Chapitre 9: Noces pourpres

Ecrit par Zaharaye

Chapitre 9 : Noces pourpres 


Quelque part à Ottawa-CANADA


***Cheick Ahmed Sylla 

-Quand est-ce que tu comptais me faire part de ton voyage ?

-De quoi tu parles Chantale ? Dis-je mi éveillé 

-Ne me prends pas pour une idiote Cheick, tu sais très bien de quoi je parle. En naviguant sur l’ordinateur ce matin, je suis tombée sur une page de réservation de billet pour le Sénégal

-Et ???

-Comment ça et ? Tu aurais quand même pu me le dire non ? Bon sang Cheick nous sommes en couple toi et moi !

-Ecoute chérie, j’ai eu une dure journée au boulot alors si tu pouvais me laisser dormir tranquillement, je t’en serai très reconnaissant 

-C’est toujours ainsi avec toi alors non mon cher on va avoir cette conversation maintenant, cria-t-elle. En fait tu ne m’as jamais aimé  n’est-ce pas ?

-…………….

-Je te parle Cheick !

-Ah…….. Chantale dès le début de cette histoire, j’ai été très clair avec toi ; je t’avais dit que je ne voulais pas d’une relation sérieuse, que je suis marié à mon travail et tu avais accepté ; ça fonctionnait parfaitement jusqu’à ce que tu commences à t’accrocher alors arrête je pense que cette discussion n’a pas lieu d’être 

-Mais je t’aime moi et cette situation ne me convient plus dit-elle en pleurant

Je me suis levée et je l’ai prise dans mes bras car je ne supporte pas de voir les larmes d’une femme

-Chantale tu es une femme très belle et intelligente, tu as tout pour rendre un homme heureux je te l’assure mais comme je te l’ai dit au début je n’ai plus le cœur à m’aimer car depuis bien longtemps mon cœur a cessé de battre. Je tiens à toi, je te l’ai montré par bien de façons et je suis désolé de ne pas pouvoir t’offrir ce que tu attends de moi

-Sniff si ce n’est que de l’amour, j’en ai assez pour nous deux

-Tu mérites mieux ma belle

-Mais je ne veux pas mieux chéri, c’est de toi dont j’ai besoin

-Sois raisonnable je t’en prie, je croyais que cette relation te convenait et si involontairement je t’ai poussé à croire autre chose je te demande de me pardonner

-Ca me convenait jusqu’à ce que je réalise que j’étais tombée amoureuse de toi, je croyais qu’avec le temps tu finirais aussi par m’aimer et sniff…..

-Chut….. Ne pleure pas, je n’aime pas te voir ainsi

-Tu me trompes hein n’est-ce pas ? Tu en aimes une autre c’est la seule explication à ton attitude dit-elle en se détachant

-Quoi ? Non mais franchement Chantale ! Tu penses vraiment que je m’amuserai à courir de gauche à droite ? De toute façon, crois ce que tu veux, je m’en vais dormir au salon et demain à mon retour du boulot, je veux que tu sois partie s’il te plait, tu souffres par ma faute et je n’y peux rien alors je mets un terme à notre relation 

-Waouh ! Tu n’attendais que ça n’est-ce pas ? Eh bien mon cher tu ne te débarrasseras pas de moi aussi facilement. Tiens c’est surement ta pétasse qui t’appelle dit-elle en me tendant le téléphone ; non mais j’hallucine ! Il est 2h du matin Cheick, 2h du matin ! Cria-t-elle


J’ai décroché et c’était une urgence à l’hôpital, je me suis rhabillé puis j’ai pris ma trousse de soins direction l’hôpital. Qu’elle pense ce qu’elle veut, j’en ai plus rien à cirer, les femmes hein franchement ! Je n’ai rien à me reprocher car dès le départ, j’ai été honnête avec elle, je comprends sa frustration mais l’amour ça ne se force pas et puis elle ne peut s’en prendre qu’à elle-même, je ne peux pas lui donner plus et même si je le voulais je n’ai pas le cœur à aimer après le coup de poignard qu’a reçu mon pauvre cœur……….. 


-Ah Docteur enfin vous voilà

-Bonjour Sarah (l’infirmière en chef) où est la patiente ?

-C’est Mme Anderson, son état est critique ; en fait tout allait bien et d’un coup elle a commencé à se plaindre de douleurs, je lui ai administré des calmants mais les douleurs se sont intensifiées et depuis elle souffre le martyr, je crains que ces bébés ne soient en détresse

-Je craignais cela, préparez la vite pour le bloc car une intervention s’impose 

-Ah Docteur, vous êtes là dit-elle en pleurant. Mes bébés sniff faites quelque chose je vous en supplie

-Ne vous inquiétez pas Julia, je vais m’occuper de vous. Emmenez la m’adressai-je aux infirmiers

……………………………….


-Diarama Nènè

-Allô bonjour mon poussin, comment vas-tu ?

-Je vais bien et toi ?

-Moi aussi, par la grâce de Dieu. Alors tu as sauvé combien de vies aujourd’hui ?

-Quatre, des triplés et leur mère. Ils m’ont donné du fil à retordre ces petits mais rien ne peut me résister (rires), bon ils sont nés prématurés mais ils vont bien. Figure-toi qu’elle a même donné mon prénom à l’un de ses fils

-Hum félicitations mon chéri, j’en informerai ton père. Tu adores cette sensation n’est-ce pas ?

-Oui maman, tu n’imagines pas à quel point… A chaque fois que j’aide à mettre un bébé au monde, mon cœur s’emplit d’un sentiment indescriptible 

-Crois-moi mon garçon, ça sera encore plus merveilleux quand tu prendras le tien dans tes bras. Je me souviens encore de la première fois où j’ai posé mes yeux sur toi comme si c’était hier et à cet instant mon cœur s’est gonflé d’amour pour toi. Bref il y a un truc qui te tracasse n’est-ce pas ? A chaque fois que tu m’appelles de si bonne heure…..

-Rien de sérieux, ne t’inquiètes pas l’interrompis-je

-N’oublies pas que je suis ta mère et que je te connais mieux que toi-même alors accouche

-Hahaa bon d’accord, je me suis encore disputé avec Chantale 

-Ah je m’en doutais dit-elle en soupirant. Ecoute mon chéri cette fille t’aime et je ne veux pas me mêler de ta vie privée mais je crois que tu devrais lui donner une chance

-Mais maman, je n’y arrive pas et crois-moi ce n’est pas faute d’avoir essayé. Yvonne m’a bousillé le cœur maman et elle n’y ait pas allé de main morte

-Je le sais mon chéri, tu finiras par recoller les morceaux mais ce n’est pas en te refusant à l’amour que ça arrivera

-Au fait maman, j’ai encore rêvé de mes jumelles la nuit dernière

-Hum toi et tes jumelles là awaaa

-Tu devrais te réjouir Nènè, peut-être qu’au lieu d’une je vais en épouser deux et tu auras les petits enfants que tu désires tant, dis-je pour la taquiner

-Cheick Ahmed Sylla ne me blague pas hein ; arrêtes de rêver et trouves toi une épouse car ton père et moi nous nous rapprochons chaque jour un peu plus de la tombe. Crois-moi je viendrai te hanter toutes les nuits si je meurs avant de voir mes petits-enfants et je ne plaisante pas bidho kaagnin (mauvais garçon en poular)

-Hahaaa je t’aime aussi maman, énormément 

-C’est ça ouais tchippp !! Tel père tel fils

-Tes petits plats me manquent surtout ton Dappa (recette peul à bas de pate de mais)  

-Hum petit gourmand, moi c’est toi qui me manques et pas qu’un peu 

-Tu me verras bientôt promis, aller je te laisse te reposer. Dis à ma princesse que je lui fais plein de bisous et bien de choses à Papa

-Je n’y manquerai pas, je t’aime mon poussin, prends soin de toi


Je me nomme Cheick Ahmed Sylla, 35 ans, célibataire ; fils adoptif d’El hadj Mohamed Sylla et Hadja Houleymatou Barry eh oui je n’ai pas connu mes géniteurs qui m’ont abandonné devant la cour de mes parents mais je rends grâce à Dieu car j’ai de merveilleux parents et une magnifique petite sœur Adama. Malgré mon jeune âge je suis l’un des meilleurs chirurgien en gynécologie obstétrique d’Ottawa, donc la vie me sourit, à part bien sûr le fait que je n’arrive pas à ouvrir mon cœur à une femme depuis ce fameux jour où j’ai surpris mon ex fiancée dans mon lit avec mon meilleur ami bref je compte rentrer bientôt au Sénégal pour mettre mon savoir faire au service de mes pairs


Dakar-SENEGAL


***Serigne Khadim Fall

Depuis mon retour de la Guinée, je me sens perdue ; j’étais décidé à accepter mon mariage avec Marème pour qu’enfin mon père me laisse tranquille mais cette nuit avec Marie Elisabeth a tout changé. Je sais qu’on a commis un adultère vu qu’elle est mariée à un autre. Aussi je savais pertinemment que contrairement à ce qu’elle croyait, cette nuit n’aurait pas suffi à éteindre la flamme qui nous consume tous les deux donc j’ai plié bagage avant son réveil car ça m’aurait fendu le cœur de la laisser repartir


Elle vaut bien plus que celle qu’elle croit, je l’ai senti dès notre premier contact mais elle n’en a pas conscience et de puissances obscures rodent autour d’elle, raison pour laquelle j’ai mis un bracelet protecteur à son poignet. Elle me manque terriblement et j’enchaine le boulot pour éviter de penser à elle mais c’est peine perdue. Franchement, je donnerai tout pour la rendre heureuse mais bon j’ai foi en Dieu tout comme j’ai foi en l’amour et tôt ou tard nous nous retrouverons inchAllah   


-Monsieur….Monsieur nous sommes arrivés me dit mon chauffeur

-Euh… oui Babacar excuses moi, j’étais perdue dans mes pensées dis-je en sortant de la voiture 

Il m’a gratifié d’un sourire en refermant la portière. Je me suis senti un peu gêné mais bon il est assez vieux pour comprendre que je pensais à une femme donc je lui ai rendu son sourire et je me suis dirigée vers la demeure familiale, ma mère qui m’attendait sur le pas de la porte est venue m’enlacer 

-Bonjour mère, dis-je en m’inclinant (signe de respect)

-Bonjour fils, c’est maintenant que tu viens voir ta pauvre mère ?

-Toutes mes excuses mère mais pour ma défense, pas un seul jour ne s’est passé sans que je ne t’appelle pour prendre de tes nouvelles

-Bien sûr mais tu es mon unique fils et deux mois sans te voir, c’est assez long tu ne crois pas ? Dit-elle en me trainant au salon

-Oui…tu m’as beaucoup manqué toi aussi, où est ma Thiara ?

Avant même que je n’ai fini ma phrase, ma sœur est sortie de nulle part et elle s’est jeté sur moi, hum une vraie folle celle là

-Hey jeune fille, ne t’ai-je pas appris les bonnes manières ? Lui lança ma mère

-Tu m’as trop manqué Dim, j’espère que tu ne t’es pas trouvée une guinéenne là-bas hein. En tout cas tu as intérêt à lui dire que j’occupe la première place dans ton cœur

-T’inquiètes ta place je la garde bien au chaud dis-je en riant. Je t’ai apporté plein de cadeaux, vas donc aider Babacar à les faire entrer dans la maison

-Waw si ça ne tenait qu’à toi, ton frère restera célibataire à vie tchipp épouses le donc ! Aller viens chéri on va se mettre à table, je t’ai préparé un bon plat

-Humm t’es la meilleure mère, j’ai bien fait de ne rien manger ce matin. Père est-il dans ses appartements ?

-Non il assiste à une réunion à Colobane, mais il est très remonté contre toi

-Je sais mais bon, il finira par comprendre

-Tu ne pourras pas fuir éternellement Khadim, tu as des responsabilités mon garçon et tu te dois de les assumer. J’aurai aimé que tu aies la possibilité de vivre ta vie comme tu l’entends mais malheureusement je n’ai pas la voix au chapitre. Tu en aimes une autre n’est-ce pas ?

-Euh non, menti-je

-Hum je te connais Khadim mais bon mange car tu auras besoin d’énergie pour affronter ton père tout à l’heure 

Mon père est venu pendant qu’on mangeait, il m’a lancé son regard de braise puis il m’a sommé de le retrouver dans sa chambre dès après le repas

………………………..


-Salam Aleykoum père

-Aleykoum Salam Fall dit-il en égrenant son chapelet. Assied toi donc

-Comment allez-vous ?

-Oh je vais bien, mais pas grâce à toi mon fils. Où étais tu passé durant tout ce temps hein ? Ne penses-tu pas que je suis assez vieux pour jouer à cache-cache avec toi ?

-Toutes mes excuses Père, je n’avais nulle intention de vous offenser. J’avais voyagé pour des affaires qui nécessitaient ma présence 

-Je suis un homme très influent dans ce pays et toute la Téranga sait que moi le grand Serigne de Mbour je n’ai qu’une seule parole. Tu m’as fait passer pour un rigolo mais ce jeu a assez duré donc je vais y mettre un terme dès à présent

-Père…

-Non je te défends de m’interrompre Fall, de tous mes enfants ta sœur et toi je vous ai accordé beaucoup d’attention et de liberté ; tes frères m’en veulent d’ailleurs pour cela. Fils je t’ai envoyé dans les plus grandes écoles d’Europe car je plaçais beaucoup d’espoir en toi mais tu as complètement dévié du chemin que j’avais tracé pour toi. Tu ne veux pas devenir Serigne tant pis mais sache que cet héritage tu l’as dans le sang et jamais tu ne pourras t’en débarrasser. Détrompes toi, je suis extrêmement fier de tes exploits en tant que grand chef d’Entreprise, tu as réussi là ou d’autres ont échoué mais il est grand temps que tu accomplisses au moins une chose que j’attends de toi 

-Père j’ai juste voulu suivre ma propre voie et je suis conscient de tout ce que tu as fait pour moi, crois-moi je t’en suis reconnaissant et je ferai tout pour te rendre encore plus fier de moi mais ne me demandez pas d’épouser Marème je vous en supplie 

-Assez fils ! Que tu le veuilles ou non tu épouseras cette fille, je mets un point d’honneur là-dessus, surtout maintenant qu’elle porte ton enfant

-Quoi ? Demandai-je étonné

-Tu as bien entendu, sa mère est venue me voir après ton départ pour me dire qu’elle porte ton enfant, donc comme l’honneur de notre famille est en jeu tu vas l’accueillir chez toi et dès après la naissance du bébé, le mariage sera célébré. Bon Dieu ! Fall, je pensais que tu étais plus intelligent que cela

-Mais Père, je vous jure sur ce que j’ai de plus sacré que jamais je n’ai touché à Marème. Le test de paternité nous le confirmera d’ailleurs 

-Hun vas donc dire ça aux parents de Marème, tu en as déjà fait assez alors n’en rajoute pas en trainant notre nom dans la boue. Toucher ou pas, cette fille tu l’épouseras, je ne veux plus en entendre parler

-Mais…..Père 

-La discussion est close, d’ailleurs je l’ai déjà fait installer dans la villa de Mermoz  dont je vous ai fait cadeau. Avec ta mère, on a déjà  été chez ses parents pour présenter des excuses en ton nom, rassures toi tout a été fait dans la plus grande discrétion. Maintenant rentres chez toi et occupes toi bien de ta femme

Furieux, je suis sortie de sa chambre en trombe et je suis allée rejoindre ma mère dans ses appartements

-Tu le savais n’est-ce pas ? 

-Oui mais ton père m’avait défendu de t’en faire part et…….

-Mère je te jure sur le Saint Coran que je ne suis pas l’auteur de sa grossesse, tu me crois n’est-ce pas

-Bien sûr mon chéri, tu es mon fils et je sais que tu es tout sauf  un menteur et un lâche, je suis aussi furieuse que toi mais la patience est la meilleure arme qui soit, alors encaisse et arme toi de patience ; elle finira par récolter ce qu’elle a semé. Pries et confies toi à Dieu

-Elle ne perd rien pour attendre, si elle pense qu’elle peut m’atteindre en feignant une grossesse elle se trompe lourdement. Elle veut un mari et bien je vais me conduire en un mari exemplaire 

-Sage décision mon garçon, ne rentres surtout pas dans son jeu. Fais ton devoir de mari pour qu’aucune faute ne te soit imputable à l’avenir mais évites de la toucher sinon elle pourrait tomber enceinte pour de vrai et là tu seras pieds et poings liés 

-Entendu Mère, je m’en vais. Dis à Thiara que je l’appellerai

-Bien fils, qu’Allah veille sur toi

-Amina 


Deux semaines plus tard à Conakry…………………….


***Fatou Elisabeth Cissé

-Quoi ? Dis-moi ce qui se passe là-bas s’il te plait 

-Il se passe que tes invités sont fatigués d’attendre en vain ton prétendant, donc ils s’en vont et même l’Imam est parti

-Non non Marie dis-moi que ce n’est pas vrai je t’en prie

-Oh la ferme toi, on ne t’a pas sonné, dit-elle à Aicha

-Eh ne m’agresse pas, je ne fais que dire la vérité, répondit Aicha qui avait l’air de se réjouir de la situation

-Ne t’en fais, il est peut-être coincé dans les embouteillages ou son téléphone est déchargé ; ne te mets pas dans cet état me rassura Marie

-Passe moi mon téléphone s’il te plait, je vais réessayer. Ibrahim ne peut pas me faire ça….

-Papa dis-moi qu’il va venir je t’en prie, dis-moi qu’il va venir dis-je en pleurant. Envoies quelqu’un le chercher ou appelles sa mère fais quelque chose papa criai-je

-Calme toi mon cœur, tiens prend ce cachet ça te détendra. Je…je vais faire patienter les invités 

-Eh Fatou je n’arrive pas à croire que tu nous aies fais un coup pareil, hun moi qui pensait que tu étais une fille sage yooo t’es une putain de bas étage

-Bintou je ne te permets pas, dit mon père en agrippant sa femme. Tu ne vas quand même pas créer un scandale ici

-Non papa laisse la continuer, au point où j’en suis….

-Lâche moi Cissé ! Ta fille est une trainée et son fiancé a fini par le découvrir donc il ne viendra pas. Une sale trainée c’est ce que tu es et tu as trainé notre famille dans la boue hum qu’elle humiliation

Paf ! Paf !

-Tu m’as giflé petite peste ? Tu vas me le payer pff finalement tu ne récolte que le fruit de ta semence. Je t’avais dit que tout le quartier se souviendra de ton mariage, eh bien chose promis chose due 

-Vous je ne vous aime pas du tout et je suis certaine que vous êtes l’auteure de tout ceci lui répondis Marie

-Si jamais j’apprends que tu es derrière ce fiasco tu vas m’entendre gronda mon père

-Pffffff et puis quoi encore ? Aicha vient on s’en va. Bande de trainées réunies comme ça là tchrrrrrrrrr

-Et avant que je n’oublie tiens, il a envoyé cette lettre pour toi  enchaina ma sœur 


Solange lui a retiré l’enveloppe des mains avant de me la rendre, Marie et mon père ont essayé de me dissuader de la lire mais je l’ai ouvert et les yeux embués de larmes, j’ai commencé la lecture

« Fatou, je croyais te connaitre mais je me suis lourdement trompé sur ta personne. J’avais recommencé à te faire confiance et j’avais hâte de faire de toi ma femme malgré mes doutes jusqu’à ce que ces photos que j’ai joint à cette lettre viennent remuer le couteau dans ma plaie à peine cicatrisée. Je t’ai aimé, je t’ai fait rentrer dans ma famille et toi tu m’as lâchement réduit le cœur en mille morceaux, tu ne mérites pas une once des sentiments que j’ai eu à ton égard et au bout du compte je regrette de t’avoir connu 

Dieu m’a ouvert les yeux et je lui en suis reconnaissant car il m’a évité de commettre une erreur. Quoiqu’il en soit je t’ai aimé ; c’est donc avec le cœur lourd que je te fais mes adieux, pour les frais du mariage ne t’en fais pas je rembourserai ta famille mais en retour, jamais plus grand jamais tu ne devras croiser mon chemin. Oublies que j’ai un jour existé car dès aujourd’hui je vais m’employer à effacer toute trace de ton existence dans ma vie

Adieu. Ibrahim Bayo »


Les mains tremblantes j’ai laissé tomber la lettre et je me suis mise à crier si fort que toute la maison en fut secouée, les objets tombaient de part et d'autre et gens criaient à tue tête. Je voyais rouge et ma tête bouillonnait….

-Fatou ! Fatou ! Fatou ! 

-……………..

-Fatou je t’en prie regarde-moi, tu vas tous nous tuer si tu ne reprends pas tes esprits me dit Marie

-Je….je ne peux pas l’arrêter, dis-je effrayée

-Hey regarde-moi droit dans les yeux et focalises toute ton attention sur moi dit-elle en me prenant les mains. S’il te plait ne laisse pas tes émotions prendre le dessus

Peu à peu j’ai repris le contrôle de mes sens et j’ai vu mon père et Solange qui me regardait avec un air ahuri 

- Laissez-moi seule, je….j’ai besoin d’être seule dis-je en m’écroulant par terre

-Mais chérie, on ne peut pas te laisser toute seule dans cet état dis mon père en s’asseyant près de moi

-J’ai dit sortez ! Je n’ai besoin de personne criai-je

-Il va m’entendre celui-là, s’il croit qu’il peut se payer la tête de ma fille aussi impunément, je vais lui foutre la raclée de sa vie à cet imbécile dit-il furieux

-Surtout n’en fais rien, je ne veux pas que tu te salisses les mains avec lui car il n’en vaut pas la peine. Maintenant laissez moi 

Ils sont sortis et j’ai donné libre cours à mes larmes ; Marie est restée derrière la porte car je sentais sa présence, surement pour m’empêcher de faire des bêtises. Yoo Ibrahim c’est ce que tu m’as fait ? Qu’elle humiliation mon Dieu ! Qu’elle humiliation ! Je savais que tantie Bintou me préparait un sale tour mais j’étais loin de m’imaginer qu’elle s’abaisserait à ça sniff Je…sniff tu aurais pu me tuer que ça m’aurait fait moins mal mais ça sniff ça c’est vraiment le comble. Eh Allah qu’est-ce que j’ai bien pu te faire pour mériter un tel sort ? N’ai-je donc droit à aucun répit ? N’ai-je pas droit au bonheur ? Sniff maman sniff maman tu n’as donc pas pu me préserver d’un tel affront ? Sniff eh Allah eh……


J’ai pleuré jusqu’à ce que sommeil s'en suive et je me suis subitement réveillé en pressentant un danger imminent sur la personne de mon père, alors comme une furie j’ai ouvert la porte et j’ai dévalé les escaliers en criant le nom de mon père

-Fatou ralentis un peu crièrent Marie et Solange derrière moi

-Papa ! Papa ! Papa !

J’ai retrouvé mon père, agonisant au beau milieu de la cour sous le regard de quelques personnes qui étaient restées malgré tout 

-Papa ! Papa ! Ne me fais pas ça s’il te plait dis-je en lui faisant un massage sur la poitrine

-……Fatou ma… ma fille…ma petite colombe, il va falloir que tu sois forte 

-Non Papa ! Non ! Tu ne peux pas m’abandonner, toi aussi

-Je ne t'abandonne pas mon coeur, je...j'ai eu la chance de te voir naître, grandir et devenir une femme, une magnifique femme....un alors j'estime avoir assez vécu et...en plus je m'en vais retrouver ta mère, ne sois pas triste ma fille 

-Marie appelle une ambulance s’il te plait, il ne peut pas mourir dis-je en pleurant

-Ce n’est pas nécessaire car…car je...je serai parti bien avant. Marie approche mon enfant

-Oui Papa (elle appelle mon père ainsi depuis qu’ils ont fait connaissance)

-Marie quoique vous ne soyez pas liées par le sang, Fatou est ta sœur et vous avez l’obligation de prendre soin l’une de l’autre. C’est la prunelle de mes yeux alors je te la confie, veille à ce qu’elle ne sombre pas de l’autre côté et Marie…. Hun hun….

-Papa…… dit-elle en pleurant

-Tu dois la protéger car toi seule peut le faire. Prends mon portefeuille, dedans il y a toutes les informations sur le compte que j’ai créé pour ta sœur, je….hun….je savais que ce jour arriverai mais j’ignorai que ce serait aussi tôt. Tu es la seule famille qu’il lui reste et elle ne sera pas en sécurité ici alors veille bien sur elle

-Je...sniff…je vous le promets Papa, n’ayez crainte

-Papa sniff papa…sniff tu ne peux pas….Non tu ne peux pas partir aussi

-Fatou ma…ma petite colombe, je serai toujours près de toi. Promets-moi que tu prendras soin de toi, je sais que tu n’es pas coupable de ce dont ces photos t’accusent alors sèches tes larmes, ça sera une période très éprouvante mais ton heure finira par sonnée inchAllah ; je pars rejoindre ta mère….je t’aime énormément ma chérie….je….hun..je…..

-Papa j’ai peur sniff j’ai tellement peur.... Que vais je devenir sans toi ?

-Tu te dois d’être courageuse ma belle

-Mais comment puis-je être courageuse si j’ai autant peur ?

-Eh bien mon cœur…Ce n’est qu’à ce moment là qu’on peut être courageux, en plus tu n’es pas seule, tu as ta sœur dit-il en liant ma main à celle de Marie. Je…je…..hun je t’aime

-Je t’aime encore plus Papa sniff Papa ? Sniff Papa ! Non ! Non !

-…………..

-Papa sniff Papa ! Papa !

-Arrête ma chérie, c’est fini, il est parti

-Fais quelque chose Marie, je...donne moi ta main qu'on fasse un sort 

-Non Fatou! désolée mais on ne peut se le permettre... sniff je veux qu'il revienne aussi mais telle est la volonté de Dieu, laisse le partir dignement s'il te plaît 

-Non ! Non ! Eh Allah que vais-je devenir ? Eh Allah ! Ehhhhh…….

Eh Allah sniff sniff Eh Allah.....sniff Ehhhhhh


Bonne lecture !!!!!


Zaharaye ♡






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