Chapitre IlI - Ainsi vont les choses

Ecrit par Flam.V

"Un pas. Deux. Gauche. Droite. Gauche. Droite. Enfin, le bon rythme"

 Ça fait trois jours que Okono a été nommé au poste de responsable du contrôle des machines agricoles de tout le département de la Nèfa et il eut un avancement conséquent qui lui permit de se procurer des meubles qu'il convoitait depuis des lustres. Cela faisait cinq ans qu'il est l'un des mécaniciens-réparateur de la ville d'Azalé et le voilà maintenant propulsé à un poste englobant quatre grandes villes et trois petites sans compter les villages et zones dépendantes. Il se devait d'être impeccable. 


Aujourd'hui, il va tenir un discours devant ses pairs avant d'entrer en fonction. Il avait donc veillé à garder une image impressionnante. Il se palpa l'unique poche de sa veste, trouva ce qu'il cherchait, sourit allègrement et se tint droit pour s'exercer. 

 Il passa en quatrième place mais son discours arracha plus d'applaudissements que les autres. Lui qui, quelques jours encore n'était pas considéré se trouve là. Lui qui hier encore était ignoré, verra à partir de cet instant ses ordres devenir sentence. 

Aujourd'hui, il n'a pas pris de taxi pour rentrer à la maison. Il a préféré marcher. Il a préféré tester ces pas qu'il a dû apprendre. Et il l'a exécuté jusqu'à la maison. Et nul ne l'a ignoré, surtout avec son complet bleu qui brillait comme un diamant. Il était fier. Et quand il s'asseyant enfin dans son fauteuil bourré, il sortit de la poche de sa veste ce bout de bois à qui il donna une bise et le mot dans la bouche en singeant un fumeur de cigare et le mit sur la table en disant :

- A moi la belle vie !



 Aux dernières nouvelles, un Dieu bienveillant aurait visité le quartier et aurait distribué maintes bienfaits. Après la tante, d'autres personnes gravement malades recouvraient leur état d'antant. Et même un puits commun autrefois desséché reprit vie. 

La rumeur courut que ceux qui étaient négligés devaient lui faire des offrandes. Alors, on ne sait trop comment, les gens se sont mis à pointer le tamarinier. Et de jour en jour, s'agglutinaient des sucreries de tout genre : bonbons, biscuits et boissons sois le grand arbre. 

Deux semaines après sa guérison, elle était là dans le grand salon toute pensive. Rella vint s'asseoir à côté d'elle.

- Je me pose des questions, Rella. 

- Moi aussi, ma tante.

- Qu'est-ce qui est en train de se passer dans ce quartier. Même des étrangers viennent faire des offrandes au grand arbre. Et si tout ceci n'était qu'illusion ?

- Moi aussi, je me pose la question. Tante, cette nuit avant ta guérison, as-tu vu la lumière ?

- Quelle lumière ?

- Une lumière très forte qui est descendue. 

- Non, je n'ai rien vu.

- Je vois. Mais quoiqu'il en soit, ce qui se passe n'est pas un miracle.

- Qu'en sais-tu ?

- Ces gens qui ont été guéris, je les ai touchés tout comme je t'ai touché toi. Et ce puits aussi. Je pense que la lumière que j'ai vu m'a fait quelque chose.

- Donc c'est toi qui m'a guéri. 

- Je le crois. Me crois tu ?

- Oui.



  
Un miracle mal assum...