CHAPITRE X

Ecrit par Samensa

MAYA

Mon plan a bien marché. Ce petit idiot a bu tout le contenu de son verre, c’est plus que je ne l’espérais. Je le regarde couché dans le lit, totalement drogué. Je  m’empresse de lui retirer ses vêtements et me couche près de lui. Mes mains passent sur son corps musclé et viril. Mes yeux brillent devant sa nudité. Si seulement il pouvait être conscient et me prendre là maintenant, j’en serai la plus heureuse. Mais, ça viendra ! Mon plan marche très bien et d’ici là, il sera effectivement mon amant. Je m’endors près de lui.

Je me réveille vers 6h et commence à arranger ma scène. Je sors des préservatifs de leurs emballages et les jette négligemment dans la poubelle. Ensuite, j’éparpille çà et là nos vêtements. Le lit est ensuite mis sens dessus dessous avec quelques oreillers à terre. Je prends une douche, enroule une serviette autour de ma poitrine et viens le réveiller.

-On ouvre les yeux  maintenant. Je lui caresse le menton.

Il sort progressivement de sa torpeur et m’adresse un regard hagard.

-Allez mon chéri, on se réveille ! Il fait jour.

-Quoi ?

-Bien dormi ?

Il se rend compte de la situation dans laquelle il se trouve et sursaute.

-Attends mais qu’est ce qui se passe ici ?

-Ah bébé tu as été magnifique ! Cette façon de me faire l’amour, c’était hors du commun !

-Euh, tu peux répéter ?

-Quoi, tu ne t’en souviens pas ? Tu es venu me voir parce je t’ai appelé et …

-Si si mais nous avons fait quoi ?

-L’amour ! Nous avons fait l’amour ensemble. On a bu quelques verres et puis après, on s’est laissé aller. C’était juste waouh !

J’essaie de le prendre dans ses bras mais il me repousse et se lève pour s’habiller.

-Non, ce n’est pas possible ! Non, ça n’a pas pu arriver !

-Mais où est le problème ? C’était bien !

-Le problème, c’est qu’en venant ici, je ne m’attendais pas à ça ! Je n’aurai jamais couché avec toi. Bordel !

-Ah bon ? Pourtant c’est fait !

-Ecoute Maya, ne me contacte plus ! Gère tes histoires avec d’autres. Cette nuit, c’était une erreur monumentale.

-Tu peux qualifier ça comme tu veux mais moi j’ai aimé et je suis prête à le refaire.

-Tant pis car c’est la première et la dernière fois !

Il prend ses affaires et sort de la chambre en claquant la porte.

Je souris en m’étendant sur le lit. Il peut toujours courir celui-là ! Je le rattraperai bien assez tôt.

 

KARIM

Dans quel merdier me suis-je encore mis ? Comment j’ai pu en arriver là ? J’ai juste envie d’envoyer tout balader. Maya ? La cousine de Safi. Je ne peux ni infirmer ni confirmer ses dires car je ne me souviens de rien de tout ! Nada !

Je donne un coup de rage contre le volant. J’aimerais dire qu’elle m’a piégé mais je n’ai aucune preuve. Vivement que j’ai les résultats des enquêtes pour que je sache comment me comporter avec elle.

Je gare ma voiture juste devant l’entrée et donne ma clé à l’un des gardes présents pour qu’il la fasse entrer dans le garage. Il m’informe de la présence de Mike. Je sens aussitôt ma migraine décupler. Non pas encore celui-là ! Non !

J’entre d’un pas décisif dans la maison et tombe sur une scène hallucinante. Mike et Safi en train de s’embrasser. J’ai l’impression de recevoir une douche froide. Sur mon crâne, je sens mes nerfs battre. Ils sont tellement concentrés qu’ils ne se rendent pas compte de ma présence. Je racle ma gorge pour qu’ils sachent qu’ils ne sont pas seuls.

Safi se retourne pour me regarder tandis que l’autre imbécile me gratifie d’un sourire sur lequel je peux lire « alors on fait moins le malin ? ». Ce dernier se lève.

-J’ai été heureux de te voir Safi.

-Moi aussi. Elle se lève à son tour.

Il lui donne un léger baiser sur la bouche et sort en m’adressant un signe de la tête. Je n’y réponds pas. Tout ce qui me traverse l’esprit, c’est de lui foutre mon poing dans le visage. J’avance lentement vers Safi qui recule jusqu’à cogner le mur derrière elle. Nous nous regardons un moment. Elle essaie de soutenir mon regard mais n’y arrive pas et baisse les yeux. Dans un accès de colère, je donne un coup de poing au mur, juste près de ses oreilles. Elle sursaute dans un cri. Puis c’est Bintou qui apparait pour me demander de me calmer. Le regard froid que je lui adresse l’arrête net dans sa démarche de paix.

Je les laisse toutes les deux dans le séjour, décontenancées. Une fois dans ma chambre, j’envoie valser les objets posés sur ma table de chevet : lampe, montre, ordinateur. Je n’ai qu’une envie : tuer ce petit officier.

 

SAFI

J’ai failli m’évanouir quand j’ai vu le coup venir vers moi. Heureusement qu’il ne m’était pas destiné sinon je ne pense pas que j’aurais pu y survivre. Je n’ai jamais vu Karim dans cet état. Même tata Bintou en a perdu son latin. Je suis consciente du fait que sa colère a été déclenchée par la scène avec Mike. A quoi s’attendait-il ? Que je continue de me lamenter pour qu’il daigne m’accorder ne serait-ce qu’une once d’importance ? Non, c’est fini. Il a eu sa chance avec moi mais il a laissé passer.

Je ferme le robinet de la douche puis noue une serviette autour de ma poitrine. Je tire le rideau de douche pour en sortir lorsque surprise ! L’objet de mes pensées est là ! Devant moi, adossé contre le lavabo, les bras croisés. Il a mis un jean bleu délavé ainsi qu’un t-shirt blanc qui laisse deviner ses muscles.

-Euh… Que …Quoi… Qu’est-ce que … tu…tu fais là ? Balbutie-je.

Il se redresse calmement puis marche jusqu’à moi. Instinctivement je recule et trébuche lorsque je heurte le bord de la baignoire. Il me rattrape immédiatement et resserre la prise autour de mon bras lorsque j’essaie de me dégager. La salle de bain est devenue tout à coup étroite tellement sa présence est imposante. L’air s’y fait rare. J’ai l’impression d’être un oiseau dans une cage minuscule. Karim ne dit toujours rien, se contentant de me regarder dans les yeux.

-Karim… s’il te plait …laisse-moi. Dis-je avec une voix qui se veut ferme.

Il ne dit rien et continue de me regarder. Non mais, il me veut quoi au juste ?

-Karim ?! Je crie d’une voix tremblante.

Je vois sa mâchoire se contracter puis il daigne enfin ouvrir la bouche.

-C’était quoi ça avec Mike ce matin ?

Alors c’est pour ça ? Tout son petit cinéma, pour ça ?

-Non mais Karim tu es fou ? C’est pour ça que tu t’introduis jusque dans la salle de bain ? Écoute, ça suffit maintenant, laisse-moi … sors !

J’essaie de me libérer de son emprise en me débattant mais il m’attrape par les deux bras.

-Reste tranquille et explique-moi ce que j’ai vu ce matin ! Me dit-il avec une voix ferme.

-Je n’ai aucun compte à te rendre ! Est-ce que Mike vient demander des comptes en ce qui nous concerne ? Non ! Alors mêle toi de tes affaires ! C’est ma vie privée !

-Vie privée ? Il rit d’un rire sans joie. Je ne veux plus que ça se répète ! Est que je suis assez clair ?

Là, c’est moi qui éclate de rire.

-Tu es sérieux là ? Pour ta gouverne, je suis majeur et libre de mes faits et gestes… Et puis je suis assez mature pour savoir qui je veux embrasser. D’accord ?

Un éclair passe dans ses yeux. Il m’embrasse soudainement à pleine bouche avec une certaine force que je peux qualifier de tout sauf violente. Mon corps réagit automatiquement lorsqu’il reconnait ce baiser. Je sens la pointe de mes seins se hérisser tandis qu’une douce chaleur se répand entre mes jambes. Il me repousse dès quand je me mets à gémir. Il me sourit malicieusement.

-Alors, est ce que tu as ressenti tout ça avec lui ? Est-ce qu’il est capable d’émoustiller tes sens comme je le fais ?... Bien sûr que non.

Il est déjà à la porte lorsque je ne sais quelle mouche m’a piqué pour que je sorte la phrase : « en tout cas, je ressens plus lorsqu’il me fait l’amour ». Aïe ! Giflez-moi !

Il se fige un instant puis se retourne lentement. Mes battements de cœur s’accélèrent. Il traverse la pièce en quelques pas puis me tient par le cou. Son pouce me caresse doucement le cou tandis qu’il réprime une certaine colère. A un certain moment, il se penche et enfouit son visage dans mon cou. Je retiens ma respiration lorsqu’il me mord délicatement à cet endroit. Ses lèvres remontent lentement mon cou jusqu’à ma bouche qu’il emprisonne dans un baiser.

Soudain, il tire sur ma serviette découvrant ainsi mon corps nu. Il me regarde des pieds à la tête puis reprend son baiser. Entre temps, ses doigts d’expert fouillent mon intimité. Des cercles sont décrits sur mon clitoris. Il interrompt son baiser puis soupèse mes seins. Il aspire violemment mon téton gauche.

A travers son jean, je perçois la tension de son érection. Mes mains vont défaire les boucles de sa ceinture puis sa fermeture éclair pour mettre à jour son membre gorgé de sang, tendu à l’extrême. Mon pouce caresse doucement la surface lisse du bout de son pénis tandis que les autres doigts font un mouvement de va et vient. Merci la lecture !

Il grogne quelque chose d’inaudible puis se sépare de moi. Il enlève ses vêtements et me porte jusqu’au lit dans lequel il me fait coucher. Il grimpe au-dessus de moi et embrasse mon corps alors que moi je m’occupe de son sexe. A un certain moment, il m’arrête.

-Arrête ! Si tu continues, j’explose... J’ai besoin d’être en toi Safi.

Sa voix est empreinte d’un certain désespoir qui me fait fondre instantanément. Il descend du lit puis me tire jusqu’au bord avant d’écarter mes jambes. Il positionne sa verge entre mes lèvres enflées tellement je suis excitée.

-Regarde-moi princesse ! Je veux que tu me regardes lorsque je te prendrai parce que je veux que tu oublies cet imbécile de policier !

Et il me pénètre jusqu’à la garde d’un seul coup.

 

KARIM

L’obstacle que je franchis me fait prendre conscience de ce qui se passe. Safi est vierge ! Je suis son premier homme ! La grimace sur son visage ainsi que le cri étouffé qu’elle a poussé le confirme aussi. Je suis confus. Comment est-ce possible ?

-S’il te plait, continue. Fais-moi l’amour Karim. Me supplie-t-elle.

Je l’embrasse tendrement et commence lentement à aller et venir entre ses jambes. Pendant que je lui donne des coups de reins, je caresse son clitoris pour éviter qu’elle n’ait trop mal. Ce qui marche puisqu’à un certain moment, son expression de douleur fait place à du plaisir. Elle se tortille dans tous les sens tant bien que je me sens obligé de bloquer nos bras au-dessus de sa tête.

Nous nous regardons dans les yeux pendant que je bouge en elle. Elle pousse de petits couinements qui augmentent mon plaisir. Ses seins balancent au rythme de mes coups. La chambre est emplie de bruits produits par nos ébats.

-Karim !... Oh Karim !... Tu vas me tuer !... Karim

-Oui c’est ça ma princesse… Crie mon nom ! Parce que c’est le seul que j’autorise à crier. Est-ce que tu m’as compris ?

Elle continue de gémir. J’accélère la cadence.

-Bordel ! Safi, est ce que tu m’as compris ?

-Ou…oui… Oh mon Dieu !

Elle est secouée de spasmes violents. Je ressens la violence de son orgasme à travers la pression sur mon sexe. C’est plus que je ne peux supporter. Je m’enfonce jusqu’à la garde et me libère dans un cri sourd. Je m’effondre près d’elle et la prend dans mes bras. Je dépose un baiser au-dessus de sa tête.

-Ça va ?

Elle me répond oui d’un signe de tête et se serre contre moi. 5 minutes plus tard, j’entends un léger sifflement puis je m’endors à mon tour.

 

Lorsque je me réveille, la première vision que j’ai est celle de Safi couchée en fusil, face à moi. Elle est tellement belle. Comment ai-je pu être aussi idiot ? Je me rends soudainement compte de l’importance qu’elle a dans ma vie.  Et quand je pense à toutes les idées que je me suis fait à son sujet, j’ai juste envie de me frapper.

Je lui fais couler un bain puis la porte pour l’y mettre. Elle ouvre les yeux dès qu’elle touche l’eau.

-Karim ?

-Chut… Détend toi, je reviens.

Dans la chambre, j’ôte les draps témoins de nos effusions puis en remet de nouveaux. Je la rejoins ensuite dans le bain. Je me place derrière elle de telle sorte qu’elle puisse se reposer sur ma poitrine.

-Je suis toute courbaturée.

-Normal, je suis passée par là.

Elle se met à rire et me jette l’eau à la figure.

-Tu es un idiot.

-Safi ?

-Hum ?

-Pourquoi tu m’as menti ?… A propos de Mike et toi ?

-Je ne sais pas… Je voulais surement que tu saches que j’étais passé à autre chose.

-Ou me rendre jaloux ?

-Peut être bien.

-En tout cas, tu peux être fière de toi, petite sorcière.

Nous restons dans la baignoire une trentaine de minutes. Ensuite, nous faisons l’amour encore et encore jusqu’à épuisement, son épuisement. Parce que moi, je ne sais pas où je trouve l’énergie mais je suis prêt pour encore plusieurs rounds. Je ne me lasse pas d’elle. Être avec elle me procure un bien fou.

Il est environ 17 heures lorsque je la laisse dans sa chambre, endormie, pour aller me changer. J’ai rendez-vous avec mon ami détective dans un hôtel, ici à Bassam.

 

SAFI

Vers 18h, je suis en train de cuisiner avec tata Bintou. Enfin, si ça s’appelle cuisiner. Car j’ai l’esprit totalement ailleurs, occupé à se remémorer cette journée. Tata Bintou me donne une tape sur le dos.

-S’il te plait, dépose ce couteau ! Tu vas finir par te blesser.

-Non, ça va, je peux le faire.

-Hum, je suis sûre que là où est Karim, il doit éternuer à en mourir.

-Pourquoi ?

-Tu penses trop à lui ma fille ! Libère ton esprit ! Tu aimes trop ça !

Nous sommes en train de rire lorsqu’une dame entre dans la pièce. Elle est vêtue d’un grand boubou en Bazin riche blanc avec un foulard noué autour de la tête. Elle dégage une très grande assurance et me rappelle vaguement quelqu’un. Tata Bintou court lui serrer la main.

-Bienvenue ! J’aurais voulu te serrer dans mes bras mais comme tu peux le constater, je ne suis pas très propre.

-Oh ne t’inquiète pas ! Dit-elle en riant.

-Safi. Me dit tata Bintou. Voici Mme Cissé, la mère de Karim.

Elle regarde dans ma direction, les sourcils froncés.

-Bonsoir Mademoiselle. Vous êtes ?

Je descends de mon siège et m’approche d’elle.

-Bonsoir madame. Je m’appelle Safi Dupré. Euh… J’habite ici.

Franchement, je ne sais pas quoi lui dire. Est-ce que je dois lui dire que je suis la protégée de son fils ? Ou son amante ?

MON AVOCAT, MON PROT...