CHAPITRE XXVIII

Ecrit par Bicht

Je me suis précipitée prendre une douche quand mon regard est tombé sur mes serviettes hygiéniques. Tiens, ça fait combien de temps que je ne les pas utilisé moi ?? Bon on va réfléchir à ça plus tard. J’ai enfilé rapidement un pantacourt blanc et un tshirt violet avant de foncer direct à Sococé*, faire le plein de bonnes choses. Aujourd’hui, je change de régime, fini le chocolat et le lait.

 

Je trimballais mon chariot dans les différents rayons. Je m’attardai plus que de raisons au niveau de celui des chocolats. Gourmandise quand tu nous tiens. J’étais là, à m’extasier devant toutes ces rangées de bonbons, quand j’entendis derrière moi :

-          Tu ne trouves pas que ça sent le pourri ici Aminata ?? Vraiment dépêche de faire ton choix qu’on s’en aille.

-          Mdrrr maman tu vas me tuer.

 

Je reconnus les voix de ma belle-mère et de ma belle-sœur. A cet instant précis, je me demandais bien ce que je leur avais fait pour mériter une telle hostilité. Je leur demandai donc :

-          Qu’est-ce que je vous ai fait ??

-          TCHRRRRRRR

-          Maman mdrrrr, je vais mourir de rire aujourd’hui à cause de toi.

 

Je ne me laissais point démonter alors je reposai ma question :

-          Maman, qu’est-ce que je t’ai fait ??

-          Stafroulaye, ne redis plus jamais ça. Tu m’entends ?? Je ressemble à ta mère ?? Regarde-toi regarde-moi on se ressemble ?? N’importe quoi. Regarde ma fille. Voilà ce qu’on appelle femme. Toi, un ventre vide comme ça, tu vas venir m’appeler maman pourquoi ?? Regarde il ne faut pas m’énerver, tu m’entends ?? 

Et sa fille de continuer avec un sourire sur les lèvres :

-          Une sans famille comme ça. Je ne sais même pas ce que Ahmed lui a trouvé jusqu’à aller la marier. Il y a des femmes qui sont bonnes à marier d’autre, ne le sont que pour réchauffer le lit, et même là, il faut le faire de temps en temps pour éviter que……

 

Elle n’a pas pu terminer sa phrase, je venais de lui donner une bonne gifle qu’elle n’allait pas oublier de sitôt.

-          Tu vas ma le payer me dit-elle le regard mauvais avant de se jeter sur moi.

 

On a roulé sur le sol avant que je ne prenne le dessus, et que je m’asseye sur elle pour bien la gifler comme je voulais. Me traiter de Pute ?? C’est ce qu’elle voulait faire. Me traiter, moi de pute ?? Il y a vraiment des gens qui ont la mémoire courte. Sa mère s’est mise à crier :

-          Au secours, venez m’aidez ow, elle va tuer ma fille ow, elle va la tuer ow, venez m’aider je vous en supplie.

-          HEEE MADAME IL FAUT TE LEVER SUR ELLE C’EST QUOI CA ??

-          SI TU DIS QUE TU ES FEMME ET QUE TU AS C*N EN BAS DE TOI, VIENS ME SOULEVER.

-          HEEEE, c’est arrivé là-bas ?? Pardonnez ow, je passais mon chemin. Hééé Annie voilà. Ton kpakpatoya*. Les gens vont venir mal te parler. Pardonner ow.

Et elle a continué son chemin. Je ne voulais pas l’insulter, mais j’étais que trop énervée. Cette fille-là allait me dire qui de nous deux à jouer la pute à Paris.

 

-          Maman, ow, wayye, folle quitte sur moi. WAYYYE lâche moi. WAYYYE tu me fais mal. WAYYE

 

Je n’entendais plus sa mère, les gens commençaient à nous entourer ; certains avaient déjà même sortis leur téléphone pour filmer. Personne ne vint nous séparer. Tant mieux. J’ai immobilisé ces deux mains au-dessus de sa tête, et je lui dis :

-          Non mais c’est l’hôpital qui se fout de la charité ?? TU ES MALADE DE MEME PENSER A ME TRAITER DE PUTRE ?? TU PRENDS TON CAS POUR UNE GENERALITE ?? TU VEUX QUE JE TE RAFRAICHISSE LA MEMOIRE ?? TU …

-          TAIS TOI, TAIS TOI 

-          JE NE ME TAIS POINT ; TU AS OUBLIE ?? HANNN ?? TU M AS DEJA VU DANS TON BORDEL A PARIS LA BAS ?? HANNN

-          TAIS TOI ;

-          REPONDS MOI ; J AI ETE TA VOISINE DE CHAMBRE ?? DIS MOI ??

 

Quelqu’un me souleva, et cette imbécile en profita pour me taper. J’ai agrippé ces cheveux, je me suis bien accrocher et les cocotas* ont commencé à pleuvoir sur sa grosse tête. Elle m’a mordu le sein et c’est à ce moment-là que son sauveur m’a tiré avec beaucoup de force. Je me suis retrouvée dans les bras d’un colosse, quelques-unes de ces mèches en main. En tout cas, elle ne m’avait pas raté. Sa morsure la faisait mal.

 

-          SNIIIFFFFF MAMAN OW, C EST UNE FOLLE, C EST UNE…..

-          TU NE ME REPONDS PAS ?? J ETAIS OUI OU NON AVEC TOI CHEZ LES PUTES ??

 

Sa mère la regardait avec les gros yeux, elle baissa la tête tandis que moi on me transporta dehors quand je continuais de crier :

-          REPONDS KH ?? TOI ET MOI ON S EST PARTAGE UN CLIENT ?? TU ES VRAIMENT MALADE. ESPECES D IMBECILE HEUREUSE. LA PROCHAINE FOIS QUE…..

Je ne pus même pas terminer ma phrase que le colosse passa la porte d’entrée et me déposa au sol. Il me tendit mon sac et me dit :

-          Madame il faut te respecter un peu. Toi une jolie femme comme ça regarde comment tu te donnes en spectacle ?? Il …

-          Je dis hein toi et moi on se connaît quelque part ?? TCHRRRR DJAO MI GNROU*

-          Soayé* là. Regarde comment elle s’en va là-bas avec sa démarche bancale là. Tu vas voir si je vais te laisser entrer la prochaine fois que….

-          ( je l’ai bien lorgnée avant de lui répondre) comme c’est ton granq père qui est propriétaire ici on va voir ça. TCHRRRRR

-          Je vais t’….

-          AAAAHHHH QUITTE DEVANT MOI. YA QUOI ?? N’IMPORTE QUOI. TCHRRRR

 

Le courage, où je l’avais eu, je ne sais pas. Il pouvait me ramasser ici aller-retour, mais ma bouche ne pouvait pas se fermer. Je me dirigeai vers ma voiture. Je m’apprêtais à monter, quand j’entendis m’appeler. Je me tournai pour me retrouver en face de ma sœur, Nana. Elle voulut sourire, mais je crois que lorsqu’elle a vu la rage sur mon visage, son sourire s’est transformé en grimace.

-          Wahou, quand on dit que ce sont les montagnes qui ne croisent pas. Com….

-          TCHRRRRRRRRRR. SEIGNEUR MEME JE T’AI FAIT QUOI AUJOURDHUI ?? AHAAAAA, dis-je en regardant le ciel et en embarquant, et en démarrant en trombe sans même un regard vers elle.


*kpakpatoya: être commère

*sococé: hyper marché abidjanais

*cocotas: tape sur la tête avec la main formée en poing

*djao mi gnrou : en langue baoulé signifiant quitte devant moi

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ANELIA