Chapitre IV - La famille

Ecrit par Flam.V

- Je sais que je l'ai dit à plusieurs reprises. Mais permets moi de te le dire une fois encore : je suis vraiment contente que ma fille ait quelqu'un comme toi pour amie.

Ils étaient au petit salon autour d'une table en train de jouer des cartes.

- Oh maman, vous me gâtez, je n'ai fait que ce que mes parents m'ont appris à faire : être bienveillant avec les autres. Répondit Djéné.

- Ça te dirait de venir avec nous pour passer un week-end. Je te présenterai mon fils, le grand frère de Rella.

- Papa !

- Quoi !? Je ne vais pas me priver d'avoir un bon élément dans ma famille.

Jeune fille, penses-y !

- D'accord, j'y penserai.

La mère demanda

- Alors Anika, tu rentres avec nous ?

La tante se tourna vers Rella :

- Si elle le veut bien.

- Qu'est ce qu'il se passe ici ? C'est à toi que je pose la question, petite sœur pourquoi c'est à elle de répondre.


 Les parents de Rella étaient là depuis trois jours et ils repartiront le lendemain matin. Ils ont été bienveillants envers les deux femmes de la maison et se sont satisfaits du constat de la guérison sans chercher plus loin. Ils étaient  passés devant le tamarinier et ont vu le spectacle qui s'y donnait et pourtant ils n'en ont touché mot.

- Mely, ta fille est majeure depuis longtemps, elle est capable de prendre ses propres décisions.

- Tu recommences.

Le père fit un signe de l'œil à sa fille et ils s'en furent discrètement suivis par  Djéné. Le père lui se rendit sur la terrasse et les filles dans la chambre de Rella. Les voix s'élevèrent. Ce qui rendit Djéné toute tendue.

- T'inquiète, lui dit Rella, elles ont toujours été comme ça. Selon ma grand-mère, elles ne peuvent s'entendre qu'après une bonne bagarre et ce depuis l'enfance.

- Alors tu vas partir ?

- J'espère que non. Je fais confiance à tante Anika pour gagner.

- D'accord. Il est comment ton frère ?

- Je t'ai déjà parlé de lui.

- Oui mais tu ne m'as pas dit grand-chose.

- Et si on en parlait une autre fois ? J'ai quelque chose à te montrer.

 Elle ouvrit un sac et sortit une radio. 

- Cette radio est à moi depuis que j'ai quatre ans. J'ai dû le réparer moi-même à plusieurs reprises.

- Et pourtant il a toujours l'air neuf.

- Ouais, ça t'étonne, n'est-ce pas ?

 Des clameurs leur parvenaient.

Djéné secoua la tête :

- Que c'est triste. Chaque jour, ils vont passer leur temps sous cet arbre en attendant qu'il les aide.

- Et s'ils avaient raison ? Dit Rella. Tu ne vas pas nier tout ce qu'il s'est passé pendant un moment, n'est-ce pas ?

- Moi aussi j'ai vu ce qu'il s'est passé. Mais si ce Dieu est si bon, pourquoi il fait traîner les autres ? Se plaît-il de leurs douleurs et supplications ? Est-ce un Dieu moqueur ?

- Peut-être que si ceci est l'œuvre d'un Dieu, c'est nous qui ne le comprenons pas.

- Alors qu'il s'explique et qu'il libère ces gens de leurs attitudes.

- Et si ce n'était pas l'oeuvre d'un Dieu ?

- Alors qui...?

Elles furent interrompues par la mère de Rella qui les rejoignit.

- Mesdames, puis-je me joindre à vous ?

- Bien sûr, dirent-ils en chœur.



Cette nuit-là dans un quartier lointain mais dans la même ville, un homme dans la quarantaine tenait dans sa main gauche une lampe tempête. Il avançait dans une rue entre des maisons un peu hautes quand des chiens faits de feu et de fumée l'encerclèrent. Sans aucune peur, il souleva  sa lampe et la lumière se concentra et irradia les bêtes qui disparurent en volutes de fumée sans aucun bruit. Il continua d'avancer, ses pas faisant des bruits réguliers au contact du sol.


Le lendemain matin, les parents de Rella repartirent. Sa tante lui dit :

- On ira les voir de temps en temps.

Elles échangèrent un sourire complice.

Un miracle mal assum...