chapitre trente-six
Ecrit par Pegglinsay
Daniel
J’essaie de me lever mais atterris au sol tellement je suis bourré. Je laisse le bar tant bien que mal, mais arrivé près d’une ruelle qui était prés du bar, je me suis mis à vomir. Le pire! Ma vie est ainsi depuis environ deux mois. Deux mois depuis qu'elle est devenue un enfer. Je suis maintenant une épave sans femmes et enfant. Il a fallu une semaine pour que ma vie se transforme en un cauchemar.
Flash back…
Je reviens de la banque et me dirige vers l’endroit où les ravisseurs m’avaient demandé de laisser l’argent. Je n’étais sur de rien mais je voulais retrouver ma Melissa en vie et en entier. Je reste dans les parages un moment puis mon téléphone se mit à sonner et je décroche rapidement pour entendre l’homme me dire :
- On a laissé ta chienne chez toi et ne sois pas inquiet elle est en entier. Mais fait gaffe sinon ce sera ton autre femme qu’on prendra la prochaine fois !!!!!
Le téléphone s’est échappé de mes mains sans me rendre compte. Comment savent-ils que j’ai une autre femme !!!!??? MERDEEEEEE ! Je sens que je perds l’équilibre, je m’accroche à un arbre qui était dans le parc et je me précipite vers la voiture.
Quinze minutes plus tard je me gare en trombe devant la maison et me jette sur la porte d’entrée. Je trouve la porte déverrouillée et une sorte de peur m’envahisse. Et si les ravisseurs m’attendaient dans la maison ? Je décide de passer dans la porte de derrière au lieu de la principale.
- Bb t’es là ?
Je n’entendis rien jusqu’à ce que j’entrepris de fouiller chaque chambre. C’est dans notre chambre que je trouve enfin Melissa, couchée en boule, couverte d’un drap. Je ne sais comment décrire tout ce qui me traverse en ce moment. Savoir qu’elle est sain et sauf me retire un poids. Je m’avance lentement vers elle et m’agenouille près du lit pour pouvoir lui caresser la tête. Elle n’était pas endormie mais son regard était figé sur la lampe.
- Ma chérie, dis-je d’une voix remplie d’émotions.
- …
- Si tu savais comme j’étais tellement inquiet !!!!
- …
- Bb ils t’ont fait du mal ? regarde-moi ! (j’essaie de toucher son visage mais elle repousse violemment ma main)
- Ne me touche pas, lance-t-elle.
- Mel regarde-moi, c’est moi, ton mari !!!
- (elle se lève et s’assoie sur le lit) pourquoi tu…tu m’as autant menti Daniel !??
- Je.. je comprends pas bb…
- (ses joues commencent à s’inonder de larmes) pourquoi Daniel ? pourquoi moi ?
- Chérie écoute…
- (elle se lève brusquement) tu possèdes combien de magasins Daniel ?
- Mais chérie quel est le rapport ? demandai-je en me levant pour être au même niveau qu’elle.
- MAIS PUTAIN !!!! DONNE-MOI LA VERITE UNE BONNE FOIS POUR TOUTE !!! cria Melissa en envoyant valser une petite vase qui était sur une petite table au coin de la chambre.
- …
- TU EN AS COMBIEN ?
- Mel assieds-toi… il faut qu’on en discute.
- Je sais ce que je vais faire.
Puis je la vois se diriger vers l’armoire et prend une malle. Je me précipite vers elle et arrache la malle de ses mains. Elle se tourne brusquement et m’assène d’une gifle qui me fait perdre l’équilibre.
- Plus jamais tu ne me toucheras !! tu m’as pris pour le dindon de la farce et me faisant croire à quelque chose qui n’existe même pas…
- De quoi veux-tu parler au juste?
- (elle me regarda avec un air dégouté) par ta faute j’ai été violentée, traitée comme une bête. (elle commença à pleurer bruyamment) Oh mon Dieu pourquoi moi !!? Qu’ai-je fait de si mal pour être traitée de cette manière !!?
- Bb…
- Tu sais quoi !!! Tu peux garder tout ce que tu veux…. Moi je me barre d’ici
- (je cours lui barrer le passage) Tu n’iras nul part tant qu’on aura pas parler Melissa…
- Pour se dire quoi ? que notre mariage a été une farce ! Que monsieur est déjà marié et a même un enfant ! Que monsieur possède plus de trois magasins…
- Mais d’où sors-tu tout ce …
- Mais de mes ravisseurs mon cher mari, lance-t-elle d’un ton sarcastique. J’ai tout su par eux et apparemment ils savent beaucoup plus sur toi que moi ta soit disante femme.
- (je reste sans voix tellement je ne sais que penser)…
- Bien sur tu restes muet (elle me regarde encore un moment) Je maudis le jour où on s’est rencontré. (puis elle laisse la chambre sans même m’accorder un seul regard)
Depuis ce jour je ne l’ai jamais revue. Je sais seulement qu’elle est passé prendre ses affaires un mercredi pendant que j’étais à la capitale. Malgré tout ce qu’on peut dire de moi, j’aime Melissa. Peut être que j’étais égoïste dans mes actes, dans ma façon d’aimer mais j’ai aimé Melissa et elle me manque énormément en ce moment.
Et le jour où j’ai atterri aux enfers ce fut cet après-midi ou ma femme Euricka m’a envoyé des photos de moi et de Melissa entrain de se marier. Je me suis dit tout de suite que c’était un acte de Mel par vengeance mais après deux jours j’ai reçu un appel des mêmes ravisseurs me disant qu’ils étaient là pour me détruire et me faire chier tout au long de ma misérable vie. Le pire c’est que je ne peux rien dire à ma famille. Deux mois plus tard j’ai reçu des papiers de divorce de ma femme Euricka. Mais jamais…je dis jamais je lui accorderai le divorce pour qu’elle puisse disparaitre avec mon fils. Ça jamais !!!!!!
Kara
J’ai passé un mois avec les filles chez Djamal et grâce à Dieu monsieur se porte bien. C’est vrai qu’il utilise une cane parfois mais je peux dire que Dieu l’a guéri. Notre relation ? ben… on se parle, j’aimerais bien que cela bouge mais depuis que sa mère lui a dit que Denise lui à marabouter pour être avec lui, monsieur est entré dans un mutisme qui m’a beaucoup peiné mais je le comprends parfaitement. C’est pour cela depuis mon retour à Léogane, il y a de cela un mois je n’ai pas eu beaucoup de nouvelles de lui appart sa mère qui m’a mise au courant du voyage qu’il a effectué au canada pour aller chez sa grand-mère paternelle qui fêtait son quatre-vingt-dixième anniversaire.
J’étais entrain de ramasser mes affaires quand j’ai entendu mon téléphone sonner. Je regarde l’écran et remarque le numéro de Armand.
- Bonsoir pasteur Armand !
- Lol, bonsoir Kara. Comment tu vas ? cela fait longtemps…
- Ben…je vais bien, et pour toi pasteur ?
- Lol, arrête de m’appeler ainsi chère !
- Mais t’es pasteur, dis-je d’un ton taquin.
- A chaque fois que je l’entends de ta bouche c’est comme une barrière que tu mets entre nous et je n’aime pas ça.
- Loll je vois Armand !
- Ça c’est mieux !!!! (il marque une pause) je voulais savoir si on ne pouvait pas se voir plus tard ou demain… puisque je suis à Léogane en ce moment.
- Ah ! Ben… pour plus tard… je sais pas trop….
- On ira pas loin ce sera uniquement pour qu’on se parle. Cela fait si longtemps que je ne t’ai pas vue alors… tu dis.
- Tu sais quoi ? Je t’appellerai plus tard… dans environ deux heures pour te donner ma réponse.
- D’accord chère madame. Déjà bon après-midi Kara !
- Merci !
Puis je dépose mon téléphone dans mon sac, éteint l’ordinateur et laisse le bureau. Et dès l’embrassure de la porte j’ai entendu sa voix. Je suis restée figée quelques secondes pour être sur que c’était vraiment la voix de celui qui me fait vibrer. Je marche lentement et passe enfin devant le bureau du DG quand celui-ci m’interpelle.
- Mademoiselle Kara !
- Oui ?
- Venez un moment je vous prie.
- (je rentre dans le bureau pour le retrouver assis en face du DG) Bonsoir, lançai-je.
- (Il se tourne et me réponds) Bonsoir Kara !
- Djamal vous demandait mais je pensais que vous étiez déjà partie…
- Non j’avais un dossier à terminer, repondis-je.
- je vais te fausser compagnie Marc, dit Djamal à son ami.
- ( Il se lève de son bureau) trop content de te voir mec ! Je suis content que tu vas mieux.
- Moi de même.
Ils se donnent un accolade puis je dis au revoir à Marc et laisse le bureau avec Djamal qui marche à côté de moi en silence.
Arrivés sur la cour de l’institut il me demande de monter dans sa voiture, chose que je fais sans dire un mot. Je salue le chauffeur puis m’assois derrière avec Djamal.
- Contente de te voir Kara ! me dit-il avec son sourire que je trouve toujours charmant.
- Pour une surprise ça c’en est une !
- (il me regarde et prend une main et dépose un baiser dans ma paume) Je voulais te voir donc… me voila.
- (je souris malgré moi) …
- Kara ?
- Djamal ?
- On a des choses à se dire c’est pour cela que je suis là. Je suis descendu chez un ami de la place alors je voulais savoir si on pouvait diner ce soir comme ça on aura tout notre temps pour…
- D’accord, répondis-je sans réfléchir.
- (il sourit encore une fois) on se voit à dix-huit heures alors…
- Bien.
Cinq minutes plus tard, j’ai descendu la voiture avec un sourire aux lèvres. Sourire qui ne m’a pas quitté durant tout l’après-midi. J’ai laissé les filles chez Mirane puis Djamal est venu me chercher.
J'ai passé une agréable soirée en compagnie de l’homme que j’aime. Ce soir, il a été ce Djamal dont je suis tombée amoureuse. On parlait comme si rien ne s’était passé entre nous. Comme si plus d’une année ne nous avait pas séparé. Comme si on était toujours ensemble.
On a passé deux heures au resto puis son chauffeur est venu me déposer chez moi. Il s’est dirigé vers ma maison. J’ai déverrouillé la porte et l’a invité à entrer.
- Je ne vais pas m’éterniser, me dit-il en regardant autour de lui. Accueillante est ta maison !
- Merci !! Tu veux quelque chose à boire ?
- Non ça va. Kara ?
- Oui Djamal !
- J’ai quelque chose à te demander, me dit-il sur un ton on ne peut plus sérieux.
- Vas-y !
- Tu m’aimes toujours ? me demande-t-il en me regardant droit dans les yeux.
Je marque une pause. Oui je l’aime toujours mais franchement je ne m’attendais pas à cette question. Ben… que faire ? que dire ? ben… la vérité Eva-Kara.
- Je t’aime toujours Djamal !
- (il me sourit de toutes ses dents) figure-toi que je t’aime également. Je sais que ça peut paraitre un peu bizarre que …
- Je ne vois rien de bizarre dans ce qu’on ressent l’un envers l’autre.
- (il s’avance plus près de moi et dépose une main sur mon visage et effectue une petite caresse sur ma joue droite) alors tu ne verras pas d’inconvénient si je te demande de m’épouser ?
Mon cœur rate un battement.