Chapitre 9 : photo
Ecrit par Boboobg
... Mireille Oko...
-maman !
-quoi?
-je vais à la salle !
-(sortant de sa chambre) et contes tu y aller toute seule où dans cette voiture qui t'attends au coin de la rue ?
-(fuyant son regard) je ne vois pas où tu veux en venir !
-tu crois peut être que je ne te vois pas ? Ça jazz dans le quartier que tu sors avec un homme ma fille ! Tu étais peut être une enfant, mais tu connais l'histoire de ta sœur ! Même si elle a su se relever, je ne veux pas vivre ça, pas avec toi aussi !
-maman on est juste ami
-je ne veux pas de cette amitié. J'espère que tu m'as comprise !
-oui maman !
-bien, prends de quoi rentrer en taxi dans mon porte monnaie !
Elle retourne dans sa chambre et je la suis pour récupérer l'argent.
Le garçon dont parle ma mère c'est Glory. Nous sommes devenus amis depuis ce jour là aux amis de Julien. Et avec Tracy qui m'a mise mal à l'aise il y'a un mois, je n'ai plus trop le cœur à lui parler. Ce qui fait que l'on s'est beaucoup rapproche mais notre relation est purement et simplement platonique.
On se parle des heures au téléphone, on se fait des restaurants, on va au cinéma et de temps en temps il me dépose à deux ruelles de la maison. Mais j'étais loin de m'imaginer que le kongossa allait arriver jusqu'aux oreilles de maman.
... Glory Bouanga...
Trente minutes déjà que je l'attend. Il y avait de l'eau à notre endroit habituel donc je me suis rapprocher un peu, histoire qu'elle ne se salisse pas.
Il m'a fallu du temps, du carburant et de longues conversations téléphoniques pour que je fasses tomber cette carapace de fille inaccessible qu'elle trimballe partout avec elle. J'ai découvert une fille non seulement belle extérieurement mais aussi intérieurement.
Je sais qu'à vingt ans, on est pas à même de prédire le futur et de prendre les bonnes décisions pour sa vie, mais moi cette fille je l'aime. Je l'aime tellement que je préfère souffrir d'être son ami et près d'elle que son dragueur qui l'insupporte au plus haut point.
Il y'a quatre mois, quand je l'ai croisé en compagnie de Tracy (nos mères etaient amis), j'ai eu le coup de foudre. J'avais mon voyage pour le Canada le lendemain et j'ai tout annulé sans même avoir échangé avec elle une seule fois. Et je me suis rapprocher de Ray et son groupe d'amis même si je ne les aiment pas trop pour pouvoir être à ses côtés. C'est la femme de ma vie, je le sais au fond de moi.
Aujourd'hui pour la première fois, elle accepte de m'emmener à sa salle comme elle dit. J'ai cru comprendre qu'elle y fait de la danse ou un truc de ce genre.
Je la vois arriver et donner deux petits coup sur la vitre. Comme depuis un mois que notre amitié est aussi forte, j'ai pris la voiture de maman car Mimi trouve ma porsche trop voyante ! Pendant que d'autres adoreraient être conduites dans un bijoux pareille, elle, s'y refuse. C'est par exemple pour cela que je ne regrette pas les choix que je fais depuis que je l'ai rencontré.
Je déverrouille et elle entre. Habitué, elle inscrit le trajet dans le GPS. Elle porte une combinaison singlet noir qui lui moule le corps mais drapé dans une grande chemise en jeans bleu et des Victoria roses aux pieds. J'essaie de ne pas la regarder trop longtemps car madame déteste ça. Elle oublie toujours que je suis un homme et que son corps aux courbes parfaites attire mes yeux tel un aimant.
Je conduis une trentaine de minutes avant d'arriver à destination. C'est un genre de complexe sportif.
-(sortant du véhicule) tu es muette depuis là !
-(souriante) non, c'est juste que j'ai un peu honte de ce que tu vas voir tout à l'heure !
-hum moi je suis excité comme une puce à vrai dire. Tu m'as tellement laissé en plan beaucoup de fois avec excuse que tu dois te rendre à la salle que je mourrai déjà d'envie de savoir ce que tu y fais vraiment !
-(riant) tu aurais dû le dire depuis, je t'aurais emmener!
-(lui ouvrant la porte) Hum !
On prend les escaliers car la fameuse salle est située au deuxième étage. On y trouve des filles et garçons qui semblaient nous attendre.
Pendant les deux heures qui suivent, je vois ma belle en train de bouger reins, pieds, main au rythme de la musique et je suis conquis encore une fois. Qui pourrait penser en la voyant que cette fille qui est capable de te bouffer un problème de trigonométrie dans l'espace est aussi capable de te faire rêver sur une piste de danse.
-(mettant sa ceinture) pourquoi tu me regarde comme ça ?
-tu es.... Hum laisse tomber !
-(rire) tu as eu l'air choqué tout le temps du cour !
-oui, tu ne m'avais jamais dit que tu dansais aussi bien et le kizumba en plus !
- j'ai dû le omettre alors. En fait après la mort de mon père, ma sœur a eu beaucoup de problèmes et pour ne pas que je me retrouve au milieu de ça, maman m'a inscrite dans un club de danse pour que je passe moins de temps à la maison et elle pensait à la danse classique mais c'était du kizumba !
-wahoooo quel anecdote.
-(sérieuse) et à propos des problèmes de ma sœur, cela a beaucoup affecté notre mère. Elle s'est senti impuissante et pour cela elle ne veux pas me laisser refaire les mêmes erreurs. Donc on doit arrêter de se voir !
Je la regarde et comprend ce qu'elle essaie de me dire. Et au fond de moi je souris.
-donc tu ne veux plus me voir ?
-(tournant son visage de l'autre côté) notre amitié est trop ambiguï pour ma mère et moi je ne veux pas lui désobéir. On doit arrêter de se voir !
- d'accord !
-(se retournant surprise) comment ?
-c'est vrai que je suis un peu fou par moment mais ta mère a raison. L'amitié entre fille et garçon ne se termine pas souvent pas bien. Et je refuse de forcer encore une fois les choses avec toi au risque que tu me déteste.
-ok
-on va te prendre du poulet et des frites chez Reims et je te ramène (insistant sur les mots) pour la dernière fois.
Pendant tout le trajet, elle n'a dit aucun mot. Elle boude sans même s'en rendre compte. Je sais que sans le savoir, elle espérais que je fasses comme d'habitude et que je la supplie de ne pas le faire. Mais en la côtoyant, j'ai compris une chose. Elle ne se mettra avec moi que si elle même se rend compte qu'elle m'aime aussi et qu'elle me veut.
Comme il est déjà vingt heures passée, je me gare juste devant son portail. De plus c'est censé être la dernière fois donc....
Elle est sur le point de descendre quand je la bloque par la main.
-c'est comme ça que tu veux qu'on se quitte ? Tu sais, on pourra redevenir ami quand tu seras plus grande !
-hum
-fais une bise comme au revoir.
Elle approche ses douces lèvres sur ma joue et au moment de les retirer, je tourne la tête en lui donnant la mienne. Le baisé est doux, pationné, langoureux ! Ses gestes sont hésitant, ce doit être sa première fois. Je me réconforte encore une fois sur ce que je pensais, elle m'aime aussi, elle doit juste s'en rendre compte.
A contre cœur je met fin au baisé.
- excuse moi ! (lui caressant la main) au revoir ma tendre amie. J'ai été très heureux de te connaître. J'espère que je ne suis plus autant imbus de ma personne !
Elle sort de ma voiture sans dire un mot, c'est arrivé devant le portail qu'elle se retourne sans doute attendant inconsciemment que je lui coure après. Je n'y fait rien et démarre dès qu'elle entre chez elle. Seigneur, faite qu'elle assume ses sentiments !
.. Samanta Ngakosso...
Depuis que ses fils sont tous réunis dans la même ville, maman n'arrête pas d'organiser des soirées "rencontres familiales"! Si seulement la famille était aussi parfaite qu'elle le peint !
Encore une fois sur mon lit, je repense à ma vie. A ce que ma mère m'a fait.
J'ouvre mon ordinateur portatif pour revoir nos photos, nos beaux sourires figés sur ses images. On était tellement heureux ensemble, j'étais heureuse.
Je compose une fois encore son numéro, ça ne sonne pas,il y'a juste un bip et puis rien. Mes larmes menacent à nouveau de couler mais je m'en empeche. J'ai assez pleuré, il est temps pour moi d'aller de l'avant.
C'est si facile de dire ça et pourtant si difficile de l'appliquer. Élevé dans la luxure, j'ai longtemps cru que la vie me devait tout alors qu'il n'en ai rien.
J'ai rencontré Serge Nianga à l'université de Lille, il était issu d'une famille modeste mais était d'une fierté sans borgne. Je suis tombé amoureuse de son orgueil, de sa force, de son charisme.
Avec lui, j'ai découvert un monde d'amour, de paix, de joie. Son diplôme de pilote en poche, il a décidé de rentrer tenter sa chance au pays. On est resté en contact pendant deux ans, jusqu'à ce que j'en ai eu assez de vivre loin de mon cœur et que je l'ai rejoint.
N'étant pas pistonné comme nous autres, Serge avait du mal à trouver du travail mais entre temps, il avait ouvert son petit buzness de lavage de voiture avec cinq employés.
Il en avait assez de vivre dans le pêché ses parents etant de fervents chrétiens. Il est donc venu demander ma main à papa. Et c'est là que les choses se sont gâtés. Maman n'a pas apprécié qu'il n'ai pas de travail à proprement parler et lui a demandé sans tact de foutre le con de chez elle. Serge est partie sans demander son reste.
Nous avons continué à nous revoir en cachète, jusqu'à ce que je tombe enceinte. Quand ma mère l'a su, elle a fait un scandale. Et adulte que je suis, elle a voulu m'obliger à avorter. C'est là que j'ai compris que papa tout comme ses fils ont toujours été des pantins dans ses mains. Elle m'a fait avalée à mon insu des comprimés qui m'ont fait avorter et a couru raconter à Serge que j'avais avorté car je suis sur le point d'en épouser un autre accompagné de vidéos montés sur photoshop ou on me voyais coucher avec un autre. Serge m'a quitté sur le champ sans me laisser lui expliquer. J'étais tellement choqué par tout cela, que j'ai bu ces sachets de javel car je voulais mourir. Ma mère, la femme qui m'a donné la vie venait de me la gâcher à tout jamais. Alors à quoi bon vivre me suis je dis ce soir là.
La sonnerie de mon portable me tire de mes souvenirs douloureux. Je décroche sans même voir l'appelant.
-Allo !
-Sami ! Es que tu peux venir ?
-Nathan ? Mais qu'est ce qui se passe ?
- s'il te plaît, viens juste et apporte une photo de moi petit.
-heu d'accord.
Il semblait tellement bizarre que je n'ai pas poser de questions. Malgré l'heure tardive,j'ai pris un taxi au coin de la rue pour l'OMS.
J'ai trouvé mon frère assis dans son canapé, le visage plongé sur des feuilles.
-Nathan qu'est-ce qui se passe ?
-lis !
Il me tend l'une des feuilles qu'il tenait.
<<Bonjour monsieur Ngakosso. Si je vous connais, c'est simplement parceque j' ai fait des recherches sur vous. En effet, ce petit mot est accompagné d'une photo. Il s'agit là de ma sœur cadette ou devrais je dire ma demi sœur. Elle est née le 20 septembre 2012. Elle s'appelle Hope Divine Onda, fille adoptive de mon père Alphonse Onda et a pour mère, Lovely Onda jadis Oko. J'ai des raisons de croire, qu'elle est votre fille.
Signé : une grande sœur qui veut juste la vérité pour sa petite sœur. >>
Je lève les yeux sur mon frère, qui me tend d'autres feuilles, c'est une copie d'acte de naissance et de papiers d'adoption.
Il me tend alors une carte. C'est la photo d'une petite fille. Elle porte une petite robe et fait le bisou avec sa bouche en adoptant une pose de hanche décalé. Elle porte des tresses sur la tête qui laisse deviner sa touffe. Ses tresses sont ornées de boules et d'un serre tête. Elle est vraiment mignonne, claire de peau et ressemble comme deux gouttes d'eau à mon frère.
Mon Dieu ! Il ne peux y avoir de doutes.
-(me montrant ses mains tremblant) ça va faire trois heures que je suis dans cet état. Deux jeunes m'ont déposé cette lettre il y'a quelques jours au boulot. (se levant) Lovely t'a menti, elle est vivante et c'est une fille. Je pars l'espionner à son lieu de travail de temps en temps. C'est la honte qui m'a toujours empêcher de l'approcher, la honte de l' avoir abondonner, d'avoir été à l'origine de la mort de notre enfant. Mais ma fille est vivante et bien portante.
-(essayant de réfléchir) ne t'emballe pas Nathan !
-Sami, je n'ai pas besoin d'un test de paternité pour en être sûr, il s'agit là de ma fille ! J'ai une fille bon sang et je prendrai mes responsabilités vis à vis d'elle !