Chapitre XXXIII " Troublée "

Ecrit par Fawag

Faby


“ Oui ne t’inquiète pas maman, je comprends ! Et puis, il y a Malick et je vais aussi engager une nounou, alors ça va aller.”


“Ok, je fais mon possible pour venir le mois prochain inshallah”


Je suis au téléphone avec maman. Elle devait venir pour mon accouchement, mais mon père est souffrant en ce moment, du coup, elle va décaler sa venue.


“ J’ai tellement envie de manger du dibi sogo (viande grillée au feu de bois du Mali) ! Si je pouvais me teleporter à Bamako, juste une soirée ce serait troooop bien”


“Tu es tellement gourmande Faby ! Alors tu connais la date exact de ton accouchement ?”


“Bah selon les calculs du médecin, vers le 10”


“Oui c’est approximatif. Tu es à terme la, donc en réalité tu peux accoucher à tout moment.” 


“ Yes, et j’ai tellement hâte ! Déjà je suis trop pressée de pouvoir serrer mes enfants dans mes bras. Et je suis fatiguée maman, je n’en peux plus, je ne dors plus, je me sens gonflée de partout partout “


“ Que Dieu facilite la venue de tes enfants inshallah. C’est presque la fin, ne t’inquiète pas”


Je raccroche avec maman quelques minutes plus tard, et à peine je depose mon téléphone, qu’il vibre.


Un sourire se dessine instantanément sur mes lèvres. 


C’est Malick, je le sais déjà.


Depuis un mois maintenant, chaque matin et chaque soir, j’ai le droit à un beau message, une citation d’amour ou des paroles d’amour.


Je ne vais pas répondre à son message. Tout simplement, car je me fais désirer ! 

Oui, je ne compte pas lui faciliter la tâche nihaha.


Bon, je vous laisse, j’ai du boulot à faire. Je suis en congé maternité, mais je bosse de la maison. 




Malick 



Mike vient de m’appeler en stress, il m’a juste dit qu’il arrivait et qu’il a quelque chose d’important à me dire.


J’ouvre le frigo à la recherche de quelque chose que je pourrais lui proposer à manger, mais il n’y a rien ! 

Bon, on va commander du jap hein !

De toute façon, à part une omelette, je n’aurais rien su lui cuisiner, et encore !


Je regagne le séjour pour aérer un peu la piece et je me rend compte que c’est le bordel total !


Tiens, ça sonne à la porte, c’est Mike.


« Salut man »


On se salue en se tchèquant.


« Bon qu’est-ce qui te met dans cet état, j’ai cru que t’allais me faire un crise cardiaque tout à l’heure au téléphone! » 


Il se passe nerveusement les mains dans les cheveux, puis fourre sa main dans ses poches semble-t-il à la recherche de quelque chose.


« Putain mais c’est passé ou bordel ! » je l’entend murmurer.


Il fouille la poche à l’intérieur de sa veste, puis en sort un écrin.


J’écarquille les yeux de surprise.


« Je, en fait euu .... je vais .... Voila, je vais demander la main de Fatou ! » 


J’explose littéralement de rire. 


« Va te faire foutre Sidibé ! » dit-il, faussement vexé.


« Ahaha, nan mais Ahaha, toi Da Silva, le grand tombeur, tu va te caser ? Ahaha, faut passer une annonce nationale, non, que dis- je, mondiale, pour prévenir toutes tes groupies Ahaha » 


Il me balance un coussin.


«  En tout cas, je félicite Fatou ! Et je peux savoir ce qui t’a convaincu de sauter le pas ? » je l’interroge.


« Bah, y’a trois semaine on s’est encore pris la tête pour cette histoire de mariage. Elle m’a dit que ça fait trop longtemps que j’étudiais son comportement et elle m’a demandé c’est quel diplôme je cherchait derrière elle ... »


« Ahaha, c’est les paroles de la chanson de Josey, cette fille a brisé pleins de couples ! »


« Ouai, bah comme d’habitude je lui ai sorti un bobard histoire de la faire patienter, mais ça n’a pas marché cette fois. Elle a ramassé toutes ses affaires, et elle s’est barrée illico presto, sans plus répondre à mes appels et mes messages. »


« Ah oui, elle aussi c’est une tigresse ! »


«  Une vraie de vraie ! Mais là ça va faire trois semaines que j’ai aucune nouvelles et ça me rend fou. C’est la première fois qu’une femme me fait autant d’effet man. »


« J’avoue que c’est la première fois que je te vois durer aussi longtemps avec la même fille ! » 


« Ouai, bon je fait comment du coup ? J’me mets genoux à terre et tout ? »


«  Humm, fais comme tu l’sens igo. Genoux à terre ou pas, elle sera heureuse ! Laisse toi guider par ce que ton coeur te dicte de faire. » 


« Ok ! Merci pour les conseils Hitch » 


« On verra si tu fera encore le malin devant Fatou Ahaha »


« Salaud ! Bon je te laisse, j’ai une demande en mariage à faire. J’espère que ce soir j’aurais droit à une bonne pipe en guise de cadeau de pré mariage ! »


« Espèce d’obsédé sexuel ! J’espère que Fatou t’imposera l’abstinence jusqu’à la célébration du mariage ! »


« C’est pas parce que toi t’es au regime sec, qu’il faut souhaiter le même malheur aux autres ! Bon j’y vais avant de changer d’avis. Et sérieux mec, emploi une femme de menage, ou fait un truc, par ce que chez toi, ça craint ! » 


Il se barre de là, et je me dis que je devrait faire un peu de rangement.


Je suis un vrai bordélique, Faby me le disait à chaque fois, mais comme elle repassait toujours derrière moi pour tout ranger et tout nettoyer, je ne m’en rendait pas vraiment compte.


En parlant d’elle, depuis trois semaines maintenant, je lui fais une cours assidue ! Elle a le droit à deux messages d’amour tout les jours, et chaque dimanche, je lui fais livrer des fleurs et du chocolat.


Il faudrait que je passe à l’étape supérieure histoire de faire bouger un peu les choses, car elle semble déterminée à ne pas me faire de cadeau.



D’ailleurs, je viens d’avoir une idée.




Faby



J’suis au téléphone avec Hadja.


«  Humm ma copine, arrête de faire la dur ! Goumin goumin ( chagrin d’amour) va finir avec toi ici, appel le ooorh ! »


« Hadja libère moi hein ! Je t’ai dit que je suis chagrinée ? Je suis juste un peu fatiguée » 


« Humm, si tu le dis ! Mais entre nous, sincèrement, en bas ça te grate un peu non ? »


« Mes oreilles sont chastes Madame, ne les traumatisent pas avec tes bêtises la »


« Ahahaha ah bon ? Et tu es tombée enceinte comment alors ? Excuse moi Vierge Marie »


Je sent une tonalité résonner.


« Attend j’ai un double appel »




« Bonsoir Malick »


« Bonsoir princesse, je te dérange ? »


« Euh non, pas du tout ! Je regarde la Tv »


« Ok, tu peux te mettre par la fenêtre ? »


«  Bah, pourquoi ? »


« Fais simplement ce que je te demande s’il te plait, j’ai une surprise pour toi » 


Le téléphone toujours à la main, je sors sur le balcon, à la recherche de la surprise.


« Eh oh, regarde en bas, je suis là »


Effectivement, Malick se tient en bas de l’immeuble, avec une rose à la main et se met à me chanter ma chanson, enfin, notre chanson « L’un pour l’autre » de Soum Bill.


J’éclate de rire.


« On va réveiller tout l’immeuble Mal, arrête de faire le guignol »


« Alors prend une veste et viens me rejoindre »


«  Mais t’as vu l’heure ? Il fait tard ! »


« Allez Faby, de toute façon si tu refuse, je n’arrêterai pas de chanter jusqu’à ce que la police soit alertée par tout le voisinage que j’aurais mis en colère »


Et là, il se remet à chanter. Enfin, chanter c’est un grand mot ! Malick a un problème de rythme et que ce soit pour chanter ou pour danser, mais bon ça reste entre nous ahah.


Nous sommes en plein mois de juillet, donc le temps est super doux, même à cette heure ci.


Je retire vite mon pijama, j’enfile une maxi robe ainsi qu’un petit châle, mes chaussures, du parfum et je descends.


Dans mon excitation, j’ai raccroché le téléphone sans dire aurevoir à Hadja.


Tanpis, je lui ferai un sms.


Je devale les escaliers aussi rapidement que je peux, mais avec précaution quand même, vu mon gros ventre.





Malick



Nous sommes presque arrivés.


Faby ne le sais pas, mais je l’emmène à la fête foraine, elle adore ça !


Je sais que vu son état, elle ne pourra pas faire de manèges, mais de toute façon, c’est une peureuse donc même sans la grossesse elle n’aurais rien fait ! 


Sauf que, au moins, elle pourra se goinfrer de glace, barbe à papa et tout un tas de sucreries du genre, et puis la fete foraine ça reste un lieu féerique et enfantin donc pour une soirée ça nous fera du bien.


« Mais c’est loin Mal, on va oú ? Et j’ai envie de faire pipi en plus » se plaint Faby.


La patience c’est pas du tout son for à ce petit bout de femme !


« On est bientôt arrivée mon coeur, un peu de patience » 


J’attrape sa main gauche dans la mienne, et je conduis d’une seule main. 


Elle porte toujours son alliance.


Je sourit tout seul. Rien n’est perdu.


« C’est bon, tu peux ouvrir les yeux » je lui dis en retirant la clef du contact.


Pour garder l’effet de surprise, je lui ai demandé de fermer les yeux quelques minutes avant d’arriver à destination.


Elle cligne des yeux quelques secondes, avant de réaliser ou nous sommes.


« Yes yes yes, on va manger des churros ! Allez viens vite Mal, j’veux aussi une pomme d’amour et du popcorn ....»


Elle est deja sortie de la voiture et sautille de joie comme une petite fille.







« Pas touche, c’est que pour moi ! » dit-elle en me donnant une petite tape sur la main.


« Mais Faby, il te reste encore ta glace, ta barbe à papa et la pomme d’amour ! Tu peux au moins partager les churros avec moi »


« Bah je te signale que je partage déjà avec eux » me répond elle en pointant son ventre du doigt. 


Je reste là à la regarder se goinfrer. Ses yeux pétillent devant toutes ces friandises. J’espère qu’avec tout ce qu’elle mange elle pourra encore marcher jusqu’à la voiture !


Elle est trop mignonne n’empêche ! 


« Bon viens bouffe tout, on va faire des jeux »


Un forain a offert deux poissons rouges à Faby, car elle lui a dit qu’elle attendait des jumeaux.


«  Bon on va les appeler comment ces poissons rouges ? » 


« Humm, je sais pas ! Cacahuète et pistache, t’aime bien ? »


J’éclate de rire. Faby est unique ! 


« Oh Mal, je veux ce nounours, regarde, il est trop beau ! »


Elle pointe du doigt un énorme nounours tout blanc avec un noeud papillon multicolore.


« Ok, je vais le gagner pour toi. Mais en échange, j’aurais le droit à quoi ? »


« Humm, tu pourra manger un peu de mes churros qu’on va prendre à emporter pour la maison ! » dit- elle tout sourire.


« Han han ! » dis je en agitant ma tête de gauche à droite en signe de désaccord.


« Bon bah, tu aura droit à un bisou alors »


«  Maintenant on se comprend ! »


Le jeu que j’ai fait consistait à taper le plus fort possible sur une plateforme avec un gros marteau afin d’atteindre le score maximum.


Évidement, j’ai gagné et Faby a eu son nounours.


À présent, je la raccompagne à la maison, non sans avoir encore pris des sucreries à emporter.


Elle s’est endormie.


Sa main est toujours dans la mienne, j’y depose un léger baiser.


« Vous êtes arrivée aux portes de votre royaume Princesse Faby »


Elle se frottes’ les yeux et s’étire.


Je sors lui ouvrir la portière et je la raccompagne jusqu’à l’entrée de l’immeuble.


« Merci pour cette sortie nocturne, on s’est bien amusés » 


Elle tremblote. C’est vrai qu’il commence à faire frais.


« J’ai pas eu mon bisou » je luit dit en plongeant mes yeux dans les siens.


Elle baisse les yeux, et se mordille la lèvre.


Elle est mal à l’aise.


Je m’approche d’elle et me saisit de ses lèvres.


Elles sont douces, et avec un gout de barbe à papa.


J’enroule ma langue autour de la sienne. 


Nos deux langues se lient, se caressent et s’emmêlent.


Je ne menage pas ses lèvres non plus, je les sucent une à une, avant de souffler dessus. 


Le baiser devient plus profond. Mes mains caressent ses hanches et maintenant, la naissance de ses fesses.


« Humm » gémit Faby.


La bosse dans mon pantalon, elle peut la sentir sur son ventre, c’est sur, je sens ma verge tendue à l’extrême.


D’un coup, et sans qu’elle ne s’y attend, je me détache d’elle.


« Envoi moi un sms quand tu es dans l’appartement. J’attends dans la voiture » je dis simplement avant de regagner mon véhicule.


Elle titube un peu avant de retrouver l’équilibre.


Elle est troublée.


C’est exactement ce que je voulais, la troubler.



Faby


Je suis troublée.


Je ne sais même pas comment j’ai reussi à monter les escaliers pour regagner chez moi.


Je suis restée sur ma faim.


Merde ! J’en voulais plus, moi !


Tanpis, hein je vais prendre une douche froide pour éteindre le feu qu’il a allumé en moi.


Je suis toute mouillée, ma culotte est inondée même, pour tout vous dire.


D’ailleurs, on dirais que je viens de me pisser dessus.


Attendez, non, je crois je viens de perdre les eaux ! 


Opération séduction