chapitre dix-sept

Ecrit par Pegglinsay

Kara

desolee pour le faux bond d'hier mes dear!!!!

Je sors de l’église toute énervée et peste contre ces gens qui se disent serviteurs de Dieu.  Je descends rapidement les marches de l’église et lance un appel vers Djamal.

- Allo Djamal ?

- T’as fini ?

- Oui alors…

- On arrive. Donne nous cinq minutes.

- Je viens vous trouver de préférence, proposai-je. 

- D’accord, on t’attend.

Je raccroche et laisse l’église pour aller dans le p’tit resto qui en était à cinq minutes de marche. J’en profite pour penser à la réunion de tout à l’heure. 

Flash-back

- Bonjour ! lançai-je à tout le monde.

- Bonjour ma sœur, me répondent-ils.

Puis deux minutes après, le pasteur pris la parole pour dire:

- Ma sœur, comme vous le savez, chaque troisième et cinquième dimanche le comité se réunissent pour parler, résoudre ou donner des conseils à ceux qui en ont besoin. Aujourd’hui on a jugé bon de vous faire venir en ces lieux pour pouvoir discuter ou lever des ombres sur … (il prend une pause comme pour chercher ses mots) Je veux dire pour savoir un peu plus de vous puisque on a su que vous étiez dans un impasse difficile. 

- Ce que le pasteur veut dire (continue un diacre) c’est qu’on aimerait savoir si vous avez résolu le problème que vous avez eu comme ça on pourrait voir dans quelle mesure on pourrait vous aider à en sortir.

- Je vois, dis-je. Ben… comme beaucoup le savent, il y a trois mois de cela, j’ai eu un problème de loyer. Pour vous dire j’ai été confrontée à des gros problèmes financiers. Mon mari est mort, je n’ai pas de travail et j’ai deux enfants. Si ce n’était pas l’aide d’un voisin je serai peut être à la rue en ce moment…

- Ne dis pas cela ma sœur, intervient l’un d’entre eux, l’église est une communauté voyons !!! On aurait jamais laissé une sœur mendier !!!

- (je me retiens d’ouvrir ma bouche et de dire ce que je pense réellement) comme je le disais, il y a quelqu’un qui a accepté de m’héberger en attendant que je trouve un boulot… de quoi pouvoir m’organiser.

- Ah d’accord, répond un autre pasteur. Et cette personne ? Est-ce un membre de notre église ?

- (je souris en entendant la question comme s’ils ne seraient pas au courant si cela aurait un membre de l’église) Non, il ne fait pas parti de cette assemblée. Il n'est pas chrétien, dis-je pour les narguer.

- Je sais que cela peut paraitre bizarre qu’on vous pose des questions assez…disons personnelles. On veut juste être plus proche de nos ouvriers.

- (ouais c’est ça pensai-je mais je réponds) je comprends.

- D’après ce que j’ai entendu  que vous viviez chez un homme qui vit seul…

- Je suis hébergée par un homme qui vit seul, rectification. De plus on ne vit pas sous le même toit. 

- Cela veut dire ?

- Je ne vis pas dans la même maison que lui mais on partage la même cour, lançai-je.

- On ne va pas passer par quatre chemins. Vous faites partie des ouvriers de l’église donc tous les yeux sont braqués sur vous donc vous savez que votre vie doit toujours être et paraitre exemplaire…

- Elle l’est !

- Je ne dis pas que vous menez pas une vie exemplaire mais… 

Voyant qu’ils tournaient autour du pot pour ne rien dire et que je commençais franchement à perdre mon sang froid.

- Désolée de dire cela mais j’aimerais que vous allez droit au but pasteur !

- Bon… sœur Kara, la communauté voit mal votre logement chez cet homme et de plus, ne voyait pas cela du mauvais côté puisqu’on ne fait que veillez sur vous comme Dieu le demande. Vous savez, un homme seule, une femme seule et le diable qui guette. On ne dit pas que vous allez tomber dans le pêcher mais tant qu’on peut fuir on doit fuir. 

- Je vous comprends parfaitement, dis-je en affichant un faux sourire.  Il ne suffit de me payer un endroit où je pourrai dormir pendant tout le temps que je n’aurai pas encore de travail. 

- (ils se regardent entre eux comme si je venais de dire quelque chose d’étrange) bon…. A ce sujet (reprend un autre frère) on devrait faire une autre rencontre là-dessus parque vous savez… on a beaucoup de demande…donc …

(Excusez-moi mais je ne vous ai rien demandé. Vous étiez où quand j’avais besoin d’aide ? quand j’étais dans la rue avec mes deux filles sur le bras, prête à devenir un sdf ? vous étiez où quand j’ai essayé de vous contacter. Vous n’êtes là que pour vous attabler et parler des choses qui n’ont rien avoir avec ce qu’une église devrait faire. Vous me demandez de laisser là où je suis sous prétexte que je peux tomber sous la coupe de Dieu. Mais c’est l’hôpital qui se fout de la charité voyons !!! Quelle perte de temps !!) C’est tout ce que j’aurais aimé dire mais je me suis tu. Je n’avais pas envie d’enflammer la salle et de mettre à nu leur hypocrisie.

Je réponds comme la bonne sœur que je suis en souriant.

- Je comprends parfaitement et je serai toujours disponible pour  les autres réunions. Je ferai de mon possible pour réfléchir sur la situation.

- Bien ! merci d’être compréhensible sœur Kara !

- N’oubliez pas ! On ne veut que votre bien.


(mon bien mon cul ouais !!)

Puis je suis sortie de la pièce avec des céphalées.  Mais mama, les hommes sont hypocrites !!! Et le pire ils se disent être des chrétiens, des envoyées de Dieu, des responsables de l’église. En quoi cela est un problème que j’habite chez un homme célibataire !? Je sais que vu de dehors, on peut croire à tout mais je me connais. C’est pas comme si j’allais ou envisageais une relation hors mariage avec Djamal. Un perte de temps pour écouter du n’importe quoi !!!

J’arrive dans le restaurant, trouve les filles et Djamal sur une table. 

- Me voila, lançai-je en m’asseyant.

- Maman est enfin de retour, dit Djamal en s’adressant aux filles. (il me regarde et voit ma mine morne) toi, ça va ?

- Oui ça va…

- Tu sembles avoir des soucis ?

- Rien de grave (puis je m’adresse aux filles) ça va mes chéries ?

- Oui m’man, on a mangé des glaces, lance Laurie

- Et des croissants, dit à son tour Laura.

- On a même pris des croissants pour toi (Djamal me donne un paquet)

- Merci ! ben…on pourra rentrer alors ?

- Bien sur ( il se lève) mais avant on va faire des selfies

- Lol, t’es sérieux ? demandai-je

- Oh que oui madame. On va immortaliser le moment.

- Lol, bien surrrrrrrrr. Ce n’est pas tous les jours que monsieur va à l’eglise. 

- Lol, allez les filles, venez me retrouver.

On a passé environ dix minutes à faire des photos, l’une plus drôle que l’autre comme une vraie petite famille. Puis Djamal m’a envoyé les photos par WhatsApp. Assise dans la voiture, je regardais les photos, je souriais et essayais de ne plus penser à tous les problèmes que j’ai en ce moment. Je regarde Djamal qui se concentre sur la route et remercie le ciel d’avoir pu me donner la chance de croiser sa route. 

Arrivés à la maison avant de descendre, il me retient pas la main et me dit :

- Vendredi prochain, j’ai une très bon ami à moi qui se marie alors j’aimerais que tu m’accompagnes. Je n’aimerais pas que le plus beau des témoins soit seul au mariage.

- Lol ! ben… j’aimerais bien mais… il y a les enfants…

- Ah ! C’est vrai ! (il marque une pose et me dit)  je réfléchis là-dessus puis je te donne une réponse. Parce que j’aimerais beaucoup que tu y ailles avec moi.

- Ben…

- On en reparlera, dit-il en fermant la porte de la voiture tout en aidant les filles à descendre.  Oh ! une dernière chose, mes parents comptent venir passer le week-end ici. Ils seront là jeudi et partiront lundi…

- Ben…tu voudrais que je fasse…

- Non ! Ben.. je voulais seulement te mettre au courant…

- Alors on devrait préparer les chambres d’amis, faire plus de cours pour la nourriture, vérifier si les draps, les serviettes…

- (il éclate de rire ce qui me ralentit sur le flot de paroles qui sortaient de ma pensée) T’es vraiment une maitresse de maison toi !! (il vient plus près de moi, prend l’une de mes mains, la porte à ses lèvres et l’embrasse) On aura tout le temps d’y penser chère madame. Bon après-midi !

Je souris bêtement en voyant la bourde que je viens de faire. Je viens de réagir comme si la maison était mienne et que j’étais plus qu’une hôte. D’un coup je me mis à penser aux dires des membres du comité de l’église. Je ne vais pas faire semblant que Djamal ne me plait pas ; l’homme me plait et j’ai même pendant un court instant, imaginé, pendant qu’on allait à l’église qu’on aurait pu formé une jolie petite famille.  Kara, sache que tu te fais des films et que tu es chrétienne ; tu ne devrais pas penser au mec qui vit dans la même maison que toi, de surcroit qui est un païen. Mais que faire quand le mec à tout pour plaire ? Prier ma belle et s’écarter du mec mignon et attentionné qu'il est. Seigneur !! Je crois que je suis mordueeeee !!!!

  

L'incessant combat