chapitre quatre
Ecrit par Pegglinsay
Chapitre quatre
Daniel (petit frère de Djamal)
- Hier soir, tu nous as fait faux bond mec !!
- Tu savais que je devais me rendre à Grand-Goave hier après-midi pour la nouvelle cargaison de planche Henry !
- Rien que pour la cargaison (je l’entends glousser à téléphone).
- Tu connais tout mec donc je ne vois pas pourquoi je vais l’étaler au téléphone !!!
- Hmmmmmm d’accord chef !
- Et comment a été la soirée ?
- Formidable mec ! c’était gratuit pour les filles donc !!!!!! Tu t’imagines !!! Des femmes à gogo surtout dans notre carré puisque les boissons coulaient à flots. On a même eu droit à des strip-tease…
- Oh lala !!!! J’AI RATE TOUT CA ! m’exclamai-je.
- Tu n’as pas idée !! Et j’ai même eu droit à une bonne pipe gratos dans l’une des toilettes…
- Ne me dit plus rien vieux, tu vas me faire regretter de n’être pas venu.
- Ton frère non plus n’était pas là !!!
- Sérieux ! Djamal n’aurait jamais manqué une sortie entre gars ! Tu lui as parlé ? ( lui demandai-je tout en m’activant enfin de sortir de la chambre où j’étais)
- Je l’ai appelé hier soir mais son tel ne passait pas, me répond mon ami.
- Ah ok. Je vais essayer de le contacter. (je sors de la pièce et sens un agréable odeur émanant de la petite pièce qui sert de cuisine) Je vais devoir te laisser je dois me rendre à la douane…
- D’accord mon pote. On se capte plus tard.
- Yep
Je rentre dans la cuisine et trouve Melissa entrain de cuisiner tout en se déhanchant sur une musique de HMD et de Dadju. Je me poste derrière elle et celle-ci colle son popotin contre mon bassin en le remue lentement.
- Si tu continues sur cette lancée jeune fille, tu ne pourras plus terminer de cuisiner.
- T’es sérieux ? me demande-t-elle d’une voix coquine tout en remuant encore plus ses fesses.
- (je dépose mes deux mains sur son postérieur et les presse) bébé je dois absolument sortir sinon je t’aurais pris là sur la table. (je me décolle d’elle) Je ne crois même pas que j’aurai le temps de manger.
- (elle se retourne et me regarde) Ah non monsieur Louis, tu ne vas me refaire le même coup !!!
- Mais chérie, je devrais déjà être en route !!!
- Tu me donnes cinq minutes et je te prépare ta boite à lunch comme ça je serai sur que tu as quelque chose à manger pour ce matin.
- D’accord, je vais me soulager le vessie. Cinq minutes, rien que cinq minutes !
- D’accord bébé !
Je rentre dans la chambre et vérifie que Melissa est encore dans la cuisine puis je m’engouffre dans la salle de bain et verrouille la porte. Je sors mon portable et compose le numéro.
- Amour !
- Bonjour ma chérie, murmurai-je.
- Hier je t’ai appelé mais…
- Ma batterie était déchargée. J’ai oublié mon chargeur à la maison. C’est en arrivant que Louvens m’a cédé le tien, c’est pourquoi je t’ai écrit assez tard.
- Oui c’est ce matin que je l’ai lu. Ça va ?
- Ça peut aller mais tu sais que tu me manques !
- Tu me manques aussi cher époux !
- Et comment va notre fils ?
- Bien ! Il dors encore.
- Ah ok. Je vais devoir te laisser parce que ma journée commence tôt !
- D’accord mon chéri et…
- N’oublie pas de donner l’argent à Tony mais tu le comptes devant lui. Parce que je ne lui fait pas assez confiance.
- Hmmmmm, vous travaillez ensemble depuis déjà deux ans !!!
- Mais depuis le jour ou j’ai remarqué qu’il te reluquait hmmmmm notre relation s’est détériorée…
- Tu es tellement jaloux, lol ! C’est quelqu’un de bien !
- Je suis jaloux pour ceux que j’aime. Et moi je t’aime comme un dingue !
- Je t’aime aussi chéri !
- On se parle plus tard, lançai-je.
- A plus mon amour!
Je raccroche et mets mon tel dans ma poche, me parfume et sors de la salle de bain et vais trouver Melissa.
- Chéri je m’en vais…
- C’est prêt mon bébé (elle me donne la boite et un thermos) je veux que tu te nourrisses monsieur Louis !
- D’accord madame Louis (je lui donne un dernier baiser) A plus tard !
- Bon travail mon chéri !
Je laisse la maison et m’engouffre dans mon jeep tout-terrain, dépose ma boite sur la banquette arrière et démarre.
Je sais que beaucoup ne pourront jamais me comprendre mais j’aime mes deux femmes. Oui je me suis marié avec les deux ; l’une par amour et l’autre par peur de la perdre. Voici mon histoire.
J’ai rencontré Euricka, ma première femme, la mère de fils, pendant un séminaire dans lequel participait mon grand frère Karim comme intervenant. Karim était dans le pays pour des vacances, alors il a eu le temps d’y prendre part. A cette époque, j’étais en quatrième années des sciences économiques et préparais mon devoir de sortie.
Ce jour-là je devais prendre la clé de mon appartement entre les mains de ce dernier parce que je lui avais remis une double ce matin. Je l’ai trouvé en pleine conversation avec une participante. Je les ai salués puis j’ai demandé si je pouvais lui parler. Il m’a remis la clé et m’a invité à prendre le lunch avec eux et je n’ai pas dit non. C’est pendant ce lunch que moi et Euricka, nous nous sommes parlé. J’étais déjà sous ses charmes alors je lui ai demandé son numéro mais elle ne me l’a pas donné. J’ai du suivre le reste du séminaire et me montrer intéressé au thème qu’on débattait. J’ai joué pieds et mains pour la mettre en confiance. Et mes efforts ont payé, j’ai eu son numéro trois jours après l’avoir rencontrée.
De fil en aiguille, notre relation vit le jour. Je lui ai fait une cour assidue mais pendant tout ce temps je couchais avec d’autres filles. Mais le jour où tout est devenu sérieux entre nous, j’ai laisser tomber tous mes plans de cul pour me consacrer à elle seule.
Comment je peux d’écrire Euricka ? C’est une femme dans tout le sens du terme. C’est quelqu’un de timide mais très jovial ; auprès d’elle la tristesse n’a pas sa place tant qu’elle rayonne de bonheur. Elle ne se laisse pas emporter facilement. Si on est en froid, elle préfère se murer dans un silence de cimetière et m’ignorer complètement. Sa plus grande qualité c’est sa générosité. Tout ceci m’a charmé au point où après trois ans de relation, on s’est marié.
Je menais une vie paisible et faisais beaucoup d’efforts pour lui être fidèle et elle me comblait. Mais à une époque elle était très timide puisqu’elle n’avait pas trop d’expérience sexuelle et j’ai été heureux d’être son prof. Je l’ai façonnée à ma manière et madame me satisfait amplement au lit maintenant. Deux ans plus tard, on a eu notre petit Johnny. Jusqu’à ce jour notre vie n’avait rien à envier aux autres.
Maintenant concernant Melissa, hmmmmm que dire ?
A cette époque on venait à peine d’ouvrir le deuxième magasin à Grand-Goave et je me déplaçais assez souvent puisque je déteste déléguer un travail à moins que je sois malade. Je suis allé voir comment se déroulait les travaux de construction. J’ai passé plusieurs jours là-bas et dans ma dernière soirée je suis allé dans un restaurant-dansant où un groupe de troubadour animait la salle. Moi et deux autres employés venus de la capitale prenaient place et regardaient des jeunes, des moins jeunes et des adultes dansés.
Une heure plus tard, l’ambiance était à son paroxysme. J’étais le seul assis, les autres dansaient et moi je les regardaient en souriant et c’est à ce moment que j'ai remarqué une jolie fille, noire d’ébène, qui dansait avec une longue jupe très évasée et colorée, et portait un petit haut qui laissait voir la moitié de son ventre y compris son nombril. Je fus comme hypnotisé par ses pas de danse et je la voyais comme l’Esméralda de Victor Hugo dans « Notre dame de Paris ». Sentant un regard appuyé sur sa personne, elle leva la tête et nos regard se soudèrent. Elle me sourit et reprend sa danse endiablée.
Dix minutes plus tard mademoiselle est venue vers ma table et m’a invité à danser. Pour seule réponse je lui ai souri et pris la main. Nos corps se soudèrent dans une danse lascive et tous mes sens étaient aiguisés et cette fille était comme une sirène je ne pouvais pas me décoller d’elle tant je me sentais attirer par elle.
Corps épuisés, on est allé s’assoir puis on a fait connaissance jusqu’à tard dans la nuit. Ensuite on a échangé nos numéros et ont s’est dit bonne nuit.
Deux mois plus tard on était ensemble. Il me rendait fou et je tombais amoureux d’elle de jour en jour et à un moment donné on a même emménagé ensemble. Un an après notre aménagement on a eu un gros problème. Un oncle qui vivait à Saint-Domingue est entré au pays et voyait d’un mauvais œil notre relation. Il disait que si je voulais vraiment sa nièce je lui aurais déjà passé la bague au doigt. Il a même fait que Melissa quitte notre demeure. J’étais rentré à Port-au-Prince et à mon retour j’ai trouvé la maison vide. J’ai su par un voisin, qui était aussi un employé, que c’est l’oncle qui l’a forcée à déménager.
J’ai du aller la voir pour savoir ce qui s’était passé. C’est là qu’elle m’a dit que son oncle avait comme projet de leur faire laisser le pays, elle et ses deux petits frères. Que leur mère, qui vivait au Canada, appuyait cette décision et qu’elle ne pouvait rien faire puisqu’elle n’a aucune attache ici. Je lui ai demandé ce qu’elle allait faire de notre relation et elle s’est mis à pleurer en me disant qu’elle m’aimait mais qu’elle ne pouvait pas rester au pays surtout qu’elle n’arrivait pas à trouver de boulot. « à moins que je sois mariée sinon… » Devant mon incapacité à prendre une décision, elle me quitta.
Je vis très mal cette séparation ; pendant deux semaines j’errais comme un corps sans âme et même Euricka voyait ma peine mais je ne pouvais rien dire. Puis j’ai du retourner à Grand-Goave pour une cargaison de planches. Mes pas me portaient vers ce même restaurant dans lequel on s’était rencontré et c’est là que je l’ai vue aussi belle et attirante que la première fois. C’est là que j’ai su que je ne pouvais pas me séparer d’elle. Et oui j’ai été égoïste, je lui ai demandé en mariage.
Deux semaines plus tard, on a pris un vol pour Saint-Domingue, on s’est marié là-bas et cela fait plus d’un an qu’on est mari et femme.
Comment je fais pour être avec elles ? ben… mon travail demande que je me déplace très souvent donc mes déplacements sont justifiés. Et le meilleur dans tout cela c’est que ma Melissa a trouvé un travail de sante communautaire, cela demande qu’elle se déplace plus que moi. Généralement mes semaines se divisent ainsi : du lundi au jeudi je suis à Port-au-Prince avec Euricka et les week-end sont pour Melissa puisqu’elle est à la maison un week-end sur deux. Parfois je vais même la voir dans la ville où elle travaille quand elle me manque trop.
Comment mener une double vie sans soulever le doute ? je vous explique ! tout le monde sait que je gère trois magasins mais c’est faux. J’ai un autre que personne connaisse dans une ville voisine. Donc quand Euricka veut venir avec moi en province, je ne l’amène jamais à Grand-GOAVE mais dans l’autre ville où je loue également un studio.
Et quand j’amène Melissa à Port-au-Prince, je dors dans un autre studio que j’ai au sud de la capitale. Disons que c’est un jeu dangereux et on peux y laisser des plumes mais je prends le risque. Je les aime à ma manière et je les veux !!!