chapitre seize
Ecrit par Pegglinsay
Chapitre seize
Samantha
Enfin je vais pouvoir manger ! Il est quatorze heures et je viens, à peine, de laisser mon dernier client qui m’a fait trimballer dans toute la ville pour lui montrer les différents espaces à louer pour aménager un restaurant. Je retire mes escarpins et conduis pieds nus. Je comptais prendre ma pause avec Karim mais il ne m’a pas écrit depuis ce matin donc je le laisse en paix. Je sais qu’il est pris et je joue un jeu dangereux mais je n’y peux rien ; il me plait énormément et cela depuis longtemps.
Je n’ai jamais voulu lui faire du rentrer dedans de la sorte mais après plusieurs sorties, j'ai pu constater qu’il ne parlait ni de sa femme ni de sa vie amoureuse alors j’ai su qu’il y avait un hic entre eux. Karim est du genre à parler de sa meuf à chaque phrase ; c’est comme ça que je l’ai connu à l’université. Il ne jurait que par elle et tout le monde voyait comment il était amoureux d’elle. Alors j’ai trouvé cela suspect qu’il ne parle jamais d’elle et je ne lui ai jamais posé des questions là-dessus, de plus j’ai vu qu’il n’a jamais su pourquoi moi et sa femme ne sommes plus copines.
Valencia n’a jamais su toute la vérité. Personne d’autre d’ailleurs puisque je ne l’ai jamais révélée à quiconque. Je ne fantasmais pas seulement sur Karim à l’époque mais on avait même couché ensemble. Je me souviens de cette nuit comme si c’était hier.
Flash-back
Il y avait un méga pool party déguisé, organisé par l’un des p’tits bourg de l’université, nommé Charles. Ses fêtes avaient la réputation d’être extravagantes dans tout le sens du terme et il fallait avoir des relations hautement placées pour y participer. Moi et Valencia avons déniché après beaucoup de négociation et de lèche-cul deux cartes pour y participer. On préparait ce moment depuis un mois parce qu’on était prête à faire des folies dans cette soirée.
Malheureusement, cinq heures avant qu’on aille à la fête, Valencia a eu un coup de fil de sa mère lui disant que sa grand-mère, qui était à l’hôpital depuis une semaine, avait eu une autre infarctus et que peut-être c’était sa dernière soirée. Val aimait beaucoup sa grand-mère, je dirais même plus que sa mère puisqu’elle avait passé dix ans à vivre avec elle pendant que ses parents faisaient le tour du monde, travaillant dans médecin sans fonciers, un ONG international, avant de venir se poser en France. Donc elle a du prendre un avion pour se rendre à Barcelone pour voir sa grand-mère avant qu’elle rende son denier soupir.
- On se parle ma chérie, dis-je en l’embrassant avant qu’elle parte.
- Hmmmmm, et toi ! (elle me pointe du doigt) tu t’amuses pour nous deux, d’accord ?
- D’accord chef !
- Et je veux un rapport complet quand je serai de retour, est-ce clair ?
- Entendu chef !
On s’est embrassé puis elle est partie.
Je pris deux heures pour me préparer. Une colloque m’a maquillée comme une pro puisque je comptais ressembler à Nicky Minaj. Je portais de longues tresses multicolores, un top très court, un collant à joues multicolores et une mini-jupe évasé en cuir noir. Pour compléter mon costume je portais un masque qui couvrait la moitié de mon visage, c’est Val qui avait eu l’idée.
Vingt-une heure trente, je me pointe dans la soirée. Il y avait beaucoup de monde, donc je me frayais un chemin pour trouver le bar qui était près de la piscine. Il y avait deux grandes piscines et un tas de gens dedans. Je ne comptais pas me baigner donc je prends mon verre et vais faire un tour de cette grande baraque.
C’est en visitant la très grande, extravagante et luxueuse cuisine que je suis tombée sur lui. Il portait un costume des anciens soldats français du 18e siècle et portait également un chapeau exubérant de l’époque. Il expliquait à quelques uns le port de son costume. Il disait qu’il incarnait l’un des héros de son pays, un certain Jean-Jacques Dessalines qui fut l’un des personnages qui a permis à sa patrie d’être libre. J’étais attirée par ce qu’il disait et également pour son corpulence si imposant et si énigmatique. Le costume lui allait parfaitement bien et plusieurs filles lui tournaient autour mais je suis restée à l’écart à l’écouter et buvais ses paroles puis une fille est venue le trouver, peut être sa petit-amie, et il est allé danser. J’ai bu pas mal de bière et j’étais un peu pompette. Je me déhanchais sur un hit de Usher quand j’ai senti quelqu’un proche de moi, je me suis retournée et je l’ai vu ; il était là entrain de danser avec moi une bouteille de bière à la main. Il souriait et ça se voyait qu’il était saoul. On a passé plus de vingt minutes à danser puis on est allée s’assoir.
- J’adore ton costume !
- Le tien également ! criait-il pour se faire entendre.
Il vacille sur la chaise et se retrouve les fesses par terre, j’éclate de rire. Un jeune homme vient nous trouver et nous propose une petite pilule bleue. Il résiste un moment puis la prend et me demande :
- Soyons fou ce soir ma bellllllleeeee !
- Soyons foooooouuuuuuuu pour une fois, répondis-je en retirant mon masque et l’avalant.
Conséquence : je me suis réveillée, avec une migraine pas possible, sur le même lit que ce jeune homme que je ne connais même pas le nom. Je n’avais ni mon masque, ni mes vêtements. Il me donnait face, dormait paisiblement et était nu également. Je me suis levée difficilement puisque j’avais l’entrejambe en feu, me rhabille, le regarde une dernière fois tout en déposant un baiser sur son front en laissant le reste de mon rouge à lèvres sur son visage et laisse la chambre sur la pointe des pieds honteuse d'avoir été une fille facile.
Ce fut la première fois que j’ai fait un truc d’aussi inconsciente et irresponsable ; couchée avec un homme sans même connaitre son nom, hmmmmm. Le pire c’est que je ne me souviens même pas comment j’ai atterri au le lit avec lui. Tout ce que je me souviens c’est que j’avais pris cette pilule qui m’a rendu amnésique.
C’est après avoir pris deux comprimés pour la migraine que j'ai réfléchis sérieusement à ce qui aurait pu m’arriver de grave après avoir pris cette drogue. Ce jour-là je fis le serment de ne plus toucher à la drogue qu’elle soit en pilule, en poudre ou sous n'importe quelle forme. Je voulais appeler mon amie pour savoir comment se portait sa grand-mère et lui raconter ma soirée. Mais j’ai appris qu’elle était morte et Val était si triste que j’ai trouvé superflus de lui raconter ma soirée.
Deux semaine plus tard, elle est entrée et a voulu participer à une soirée de karaoké pour pouvoir souffler un peu. Et c’est là qu’ils se sont rencontrés. Il ne m’a pas reconnu. Il m’a seulement dit, tout en réfléchissant, qu’il m’avait déjà vu quelque part.
- J’étais à la soirée de Charles, lui dis-je.
- Ah ! j’y étais également. Peut être que c’est là-bas qu’on s’est vu.
Le pire dans tout cela il était sincère et ne faisait pas semblant. Il ne se souvenait pas de moi. Alors j’ai pris sur moi et quand j’ai vu que les yeux de Val brillait pour lui et que pour Karim c’était pareil je me suis tu. Trop honte que quelqu’un n’a aucun souvenir de vous alors qu’on a couché ensemble. Hmmmmm la drogue !!!!
Huit mois plus tard, Val a entendu la conversation entre moi et ma cousine. On connait la suite ; elle m’a traitée comme une malpropre et moi comme une salope et notre amitié a pris fin pour un homme. Le pire, j’aurais pu lui balancer que son mec et moi avions couché ensemble mais cela aurait servi à quoi ? C’est pour cela que je n’ai rien dit et je leur ai laissé de l’espace.
Aujourd’hui je sais que ce que je fais n’est pas correcte puisqu’il est marié et père mais… je n’ai jamais pu l’oublier. Et je me sentirai assez de ne pas vouloir essayer quelque chose avec lui. S'il ne veux pas de moi, il n'aura qu’à me le dire et je comprendrai. Sinon…
Melissa (deuxième femme de Daniel)
Je regarde mon mari qui fait tout pour que je sois à l’aise dans son petit appart de deux pièces. Hier après-midi on est allé danser mais on a du rentrer tôt parce que la femme qui gardait le neveu de mon mari devait partir. Lol, cela me fait toujours sourire quand j’entends Daniel me parler de son « neveu ». Je sais qu'il me prend pour une conne ou une attardée mais mon cher mari ment si bien que je ne sais pas comment j’ai pu le démasquer.
Je suis Melissa, infirmière âgée de vingt-sept ans, et marié à un menteur de la pire espèce. Comment j’ai su qu’il était marié ? ben… Grand-Goave est une petite ville et tout le monde connait tout le monde. J’ai su par une tierce personne qu’il voyait quelqu’un d’autre. Je me suis dit que cela était probable puisqu’on était dans de deux villes différentes. Deux mois avant notre mariage, j’ai su, après avoir payé un officier d’état civil, j’ai eu une copie de son acte de mariage. Je fus si bouleversée que j’ai voulu le quitter sans qu’il sache que j’avais découvert son mensonge c’est pour cela que j’étais prête à aller vivre chez mon oncle à Saint-Domingue. Je ne voulais pas jouer le rôle de maîtresse, j’étais top jeune pour ça. Mais mon cher Daniel m’a demandée en mariage et j’ai dit oui pour voir jusqu’où il voulait arriver dans cette histoire.
La seule chose qui me retient près de lui est le confort et le fait qu’il baise bien. Je prends généralement mon pied quand on fait l’amour. Mais depuis le jour où j’ai su qu’il me mentait avec sans froid, mon amour s’est transformée en je ne sais quoi qui me ronge. A un moment j’ai pensé à rencontrer sa femme et tout lui balancer mais je me suis ravisée, cela ne servira à rien de détruire leur petite vie si paisible donc j’ai eu un an pour réfléchir à ce que je devais faire. Et maintenant j’étais prête. Je prends mon tel et compose le numéro.
- Allo !
- Oui ?
- Je suis prête, dis-je à mon interlocuteur.
- Il était temps! On se voit à vingt heures à l’endroit où tu sais.
- J’arrive.