Chapitre13

Ecrit par Annabelle Sara


     

Victoire avait quelque peu du mal à se concentrer sur les photos qu’elle prenait avec les fans qui avaient répondu présent à l’exposition de la foire. Chaque fois qu’elle tournait la tête elle tombait sur lui et l’image de la scène du couloire lui revenait sans cesse. Il  allait vraiment falloir qu’elle rentre chez elle, et le plus tôt sera le mieux, il lui était déjà impossible de parler normalement sans bégayer ou se mordre la langue. Tant les sensations que Stéphane avait fait naitre en elle la troublaient.

Cet homme allait lui rendre la vie impossible mais elle allait devoir passer au dessus de cette attirance purement physique, pour plusieurs raisons : primo elle ne voulait pas mettre à mal sa relation avec Ange, déjà elle avait remarqué un changement dans le regard de sa sœur, elles avaient fait deux jours sans se parler et Angèle avait refusé de la laisser emmener Kathy Ly au cinéma il y a quelques jours prétextant que Vicky la gâtait trop. Secundo, elle n’était pas prête à revivre une histoire qui finirait étalée dans les pages glacés comme toutes celles qu’elle a eue à vivre. En fait elle avait le sentiment que si elle se laissait prendre dans une quelconque histoire avec Stéphane Medou, elle n’y survivrait pas.

 

Angèle s’approcha de Stéphane et se tint derrière lui. Elle respira sans gêne son odeur, une odeur qui l’empêche depuis trop longtemps de s’endormir. Son désir pour  cet homme et était devenu une obsession qu’elle ne pouvait plus réprimer. Quoiqu’elle fasse il était toujours dans ses pensées, hantait ses rêves et même parfois ses cauchemars.

Depuis ce temps elle avait décidé qu’elle ferait de lui son homme. Au départ elle ne savait pas trop comment se débarrasser d’Ingrid, mais la nature de s’en était occupée. Aujourd’hui l’homme de ses rêves était libre.

Mais son bonheur, en sa compagnie restait toujours autant menacé, il ne voulait pas entendre parler d’une relation plus que professionnelle avec elle. Il la traitait comme une de ses vulgaires  collègues de travail, et cette situation la mettait dans tous ses états. Il ne voulait pas admettre qu’il y avait un truc entre eux. Le pire, c’était cette subite attention qu’il accordait à sa sœur qui n’avait jamais paru à ses yeux comme une femme à courtiser, mais aujourd’hui Ange devait considérer sa propre sœur comme une potentielle rivale.

Il allait falloir agir, Angèle et plus tôt sera le mieux, se relança-t-elle en silence et en s’éloignant pour quitter la salle d’exposition.

   

Victoire n’en revenait pas, Ange était parti sans l’attendre, elle qui avait prévu se faire raccompagner par sa sœur pour pouvoir parler avec elle et mettre les choses au clair. Maintenant la voici plantée dans le parking de la foire sans voiture ni chauffeur pour la raccompagner chez elle. Ce qui l’embêtait c’est que sa sœur ne lui avait même pas dit au revoir.

Cette nouvelle crise entre les deux femmes n’avait qu’un seul nom : Stéphane Medou.

Quand on parle du loup ! Victoire reconnut la Rover noire qui était venu un de ses soirs la sauver d’une décapitation certaine.

  « Je vous dépose quelque part ? », s’enquit le conducteur qui s’était débarrassé de sa veste et qui arborait un air plus décontracté dans sa chemise blanche légèrement ouverte sur son torse imposant.

Victoire ne put lui répondre tant elle avait le souffle coupé. Cette vision de lui la rendait pantelante, et elle adorait cette sensation.

  « Vous avez l’intention de geler là ? », insista-t-il visiblement amusé par le manque de réaction du mannequin.

  « Je… j’attends Ange elle va me ramener ! », mentit-elle sans vergogne.

  « A mon avis votre sœur n’a pas l’intention de revenir ici, et si jamais elle le faisait vous vous serez déjà changée en statut de glace. »

  « Je… »

  « Ne vous faites pas prier Victoire, ce ne sera pas la première fois que je vous sauve d’une situation délicate ! », la charia-t-il en ouvrant la portière du coté passager.

Grace à ce geste, il lui offrit un spectacle qui la fit frémir, une vue au première loge de son torse musclé. Et une voix en son for intérieur lui intima l’ordre de ne pas entrer dans cette voiture. Mais déjà son corps imposait sa décision.

En prenant place près de lui elle se pétrifia et garda son regard rivé devant elle, tant la présence de Stéphane lui donnait des bouffées de chaleur, qu’elle aurait surement du mal à réprimer si jamais elle posait les yeux sur lui.

  « Je vous dépose chez vous ?»

  « Chez  ma sœur ! »

  « A force je vais finir par croire que vous ne voulez pas avoir à m’inviter chez vous ! », lui dit-il en souriant d’un de ces sourires  qu’il servait surement à toutes les femmes qu’il essayait de séduire. 

  « Vous savez très bien que ça n’a rien à voir… »

  « Vraiment ! Alors je vous dépose chez vous et pas de discussion, ensuite vous m’inviterez à boire une tasse de café pour la route ! »

Le ton de Stéphane ne laissait aucune place à la protestation, elle décida donc de ne pas gaspiller sa salive.

 Elle lui donna donc son adresse à Odza. Elle fut surprise qu’il en profite pour lui parler de son travail avec les femmes et surtout qu’il apprécie.

Ils se mirent donc à converser comme deux vieilles connaissances.

 A chaque mètre parcourut il la surprenait un peu plus, et elle découvrait un peu plus une nouvelle facette de l’homme en tant qu’individus. Il est même parvenu à la faire rire en lui racontant une histoire de son enfance, celle de sa première chute en vélo et de la manière dont son père l’avait réconforté, et lui avait promis de renvoyer le jouet au père Noël en disant qu’il était défectueux, qu’il devait le réparer sous peine de poursuite judiciaire. En le voyant se dévoiler ainsi, la jeune femme décida de lui parler de son premier cadeau de Noël.

  « Un masque du chat botté ? », s’écria-t-il incrédule.

  « Oui ! »

Il s’esclaffa à gorge déployé, et se tourna vers elle dans l’attente de la suite de l’histoire, que Victoire se fit un plaisir de lui raconter, jusqu'à leur arrivé devant son immeuble.

  « Pour un cadeau s’en était un ! Je vous assure que là j’essai vraiment de ne pas vous visualiser avec un déguisement de chat ! »

Le sous-entendu dans la phrase de Stéphane arracha un rire à Victoire qui se vengea en lui donnant une tape sur l’épaule.

  « Le plus important est que c’est ma mère qui me l’avait donné ! », dit-elle avec un regard distant, se rappelant des fous rires qu’elles avaient partagées dans son vivant.

  « Vous aviez vraiment de l’affection pour elle. »

  « Oui ! C’était le centre de mon monde… elle était tout pour moi et je lui dois tout ce que je suis aujourd’hui ! »

Stéphane se tourna vers sa passagère et la fixa droit dans les yeux, la lueur qui en transparaissait renvoya Victoire dans le présent. Il fallait s’éloigner de cet homme avant de perdre les seules personnes qui faisaient sa famille…

  « Medou… »

  « Stéphane ! », coupa-t-il sans ciller.

  « Medou vous ne pouvez pas… vous devez rentrer chez vous… je vous remercie de m’avoir raccompagnée. »

Il semblait être en pleine réflexion.

  « Vous avez surement raison… », commença-t-il en gardant ses yeux assombris rivés aux siens.

  « Je… »

  « Mais ne me demandez pas de m’excuser pour ce qui s’est passé tout à l’heure à la foire, parce que si c’était à refaire je le referais, même avec la morsure, d’ailleurs je réitérerais l’expérience dès que possible, de cela soyez en certaine ! », dit-il en portant son doigt à la lèvre inférieure de Victoire, elle frémit. « Vous embrasser était un appel auquel je n’ai pu me soustraire et je sais que c’est fou mais je vous désire malgré ce que je peux penser de votre passé… sachez que je vous désire et comme le soleil se lève et se couche je suis décidé à vous faire mienne ! »

Victoire resta bouche bée face à cette déclaration des plus inattendues.

  « Sur ce, je vous conseillerais de vous en aller avant que passer à l’action ne me prenne ! »

Le mannequin ne demanda pas son reste et sortit du véhicule sans un mot, cette fois encore elle s’enfuit loin de l’homme dont l’image revint à elle comme un flux d’électricité alors qu’elle était à l’abri de sa puissante présence dans l’enceinte de sa maison.

Pourquoi m’a-t-il raconté cela ? Me désire-t-il vraiment ? Est-ce tout ce que je peux attendre de lui ? Est-ce juste ? Pourquoi moi ?  Et Ange ?

Pourquoi  n’a-t-elle rien dit ? Est-ce que je désire vraiment cette femme ? Pourquoi me fait-elle cet effet ? Est-ce bien ? Pourquoi elle ? Et qu’en pensera-t-on ?

 

Une semaine plus tard, les flashs de l’appareille de Marcus crépitaient, et sous les encouragements du photographe, Victoire posait et se laissait aller dans le monde des strass et des paillettes qu’elle connaissait aussi bien que sa poche.

Soudain un bruit assourdissant de porte qui s’ouvre à la volée se fit entendre ! Qui pouvait bien interrompre une séance photo qui coutait la peau des fesses en faisant un vacarme pareil. Qui d’autre… Stéphane Medou !

L’expression sur son visage ressemblait à celle d’un homme qui allait en tuer un autre, ce qui contrastait complètement avec son attitude avec elle cette dernière semaine.

  « Descendez immédiatement de là ! », lui ordonna-t-il avec un ton que Victoire ne reconnut pas.

Angèle suivait de près son supérieure et elle aussi arborait cette même expression effrayante.

  « Je peux savoir ce qui vous prend d’interrompre mon travail… », commença Marcus.

  « Votre travail  c’est moi qui le paye ! », siffla Medou visiblement contrarié par quelque chose que Victoire ne comprenait pas.

  « Que se passe-t-il ? », demanda le mannequin en descendant de son estrade à la rencontre de ses employeurs.

Au même moment Ndem, son agent fit son entrer.

  « Vic est-ce que tu peux m’expliquer ce que ceci veut dire ? », hurla-t-il comme jamais il ne l’avait fait.

  « Je peux savoir de quoi vous me parler tous… »

  « Nous parlons de ceci ! », cracha Ange en lui mettant sa tablette sous le nez. « Peux-tu seulement nous expliquer ? »

En voyant ce qui était représenté sur la tablette, Victoire vit son monde s’écrouler autour d’elle, les voix s’élevaient et lui donnaient le tournis. Elle sentit que son esprit désertait son corps et qu’il prenait la plus petite porte qui pouvait la mener droit à l’au-delà auprès de sa mère. Et ce fut le trou noir !

 

Un scandale ! Voilà ce qui lui arrivait aujourd’hui, purement et simplement un scandale !

Divorcer n’était rien face à cet opprobre !

Comment cela avait il pu arriver, d’où ce site people tenait toutes ces photos ! Et pourquoi c’est maintenant qu’elles apparaissaient et qui pouvait bien être cette source, qui veut la détruire alors qu’elle est à la porte de sortie de sa carrière.

Assise près de Ndem et face à Etienne Edang qui n’avait pas encore relevé les yeux de l’écran qu’il tenait dans ses mains. Elle savait parfaitement ce qui allait se passer, d’ailleurs Medou avait déjà pris sa décision, ils allaient trouver une autre pour promouvoir la marque de La Crête. La laissant ainsi régler toute seule son problème avec le public ce qui n’était rien de plus normal.

  « Répondez à mes questions par oui ou par non Victoire. », dit-t-il en éteignant la tablette qu’il posa sur son bureau.

Victoire prit une bouffée d’air en l’entendant enfin réagir, son neveu et Ange se tenait debout derrière elle. Elle était condamnée.

  « Avez-vous un jour touché de l’argent en échange de faveurs sexuelles ? »

  « Non ! »

Un murmure s’éleva dans le bureau, Etienne le calma du revers de la main.

  « Avez-vous déjà couché avec un homme pour de l’argent ? »

  « Non ! »

  « Et avez-vous déjà dansé nue devant un homme pour de l’argent, en plus clair avez vous été  à un moment de votre vie une gogo danseuse ? »

  « Non, Etienne je n’ai jamais rien fait de tout cela ! »

  « Bien, connaissez-vous cet homme sur la photo ? »

  « Oui ! C’est Jacques Mbassa ! »

Un autre murmure.

  « Qui est-il pour vous ? »

  « C’est… c’était …un… sponsor ! »

Un autre murmure plus grand et plus violent pour Vicky.

  « J’ai été son… Escort… Lors d’une soirée à l’hôtel Mont Fébé… Mais je n’ai jamais pris un seul sous de lui… Il ne m’a rien donné… »

Etienne secoua la tête.

  « Et vous n’avez pas couché avec lui cette nuit là ? »

  « Non… », elle parut perdue et se tourna vers Ange en quête de soutien mais celle-ci détourna la tête. « Il a pourtant essayé de … mais je me suis enfuie, je n’ai pas été payée ! »

  « Vous l’avez donc seulement accompagnée… rien de plus, rien de répréhensible ? »

Il essayait de la déstabiliser.

  « Il ne s’est rien passé entre lui et moi je vous l’assure ! », répondit-elle en se tournant vers sa sœur. « Ange je te le jure sur la tombe de Maddy Ly que je n’ai rien fait de tout ce qu’il raconte sur ce maudit site ! »

  « Pas besoin de jurer ! Tu dis quoi des photos ? », murmura-t-elle en s’éloignant de sa sœur comme si cette dernière avait la peste. « Quand je pense que tu t’es toujours faite passer pour une fille modèle… j’ai envie de vomir ! »

  « Pourquoi aviez-vous besoin de cet argent ? », reprit Etienne.

  « Ma mère avait besoin de soins et moi je n’avais pas encore de revenu conséquent… »

  « Ne mêles pas maman à cette histoire ! », s’écria Angèle furieuse. « Surtout ne t’avises pas de mêler le nom de cette femme à ta saleté… je te l’interdit ! »

  « Veuillez vous calmer Angèle… et à ce que je sache, c’est encore et toujours votre sœur, non ? »

Victoire soupira au bord de l’évanouissement,  rien n’est aussi humiliant que la situation dans laquelle elle se trouvait à l’instant, le pire c’est qu’elle ne trouvait même pas la force en elle pour pleurer. La porte du bureau s’ouvrit laissant passer Cassie, Ron et Pierre.

La totale !, pensa Victoire en levant les yeux vers son amie dont le visage ne laissait transparaitre aucune expression. Vicky préférerait qu’elle l’insulte au lieu de rester ainsi de marbre.

  « Et comment avez-vous finalement fait pour votre mère et l’argent nécessaire à ses soins ? Comment vous l’êtes vous procuré ? »

  « Je … j’ai reçu une aide … »

  « De qui ? », demanda Etienne à brûle pourpoint.

  « Je ne peux pas … et puis de toute façon vous ne me croyiez pas… »

   « Ces photos sont explicites, l’histoire tient la route… », commença Etienne.

   «  Ce n’est pas moi sur ces fichus photos… Ce n’est pas moi ! »

Elle se leva brusquement de sa chaise et vacilla Ronald la rattrapa avant qu’elle ne s’écroule comme un sac de coton. Il la porta dans ses bras jusqu’au sofa du bureau de son oncle. Victoire ne voyait plus que des ombres, elle essayait de les distinguer, elle murmura mais ne put entendre sa propre voix et pour la seconde fois en moins d’une heure elle s’évanouie.

 

  « Je n’y crois pas ! Vous douter de la parole de votre sœur ? Celle qui vous a soutenu après la mort de votre époux ? », s’horrifia Cassie en levant un regard lourd de déception sur Angèle.

  « Soyons objectif et réaliste… Ma sœur était capable de tout et n’importe quoi juste pour réussir ! Elle s’est toujours fait un nom en utilisant les hommes comme ascenseur… »

  « Vous me dégoutez… après tout ce qu’elle a fait pour vous et votre fille à la mort de votre mari ! Vous êtes censée être celle qui la connait le mieux et vous savez d’ailleurs qu’elle n’aurait jamais été capable de faire une chose pareil… »

  « A cette époque ma sœur et moi ne savions rien l’une de l’autre… ce n’est pas à vous de me donner des leçons sur la façon dont je dois traiter ma sœur… »

  « Ça suffit ! Arrêtez ! », cria Etienne qui avait vu que le mannequin retrouvait un semblant de lucidité.

Il s’approcha d’elle, tint sa main dans la sienne, il semblait très embarrassé par la situation et son visage traduisait une certaine compassion à l’endroit de la jeune femme, il lui frotta le dos de la main avec la sienne et lui sourit.

  « Vous savez pourquoi j’avais accepté de vous confier l’image de La Crête, Victoire ? »

Victoire ne put pas faire de geste tant elle était lasse et épuisée par toutes ses accusations qui fusaient de tous les regards qui étaient posés sur elle. Malgré ses un mètres quatre-vingt elle se sentait toute petite, le pire de tout était l’attitude de sa sœur qui ne la soutenait pas.

  « Vous n’êtes pas une bonne comédienne et lorsque vous voulez faire quelque chose vous le faites franchement… certes cette histoire est louche mais je crois que vous n’avez rien fait de tout ce qui vous est reproché, vous ne pourriez pas vous regarder dans une glace le matin ! Cela dit la confiance que je vous accorde n’est pas unanime et pour pouvoir vous garder, il va falloir que vous prouviez au monde entier que vous n’avez jamais été une prostituée… »

En entendant ce mot et toute sa rudesse, Victoire ferma les yeux et inspira une bouffée d’air qui lui brula les poumons, car chargée par la grande tension qui régnait dans la salle.

  « Avec l’aide de Stéphane… »

  « Sans vouloir t’interrompre, je n’ai aucune envie d’être mêlé à cette histoire et je pense que nous devrions laisser Mlle Esso’o s’occuper de sa défense devant les medias et le public avec l’aide de son agent ! », lâcha Stéphane avant de se retourner pour s’en aller.

  « Je n’étais pas en train de te demander ton avis Steph, tu vas le faire que tu crois à son histoire ou pas ! »

  « Parce que… toi, toi tu crois à ce ramassis de sottises? », dit-il en claquant la porte.

Victoire crut que son cœur allait s’arrêter en l’entendant dire cela. Cassie éclata d’un rire jaune et secoua la tête visiblement scandalisée par la sollicitude de son frère ainé.

  « Jamais je n’aurais pensé cela de Steph il me déçoit profondément ! »

  « Laisses Cassie, je n’ai  pas envie de causer des torts à toi, à ta famille… et à votre entreprise Mr Edang, je crois… »

  « Tu ne me causes aucun tort ! », coupa Cassie en s’agenouillant devant son amie. « Dans les bons comme dans les mauvais moments je serais toujours là pour toi, et contrairement à certaines personne je te crois parce que … et Oncle Etienne l’a dis tu ne sais pas simuler ! »

Victoire put apercevoir dans les yeux de son amie ce qu’elle voulait voir dans ceux de sa sœur, de la confiance et un soutient sans limites ni frontières.

  « Je suis du même avis que Cassie ! », ajouta Ronald qui vint se tenir près des deux femmes. « D’ailleurs j’ai confiance en l’instinct de ma sœur plus qu’en moi-même. »

  « Merci ! », murmura Victoire en se relevant et en posant les yeux sur Ange dans l’attente d’une quelconque réaction de celle-ci.

Mais son visage était peint du mépris qu’elle portait à sa sœur et la dureté de son expression empêcha Victoire de s’adresser à elle.

  « Je crois que je ferais mieux de m’en aller ! »

Cassie et Ron la soutinrent pour qu’elle se tienne debout, et puisse marcher vers la sortie, dans le couloir Stéphane s’écarta pour les laisser passer, elle n’osa pas lever les yeux vers lui de peur de tomber encore une fois dans les pommes en voyant l’expression de son visage. Avant de s’en  aller elle s’arrêta poussant ainsi Cassie et son frère à faire pareil.

« Ma famille était la seule et unique raison de cette bêtise… si c’était à refaire je n’hésiterais pas, même si cette famille aujourd’hui me tourne le dos ! », dit-elle avec une voix qui ne trahissait pas sa douleur mais qui peignait la déception de ne pas être comprise.

Le mannequin se laissa guider par les jumeaux Edang, ils prirent la sortie des bureaux d’EDANG BROS…

Elle n’avait rien d’autre dans la tête que cette horrible question.

Êtes-vous une prostituée ?

 


Un Nouveau Souffle