leur a louée et où
ils vivaient tous avec leur mère quand elle faisait encore partie de ce
monde.
Elle : Arrivée au niveau de la pharmacie de Baguida, appelles moi et je viendrai te chercher.
Clic, elle raccrocha. Je sens que ça ne va pas être facile mais je suis décidée à aller jusqu’au bout.
Une fois sur les lieux, je l’appelle et elle vint me rejoindre
10minutes après. Elle ressemblait trait pour trait à son grand frère
sauf qu’elle paraissait même plus grande de taille que lui. Ah la Miss
de la famille me dis-je intérieurement ! La maison était située du côté
de la plage, on pouvait même entendre le bruit des vagues de là. Une
petite villa très jolie avec une petite cour et un jardin. Elle
m’installa sur la terrasse et me demanda ce que je voulais boire. Je ne
voulais rien pour l’instant lui ai-je dit, aussi je demande d’après les
autres qui malheureusement ne sont pas sur place. Je ne pouvais rien
déceler dans son regard, elle est si calme et semble ne pas se soucier
de quoique ce soit. J’avalai ma salive et pris la parole.
Moi : Je voulais vous parler à tous, peut être dois je revenir un autre jour quand vous serez tous présents !
Elle : Non, tu peux y aller, je leur parlerai à mon tour quand ils seront rentrés.
Moi : Ok. Comme je te l’ai dit au téléphone, je suis Lydia une amie de ton grand frère.
Elle : Une amie ou sa petite amie ?
Moi surprise par la question : Euuuuh ! En fait oui, je suis sa petite
amie. En effet ça fait un moment que ton frère a voyagé et je n’ai plus
de ses nouvelles….
Je voulais leur dire la vérité mais en cet
instant précis, je n’avais plus ni ce courage, ni cette force. Comment
regarder cette jeune fille en face et lui dire que son frère est présumé
mort ou en fuite parce que la police serait à ses trousses ? Comment
lui dire que son grand frère chéri était un braqueur et que pire je l’ai
incité à faire cette dernière opération ?
Je cherchais les mots
qu’il fallait, je pensais à comment les articuler pour que ça fasse
moins mal ou paraisse moins dramatique quand soudain j’entendis une voix
qui criait mon nom. Cette voix, j’en ai rêvé ces dernières semaines,
j’ai veillé pour pouvoir l’entendre et maintenant je l’entends quand je
m’y attends le moins ? Elle semble être à l’agonie mais c’est elle,
c’est cette voix qui me chuchotait ces mots doux à l’oreille… Suis-je
entrain de rêver ou c’est vraiment sa voix ? Des tas de questions
défilaient dans ma tête, perdue dans mes pensées, je perdis connaissance
!
**************************
J’entendais des voix autour de moi et sentis quelque chose de froid sur
ma tête. J’ouvris les yeux et me rendis compte que j’étais allongée sur
un lit et que j’avais la tête posée sur les jambes de Victoire qui
m’essuyait le front avec une serviette trempée, une autre personne était
debout près de la porte, c’était un homme mais je ne distinguais pas
bien son visage.
J’essayai de me lever mais je suis bien trop faible
pour ça aussi je me suis résignée à me recoucher. Dix minutes après, je
pouvais voir clairement tout ce qui était autour de moi et grande était
ma déception de constater que l’homme debout n’était pas Boris et cette
voix que je croyais être la sienne n’était surement que le fruit de mon
imagination… Comme réponse à la question de Victoire qui me demandait
si j’allais mieux, j’éclatai juste en sanglot oubliant même que je
n’avais pu dire la vérité à Victoire.
Moi en larmes :
Boris, je veux te voir mon amour,
Je veux que mon homme me revienne, Snif, Boris où es tu ?
J’en peux plus ! Bb reviens je t’en prie, où que tu sois Snif Snif bb.
Je ne peux plus le supporter, je n’en peux vraiment plus de cette douleur…