Chapitre XXII " La vie est vraiment trop injuste "

Ecrit par Fawag

Faby 



Ça cogne fort dans ma tête. Très fort même ! 


Je tâte la table de chevet à ma gauche et j’attrape mon téléphone.


J’essaye de regarder l’heure mais la lumière de mon écran m’ébloui et m’aveugle, alors je verrouille mon portable et c’est à nouveau le noir complet. 


Le noir, c’est la seule couleur que mes yeux supportent depuis une semaine. 


Ça fait exactement sept jours que je suis venue me terrer dans la maison de mes parents. 


Ma vie est un cauchemar qui se nomme KADJI. 


C’est la maitresse de Mal. Et c’est aussi la mère de son futur enfant, celui que je n’ai jamais réussit à lui donner. 


La vie est vraiment trop injuste ! 


Je me rappel de cette scène, comme si c’était hier ! 


Nous étions dans le bureau de Malick quand sa maitresse a débarqué en faisant un scandal pas possible. 


C’est une ancienne connaissance qu’il a revu lors de sa virée à Marseille, ils ont couchés ensemble et maintenant, elle porte son enfant. Elle attend qu’il l’assume. Voilà, c’est tout ce que j’ai eu la force d’entendre avant de partir de la bas en courant.

 

Je me demande encore comment mes jambes ont réussi à me porter jusqu’a la sortie.


Je suis directement rentrée chez nous, enfin dans notre ancien chez nous et j’ai rassemblé tout ce que je pouvais prendre avant de venir ici. 


Je n’ai pas remis un seul pied dehors depuis ce jour. 


J’ai averti Nadine que je suis souffrante donc je serais absente cette semaine. Ensuite, j’ai bloqué le numéro de Malick pour ne plus voir apparaître son nom sur mon écran. Je ne veux pas l’entendre me mentir, je ne le supporterai pas. Je ne veux pas non plus le voir, j’ai peur du mal que je serai capable de lui faire. 


C’est un beau salaud quand même ! Toutes les petites attentions de ces derniers jours, le voyage aux Bahamas, c’était pour calmer sa conscience en réalité.  Il m’a bien eu ! 


Il faut que je me lève pour prendre une douche, et pour m’alimenter surtout ! 


Je pose  à peine un pied hors du lit que je suis prise d’un violent vertige. Je m’assoit sur le lit le temps de reprendre un peu mes esprits. 


Je vais d’abord manger un bout, sinon je risque de glisser dans la baignoire tellement que je suis faible.


Le frigo est vide, je n’ai pas eu la force d’aller faire des courses, et je n’avais pas envie de manger de toute façon. Du coup, pendant une semaine, je me suis alimentée de café et de biscuits. 


Sur le plan de travail traine le prospectus d’une pizzeria en bas de la maison. Je compose leur numéro et commande une pizza calzone avec un coca et un pot de glace Haagen Dazs vanille et noix de pécan, ça va me remonter le moral, tiens !  Le régime à cette instant précis, je l’emmerde ! Il faut bien un peu de douceur dans ce monde brut, et pour ça, rien de mieux qu’un bon pot de glace. Et c’est bien connu de toute façon, la glace ça fait du bien au moral. 


J’allume la télé en attendant l’arrivée du livreur. C’est le JT de 20H. La présentatrice TV, dont la tête ne m’est pas familière annonce que le corps d’une jeune fille de 20 ans a été retrouvé dans la cave de son voisin qui l’a séquestré et violé avant de l’abattre de sang froid. Voiià pourquoi je déteste regarder les infos, que des malheurs ici bas ! 


Je change de chaine, je mets ARTE , quand j’entend sonner à la porte. 


Je tire ma carte bleue de mon portefeuille et je récupère ma commande après l'avoir réglé au jeune homme qui m’a livré.


Je viens me poser devant la TV pour manger. J’ouvre ma bouteille de coca et je bois au gouleau. Mon estomac est tellement vide, que je sens les bulles de gaz faire leur cheminement. 

Je croque dans ma pizza soufflée au fromage. Pas mal du tout !


Il y a un documentaire sur les animaux marins. On voit un Dauphin en train d’accoucher en direct. 


J’ai envie de vomir d’un coup. Je me précipite dans la salle de bain et je me vide du peu de pizza que j’ai avalé. Je n’arrive plus à m’arrêter, je vomis maintenant du suc. 


Je reste ensuite assise à trembler sur les carreaux froids de la salle de bain.


Je suis émétophobe ; j’ai peur de vomir. Je déteste ça, et je panique rien qu’a l’idée d’y penser, sauf que dès je suis stressée, je vomis  ! 


Je réussi à me lever et rentrer sous la douche. Je règle l’eau chaude au maximum, l’eau est même brulante, mais ça me fait du bien car j’ai froid, vraiment froid. 


Quand je ferme le robinet, la pièce est pleine de buée. Je m’enroule dans ma serviette, et je prévois d’aller directement me coucher, mais mon téléphone se met à sonner. 


 C’est maman, merde ! 


Je me gratte la gorge pour me donner une voix normale, puis je décroche en me donnant un air enthousiaste «  Coucou maman chérie ».



Malick 



Ça fait une semaine que je cherche Faby partout. Elle a bloqué mon numéro et ne répond plus à mes appels. 

Je vais vais devenir fou ! Je ne sais pas quoi faire, ni à qui m’adresser car je n’ai pas envie de raconter mes problèmes de couple mais j’ai peur que quelque chose de grave ne lui soit arrivée. 


Il y a aussi Kadji qui m’harcèle, j’ai envie de l’étrangler, elle me sort par les trous du nez. 


Elle est prévenue de toute façon, la prochaine fois qu’elle osera mettre les pieds sur mon lieux de travail, elle sera escortée vers la sortie par la police ! Elle a également interdiction formelle de m’appeler sinon j’irais porter plainte contre elle ! 


Mon téléphone sonne, c’est un numéro que je ne connais pas, je me précipite dessus, j’espère que c’est Faby ! 


Moi : Allô Faby ? 


«  Non ce n’est pas Faby, i akili sigui donni ni Faby ko ni la koye Malick ( détend toi un peu avec cette histoire de Faby hein malick). 


C’est ma mère ! Je filtre ses appels depuis l’incident avec Kadji, j’aurai du me douter qu’elle allait appelé avec un numéro inconnu. 


« Que me veux tu maman ? J’imagine que Fatty t’a tout raconter et que vous devez être en train de bien vous réjouir ! » je lance.


 "Ça suffit Malick, je ne suis pas ta copine ! Je t’attends ce soir à la maison et tu a intérêt à venir sinon je te maudirais jusqu’a la fin des temps » , dit- elle avant de me raccrocher au nez. 


J’ai envie de tout casser AAAAAAAAARH ! 


Je prends mes clefs et je pars de ce pas au cabinet de Faby. Bon gré, mal gré, il faut que je lui parle ! 


Arrivé sur place, Nadine me dit qu’elle est absente et cela depuis une semaine, puisqu’elle est malade. Elle s’étonne que je ne soit pas au courant. J’invente une excuse bidon selon laquelle je reviens de voyage et je suis venue directement pour lui faire une surprise, avant de rebrousser chemin. 


Je suis assis dans ma voiture, le regard dans le vide. Comment je vais gérer tout ça ? Pile au moment ou tout s’est arrangé dans mon couple, il a fallut que cet oiseau de mauvais augure surgisse pour venir foutre sa merde. J’ai une envie de commettre un meurtre à cet instant précis. Si encore j’avais vraiment fais la cours à Kadji j’aurais pu m’en vouloir, mais Dieu seul sait à quel point j’ai toujours été fidèle à ma femme et il a suffit d’un seul petit écart pour me foutre dans ce pétrin ! 


La vie est vraiment trop injuste !


Je démarre ma voiture pour me rendre chez ma mère. C’est à reculons que j’y vais, mais bon ! Et puis de toute façon, je ne pourrais pas la fuir éternellement. 


La circulation est assez fluide alors j’atteint vite le domicile de ma mère. Elle vient m’ouvrir la porte et retourne dans le séjour sans même répondre à ma salutation.


 Ok, ça commence bien ! 


Quand j’arrive dans la séjour, je pète un cable ; Kadji et Fatty sont tranquillement installées devant la TV.


« Je peux savoir ce que tu fou ici petite sorcière ? » je lance à l’égard de Kadji.


«  Laisse la tranquille, c’est moi qui l’a emmené voir maman, elle porte ton enfant je te signale ! Tu crois que c’est quelque chose qu’on peut cacher ? » répond Fatty.


Je m’approche de Fatty en la menaçant du doigt «  Ecoute moi bien Fatty, tu ferais mieux de te mêler de tes affaires, sinon tu verra de quel bois je me chauffe, tu me fais chier à la fin ! Tu n’a pas un mari et des enfants dont tu doit t’occuper ? ».


«  Maintenant ça suffit Malick hein, tu arrête de crier chez moi, tu te crois où ? Et ça ne sert à rien de t’en prendre à Fatty, ce n’est pas elle qui t’a dit d’aller enceinte Kadji hein, i fara an la sa ( laisse nous tranquille oui) » me dit maman. 


Je tourne en rond comme un lion en cage, je ne suis pas sûr de pouvoir garder mon sang froid. 


«  Wallaye, fato ké ni ! I ti sigui wa ? ( Je te jure, espèce de fou va ! Tu ne t’assois pas ? ) me dit Fatty.


Je prend place sur le canapé et je croise les bras. «  Je peux savoir pourquoi tu m’a appelé maman ? » je demande.


Maman : Et bien c’est simple, je t’ai appeler concernant Kadji. Fatty m’a informé de la situation alors je lui ai demandé de venir avec elle afin que nous discutions avec toi pour voir comment gérer la situation ».


Moi : Écoutez moi bien, il n’y a rien à gérer ! Je suis un homme marié, et Kadji le sait pertinemment. Maintenant, cet enfant est innocent donc je vais prendre mes responsabilités à son égard, un point c’est tout. 


Fatty : Et concernant la mère de ton enfant ? 


Moi : Ferme ta gueule Fatty ! 


Fatty ( s’énervant) : Tu as vu comment ton fils me parle maman ? Je suis ton ainé Malick hein, je t’interdis de me parler comme ça, sinon je vais te corriger ! 


Moi : Je te parle comme tu le mérite, é yé yéré don bali dé yé Fatty ( Tu ne te respect pas Fatty). Ton mari passe son temps à se souler la gueule et te tabasser comme une chienne, mais  est- ce qu’une seule fois, je me suis mêlé de tes problèmes de couple ? Non, alors reste à ta lace sinon je t’apprendrais ou elle se trouve ! Enlève ta bouche dans mes problèmes je ne te le répèterai plus ! 


Fatty commence à pleurer, comme si j’en avait quelque chose à foutre !


Moi : Ecoute maman, si tu as fini, je vais demander la route ! 


Maman : Non Malick concernant Kadji aussi tu dois prendre tes responsabilités, tu sais comment ça se passe chez nous. Elle est aussi l’enfant de quelqu’un, elle mérite du respect. Tu n’aimerais pas que l’on fasse la même chose à ta soeur ou à ta cousine, alors ne le fait pas. Tu l’a enceinté hors mariage alors tu dois réparer ton erreur en allant demander sa main à ses parents.Et puis, ce n’est pas une si mauvaise chose car grâce à elle, tu connaitra enfin  la joie d’être père. 


J’explose de rire et j’applaudis. 


Moi : Bravo Kadji, bien joué ! Tu pensais arriver à tes fins ? Mais saches que tu t’es fourrée le doigts dans l’oeil. Ouvre bien tes oreilles et laisse moi te dire que JAMAIS je ne t’épouserai. Tu peux venir faire la lèche botte chez ma mère autant que tu le voudra mais ça ne changera absolument rien. Et sache une chose maman, si tu t’obstine dans cette histoire, mets toi en tête que tu n’a plus de fils ! Maintenant je me casse d’ici, vous me soulez tous ! 


Kadji aussi se met à pleurer, elles se sont passées le mot avec sa copine Fatty, on dirait ! Mais je n’en ai cure ! 


Maman : Eh Allah, Malick tu es devenu fou ? C’est à moi que tu parles comme ça maintenant ? Regarde comment tu fait pleurer la petite ! Calme toi ma fille t’inquiète, il va finir par se calmer et revenir à de meilleurs sentiments. 


Fatty : Humm, je t’avais dit maman, sa femme a un bon marabout en tout cas, elle l’a attaché bien comme il faut ! Tu ferais mieux d’aller voir comment casser le sortilège ! 


Je ne prend même pas la peine de leur répondre et je pars en claquant la porte. 


Arrivé dans ma voiture, je donne un gros coup au volant. 


Dans quel pétrin je suis ? Merde ! 


J’appel Mike, j’ai besoin de lui parler.


Il me dit qu’il est en chemin vers chez lui, et me propose de l’y rejoindre. 


Une bonne heure pus tard, j’arrive chez Mike. Il m’ouvre la porte et me fais signe de rester silencieux, il est au téléphone.


Je le suit dans le salon et je m’installe sur le canapé. Mike est sur le balcon, il parle certainement à une autre de ses conquêtes car je l’entend raconter un gros bobard. Ce type est un sacré salopard ! 


Sur sa table basse traine son paquet de cigarette. Je le récupère et en sort une que j’allume. 


Dès la première taf que je tire, je sent mes muscles se détendre. Ça fait plus de six ans que je n’ai plus fumer une seule clope. J’était un très gros fumeur avant, mais j’ai du arrêter quand j’ai commencer à sortir avec Faby. Elle est asthmatique, alors elle ne supporte pas la fumée. 


J’en grille une, puis deux, avant que Mike ne vienne se placer devant moi. Il a fini sa conversation, j’étais tellement loin dans mes pensées que je ne m’en étais même pas rendu compte ! 


Mike : Wahou, j’ai raté quelque chose là  Sidibé ? Aux dernières nouvelles, tu ne fumais plus ! 


Moi : Laisse tomber man, je vie un cauchemar éveillé en ce moment ! J’avais besoin d’une bonne dose de nicotine pour me détendre. 


J’écrase la cigarette sur le cendrier pour l’éteindre, et je me lève pour aller me servir à boire. 


«  Raconte mon gars » me dit Mike. 


Il a une cuisine américaine, ouverte sur le séjour donc il me suis du regard. 


J’ouvre son placard, j’en sort deux verres que je rempli de Gin Tonic, puis je viens m’asseoir en face de lui en lui tendant son verre. 


«  La petite de Marseille a débarqué la semaine dernière ! » je lâche comme une bombe.


«  QUOI ? »  demande Mike en détachant sa cravate.


«  Comme  je viens de te le dire ! Elle s’est ramenée avec un joli paquet ;  elle est enceinte ! » je rajoute avant de boire une gorgée de ma boisson. 


«  La salope ! » lache Mike


«  Elle a fait un tapage de dingue à mon travail, tu te rend compte  man ? Devant tout mes employés en plus  ! Et Faby et Fatty étaient là aussi » je répond.


«  Merde, et comment a réagit la tigresse ? » demande Mike ( c’est comme ça qu’il surnomme Faby) 


«  Elle s’est barrée en courant , et depuis, elle est portée disparu, plus de nouvelles ! » 


Mike se gratte la tête. 


«  Ah oui, c’est tendu tout ça ! Et tu compte faire quoi du coup ? » demande t’il.


«  Assumer mon enfant et puis basta ! Pour Faby j’espère qu’elle va me le pardonner. » 


«  T’es vraiment un débutant mon gars ! A aucun moment tu n’a douté de ta paternité ? » me lance Mike.


Je le regarde incrédule, avant de lui demander «  Bah comment ça ?  Je t’ai raconté que j’avais bu, donc mes souvenirs sont brouillés, mais le fait est qu’a mon réveil, elle était nue dans mon lit, donc pas besoin de chercher plus loin man ! » 


Mike rigole et vient s’asseoir à côté de moi. 

Il me tapote l'épaule.

«  Sacré Malick ! J’ai trop de chose à t’apprendre ! Le coup que vient de faire Kadji c’est un classique mon gars ! Elle veut te sous tirer du fric », me dit Mike en frottant son pousse contre son index pour mimer le signe de l’argent.


«  Donc tu pense qu’elle irait jusqu’a s’inventer une grossesse juste pour quelques billets ? Non n’abuse pas mec ! » je répond.


«  Crois moi Sidibé ! Ça doit être une de ces croqueuses de diamants, c’est devenu un business très lucratif ! Elles se chopent un mec avec une bonne situation, puis elles lui colle une grossesse imaginaire, ensuite c’est le jackpot ! Mais là, elle est tombée sur plus malin qu’elle, on va demander un test paternité, allez lèves, toi on va aller voir un ami biologiste ! »


Opération séduction