Chapitre XXXV
Ecrit par Tiya_Mfoukama
Chapitre XXXV
« —C'est bon pour toi ?
—Oui, elle me répond en prenant des notes sur son cahier. Je pense que d'ici la fin de la semaine ce sera bon.
—....
—Bon, bah, c'est une bonne chose de faites. elle dit en refermant son cahier. »
Il y a encore quelques mois, quand tout ne semblait pas aller de mal en pis, et que j'avais encore l'impression de pouvoir gérer un semblant de situation, j'aurais pu répondu oui, mais aujourd'hui... Je me demande si ce n'est pas plutôt une perte de temps et d'argent cette rédaction de contrats et avenants.
Sans l'identité de la personne qui transmet nos informations à la concurrence, nous ne pouvons rien faire. Il se peut même que ces contrats ne servent à rien dans quelques semaines…
« —Je vais demander à Dorcas de faire les avenants et moi je m'occuperai des contrats, à deux ça ira plus vite.
—Okay. »
J'enfonce mes mains dans mes poches, puis prends appuie sur mon bureau derrière moi.
Fatigué comme je le suis, je préfère rester debout et me forcer à le rester plutôt que de m'asseoir dans mon fauteuil. Je serais facilement tenté de m'assoupir ou pire encore, de m'endormir comme un loir. Et cela, je ne peux pas me le permettre...Du moins jusqu'à ce soir 19h.
« — Qu'est-ce qu'il y a ?me demande Tiya.
— ….Je me demande si ça vaut vraiment le coup de les faire, ces contrats et avenants. je réponds en me passant la main sur le visage. On est en train de se projeter dans l'avenir alors qu'on a même pas encore attrapé l'informateur. T'imagines si on décide de monter un projet? L'informateur pourrait très bien redonner nos dossiers comme il l'a précédemment fait. Et rien ne l'en empêche et c'est ce qui me tue !
Pendant un moment, j'ai bien cru qu'il s'agissait d'un coup de mon père. Avec l'histoire de la faillite monté de toute pièce, j'ai bien compris qu'il avait un attrait pour l'argent que j'étais loin d'imaginer, mais j'ai vu ou plutôt lu dans son regard, un soulagement, le jour où je suis revenu.
— Tu es assez bien placé pour savoir que dorénavant, il ne faut pas te fier aux apparences, elles sont parfois trompeuses. Ton père est capable de tout. Il se peut même que tout cela fasse partie d'un plan retort dont on a même pas idée !
— Tu n'as pas tort mais après tout ce qu'il a fait pour son entreprise, pour qu'elle obtienne la renommée qu'elle a, je le vois mal monter un plan pareil, où à la première action il la flingue autant.
Mon père a beau avoir toutes les tares du monde, lorsqu'il s'agit de son entreprise, il devient le plus attentionné. Encore une fois, je ne pense pas qu'il soit à l'auteur de toute cette histoire.
« — Il faut à tout prix que l'on trouve cette taupe ! je souffle énervé.
— C'est vrai. dit Tiya en venant se placer en face de moi. Sauf que tu t'y prends de la mauvaise façon. Depuis le début de cette histoire, surtout depuis ton retour, tu as le nez enfoncé dans cette affaire et tu n'as jamais pris le temps de prendre du recule. Puis tu es complètement épuisée, ça se lit sur ton visage, dans ta façon de tenir ou encore de t'exprimer. Et là aussi tu sais mieux que quiconque qu'une personne épuisée, ne peut certainement pas être productive ! Bébé tu peux pas continuer comme ça ! T'es en train de détruire ta santé tant physique que mentale.»
Je tique sur un de ses mots et relève ma tête pour lui faire face, un sourire en coin aux lèvres.
C'est bien la première fois que je l'entends utiliser un petit nom doux pour s'adresser à moi, sans une once de propos sarcasme comme elle seule en a le secret.
« — Quoi?
— Tu viens de m'appeler "bébé" ! je dis en souriant de toutes mes dents.»
Elle lève les yeux au ciel et balaie mes propos d'un revers de main, comme s'il ne s'agissait de rien.
Mais en fait, il s'agit de tout. Il s'agit de l'évolution de notre couple. Parce qu'aujourd'hui nous sommes un couple.
Ce n'est que maintenant, à cet instant, face à elle, face à ses mots, que je prends conscience du chemin que nous avons parcouru et qui nous reste à parcourir.
Jamais j'aurais imaginé que nou puissions un jour vivre une scène pareille.
Lorsque nous avons décidé d'essayer ensemble, pour être honnête avec moi même, je ne pensais pas que cela matcherait aussi bien. J'en ai été agréablement surpris. Ca n'a pas été facile, mais on y est parvenus.
« — Tu peux le redire ? je trouve le son mélodieux à mon oreille. je dis en allant la prendre par la taille.
— Mais bien évidemment. elle murmure en s'approchant un peu plus de moi, se retrouvant à quelques centimètre… je peux le redire...microbe ! »
J'éclate franchement de rire, avant qu'elle ne l'étouffe en posant ses lèvres sur les miennes.
Ca fait un moment que je n'y ai pas goûté. A mon plus grand regret, mais pour mon plus grand bien.
Depuis qu'elle s'est faite agressée, elle se plaint souvent de douleurs au niveau de son aine, alors même si ça m'oblige à prendre sur moi, je me retiens de tenter quoi que ce soit. Puisqu'avec elle, ça peut aller très vite, je préfère couper mon envie dès le début. … Mais aujourd'hui, ça va être compliqué.
Ca fait un petit moment que je n'ai rien fait, absolument rien fait et il devient de plus en plus difficile pour moi de rester loin d'elle, de ne pas la toucher, de ne pas avoir envie de lui faire l'amour. Je me vois déjà lui malaxer ses fesses ferme d'une main, tout en la pressant contre mon bas ventre pour lui faire ressentir l'effet qu'elle me fait et entendre un de ses gémissements étouffés dans nos baisers, un peu comme le son que me fait entendre mon esprit tordu actuellement.. J'aurais switché nos positions afin qu'elle se retrouve les mains contre mon bureau et les pieds écartés. Ainsi, j'aurais sans aucun mal pu relever sa jupe en cuir avant de m'enfoncer en elle sans aucune autre forme de procès. Ouais j'aurais….
«— Dylan, il y a…...un …. un souci. m'informe Betty, une chemise dans la main qu'elle brandit.»
Tout en poussant Tiya derrière moi, je fais un pas en avant pour tenter de la cacher et lui laisser le temps de remettre de l'ordre dans ses vêtements, bien que ce ne soit pas vraiment possible. Je passe une main sur ma bouche pour tenter de l'essuyer discrètement et bidouille une explication de la situation incommodante.
«— Euh...nous étions en train de…. J'essayais de voir. Enfin repérer s'il y avait...S'il y avait des clauses...Des clauses potentiellement abusives dans… dans les contrats que...
— Laisse tomber. pouffe de rire Tiya qui est dorénavant à mes côtés l'air plus présentable si on peut dire ça ainsi.
— On a fini de toute façon
— ...je vois...je te laisse ça. elle dit d'une voix glaciale en déposant le dossier sur une chaise avant de sortir.
— Putain, si elle pouvait me tuer rien qu'avec ses yeux, elle l'aurait fait au moins cinq fois sans problème. Tiya hurle de rire ! »
J'apprécie énormément Betty pour son professionnalisme et je sais qu'après nous avoir vu dans une situation pareille, elle n'ira pas en informer tous les autres collaborateurs. Par contre, elle va se montrer sèche avec moi, et je la comprendrais. Il aurait fallu que je la prévienne de l'identité de Tiya afin qu'elle ne soit pas surprise de nous trouver dans ce genre de posture. Mais avec tout ce que j'ai eu à gérer, cela m'était sorti de la tête.
«— Elle est respectueuse de l'éthique et de l'image. Je te rappelle que personne ici ne sait que tu es ma femme. Elle doit justement penser que je suis en train de te tromper !
— Oh ! Espèce de salaud ! Tu me trompes avec la nouvelle juriste du pôle social ! elle lance faussement offusquée.
—Ce n'est pas ma faute. je réponds l'air contrie pour rentrer dans le jeu. Elle est plutôt mignonne et embrasse assez bien.
— Elle embrasse tellement bien que tu as le visage barbouillé de rouge à lèvres rouges qui a plus que bavé.
— Non ! vraiment ? »
Je me dirige vers la salle de douche attenante à mon bureau, accompagné par les éclats de rire de Tiya, et découvre avec stupéfaction que j'ai plus l'air d'un clown avec ce rouge étalé sur tout mon visage que chef d'entreprise.
Je comprends mieux l'air courroucé de Betty. Y'a rien de professionnel dans tout ça.
« — Rappelle-moi qu'il faut que je parle à Betty. je dis à Tiya en revenant dans mon bureau.
— Bah je vois pas pourquoi ! Tu te tapes la nouvelle, tu te tapes la nouvelle ! elle répète toujours en riant. C'est tout !»
Elle se tient maintenant les côtes, fière d'elle et essuis ses larmes du revers de sa main.
Je n'ai pas le souvenir de l'avoir vu aussi épanouie et pleine de vie. Et je me félicite d'avoir répondu oui lorsqu'elle m'a demandé d'essayer avec elle. Je serais passé à côté d'une femme remarquable, bien que moqueuse et espiègle par moment.
« — Et puis entre nous, elle reprend en essayant de se contenir. Tu pourrais…»
Nous sommes de nouveau interrompus par l'ouverture à la volée de la porte de mon bureau. Mais à la différence que cette fois-ci, c'est Irène qui rentre. Tout comme Betty, elle ne prend pas la peine de s'annoncer avant d'entrer, comme je le lui ai dit lors de son embauche.
Puis généralement, elle ne rentre dans mon bureau que pour me faire cas de réel souci urgent. Et à la tête qu'elle fait, ca semble en être une.
« — Je suis désolée de vous interrompre, mais j'ai un souci avec le budget qui m'a été alloué et je voudrais que l'on en parle si ça ne te dérange pas.
— Non, ça va. je réponds en souriant. Entre… Tiya, tu peux nous laisser. merci.
— Euh...okay.»
Je lève les yeux sur elle au moment où elle se tourne pour prendre la sortie, je décèle dans sa voix, mais surtout dans les expressions de son corps, qu'elle est contrariée. Ce qu'elle n'était pas il y a encore quelques secondes.
Durant ce temps que nous avons eu pris pour nous "apprivoiser" si je peux dire, je me suis rendue compte qu'elle ne s'exprimait pas énormément et donnait cette particularité à son corps et aux mouvements qu'il emprunte. Je note dans un coin de ma tête qu'elle aussi, je vais devoir la voir, avant de reporter mon attention sur Irène.
*
* *
« — Donc ce n'est toujours pas résolu? m'interroge Jesse.
—Toujours pas non. je réponds en allant m'affaler sur le canapé de la véranda.»
En m'enfonçant un peu plus dans le canapé, je me rends compte qu'il y a un petit bout de temps que je ne suis pas venu ici. C'est un endroit paisible où j'ai toujours réussi à me décontracter et surtout me déconnecter pour pouvoir me ressourcer. Je pense que c'était l'effet voulu par Jesse: faire de sa maison un havre de paix afin que quiconque y entrant avec des soucis de la vie, puissent l'en dépouiller au seuil et se relaxer le temps d'une après-midi, avant de recharger au dos, le lourd bagages que peut représenter les soucis.
« — Et donc, qu'est-ce que vous comptez faire ? »
J'hausse les épaules, le regard tournée vers le jardin. Tiens il a rajouté de nouvelles variétés de fleurs qui attirent l'oeil dans le coin gauche. On a l'impression qu'elles se sont mises à part, pour briller un peu plus. Ce qui me ramène aux propos de Tiya. Je devrais songer à prendre des vacances et m'éloigner un peu, afin d'émerger, parce que pour le moment, j'ai simplement l'impression d'être pris entre plusieurs vagues et de ne jamais avoir le temps de respirer, je ne fais qu'avaler la tasse. Et ça peut importe la position que je prends. Peut-être qu'avec du recul. Correction. Assurément, avec du recul, je serai en mesure de mieux appréhender ces fameuses vagues….
« — Vous comptez même faire quelque chose ?
— Je ne sais pas… Je ne suis pas trop. je réponds vaguement. Il semble que Koffi ait entrepris de nouvelles investigations mais je n'ai pas cherché à m'informer sur le sujet.
— Koffi ? Donc je dois en déduire qu'entre vous, ça ne s'est toujours pas arrangé ? »
Il fait parti de ces vagues que j'essaie tant bien que mal de gérer. Puis pour qu'il y ait un arrangement, il faut qu'il y ait un minimum de discussion. Ce qui est impossible avec Koffi. Il a cette manie de détourner les choses pour les minimiser, rendre dérisoires voire sans importances et ça, je ne le veux pas. Je ne lui pardonnerai pas. C'est pour cette raison que je ne cherche pas à créer le dialogue avec lui. J'ai usé de la même manière audacieuse qu'il s'est présenté chez moi pour me demander de revenir, je me suis présenté dans les locaux de l'entreprise et ai repris mon poste.
Je m'efforce d'avoir le moins d'échanges possibles avec lui et me montre courtois lorsqu'on est amené à se retrouver en face de collaborateurs ou autres. Ce qui se résume à un bonjour.
Tôt ou tard, nous devrions discuter mais je préfère que ce soit plus tard que tôt.
« — Non. je réponds mais je n'ai pas vraiment envie d'en parler pour le moment.
— Je peux comprendre.
— Du coup, on maintient le dîner de demain soir ? je demande en me tournant vers la porte donnant sur la véranda pour voir Tiya et Emeraude en train de discuter juste devant. »
Il était initialement prévu que nous dinions tous les quatres, demain soir. Mais n'arrivant pas à joindre Tiya ni sur son poste, ni sur son téléphone personnel, j'ai eu l'idée d'aller faire un tour chez Jesse et ai été étonnée, de l'y trouver. Ce qui a avancé notre dîner du lendemain.
« — Ouep ! On le maintient ! En fait, je comptais lui faire ma demande. il m'informe, un large sourire sur les lèvres.
— Mais je pensais que tu l'avais déjà fait ?
— Ouais mais, c'était officieux. Entre elle et moi, et elle s'est juste contentée de mes mots. C'est ce que j'aime avec Emeraude, elle est extrêmement simple et se contente de ce que je peux lui donner. Mais je sais aussi qu'elle aurait aimé avoir un bague, alors je l'ai acheté.
— Yeeaaah ! ça c'est mon grand frère ! je crie en me levant. »
Je vais vers lui et lui tends ma main pour une tape et lui présenter les félicitations qui s'imposent ! Ce à quoi il me répond par un large sourire et un merci.
Je suis plus que content pour lui, c'est bon de le voir aussi souriant et heureux ! Il le mérite et de loin !
« — On peut savoir pour quelle raison vous êtes contents. nous questionne Émeraude qui vient de nous rejoindre.
— Naaan ! Désolé, mais c'est un truc entre frère, tu peux pas comprendre.
— Ah bon, vous êtes plutôt comme ça ? Je m'en moque d'abord, je posais la question pour la forme ! Moi aussi je vais dire des secrets à ma soeur !
— Ouais bah tu me les diras au téléphone, je vais y aller. lance Tiya un peu froidement. »
Je fronce des sourcils devant son attitude. Elle a été froide et distante toute la soirée, mais cela a commencé au boulot. Pourtant nous nous sommes bien quittés tout à l'heure. Je ne comprends pas mais on va régler ça à la maison.
« — Bonne soirée Jesse.
— Tu veux rentrer seule à une heure pareille ?
— Non, elle va laisser sa voiture et je viendrai la chercher demain. j'interviens en me levant.
— Non mais…
— Bonne soirée Émeraude de quelqu'un ! Jesse !
— Rentrez bien."
Elle prend manifestement sur elle pour ne pas pousser un soupir de frustration et me précède en silence vers la porte d'entrée.
Je ne tente pas de discuter avec elle pour le moment, ça ne servira strictement à rien, puis je n'ai pas spécialement envie d'Emeraude et Jesse assiste à nos échanges.
Ce n'est qu'une fois arrivée à la maison, après lui avoir laissé le temps de faire ce qu'elle a à faire puis s'installer sous les draps que j'engage la discussion.
« — Tu comptes vraiment dormir en me tournant le dos ?
— Si tu veux une personne pour t'admirer tu devrais te tourner vers Irène ?
— Quoi ? Mais c'est quoi ce genre de réponse?
— ….
— Tiya ! C'est à toi que je m'adresse !
— Parce qu'elle n'est pas là ! Essaie d'attendre lundi, je suis certaine qu'elle se fera un plaisir de t'écouter ! elle ! »
Je reste sans voix devant sa réaction. Je comprends pas ce que le nom d'Irène vient faire ici.
« —Mais de quoi tu parles ? Je croyais que tout allait bien ? C'est quoi ton problème !
— Oui tout va bien. elle dit en se tournant pour me faire face. Tout va bien lorsqu'elle n'est pas là !
— Quoi?
— J'en ai assez de ta façon de te comporter, d'oublier tout autour de toi lorsqu'elle est là !
— Mais de quoi tu parles ! je répète complètement perdu
— Je parle de la façon dont tu m'oublies lorsqu'elle est là ! elle hurle presque avant de s'effondrer en larmes.»
Si j'étais sans voix il y a quelques minutes, je suis maintenant interdit. Je n'ai aucune idée de ce dont elle est en train de me parler, de cette supposée façon de regarder Irène. Entre elle et moi, c'est plus que clair; il n'y a absolument rien ! On a certes flirté ensemble, mais nous nous sommes rendus compte que ça n'irait nulle part. Et même si ça n'avait pas été aussi clair, je ne m'amuserai pas à tout foutre en l'air alors qu'elle, Tiya, et moi avons décidé de rester ensemble. Ca n'a pas de sens !
« — J'ai l'impression de faire face à une personne sous hypnose dès qu'elle apparaît. Tu laisses tout ce que tu es en train de faire pour te focaliser sur elle. Et même quand je suis là. elle rajoute la voix chevrotante. Okay, j'ai conscience que c'est ton amour de jeunesse, que je ne suis peut-être pas à la hauteur face à elle, mais je te demande juste un minimum de considération. »
C'est à la fois troublant et rassurant de la voir dans ce genre d'état. C'est troublant parce qu'elle a tendance à tout garder pour elle, et ne rien laisser transparaître de ce qu'elle ressent. Je ne sais jamais comment interpréter son air, "je m'en foutiste", qui est assez frustrant. Découvrir cette facette d'elle, vulnérable, fragile et pas si certaine d'elle est plutôt rassurant. Ca me confirme bien que nous sommes tous les deux sur la même longueur d'onde, et qu'elle veut tout comme moi sauver ce mariage. Mais je me rends compte que si elle, elle a été claire sur son envie de travailler sur notre union pour la rendre solide, moi je ne l'ai pas été, et c'est peut être ce qui la conduit aujourd'hui à être suspicieux, et à douter de moi. Ce que je m'empresse de corriger en lui retirant ses mains de son visage baigné de larmes. ,
— Tiya. je commence,. Tiya regarde moi…. Il y a encore quelques mois, entre toi et moi, rien n'allait. Et c'est le moment où Irène est apparue dans ma vie. J'ai imaginé pendant un instant qu'on pouvait elle et moi tenter de former un couple. Après tout on se connaissait et je pensais, toujours avoir des sentiments pour elle. Mais ça n'a pas été le cas. Nous nous sommes rendus à l'évidence, nous voulions rallumer les braises inexistante d'un feu totalement consummé. Il 'n y avait rien à espérer entre elle et moi, et nous le savions Irène et moi avant même que nous décidions tous les deux d'essayer de bâtir notre union.
— ….
— Je suis désolé si j'ai pu te faire du mal à cause de mon attitude. Mais je peux t'assurer qu'il n'y avait en aucun cas, un quelconque sous entendu dans ma façon de regarder et ou traiter Irène. Je l'ai toujours fait avec respect et courtoisie comme le veut le cadre qu'elle occupe. »
Elle se tourne vers moi, les yeux toujours emplis de larmes, et je la tire vers moi, tout en la berçant pour lui faire comprendre qu'à part elle, il n'y en a pas d'autres.
*
* *
Depuis le SAS, j'entends du bruit provenant de la cuisine, et découvre Tiya de dos en train de, semble-t-il, "cuisiner" !
Je trouve qu'il n'y a rien de plus sexy que de voir une femme, sa femme, préparer un plat avec amour. La dextérité, et la douceur dont elle use pour préparer, sont comme des gages de soirée "habiles". Elle sait nourrir de ses mains…. Comme de ses hanches. Enfin, ça vaut pour la Femme avec un grand F, je compte surement pas Tiya dans cette catégorie ! Je pensais même pas qu'il pouvait exister des femmes, capables de rater la préparation d'un oeuf dur. Un oeuf dur ! Faut le faire quand même ! Heureusement pour elle que ce ne sont pas ses talents culinaires qui m'attachent à elle, je me dis en esquissant un sourire. Quoi qu'il en soit, elle reste sexy dans l'illusion qu'elle renvoie.
« — Ah t'es là ? elle me demande en se retournant au trois quart. C'est quoi ce look militaire avec ton treillis et ton polo noir. Tu viens d'où ? T'étais où ce matin ?
— Parti récupérer ta voiture. je réponds en m'appuyant contre l'embrasure de la porte.
— Ah oui ! Effectivement, il faut bien une tenue de combat pour trouver un taxi. elle dit en se penchant pour ouvrir le four. »
Damn ! Elle ne porte rien en dessous de sa nuisette. Si je reste encore là, je vais plus répondre de moi-même.
« — Qu'est-ce que tu fais là ? je la questionne curieux et désireux de me sortir ses fesses de la tête. »
Elle coule vers moi un regard mauvais qui malgré toute ma bonne volonté, m'empêche de ne pas éclater de rire !
« — T'as même pas encore goûté et tu commences déjà à faire des remarques désobligeantes !
— J'ai rien dit ! je m'exclame les mains levées !
— T'as pas besoin de parler, ton rire moqueur en dit long. elle lance en croisant ses bras sous sa poitrine. Pour la peine, t'es privé de gâteaux ! »
Elle ponctue sa phrase en levant un sourcil insolent et un sourire plein de malice, qui finissent de me rendre dingue, avant de me tourner le dos.
Je ne suis pas le genre à me soucier que de ma personne, mais là, ça fait plus de quatre mois, et elle est là… devant moi...et…
Ce n'est qu'au contact de sa peau chaude, et ses gémissements que je réalise qu'elle est dans mes bras, ou pour être plus honnête, je me suis jetée sur elle.
« — Oh Dylan...»
A genoux, les mains sur ses hanches, je parsèmes ses fesses de petites morsures avant de relever sa nuisette, la retourner et lui faire l'amour du bout de ma langue.