Chapitre1
Ecrit par Sweeties
Il avait prononcé cette phrase calmement après une énième dispute sur mon comportement. Contrairement à ses habitudes il n'avait pas essayé de me calmer et de me comprendre. Il s'était laissé choir comme sous le poids d'un fardeau dans le salon à même le sol les mains soutenant la tête il m'avait dit : je m'en irai. Si tu ne changes pas je finirai par m'en aller.
Comment j'ai réagit sur le coup? Je ne sais plus ou peut etre que je ne veux pas m'en souvenir. Ce dont je me souviens c'est qu'un jour il a joint l'acte à la parole et il s'en est allé. Sans jamais regarder en arrière. Si seulement il l'avait fait , il aurait su. Et aujourd'hui tout aurait certainement été différent.
Williams..
5ans après je repense toujours à lui avec les mêmes sentiments malgré la présence des hommes dans ma vie et dans mon lit, je n'ai jamais réussi à l'oublier. Comment aurais-je pu d'ailleurs? A chaque fois que je me pose mes yeux sur elle, je vois ses grands yeux , son nez fin, ses lèvres pulpeuses, son si beau sourire.
Alors que j'entends des pas derrière moi, je sors de ma rêverie. Je suis face à ma réalité, Ilma, ma fille est couchée dans ce lit luttant de toutes ses forces pour s'en sortir. Il lui faut de toute urgence du sang. Bien-sûr je me suis porté volontaire quand ce jour là elle s est évanouie et que le docteur nous a annoncé l'anémie et la nécessité de la transfusion, mais il a fallu qu'elle prenne en plus du visage le groupe sanguin de son père, O-. Dans mon incapacité à donner mon sang , j'ai cherché dans la famille et les amis personne n'est compatible. Les banques de sang promettent faire signe mais jusque là rien. Ma fille est toute belle endormie malgré sa paleur. En la regardant je ne peux que m'empêcher de pleurer. Où vais-je trouver du sang pour elleet
Des pas se rapprochent et je reconnais la voix de Parfait, mon pasteur logeur et ami, saluer des infirmières qui faisaient leur habituelle ronde du soir.
-Bonjour par ici, comment vous allez ce soir?
- Nous allons bien, toujours dans l'attente d'une poche de sang.
S'en est suivi des discussions tournant autour de Ilma et de l'église.
Parfait est de nature très drole. Nous passions du bon moment en bavardant de tout et de rien quand il s'est mis à me regarder étrangement.
- Tu sais Maya un enfant de Dieu ne pleure pas. Je reste convaincu que la situation s'arrangera et que Ilma va s'en sortir.
- Chaque jour qui passe je perd un peu plus d'espoir. Pourquoi Dieu ne m'entend pas ? Sans te mentir je pleure beaucoup parce qu'il n'y a pas de solution aucune compatibilité, aucune reponse de la banque. Ma fille n'a que 4ans et elle.. ma dernière phrase est morte dans le flot de larmes qui s'était mis à couler. Parfait s'était tus. Me regardait avec compassion sentant son regard sur moi je pleurais encore plus mais de honte, détestant me montrer vulnérable.
Je pleurais en me plaignant ci et là, de Dieu qui une fois de plus m'avait abandonné, alors qu'on m'avait dit que avec lui c'etait le bonheur assuré.