chapitre neuf

Ecrit par Pegglinsay

Chapitre neuf

 Karim (grand frère de Djamal)

- T’es sérieuse là ? lui demandai-je en l’appelant deux secondes après m’avoir envoyé ce message.

- Ultra sérieuse ! La représentation de la reine des neiges se fera ce dimanche  par un troupe qu’une amie m’a parlé, me répond Samantha.

- Elles aiment tellement ce film !!!

- C’est pour cela que j’ai tout de suite pensé à toi et les enfants. 

- Je t’en remercie très chère!

- Je t’en prie ! ben… dis-moi…on pourrait emmener les enfants ensemble et je pourrai enfin revoir Valencia !!

- Je te dis à chaque fois de passer à la maison !!

- Et moi je te dis que ne préfère pas. Je ne veux me faire jeter à la porte parce que je sais que ta femme est rancunière.

- Et je ne sais toujours pas pourquoi, vous deux là, vous êtes devenues des ennemis.  

- Je ne dirai pas des ennemis mais on a eu nos lots de différends puis ça s’est terminé entre nous.

- Hmmmmm bon je ne vais pas insister !

- Alors pour dimanche ? me demande-t-elle.

- Bon…je vais voir avec Valencia. On se fera une sortie entre famille.

- Ah je vois. Ben…on se verra là-bas jeune homme !

- (je souris) je ne suis plus aussi jeune que ça !!

- Lol ! tu le seras toujours Karim !

- (je vois la porte s’ouvrir et remarque Valencia dans l’embrassure entrain de me regarder comme si elle avait quelque chose à me dire) ben…je dois te laisser j’ai…

- Ah ok ! on se parle.

- A plus chère ! 

Je raccroche et ajuste la serviette que je portais à mes reins. Je venais à peine de sortir de la douche quand j’ai reçu le message de Samantha donc je n’étais pas encore habillé. 

- Oui chérie ? voyant qu’elle ne voulait pas rentrer.

- Je voulais savoir si tu comptais toujours aller en vacances avec les enfants pour l’été ?

- Bien sur ! C’est ce qu’on avait prévu ! dis-je en passant un caleçon. Et pourquoi tu me demandes ça maintenant ?

- Au boulot, pour cet été…

- Ne me dit pas que tu veux tout annuler Valencia…

- Ce n’est pas ce que je voulais dire Karim. Je voulais te demander si on ne pouvait pas reculer la date...

- Jamais ! criai-je en l’interrompant. Cela fait des mois qu’on en parle et j’ai déjà demandé mes jours de congé dans cet interval. Tu es terrible !!!!!!

- Quoi ? tu ne veux même pas savoir pourquoi je veux reculer la date ?

- Si ce que tu vas me dire à un rapport avec ton travail je ne veux même pas le savoir. (je ramasse la serviette mouillée, puis lui dit) Tu sais quoi, je vais simplifier les choses pour toi. Si tu ne peux pas venir, on partira sans toi. Ce n’est pas la première fois que tu nous fais faux bond. (je rentre dans la salle de bain tends la serviette, prends mon sac de sport et ressors). T’as quelque chose d’autre à ajouter ? dis-je durement. 

- Si tu le prends ainsi !

- C’est tout ce que tu trouves à me dire ?, lançai-je en ouvrant mes deux bras, dépité.

Elle tourne les talons et me laisse planter dans la chambre et je déteste quand elle le fait et ça elle le sait. Parfois cela me sort pas les pores quand elle réagit ainsi mais je prends sur moi et essaie de ne pas me mettre en colère. Je passe embrasser les enfants puis je sors, direction le gym que je n’ai pas mis les pieds il y a plus de deux semaines faute de temps. Faire du sport me permet de me décompresser et  de ne plus penser à mes problèmes pendant un moment. 

Quinze minutes de marche et je suis déjà au gym.  Je rentre déposer mes affaires dans un casier et me mets sur le tapis roulant pour une bonne vingtaine de minutes. Puis je décide d’aller travailler les muscle des bras. C’est une heure plus tard que je me dirige vers les vestiaires des hommes pour prendre une serviette pour aller prendre un bain et je tombe sur Samantha, en habits de bureau, entrain de parler au propriétaire. J’attends un moment, voyant qu’elle est sur le point de partir je me dirige vers elle presqu’en courant.  

- Toi ici ? demandai-je

- (elle se retourne) salut toi ! 

- A te voir, je sais que tu n’es pas là pour faire du sport.

- Et oui ! je suis là pour affaire. John était mon dernier client pour aujourd’hui…

- Donc…on pourrait parler…

- (elle regarde sa montre) ben… j’ai encore deux heures devant moi avant d’aller chercher Leonard chez son père. 

- Cool ! Alors tu m’accordes quinze minutes, le temps de prendre une douche et de m’habiller.

- D’accord, me répond-elle. Je vais t’attendre dans la salle de réception.  

- Je te reviens.

Je file à la douche et vingt minutes plus tard, j’étais dans la voiture de Samantha, le temps qu’on aille manger un morceau. Elle m’emmena dans un petit resto que je n’avais pas encore mis les pieds.

- Tu t’es t’installée dans la ville depuis huit mois et tu connais des endroits que moi, depuis douze ans ne connaisse pas encore. 

- C’est l’avantage de mon métier cher monsieur ! lol

Le restaurant était petit mais bien aéré et accueillant. Je m’y plais tout de suite.

- Ce resto me plait bien, lui fais-je savoir.

- Et il va te plaire encore plus quand tu auras gouté leur poulet pané. Je sais que tu raffoles de poulet.

- Oh que oui !!!! Ça fait un bail que j’en ai pas mangé.

- Sérieux !?  Je sais que ta femme est un cuistot quand elle se met à faire du poulet en sauce barbecue et également pané. J’ai toujours adoré ces petits plats.  

- Disons que… ces temps-ci elle a trop de boulot donc madame ne cuisine pas toujours.

- Je la comprends. Ce n’est pas évident de pouvoir concilier les deux vies. Parfois l’une empiète sur l’autre. Je ne me souviens pas la dernière fois que j’ai cuisinée. Je ne parle pas d’un p’tit plat vite fait mais de nourriture, de vrai, lol. Si je n’étais pas mère célibataire, j’aurais passé tout mon temps à manger dehors. Surtout ici, il n’y a ni de mal bouffe ni prix exorbitant, c’est pourquoi j’aime venir dans cet endroit.

- Hmmmmm

- Avec quatre enfants en plus !!! Elle est courageuse. Je ne crois pas que j’aurai eu autant de courage. (elle marque une pause et regarde par la fenêtre en verre qui était près de nous). Elle qui ne voulait pas entendre parler d’enfants tant qu’elle n’aurait pas fait une grande carrière, la voila maintenant avec quatre filles. Hmmmmm l’amour change les personnes. Ça c’est sur… elle t’aime beaucoup !

- (je souris) J’ai su la convaincre.

Puis je me suis tu, je n’avais pas envie de raconter toute ma vie à Sam. Elle est une bonne amie mais mes problèmes de couple, je les garde pour moi.  On commanda et vingt minutes plus tard on mangeait et oui, elle avait raison le poulet était bon même très bon. Et on continue notre conversion dans une ambiance enfantine. 


Valencia 

Je viens de raccrocher et repense aux derniers mots de Loupita. Elle a vu mon mari entrain de manger avec une femme. Et ils semblaient assez complice. Hmmmmm. J’ai fait semblant d’avoir été au courant de ce rendez-vous puisque la plupart de mes amies ne sachent pas que ma relation va de travers. Seule ma meilleur amie Lovely est au parfum. J’ai pas envie de donner des sujets de conversation ou de commérage à ses hypocrites.

Je sais que beaucoup me juge et ne me comprenne pas. Mais quand vous avez reçu une éducation ou la seule chose primordiale est la réussite on ne peut penser autrement. Mes parents, surtout ma mère, n’étaient pas d’accord à ce que je me marie jeune. Ils ont dit que j’allais gaspiller mes années de jeunesse mais j’étais amoureuse et je ne voyais que Karim donc j’ai fait le grand saut.   Non je ne voulais pas d’enfants, peut être un quand j’aurai eu trente- deux ou trente-cinq ans mais jamais quatre. Je ne suis pas une mauvaise mère mais je ne vais pas laisser mes enfants accaparées tout mon temps et ne pas pouvoir s’occuper de ma vie professionnelle. Je veux être une Olivia Popp, être une avocate connue et les enfants (même si je les aime) me retardent dans mon projet.

Je regarde ma montre, hmmmmm, généralement il ne passe qu’environ une heure au gym mais je vois que monsieur traine. J’ai une forte envie de plantain mur et de salade de chou et de carotte. Je râpe mon chou et ma carotte et prépare la vinaigrette qui va avec. 

Trente minutes plus tard, j’étais devant mon assiette entrain de manger tout en regardant un dossier. J’étais seule puisque les filles étaient déjà lit et dormaient. J’entends la porte s’ouvrir et quelques secondes après je vois Karim rentrer. Il dépose ses clés et un « salut » que je réponds à peine.

- Il y a de quoi manger si tu veux…

- Non merci ça va. Bonne nuit !

- Bonne nuit Karim !

Il part et me laisse seule. Comme ça, il va manger dehors avec une amie. Intéressant Karim, je saurai qui c’est cher époux. Je le saurai !


L'incessant combat