CHAPITRE II

Ecrit par Chouchou26

Ce n’était pas tout le temps rose chez ma grand-mère. Aux cours universitaires, à l’incertitude sur le retour dans notre maison et à mes crises existentielles s’ajoutait la pression que je subissais de la part de l’un de mes oncles maternels et de ma grand-mère pour que je puisse parler à mon père afin d’améliorer la situation, me faisait sortir de mes gonds. Pression que je subissais sous prétexte que j’étais la préférée de mon père. Plusieurs fois, j’ai manifesté mon mécontentement mais en vain. Ma mère se fâchait contre moi, c’est normal, on était dans sa famille et quelques désaccords régnaient entre elle et papa depuis plus de 5 ans.

Vous savez les mariages en Afrique peuvent être compliqués si on ne tombe pas dans les bonnes familles ou si les deux protagonistes laissent leurs familles devenir maître de leur ménage. Je ne classerai ce cas dans aucun des deux groupes, de peur que ma partialité ou mon impartialité soit notoire.

Face à tout ceci, l’anorexie et la solitude étaient mes meilleurs compagnons. A dire vrai, je pensais que j’étais sur le point de perdre la tête. L’épaule, le soutien que j’avais me venait d’un jeune homme dont je tairais le nom bien que je ne remercierai jamais assez le seigneur de l’avoir fait entrer dans ma vie.

Après avoir eu mon bac, j’ai préféré aller continuer mes études à Dakar au Sénégal. J’y étais avec ma mère, elle m’aidait pour tout ce qui était inscription… Sur le chemin de cette grande université de Dakar, ce jeune homme nous accosta, il cherchait une faculté et il voulait qu’on l’aide. Il s’est avéré que nous étions à la recherche de cette même faculté, on fit donc chemin ensemble. Ma mère et lui eurent une brève discussion pendant qu’on marchait. Plus tard, après avoir tout réglé à l’université, on refit chemin ensemble mais cette fois-ci pas pour la même destination. Je venais tout juste d’arriver et j’avais besoin d’une carte téléphonique, on profitait d’être en ville pour m’en acheter une et vu que j’étais étrangère à ce lieu, le jeune homme se proposa de nous aider et il en fut ainsi. Après toutes nos courses effectuées, on se remerciait et sans m’en rendre compte, il avait enregistré son contact dans mon téléphone. Le lendemain, je reçus un appel de sa part, et dès lors il ne se passait plus un jour sans qu’on ne discute lui et moi. Quelques jours après mon inscription, ma mère décidait de rentrer à Bamako. Bien vrai qu’elle m’avait laissé entre de bonnes mains, celles de sa tante, je me suis quand même sentie un peu seule.

Je devais passer un test d’entrée à l’université et j’avais quelques jours pour le préparer. Plus les jours passaient, plus je me liais d’amitié et d’amour à ce jeune homme, puis le grand jour arriva, le fameux test.

Je me présentais à l’université à la première heure, entre vous et moi, j’appréhendais fortement ce test. Nous étions nombreux à cet endroit, ils nous ont repartis entre deux grandes salles, c’était la première fois que je voyais des amphithéâtres. Après avoir repéré mon numéro de place, je rentrais dans la salle et je la rejoignais, la boule au ventre avec des sueurs froides et les mains toutes moites.

Les épreuves préludèrent aux environs de huit heures. Une fois, face à mes fiches d’examen, je ne laissais pas la peur s’emparer de moi, je fermais les yeux, inspirais et expirais un grand coup, ensuite voilà que j’engage un combat avec plein d’ardeur contre cet examen. J’avoue que je n’avais pas assez révisé, étais-je divertie ? ou était-ce le fait de savoir qu’une autre université à Dakar m’attendait impatiemment , j’ai néanmoins fait tout ce qui était en mon possible tout en n’ignorant pas que ça n’aurait pas suffit pour passer le test. Au bout d’un moment, je n’arrivais plus à faire quoi que ce soit malgré tous les efforts consentis, je me levais pour rendre ma feuille, submergée par un sentiment profond, le sentiment d’échec… 

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