CHAPITRE TRENTE-SEPT

Ecrit par Pegglinsay

Djamal

La nuit porte conseil donc j’ai donné à Kara cette nuit pour réfléchir à ma proposition.  Pour certains ma décision de faire de Kara ma femme peut être précipitée mais ce n’est pas le cas. J’ai passé environ quinze mois avec la mauvaise personne et ceci contre mon gré. On m’a aveuglé et j’ai fait des choses que je regrette amèrement. Les cinq semaines que j’ai passées avec ma grand-Mère m’ont aidé avoir la vie d’une autre façon.

- Comme tu peux le voir mon chéri, tout n’est que vanité, rien n’est éternel sous les cieux. Seul l’amour perdure puisque Dieu est amour. Tu as frôlé la mort Djamal et le pire!!!! t’aurais pu laisser ce monde sans avoir goûté à une vie de famille. Tu as trente-cinq ans fiston. Tu ne penses pas qu’il est temps de s’assoir et de réfléchir à ce que tu vas faire ou ce que tu veux faire de ta vie ? ta mère m’a dit qu’avant tout ce tralala il y avait quelqu’un dans ta vie…

- Kara !

- Joli prénom ! Tu l’aime toujours ? me demande ma grand-mère. 

- (je réfléchis quelques secondes) Je crois que oui…

- Alors tu attends quoi pour lui passer la bague au doigt !?

- Ben…

- La vie est courte fiston alors ne perd pas de temps avec les futilités et passe aux choses sérieuses. 

- J’y pense grand-mère !!

- Mais bouge-toi alors ! si c’est une belle femme alors les hommes peuvent lui tourner autour ohhhh !

- Lol, je vois que tu l’aimes déjà…

- Oh que oui, elle a été là pour toi  pendant que l’autre là te bouffait la santé  d’après ce qu’on m’a dit…

- Grand-mère !!

- Mais c’est vrai !

- Hmmmmm…

- Je te le dis Djamal, si tu as trouvé la perle rare alors ne la perd pas.

C’est avec cette résolution que je suis rentré au pays : épouser Kara même si je ne sais pas encore si elle va accepter après que je lui aurai révélé une chose que je cache même à ma mère tant que j'ai honte .  Concernant Denise…ben je laisse la colère divine se charger d’elle puisque je ne veux pas rendre le mal pour le mal. Je ne peux toujours pas comprendre comment on peut être si égoïste. Tellement égoïste qu’on est poussé à faire le mal aux autres.

Pendant que j’étais au Canada, avec ma grand-mère on est à l’église et j’ai même écouté un sermon sur le pardon mais je n’arrive pas à pardonner à Denise tout ce qu’elle m’a fait. Faire passer ses ambitions avant la vie de quelqu’un c’est ignoble et j’espère qu’elle le paiera.

Je suis au pays depuis deux jours et après ma conversation avec ma grand-mère j’ai voulu faire les choses bien. Je voudrais que Kara revienne à la maison et je sais qu’elle ne laisserait pas Léogane, son travail, pour mon beau sourire. A moins qu’elle accepte de devenir ma femme. J’espère de tout cœur qu’elle m’aime assez pour me pardonner, m'accepter et devenir mon épouse.


Karim 

Je suis dans un petit resto accompagné de Val entrain de s’engouffrer de frites et de poulet pané. On sort d’un rendez-vous chez le docteur et madame avait envie de fast-food. 

- Karim ?

- Oui !

- La semaine prochaine j’ai un séminaire à  Nantes qui durera quatre jours…

- Tu penses que c’est raisonnable de voyager dans ton état ? lui demandai-je en fixant son ventre.

- Je n’ai que six mois !! C’est vrai que mon ventre parait énorme mais… (elle hausse ses deux épaules) ce sera mon dernier voyage durant ma grossesse.  De ce fait, tu auras les enfants mais…je me disais que…qu’au lieu d’envoyer les enfants chez toi… tu pourrais venir passer les trois jours à la maison ! Comme ça j’aurai moins de charges avant de partir…

- Hmmmmm.

- Tu dis ? me demande-t-elle avec la bouche pleine de frites.

Je souris malgré moi voyant que Val fait tout pour que j’aille chez elle. A vrai dire si je vais passer ces trois jours avec les filles, elle aurait effectivement moins de boulot.

- D’accord !

- (elle ouvre grand les yeux) Sérieux ? 

- Ferme le bouche, lol !

- Aujourd’hui je suis chanceuse dit donc !!

- Oui très !

- Alors je veux aussi le sac Louis Vuitton que j’ai vu dans le vitrine tout à l’heure…

- Tu peux toujours courir si tu penses que…

Le reste de ma phrase resta à travers ma gorge quand j’ai vu Sam rentrée dans le fast-food avec son fils. Celui-ci est entrain de trépigner d’impatience près d’elle. Il regarde vers moi, me voit et me sourit. Je fais pareil. Je le vois dire quelque chose à sa mère et celle-ci regarde à ma direction. Nos regards se croisent et restent soudés pendant quelques secondes.

Voyant que je regardais dans une seule direction, Val tourne la tête et voit aussi Sam. Elle ne dit et tourne la tête et continue à manger sans rien dire. Le fils de Sam se détache d’elle et court venir se jeter dans mes bras.

- eyyyy toi ! 

- bonjour tonton Karim !

- salut mon grand ! Ça va ?  

- oui ! Ça fait longtemps que je ne t'ai pas vu…et les filles ne sont pas là ?

- (je souris) oui très longtemps mon p’tit ! (je pointe Val de l’index) C’est la mère des filles.

- (il se tourne vers elle) Bonjour, dit-il timidement. 

- Bonjour mon grand ! Quel est ton nom ? demande Val en souriant au petit.

- Moi je suis David et ma mère est…

- David !!! Il est temps qu’on parte, lance Sam sans venir vers nous.

- Au revoir, lance David en se précipitant vers sa mère qui m’a lancé un dernier regard avant de sortir du restaurant avec ses plats en main. 

Je soupire et me concentre sur le reste de mes frites quand je sens le regard de Val sur moi.

- Quoi ?

- Dis-moi ! ça a duré avec elle ?

Pour le moment, je suis resté silencieux. Je ne voulais pas lui mentir mais je devais choisir mes mots pour ne pas la froisser ou la faire penser que je la trompais  pendant qu’on était marié même si la relation que j’avais avec Sam était ambigüe. 

- Je suis sortie avec elle peu après le moment où j’ai laissé la maison…et cela a duré trois mois.

- Et pourquoi vous avez rompu ? 

- Euh…ca été trop tôt… j’ai pris du recule donc…

- Je vois ! 

Puis elle n’a rien dit. 

- Je crois qu’il est temps que je dépose madame…

- D’accord on y va.

Je ne pensais pas que Val allait prendre aussi bien la nouvelle. Je me demande si elle savait pour nous deux et j’ai le pressentiment qu’elle savait tout.   Je mentirai si je disais que je ne ressens rien pour Sam mais je crois que je me suis précipité dans cette relation pour la mauvaise raison. Sam est quelqu’un de bien et je n’étais pas prêt pour une relation suivie et sérieuse. Je dépose Val à son bureau et pendant tout le trajet  on est resté silencieux.  Je n’avais pas envie de m’arrêter sur le passé en ce moment. 


Kara 

Je viens à peine de me réveiller et souris  en pensant à hier soir.  Je ne m’attendais pas à une déclaration pareille de la part de Djamal. Je ne savais même pas si il était au pays. Avant de dormir j’ai adressé une prière à mon Dieu pour m’aider à faire le bon choix même si de tout mon être je veux être avec lui. J’ai peur de ne pas être à la hauteur ou de me laisser emporter par les sentiments et de n’être plus être capable de réfléchir. 

Je prends mon tel et remarque un message de Djamal. Je m’assois sur le lit et ouvre le message:

-  «  j’espère que tu as passé une bonne nuit. Moi je n’ai pas réussi à fermer l’œil de toute la nuit tant que je pense à toi »

- «  bonjour Djamal ! Je vais bien grâce à Dieu. Au contraire j’ai dormi comme un bébé»

Cinq minutes plus tard je reçois de lui : 

- «  ah la méchante !! Je ne te savais pas si cruelle !? »

- «  lol, je ne te savais pas si blagueur » 

- «  tu m’as manqué Kara »

- (je souris) «  tu m’as manqué aussi Djamal et tu ne sais pas à quel point ! »

- «  cela veut dire que…. Madame répond à l’affirmative à ma proposition »

- « on pourrait se voir aujourd’hui ? »

- «  Comme tu veux ma belle . tu me dis quand et où »

- « chez moi vers les midi pour le déjeuner »

- «    donc tout à l’heure madame !»

- « à plus »

- «  et dis-moi… je peux venir avec la bague ???? »

- (j’eclate de rire puis l’écris) « Tu peux même venir avec le pasteur »

- «  lol, Je t’aime » 

- «  Je t’aime aussi » 

Djamal

Il est plus de onze heures donc je me prépare à laisser la maison pour retrouver Kara chez elle. Je regarde encore une fois la bague et souris mais avec réserve. Je n’ai  pas tout dit à Kara et je me sens mal de lui cacher cela. C’est un sujet assez spécial et j’ai peur que Kara ne veut plus m’épouser et cela je la comprendrai. J’espère que Dieu est avec moi, hmmmmm. 

Quinze minutes plus tard j’étais chez elle puisque là où je suis hébergé n’est  pas trop loin de sa demeure.  Je frappe à la porte et Kara vient m’ouvrir avec un sourire aux lèvres.

- Bonjour Djamal ! Entre !

- Bonjour chère madame ! Merci ! (je la mange des yeux) Tu es très jolie !

- Merci cher flatteur !!!

- La maison est assez calme dit donc ? »

- Mon église organise un pique-nique pour les enfants et les adolescents alors… on a la maison à nous tous seuls pendant (elle regarde l’horloge qui est accrochée) trois heures, dit-elle en souriant. 

- Bien !

Et notre déjeuner se passa dans le calme et dans un humeur de bon enfant. Franchement je me demande comment j’ai pu la rejeter et me mettre avec une autre. Le vrai amour devrait être capable de surmonter la sorcellerie mais il faut croire que cela se passe uniquement dans les films. J’ai le cœur serré d’un coup sachant que le moment de discuter des choses sérieuses arrive.  On laisse la salle-a-manger et on va s’assoir sur le canapé. 

- Kara, tu sais que ce je ressens pour toi est fort et je ne vois pas mon futur sans toi à mes cotés. Plus d’une année de ma vie a été gaspillée et je ne veux pas perdre encore plus de temps. (je lui prends la main) Kara je sais que je t’ai causé du tord alors je te demande de me pardonner. 

- Je te pardonne Djamal et de plus tu n’étais pas toi-même. 

- Je t’aime Kara et si Dieu t’a mis sur mon chemin c’est  parce qu’il sait peut être qu’on finira ensemble…

- Peut être ? Pourquoi je sens que tu vas m’annoncer une mauvaise nouvelle… 

- Je ne veux pas de secret entre nous et ce sera malhonnête de ma part si je ne te dis rien avant de projeter notre mariage. 

- Tu me fais peur Djamal !!!

- (je m’approche un peu plus d’elle) ce que je vais dire est assez… assez embarrassant pour un homme (je passe une main derrière ma nuque)   Kara…(je marque une pause) depuis ma maladie je suis…je suis impuissant, réussis-je enfin à dire. 

- Que quoi ?

- Je suis impuissant Kara depuis plus de six mois. Je n’arrive pas…tu vois ?

- Et…tu es allé voir un médecin ?

- Oui pendant mes voyages je suis allé.... mais rien a faire… on ne sait pas toujours la cause de ce… de ce problème. 

-

- Je sais que le sexe  est l’une des choses primordiales dans un couple alors je ne voudrais pas être égoïste et t’infliger cela donc….. tu sais tout. Serais-tu toujours partante d’épouser un impuissant qui ne pourrait peut-être jamais te satisfaire au lit ? 


L'incessant combat