Chapitre12
Ecrit par Djelay
J’écoute son charabia et je suis choquée de réaliser l’absurdité de la situation. C’est un obsédé. Il me veut alors ça suffit pour que je sois à lui. Putain, c’est quoi ce délire ?
- Tu peux faire tout ce que tu veux, je ne t’interdis rien. Tu es libre de tout mouvement. La seule règle que je t’impose c’est de ne plus jamais traîner avec ce Ricky.
- Pardon ? (J’ouvre grandement les yeux) Ricky est mon meilleur ami je ne peux pas…
- Il ne l’est plus dorénavant. Me coupe-t-il.
- Tu n’as aucun droit de m’interdire quoi que ce soit. Hurlai-je en portant un coup de poing sur la table.
Il en reste bouche bée. Je crois que je l’ai surpris. Je me mets debout et ajoute :
- Je ne suis pas ta propriété alors si tu crois que je vais tranquillement te laisser m’imposer tes règles à la con, tu peux te fourrer le doigt dans le cul espèce de malade.
Je m’enfuis ensuite, puis m’enferme à double tour dans la chambre. Et là, j’attends de voir ce qui va se passer. Une minute, deux… trois… Pas une de plus. J’entends les pas précipités de Mike qui broient le plancher du couloir. Je sens mon cœur battre de toutes ses forces. C’est certain, ce qui va suivre ne sera pas beau à voir. J’en ai le pressentiment. Il m’ordonnera sûrement d’ouvrir la…
- Oh mon Dieu ! M’exclamé-je de frayeur quand il défonça la porte.
- Ne t’approche pas de moi ! Lancé-je en reculant, les mains pointées vers lui.
Mike a les yeux aussi noirs que du charbon. En plus de la voir, je peux sentir sa colère. Je crois que c’est ma fin. Je n’ose même pas imaginer ce qu’il me fera mais une chose est sûr, je ne me laisserai pas faire. Je regarde autour de moi à la recherche d’un objet de défense. La lampe de nuit apparait soudainement dans mon champ de vision. Je contourne rapidement le lit et la prend avant de la pointer vers Mike.
- Quoi ? Tu vas t’en servir contre moi ? Demande-t-il d’un ton moqueur.
- Lâche ça Lili ! M’odonne t-il en avançant dangereusement dans ma direction.
Je recule tandis que qu’il avance vers moi, adoptant mon rythme. J’ai certainement l’air ridicule avec mon arme en main. Tu parles ! T’appelle ça une arme.
- Ne m’oblige pas à m’en servir Mike. Dis-je la voix tremblante.
Il éclate de rire.
- Vas-y poupée, ne te retiens surtout pas.
Je ne sais pas d’où me vient subitement ce courage, mais je lance la lampe de toutes mes forces en direction de Mike, visant la tête. Ce dernier ne fournit aucun effort pour l’esquiver. Ayant raté mon coup, je fais promener rapidement mon regard dans toute la pièce à la recherche d’un autre objet susceptible d’assurer ma défense. Hélas, rien en vue ; Du coup j’opte pour la fuite. Alors que j’étais sur le point d’atteindre la salle de bain, l’endroit que j’avais choisi comme refuge, je sens les mains fortes de Mike autour de ma taille. Je ne pus m’empêcher de crier comme une hystérique.
- Lâche-moi ! Hurlai-je en lui donnant des coups de pieds dans les jambes.
C’est à croire que mes coups n’ont aucun effet sur lui. Mike me jette violemment sur le lit. Je me retrouve le ventre. Je n’ai pas le temps de me relever, ni même de me retourner que Mike entreprend de retirer mon short tout en me maintenant clouée sur le matelas ; donc aucun moyen pour moi d’effectuer le moindre mouvement. Je peux seulement crier et le supplier de ne pas me faire de mal. Mais c’est comme si je m’adressais à un sourd. Mike se débarrasse ensuite de mon string. La minute d’après, je regrette d’avoir connu ce monstre. Il m’assène de violents coups sur les fesses. Malgré mes pleurs, malgré mes supplications, malgré mes promesses de ne plus jamais me comporter comme je l’ai fait, Mike continue de me battre comme si j’étais sa fille. Dans mon cœur, je le maudis. Je souhaite qu’il meure juste après. Mais est-ce sincère ? Bien sûr que non ! J’ai envie de le détester, de le haïr mais mon cœur n’y arrive pas. Lui au moins me frappe d’une manière correcte pas comme Tom qui se sert de ses poings sur n’importe quel endroit de mon corps. Arrête de chercher à lui trouver un bon fond Lily. Mike est le diable en personne. Quand il m’apporte la dernière fessée, j’enfouis mon visage dans le matelas sans me douter de ce qu’il va suivre. Je l’entends descendre la fermeture de son pantalon. Quoi ? Il veut me baiser ? Je me retourne aussitôt et le fusille du regard. Lily, tu n’as pas encore appris la leçon ? Me gronde ma conscience mais je l’ignore.
- Je t’interdis de me toucher. Lancé-je en reniflant.
- Je te touche si j’en ai envie. Rétorque-t-il en me tirant par les pieds vers lui.
Il se place ensuite entre mes jambes et tente de m’embrasser. Je tourne vivement la tête refusant de me donner à lui. Qu’est-ce qu’il croit ? L’insolence et la violence n’ont jusque-là pas réussi à l’arrêter. Alors j’essaie de jouer ma dernière carte qui j’espère fonctionnera.
- Tu me frappes, ensuite tu me violes.
Il s’arrête brusquement. Ça fonctionne. Dieu merci. Mais je ne m’arrête pas là.
- Vas-y ! Viole-moi. De toute façon, je suis habituée aux mauvais traitements. D’abord Tom qui me bat comme si j’étais son égal et toi qui me frappe pour me ensuite me violer. Vas-y Mike.
Etendue sur le lit, je le fixe droit dans les yeux attendant sa réaction. J’ai le cœur qui cogne fort contre ma poitrine. Mike finit par se relever au bout de quelques minutes qui pour moi semblait être une éternité. Sans dire un mot, il sort de la chambre en claquant violemment la porte derrière lui. Il est en colère je le sais et c’est tant mieux. Qu’il réalise quelle ordure il est. J’espère que ce qui vient de se passer le fera réfléchir et qu’il me laissera partir. Deux heures après le départ de Mike, je sors de la chambre espérant trouver de quoi me mettre dans la panse. Je n’ai pas eu le temps de prendre le petit déjeuner et il est midi passé de trente-cinq minutes. Normal que mon ventre crie famine. A pas de loup je descends les escaliers. Que Dieu fasse en sorte que je ne le croise pas. Personne en vue dans le salon. Je soupire de soulagement. Je me rends donc dans la cuisine. Ah tiens, la servante ! Je l’avais complètement oubliée.
- Avez-vous besoin de quelque chose mademoiselle ? Dit-elle lorsqu’elle m’aperçoit.
- Euhhh… Auriez-vous de quoi manger s’il vous plait ?
- Bien-sûr. Elle se dépêche d’essuyer ses mains dans son tablier pour se tourner vers la gazinière.
- Veuillez-vous installer dans la salle à manger. Je vous sers tout de suite. Excusez-moi de ne pas vous avoir prévenu que le déjeuner était prêt. C’est que…
- Ne vous en faites pas, c’est moi qui devrais m’excuser pour avoir interrompu votre vaisselle. Je vous dérange sûrement.
- Non mademoiselle. Vous êtes l’invitée du patron de ce fait je me dois de bien m’occuper de vous. Dit-elle en sortant les couverts.
- Merci. Puis-je manger là ? Demandai-je en indiquant la petite table à manger au milieu de la pièce ?
- Je ne crois pas que monsieur apprécierait que vous mangiez dans la cuisine.
- Et pourquoi ?
- C’est réservé aux domestiques mademoiselle.
- Eh bien moi je mangerai ici.
Je tire aussitôt une chaise et m’y assois. La servante me regarde avec un air craintif.
- Je dirai que vous n’y êtes pour rien. Essayé-je de la rassurer.
Mais apparemment, je n’y suis pas parvenu. Alors que je déguste mon repas je sens une présence dans mon dos. Mon cœur cesse automatiquement de battre. Pensant qu’il s’agisse de Mike, je reste figée, le regard dans mon assiette. Il se passe une éternité sans que la personne ne se manifeste. C’est alors que je décide de me retourner. Grande est ma surprise lorsque je vois Kevin. Il se tient juste devant la porte, comme un robot. C’est quoi son problème ? Je ne tarderai pas à le savoir.
- Il y a-t-il un problème ?
- Non mademoiselle. Rétorque-t-il à peine que j’aie fini ma phrase.
Dans ce cas qu’est-ce qu’il fout là bon sang ? J’essaie de l’ignorer et continue de manger. Merde Il m’a coupé mon appétit. Excédée, je laisse tomber ma fourchette sur la table et me lève brusquement.
- Je peux savoir pourquoi vous squattez derrière mon dos ?
Les poings sur les hanches, je le regarde méchamment. Son patron et lui peuvent aller se faire foutre. Kevin est pareil que cet imbécile de Mike car il n’a pas levé le petit doigt lorsque ce sauvage qui lui sert de chef était en train de massacrer mon frère.
- Je monte la garde.
Je ricane.
- Et qui est-ce que vous « gardez » ? Répliqué-je sarcastiquement.
- Monsieur m’a ordonné de vous surveiller.
- Il croit peut-être que je vais le voler ?
Je ne pus m’empêcher d’exploser de rire. Il ne manquait plus qu’il envoie son toutou me surveiller afin que je ne m’échappe pas. Kevin ignore mon sarcasme.
- Je ne veux plus être ici ! (je m’emporte) Pourquoi me forcez-vous à rester là. Vous n’en avez pas le droit. Je porterai plainte contre vous bande de criminels.
Hystérique, je balance mon assiette à moitié pleine en direction de Kevin. Il n’a pas le temps d’esquiver. Apparemment, il ne s’y attendait pas. Le couvert atterrit droit sur son visage. Aussitôt, du sang jaillit de son front. Affolée, je le regarde sans la moindre réaction. Kevin n’essaie même pas de riposter, il a juste posé sa main sur son front. Aucun cri de douleur, aucune plainte, rien. Kevin semble insensible à la douleur ou peut-être s’efforce-t-il de ne rien laisser paraître. Je me sens tout d’un coup non seulement coupable mais aussi honteuse. Sur le moment, je n’ai pas mesuré la gravité de mon acte. Je ne pensais juste qu’à lui faire mal parce que j’étais en colère. Maintenant que c’est fait, je me sens mal, très mal. Quelle ironie ! Pourquoi ne part-il pas se faire soigner ? Même dans cet état il tient à obéir à l’ordre de son patron. Ne pouvant pas le laisser se vider de son sang, je tire une chaise et lui demande de s’assoir. Il s’exécute docilement ce qui me surprend.
- Quel est le prénom de la servante ?
- Naomie . Répond-il calmement.
J’appelle cette dernière, qui ne tarde pas à rappliquer. Naomie pousse un cri horrifié en voyant l’état de Kevin.
- Que s’est-il passé ? Demande-t-elle affolée.
- Apportez-moi une serviette et de quoi désinfecter la plait s’il vous plait.
Elle se dépêche de partir et reviens quelques secondes plus tard avec une trousse de pharmacie.
- Laissez-nous seuls s’il vous vous plait.
Lorsque Naomi quitte la pièce, je pose la trousse sur la table et me place en face de Kevin.
- Je suis désolée. Murmurai-je en trempant la serviette dans le bol d’eau que j’ai ramené pendant que Naomie apportait la trousse médicale.
- Ce sont des choses qui arrivent.
- Comment pouvez-vous être si calme ? vous devez sûrement m’en vouloir, non ?
- Non mademoiselle. Vous avez juste perdu le contrôle. Ce n’était pas votre faute.
J’en reste bouche bée. Je lui fracasse la tête et il me dit que ça n’était pas ma faute. Alors que je nettoie la mare de sang qui ne cesse de s’étendre, je me rends compte que la blessure est plus grave que je le croyais. Elle est beaucoup trop profonde pour un simple pansement. Il faut la recoudre.
- Nous devons nous rendre dans un hôpital pour recoudre la plaie.
- Je ne peux pas m’absenter de la maison mademoiselle encore moins vous emmener avec moi. Monsieur ne m’y a pas autorisé.
- Il s’agit d’une urgence, il le comprendra.
- Je suis désolée mademoiselle mais je ne peux pas.
Non mais, quel genre d’homme est-il ? Il se vide de son sang et la chose qui le préoccupe c’est d’obéir aux ordres. Il m’énerve putain ! Et dire que je suis responsable de cette situation. S’il lui arrivait quelque chose, je ne me le pardonnerais jamais.
- Passez- moi votre téléphone s’il vous plait. Dis-je en lui tendant la main.
Il hésite un instant mais finit au bout d’un moment par me donner son téléphone.
- Ou est-ce qu’il est déjà votre patron ?
- Sorti, faire un tour.
- Je ne risque pas de le déranger alors. Sous quel nom avez-vous enregistré son numéro ?
- Boss.
- Merci. Dis-je en lançant le numéro de Mike.
Il répond à la deuxième tonalité.
- Oui ?
On dit bonjour connard !
- Heu c’est Lili.
- Lili ? Pourquoi m’appelles-tu du portable de Kevin ? Où est-il ?
Je peux sentir de l’inquiétude dans sa voix. Il va me tuer quand il saura ce que j’ai fait à son homme de main.
- En fait… Kevin a besoin d’aller à l’hôpital. C’est que…
Quoi ? Il a raccroché ! Mais qu’est-ce qu’il lui prend ? Je relance son numéro, pas de réponse. J’ai juste le temps de remettre son téléphone à Kevin que Mike apparaît comme par magie dans la cuisine.
- Putain, que s’est-il passé ici ? Gronde-t-il en me lançant un regard noir.
- Je ne voulais pas le blesser. Essayé-je de me justifier.
Mike ouvre grand les yeux.
- C’est toi qui lui as fait ça Lili ?
- C’était un accident monsieur.
Kevin intervient en ma faveur. C’est gentil de sa part mais je ne suis pas une dégonflée. J’assume toujours mes actes quels qu’ils soient.
- Non c’est faux, je l’ai fait volontairement sans penser aux conséquences. Je suis désolée. Terminé-je d’une voix cassée.
- On règlera ça tout à l’heure. Dis Mike en sortant son téléphone.
Il compose sûrement un numéro.
- Salut, Dav, Kevin est blessé. Peux-tu te ramener dans zéro minute ?... Bien.
- Kevin, monte au bloc, Dav sera là dans peu de temps…T’as besoin d’aide ? Ajoute-il ensuite en voyant son bras droit se lever avec difficulté.
- Non, ça va. Merci monsieur.
Mike attends que Kevin ait disparu hors de la pièce pour me saisir fermement par le bras. Il m’emmène de force en direction de sa chambre. Je peine à le suivre. Il marche tellement vite. J’imagine déjà ce qu’il me fera. J’ai envie de pleurer mais je me retiens. Je ne veux pas lui faire ce plaisir. Une fois dans la chambre, il referme violemment la porte avant de me secouer vigoureusement.
- C’est quoi ton problème Lili ? As-tu conscience de ce que tu as fait ?
- Je ne voulais pas… Répliqué-je pour me défendre.
- Mais tu l’as quand même fait ! Tu es dangereuse à ce point Lili ? Tu es donc capable de tuer…
- Non ! L’interrompis-je au bord des larmes.
Comment peut-il penser que je puisse être capable de tuer quelqu’un. Seulement ça aurait pu arriver avec Kevin. Je m’en veux tellement.
- Tout ça c’est ta faute. Hurlai-je en me dégageant. Tu me retiens prisonnière dans ta maison et…
- Selon toi c’est une raison suffisante pour attenter à la vie de quelqu’un.
- Ne dis pas ça ! Je n’ai pas voulu que ça se passe comme ça, je te jure Mike.
Je termine en pleurant cette fois. Pourquoi faut-il toujours que toutes ces choses m’arrivent à moi ? Chamboulée mais surtout déroutée, Je vais m’assoir sur le bord du lit, la tête entre les mains je pleure.
Mike
Les femmes, Il faut toujours que ça finisse en larmes. Elles font des bêtises, on les gronde et elles pleurent. Au final c’est nous qui passons pour les méchants. Même si je sais que dans notre cas, je suis bel et bien le méchant. Cependant, Lili est allée trop loin cette fois. La colère me monte à la tête. J’ai envie de sortir et de claquer la porte. Mais je ne sais pas pourquoi je n’ai pas le courage de le faire. Quelque chose me retient, m’oblige même à m’avancer vers ma p’tite poupée et à la prendre dans mes bras. Putain Mike ! Tu es foutu. Assis à ses côtés je la berce tandis qu’elle est blottie contre mon torse. C’est fou comme elle peut avoir un cœur d’enfant. Après tout ce que je lui ai fait, elle ne me repousse pas. Son comportement me laisse penser qu’elle a manqué de tendresse et d’amour durant son enfance. Comment peut-on se conduire comme sauvage avec une femme pareille. Pour la première fois de ma vie, je remets sérieusement en cause ma nature. J’ai envie d’être un mec normal, envie d’avoir une vie normale, une existence normale, une relation normale putain ! Lili serait-elle ma bouée de sauvetage ? Arrête de rêver Mike. Sortir du milieu vivant est impossible.
- Laisse-moi rentrer chez moi s’il te plait. Me supplie-t-elle larmoyante.
- D’accord…un de mes chauffeurs te raccompagnera.
Elle se libère de mon étreinte subitement comme si elle n’y croyait pas.
- Je peux vraiment rentrer ?
- Oui. Dis-je en me levant.
Je ne peux la retenir de force ici. Elle peut partir si tel est son désir mais en ce qui concerne son idée d’arrêter notre relation, hors de question. Elle est à moi et ça personne ni rien ne pourra le changer, pas même elle. Je suis sur le point de franchir la porte quand elle m’interpelle.
- Merci Mike.
Pourquoi le fait qu’elle me dise ça me touche autant. Sans me retourner, je hoche la tête puis sors. Je me rends directement au bloc pour prendre des nouvelles de Kevin. Dav lui a déjà recousu le front. Assis sur la table d’examen, il semble fatigué même s’il affirme le contraire.
- Je vous assure que tout va bien monsieur.
- Je veux tout de même que tu te reposes pendant au moins deux jours avant de reprendre le travail.
- Ce n’est vraiment pas…
- Obéis et c’est tout. Dis-je d’une voix ferme.
- Bon bah, je vais devoir y aller. Annonce-Dav en tapotant l’épaule de Kevin. Ecoute ton patron et repose-toi. Tu m’accompagnes Mike, je dois te causer.
Dans le couloir, Dav me regarde d’un mauvais œil. Il n’a pas l’air content. On se demande pourquoi !
- Tu rencontres à peine cette fille et bonjour les problèmes. Tu m’as fait venir deux fois en l’espace d’un jour. Fais gaffes à toi Mike.
- Ça me surprend que Kevin t’aie raconté ce qui s’est passé.
- Ce n’est pas Kevin qui me l’a dit, c’est ta servante. A ce propos, tu devrais t’en trouver une autre car celle-ci est beaucoup trop bavarde. Tu sais bien que dans notre métier…
- C’est bon. Le coupé-je. je demanderai à Kevin de s’en charger.
- Et éloigne-toi de cette gosse !
- Impossible ! Et ce n’est pas une gosse. Ajouté-je avant de longer le couloir comme quoi la discussion est terminée.
Lili, jamais je ne m’en séparerais quitte à en crever. Merde, qu’est-ce qui me prend bon sang.
- Merci frangin.
- Ecoute pour une fois mon conseil Mike. Eloigne-toi de cette fille.
- Tu vas me lâcher à la fin ! Aller, sors de ma piaule.
Lorsque je me retourne après que l’ascenseur se soit fermé, je vois Lili posté en plein milieu du hall. Elle porte encore ses vêtements de la veille : Un short en jean et un top d’un jaune vif. Putain, qu’est-ce qu’elle est bandante. Quand j’y repense, la première fois où j’ai été chez elle, c’est ce short qu’elle portait. Ça me laisse penser que peut-être n’a-t-elle pas assez de vêtements.
- Tu es prête ? Demandai-je sèchement.
- Oui.
Pourquoi ai-je l’impression qu’elle s’est radoucie depuis l’incident avec Kevin.
- Une voiture t’attend au parking. Tu peux descendre.
Sur ce, je virevolte et me dirige vers la cuisine.
- Comment va Kevin ? Demande –telle timidement.
- Mieux.
- Je suis désolée Mike. Je ne…
- Le chauffeur t’attend Lili.
Je continue mon chemin sans m’arrêter jusqu’à ce que j’entre dans la cuisine. J’ai besoin de reprendre mes esprits. Dav a raison, je dois m’éloigner de Lili. Mais ce sera juste pour un moment, histoire de remettre mes idées en place. La nuit tombée, je me prépare pour la fête que donne Djédjé, l’un de nos partenaires dans son domaine à Bingerville. C’est à des kilomètres de chez moi mais bon, je me dois d’être présent. Bahie Djédjé est un pion important de notre réseau. Grâce à son titre de commandant de douane, nos cargaisons ne trouvent aucunes difficultés à entrer et sortir du territoire ivoirien. Alors si jamais ce quarantenaire décidait de couper tout pont avec nous, ça virerait à la catastrophe. Enfin prêt pour cette soirée qui sans doute sera des plus ennuyantes. Pour cette occasion, j’ai décidé de m’habiller simplement tout en restant élégant bien entendu. Une chemise noire, un pantalon de la même couleur taillé près du corps et des mocassins italiens de chez Santoni. Un dernier coup d’œil dans le miroir pour confirmer que la couleur noire existe juste pour moi. Dans le parking j’opte pour ma Porsche 718. Je l’ai beaucoup trop négligée depuis mon arrivée.
- Allez ma belle, papa est là.
Je grimpe à l’intérieur, met le contact et laisse échapper un grognement de plaisir en entendant le vrombissement de la voiture chaque fois que j’appuie sur l’accélérateur.
- Tu m’as manqué bébé. Dis-je en caressant le volant.
Le trajet jusqu’à chez Djédjé n’a pas été aussi long que je me l’imaginais. Ma Porsche a été à fond comme j’aime. Trop bonne cette bagnole mais pas autant que ma petite Lili. Et la revoilà dans mes pensés. C’est dingue ! Impossible de la sortir de ma tête.
Aller Mike, arrête d’y penser. Il y aura des tas de meufs à cette soirée tu pourras t’en taper au moins deux.
Les portes du domaine s’ouvrent automatiquement lorsque ma voiture pénètre dans l’angle de la caméra. J’y entre et me laisse conduire par un gardien pour le stationnement. La fête bat son plein. Je peux entendre la musique depuis la terrasse où est posté un majordome. Ce dernier me gratifie d’un chaleureux sourire en me voyant avancer vers lui.
- Soyez le bienvenu monsieur. Me dit-il en m’indiquant l’entrée dans une révérence impeccable.
- Merci.
Lorsque je traverse la porte je suis aussitôt accueilli par deux belles créatures féminines qui m’escortent jusqu’à la salle de fête. Un peu déçu qu’elles m’abandonnent déjà, je me console en pêchant une coupe de champagne sur le plateau que transporte un serveur. Du regard, je cherche mon hôte. Ah tiens ! Le voilà qui parle avec Tiger ! J’aurais dû me douter qu’il serait lui aussi de la partie. Ma bonne humeur s’est envolée à l’instant même où j’ai vu ce connard. A présent, je n’ai qu’une seule envie : me tirer d’ici. Djédjé me voit enfin. Un large sourire se dessine sur son visage. Aussitôt, il se fraye un chemin entre la foule pour me rejoindre.
Fais chier, il ne manquait plus que ce porc de Tiger le suive.
- Mon ami ! S’exclame jovialement Djédjé avant de me prendre dans ses bras.
Fin du douzième chapitre. Bizbi.