chapitre vingt-six

Ecrit par Pegglinsay

Chapitre vingt-six

Neuf mois avant…


Denise 

- Tu te souviens, tu ne dois pas faire ta toilette intime pendant deux jours.

- Mais maman, cela commence à me bruler, lançai-je en ventilant mon sexe.

- Cesse de jouer à la gamine ! On a déjà entamé le processus alors  on y va jusqu’au bout.

- Oui m’man ! je suis prête.

- Tu as tout pris ?

- T’inquiète ! Ta fille va te rendre fière!

Je sors de la maison vingt minutes plus tard et prends un taxi-moto, direction chez Djamal. Le mec me plait et sa situation financière encore plus. Je suis désolée pour Kara et ses filles ; je n’ai jamais voulu lui faire un coup bas mais à l’âge où je suis, je commence à en avoir marre de ma situation. 

Kara part à Léogane aujourd’hui pour un entretien d’embauche alors c’est avec plaisir que je suis allée garder les enfants pour elle et mettre mon plan en marche. 

Arrivée à la maison, Kara avait fini de s’habiller et prenait son p’tit déjeuner à la halte. 

- Ma cocotte, j’allais justement t’appeler, me dit-elle en prenant son sac.

- Désolée, je faisais un truc pour ma mère à la dernière minutes.

- Ah d’accord (elle s’adressa aux filles et les embrasse en même temps) Soyez sages et n'allez pas passer tout votre temps devant la télé.

- Oui m’man, marmonne Laurie

- On va aussi repasser nos leçons, lance Laura. 

- (elle s’adresse à moi ) J’ai déjà tout préparé pour le déjeuner alors tu ne feras que la sauce. La viande est dans le réfrigérateur.

- D’accord ! Et Djamal ?

- Chez lui en ce moment. Un voiture de son travail va passer me prendre. Il aurait du m’y accompagner mais depuis hier il a une migraine pas possible. Ce matin il va mieux mais je n’ai pas voulu qu’il conduise. 

- Je comprends.

- Kara la voiture est là ! criai-je Djamal qui était surement sur la cour.

- Bon, je vous laisse.

Elle sort de la maison, moi également et vais saluer Djamal et lui donnant un baiser sur la joue.

- Comment tu vas Denise ? demanda-t-il.

- Je ne suis pas malade, donc je peux dire que ça va. Vous ?

- Appart une migraine, ça peut aller (puis il se tourne vers Kara) tu vas tout déchirer chère madame !

- Lol merci ! 

Il s’approche d’elle et murmure quelque chose à son oreille ; Kara sourit et lève la tête et le regarde amoureusement.  Non, ne me dit pas qu’ils sont ensemble ? A les voir on aurait dit des amoureux. Non, je me fais des films. De plus Kara me dit tout, je ne vois pas pourquoi elle m’aurait  caché qu’elle et Djamal sont ensemble. Et même si c’était le cas ? qu’est-ce que j’en ai a ciré !? Elle a bien fait de ne pas me le dire ainsi je ne paraitrai moins coupable devant les yeux d’autrui ; comme celle qui a pris le mec de sa cousine.  

Je regarde leur petit jeu que j’aurais qualifié de mignon si je n’étais pas là pour tout saboter entre eux. Il l’embrasse sur les deux joues et ferme la porte de la voiture après que Kara s’est installée. 

- A plus tard, lançai-je en lui faisant des signes d’au revoir.

Djamal rentre dans sa maison et moi dans le studio. Denise on va commencer les vraies choses. Les filles étaient dans leur chambre entrain de jouer. Je vais à la cuisine prendre deux verres de jus dans lesquels j’écrase deux somnifères. Pour exécuter mon plan, il ne faudrait pas que je sois dérangée. 

Je laisse trente minutes s’écrouler, je ne voudrais pas que Kara revienne chercher quelque chose à la maison et tombe sur ses deux filles endormies. Alors je marine un peu avant d’apporter les verres de jus aux filles qui ont bu jusqu’à la dernière goutte. Laurie ne voulait pas terminer son verre alors je lui ai forcé à le faire. 

Je laisse le studio pour la maison de Djamal. Sous prétexte de lui préparer la sauce que m’avait demandée Kara. Il n’a vu aucun inconvénient. Je devais agir vite afin que ce que m’a donnée ma mère puisse agir.  

- Où sont les filles ? me demande-t-il.

- Entrain de faire une sieste. Ce matin elles se sont levées de très tôt. Aller savoir pourquoi ? 

- Lol les enfants sont comme ça ! 

- J’ai vu qu’il y avait des oranges dans le frigo. Je pourrai vous faire du jus même si j’ai vu qu’il y en avait déjà du jus de pamplemousse…

- On a jamais assez de jus, alors libre à toi d’en faire !

- D’accord ! 

Je m’active dans la cuisine ; je termine ma sauce et une salade de betteraves à l’haïtienne. Je fais mon jus d’oranges, prends un verre et verse tout le contenu de la petite fiole que j’avais prise dans mon sac. Je vais le trouver dans le salon entrain de travailler, avec plein de dossier sur la petite table basse.

- Je vous ai apporté un peu de jus…

- Arrête de me vouvoyer Denise ! Je suis si vieux que ça !!??

- Lol ! Désolée (il prend le verre et le dépose près de lui). Je vais voir si les filles dorment toujours. 

- Ah d’accord.

- J’arrive. 

Je retourne près des filles et me laisser tomber sur le lit de Kara et espère que mon plan va marcher comme sur des roulettes. J’espère ne pas avoir dépenser mes vingt mille gourdes pour rien chez ce « bokor » (féticheur). 

Quinze minute plus tard, je retourne dans la maison et remarque que Djamal ne travaille plus. Il a mis sa tête sur l’accoudoir du canapé.

- Ça va Djamal ?

- Pas vraiment, je me sens toute bizarre après avoir bu le jus.

- (je m’avance prés de lui et lui touche le front) je vois que tu transpires à grosse goutte. Tu devrais aller te coucher. Peut être que c'est l’omelette que tu as mangé ce matin qui te mets dans cet état. Les œufs n’étaient pas frais je suppose…

- Je ne sais pas…

- Viens ! Je vais t’aider à t’allonger sur ton lit.

Arrivés dans sa chambre, je l’aide à s’installer. Il continue à suer et j’avais un peu peur. Le bokor m’avait dit qu’il suffisait que je lui donne toute la fiole à boire dans du jus pour qu’il soit inconscient de ses actes et qu'il bande malgré lui, et la bonne nouvelle c’est qu’il ne se souviendra pas qu’il a couché avec moi ; c’est presqu’une sorte de drogue je dirais.

Trente minutes s’écroulèrent, Djamal n’arrêtait pas de transpirer et monsieur commençait à avoir a bander pour mon plus grand bien. Je m’approche du lit et essaie tant bien que mal de lui retirer son pantalon et son caleçon. Je le masturbe un peu pour qu’il soit comme je les aime, lol.  Je me mets en califourchon sur lui et commençais à le chevauchais. Il grognait dans son soit disant sommeil et il murmurait le nom de Kara. 

- (Je lui donne un gifle) mais t’es sérieux là !!??

Et monsieur éjacule en moi trois minutes plus tard. Je me lève doucement pour aller prendre le morceau de tissu blanc que m’avait donné ma mère, je m’essuie avec et le dépose dans un bocal. Je nettoie Djamal, arrange le lit pour qu’il n'ait aucun soupçon. Je sors de mon sac la statuette qui avait autour de son cou un morceau de tissus noir et rouge. Je vais à l’arrière de de la maison et l’enterre dans un coin où personne aurait l’idée de venir.  

Tout était en place pour que mon plan marche correctement. Je souris de satisfaction  et va prendre un bain. Denise t’es la meilleur !!!!



Kara 

Temps présent…

- Armand je vais être franche avec toi…

- Vas-y,  je t’écoute.

- Je suis veuve depuis quatre ans, ça tu le sais. Mais il y a environ un an j’ai rencontré un homme formidable qui m’a aidée à un moment critique de ma vie. On est sorti ensemble pendant quatre mois avant que je mette fin à cette relation. Et je peux te dire que malgré cela fait six mois qu’on est plus ensemble… je continue a penser a lui. Tout cela c’est pour te dire que je ne suis pas prête a me remettre avec un homme. Je veux me construire d’abord avant de lier ma vie a quelqu’un d’autre. J’ai deux filles…et pour le moment je ne pense qu’a leur bien être. 

- Je te comprends parfaitement Kara. C’est pour cela que je suis prêt a prendre ce risque a t’attendre car la patience est l’une de mes vertus. (il sourit) Je te le redis, si on a pu se revoir ici, a Léogane alors je crois dur comme fer que le Seigneur, puisque je ne veux pas parler de destin, oui…que le Seigneur a un plan pour nous deux.

- Hmmmmm… on verra.

- Merci d’avoir acceptée mon invitation, murmure Armand avant de me donner un baiser sur la main.

- Je n’avais pas le choix ! lol sinon tu m’aurais harcelée jusqu’à ma mort.

- Lol ! Je suis tenace quand il s’agit de quelque chose que je veux vraiment, dit-il en souriant tout en gardant ma main dans la sienne.

- Bon ! Je te souhaite déjà une bonne nuit Pasteur Armand ! souhaitai-je en retirant un peu trop brusque ma main de la sienne. 

- Merci Kara ! Bonne nuit à toi aussi !

Puis je suis descendu de sa voiture. Il est resté la jusqu’à ce que je rentre chez moi. Je passe chez Mirane d’abord pour prendre les filles.

- Je suis de retour !! lançai-je en frappant la porte de ma voisine.

- Rentre ma belle ! cria-t-elle depuis l’intérieur. 

Je rentre dans le studio de trois pièces comme le mien et vais faire un bisou à Mirane qu’on appelle affectueusement Mimi. Cela fait environ six mois que j’habite à Léogane, depuis que j’ai été retenue pour le djob et ma séparation avec Djamal. Comme je n’avais pas un rond , donc mon travail a décidé de payer les six premiers mois de mon loyer que je rembourserai ensuite. Grace à Dieu, je me plais ici et j’ai rencontré une sœur, une mère, une amie et une conseillère dans la personne de Mirane Joseph. Femme de 57 ans, mère de trois jeune filles, deux d’entre elles sont mariées et la dernière étudie la médecine à Cuba. 

A mon arrivée dans l’institut, elle m’a mise en confiance et m’a même invitée à prendre par à des cultes à son église que j’ai choisie d’être membre  deux semaines après. Elle a été celle qui m’a aidée au boulot et personnellement a me remettre de mon cœur brisé. Il est encore brisé… mais j’essaie de recoller les morceaux. Depuis ces six mois je n’ai vu Djamal que trois fois ; lors de ses supervisons dans l’institut pour prendre les doléances des personnels et de faire un rapport sur le mode du fonctionnement de l’école primaire de l’organisation. La première fois que je l’ai vu, j’étais à ça de faire un AVC, tant mon cœur battait vite. Le pire c’est qu’il m’a traitée comme une simple employée. 

- Salut Kara ! Ça va ? m’a-t-il demandée. 

- Bien grâce à Dieu. Et toi ? réussis-je à dire. 

- Ça va. Les filles vont bien ?

- Oui grâce à Dieu.

- Bien ! A plus !

Ce sont les seuls mots qu’on échange à chaque fois qu’on se voit. La semaine dernière il aurait du venir mais on a envoyé quelqu’un d’autre. On m’a dit qu’il ne se sentait pas bien depuis plusieurs jours.

- Comment s’est passé ton rendez-vous avec le beau pasteur ?

En passant, Armand était beau même plus beau que Djamal. 

- Ben… il est sympa et tout...(Je marque une pause)

- Mais le cœur n’y est pas, c’est ça ?

- Malheureusement non.  (je m’assoie près d’elle) Je n’arrive pas à me le sortir de la tête.

- Comme je te le dis souvent ; cela prendra du temps, même beaucoup de temps ma fille.    

- Hmmmmmmm

- Mais je te dirai toujours que votre séparation là, hmmmmm, je n’ai toujours rien compris. Tu m’as dit qu’il n’est pas chrétien mais la façon dont les choses se sont gâtées, hmmmmm il y a anguilles sous roche.   

- Peut être…

- Tu dors avec moi ce soir. Les filles sont déjà endormies tu ne vas pas les réveiller tout de même.

- (je souris) lol ! C’est la troisième fois qu’on dort chez toi cette semaine !

- Tu sais que je déteste être seule. Allons dormir ma fille et n’oublie pas de tout laisser entre les mains de Dieu. Il peut tout Kara, il peut tout.   



Joyeuses pâques mes chéries !  et n’oubliez pas que Dieu nous aime tant qu’il a envoyé son fils pour nous liberer du joug de l'ennemi. Ne cessons pas de Le remercier pour cet acte d'amour!!!!!!!!

 
L'incessant combat