Confrontation

Ecrit par RIIMDAMOUR



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Le temps était passé depuis le dîner chez les Aïdir.
Entre Amine et moi il régnait une ambiance malsaine depuis.
Notre cohabitation était devenue bien plus difficile qu'au par avant.

Et pour cause...
Le lendemain de ce dîner, le fiasco du siècle, Rawane Aïdir est venu à la maison.
Il se sont enfermés dans le bureau de mon cher et tendre époux ( ça pue l'ironie, je sais), ils y sont restés environs une heure.
Une heure pendant laquelle ils criaient a qui mieux mieux.

Je le sais parce que la pièce étant très mal insonorisée, j'entendais tout ce qu'ils disaient très fort.

Mon beau-père était extrêmement en colère, selon lui Amine n'aurait jamais du frapper son frère, et devant des inconnus de surcroît.
Il lui a dit qu'un homme doit savoir se contenir.
Amine a rétorqué que ça ne le regardait nullement.

Et là, le vieux lui a reproché de se battre avec son frère pour une fille qui n'en valait pas la peine.

Jusque-là j'ai cru que c'était à moi qu'ils faisait allusion jusqu'à ce qu'il lui dise:

- Cette Taloula ne crée que des problèmes entre ton frère et toi. Une autre j'aurais dit oui, même ton épouse est plus vertueuse que cette femme qui t'a trompé avec ton propre cousin.

C'est ainsi que j'ai appris que contrairement à ce que je croyais, ce n'est pas pour me défendre qu'il avait battu son frère a sang, mais pour cette femme.

J'avais maintenant la confirmation de mes doutes. Amine a eu une relation avec cette Taloula. Ça me déplut dès ce moment ci.

J'avais vraiment cru que c'est moi qu'il défendait ainsi.
Pour une fois, quelqu'un aurait pris ma défense mais...
Il fallait croire que ce privilège ne m'était pas réservé.

Je me disais qu'au fond je m'en foutais clairement du pourquoi du comment, mais dans ce cas, pourquoi avais-je été si déçue?

Pourquoi avais-je si mal?

Je croyais, j'avais espéré que le peu de temps qu'on avait passé ensemble ait pu changer son opinion vis à vis de moi.

J'étais à présent sûre que si c'était moi que son frère avait insulté, il n'aurait pas levé le moindre petit doigt pour me défendre.

Pourquoi avais-je si mal?

Les jours étaient passés depuis, Amine avait  changé d'attitude envers moi, il ne me parlait qu'en cas d'extrême nécessité, pire qu'avant.
J'agissais pareillement.
Je ne voulais pas lui parler.

Il s'enfermait dans son bureau dès qu'il rentrait du travail, moi je passais mes journées entre ma chambre, le salon et la cuisine.

Je n'avais même plus envie de sortir voir ma famille, bien que je sois en vacances.

Je me disais que si la personne avec qui je vivais ne changeait toujours pas d'avis envers moi, les personnes que je ne connais ni d'Adam ni d'Eve n'en changerons pas non plus.

Surtout depuis que la bagarre entre les frères Aïdir avait fait la une des magazines à scandale.
Une photo d'Hayad, le visage boursoufflé avait même été publiée.
Sans doute un des invités à pris une photo en cachette.
Rawane Aïdir n'aurait jamais accepté que son fils soit ainsi exposé.

Il était écrit partout que j'étais la cause de la dispute entre les deux frères, mais puisque personne ne savait les raison, des tonnes de suppositions ont été faites.
N'empêche, supposition ou pas, tout le monde y a cru.
Les gens avaient enfin une nouvelle appétissante à se mettre sous la dent.
Surtout que depuis mon mariage, j'avais pris soin que mon nom n'apparaisse nulle part.

Voilà la raison principale pour laquelle j'en voulais à mon mari.
Il savait mieux que personne que je n'étais pour rien dans cette histoire, il a laissé le tort être porté sur moi.
Il a laissé mon nom être sali une nouvelle fois.

Mon oncle m'a appelé, mes tantes m'ont appelé.
Ils étaient très déçus par moi, disaient-ils.
Parce que j'ai créé la discorde entre deux frères,  et que ça, c'est inadmissible.

J'ai eu honte, encore une fois.
Pour quelque chose que je n'avais pas fait, encore une fois.

Et je ne pouvais pas me défendre,  qu'allais-Je leur dire?
Leur révéler que tout ce rafus était à cause d'une autre femme? 
Je n'allais pas faire ça.
Déjà ce n'était pas mon problème.

Et je ne pouvais me confier à personne.
Depuis quetn j'étais mariée, les gens me donnaient tout le temps ce conseil ci:

- Ne racontes à personne ce que se passe au sein de ton ménage. Vos problèmes, à ton mari et à toi, doivent rester entre vous. Et bla et bla...

J'ai du entendre ce conseil une bonne centaine de fois.
Alors je n'ai rien dit à personne.
Même pas à Josée.
Pourtant elle m'a questionné, je lui ai dit que je ne savais pas ce qui c'était passé.

J'en voulais à Amine, et le pire dans tout ça, c'est qu'il ne s'en rendait même pas compte.

J'avais si mal.

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J'entrais dans ce restaurant avec la ferme intention de manger le plus rapidement possible et d'ignorer les regards des gens.
Je me dirigeais vers le fond quand je remarquai à ma droite un homme, assis de dos, avec une crinière que je reconnaîtrais parmi d'autres.

Kevin.

Je m'approchais de lui silencieusement et m'assis a sa table, en face de lui,sans lui demander la permission.

Il me jeta un regard surpris et pris son temps pour s'essuyer la bouche.

- Bonjour Kevin!

Il ne répondit pas.

- Je t'ai appelé une bonne centaine de fois, je t'ai laissé au moins mille messages mais tu ne m'as pas répondu. Continuais je.

- What do you want? Demanda t-il sans lever les yeux vers moi.

- To apologize ( m'excuser). Fis-je d'une voix suppliante.

- Well! Dit-il.

Well? Bien?
Je fus surprise que ce soit tout ce qu'il ait trouvé à me répondre.

- Kevin, je suis désolée de ne pas t'avoir dit que je suis mariée. I'm sorry. I can't tell you how much I'm sorry. I hope you'll understand and you'll forgive me.( Je ne pourrais te dire à quel point je suis désolée. J'espère que tu comprendras et que tu me pardonnera).

Il prit son temps, et après deux minutes pendant les quels il me laissa cogiter à ma place, il me dit enfin

- What are you waiting for? Forgiveness? Well I forgive you. But I don't understand why you lied to me. Dit-il calmement.

Je ne savais pas quoi dire. vraiment pas.
Aucune colère ne transparaissait sur son visage.

Il n'était pas d'un naturel colérique. Heureusement pour moi.

Je restai silencieuse, cherchant vainement ce que je pourrais lui dire quand il coupa le silence gênant qui s'était installé.

- Bilo.  J'aimerais vraiment que tu m'expliques. Dit il.

Que pouvais lui expliquer?
Lui dire la vérité sur mon mariage?
Jamais. J'avais trop honte.

Alors je lui racontais que notre mariage était arrangé . Je me suis mariée quand il était rentré au Texas. Que Je ne pouvais pas le lui dire.
Que je n'aimais pas mon mari.
Que je ne pouvais pas divorcer de peur de decevoir ma famille.
Que Je ne voulais pas le perdre

Je lui racontais ceci avec tellement de conviction qu'il eût pitié de moi et me prit la main.

Il me demanda si mon mari me traitait bien, si je ne manquais de rien.

Je fis en sorte de le rassurer.

Kevin, il avait tellement bon coeur.

Je m'en voulais un peu de ne pas lui avoir dit toute la vérité, mais on peux considérer que je ne lui avais pas menti, j'avais juste omis quelques détails.

On resta au restaurant à discuter, pendants une bonne heure.

J'étais heureuse qu'il m'ait pardonné. Au moins quelqu'un dans ma vie m'offrait le bénéfice du doute.

Mais ce que je n'avais pas remarqué ce jour là, c'est que quelqu'un nous avait pris en photo, Kevin et moi.

Un cliché où il me tenait les mains, dans le but de me consoler.

L'article parut la semaine suivante, dans l'hebdomadaire le plus lut du pays.

Encore une fois j'avais été qualifiée des termes les moins élogieux qui soient.

Je n'étais au courant de rien.
Je l'ai appris par mon mari.

Il était rentré vers 17h ce jours là, à peine avait-il franchi la porte d'entrée qu'il avait crié mon nom à travers la maison.

Je suis sortie de ma chambre toute tremblante, ne sachant pas qu'elle bêtise j'avais encore faite qui pouvait le mettre dans un état pareil.

Il m'avait demandé de le suivre dans son bureau. Ce que j'ai fait.

Dès que nous sommes entrés, il à fermé la porte à clef et m'a regardé d'une manière...
My god j'en ai encore des frissons.

Il avait sorti un magazine de son sac et me l'avait tendu.

La jeune héritière serait-elle adultère?

Voilà ce qui était écrit sur la première page. Et il y avait une photo de moi et de Kevin

Au lieu d'avoir peur, ou honte, j'avais la haine.
J'étais en colère.

Je n'en revenais toujours pas que quoi que je fasse, les médias se mêleront toujours de ma vie privée.

- Tu m'expliques? Dit Amine face à mon silence.

- Que je t'explique quoi?

- Ça, dit-il en pointant l'image du doigt.

- Qu'est ce que tu veux que je te dises à propos de ça?

Si le regard pouvait tuer, je serai morte en cet instant là.
Il me fixa de ses prunelles vertes avec tellement de rage.

- Tu te fiches de moi? Qu'est-ce que tu faisais avec ce mec? C'est quoi ça? Hurla t-il.

- Ça, c'est ce que tu vois. Dis-je effrontément en croisant les bras.

Il contourna la table très rapidement et vint me faire face.
Il planta ses yeux dans les miens, comme pour me faire voir toute sa rage.

- Je t'avais prévenue Milouda. Je t'avais dit que je ne voulais pas de scandales.

- Ça n'en est pas un. Retorquai-je.

- Ah oui? tu as été prise en photo avec ton petit copain entrain de faire je ne sais quoi...

- Kevin n'est pas mon petit copain.

- Ces images démentent tes propos. S'entêta t-il en agitant le journal sous mon nez.

- Ce ne sont que des images. Tu l'as dit toi même.

- Qu'est-ce que tu faisais avec cet homme Milouda?

- Ça ne te regarde pas Amine.

- Au contraire, ça ne regarde que moi. Je suis ton  mari. Réplique t-il.

Il avait enfin dit la phrase que j'attendais de lui depuis le début.
J'allais pouvoir lui dire mes quatre...cinq...dix vérités.

- Nous y voilà!  Tu es mon mari hein? Laisses moi rire. Je n'ai pas l'impression d'être mariée à toi. J'en ai marre de ce stupide mariage, de tes sautes d'humeur et tes manies.
Marre que toi, l'homme qui défigure son frère à coups de poings pour une femme, se permette de me faire la morale parce que j'ai été prise en photo avec mon ami. Hurlai-je à mon tour en approchant de lui.

Il ne dit rien, sans doute choqué que je connaisse le fond de l'histoire la bagarre


Il ne dit rien, sans doute choqué que je connaisse le fond de l'histoire la bagarre.

- Tu veux savoir pourquoi j'étais avec lui? Hein. Lui dis-je. J'avais besoin de réconfort. J'avais besoin d'une oreille attentive. De quelqu'un qui ne me juge pas par ce qu'on écrit sur moi à travers la presse. Et le plus triste de cette histoire c'est que c'est à cause de toi que j'ai eu besoin de réconfort. Tout le monde croit que c'est pour moi que tu as fait ça à ton frère. Toi, tu sais la vérité. Pourtant tu n'as absolument rien fait pour me tenir à l'écart. Mon nom à été traîné dans la boue. Tu n'as rien fait. J'ai du encore subir les représailles en silence. Tu n'as rien fait. Rien. Tu tes contenté de m'ignorer. Tu t'en fiches complètement de moi, mes états d'âmes et mes sentiments.

J'avais le visage baigné de larmes. larmes n'avais pas pu me  retenir.
Je gardais tout ça en moi depuis très très longtemps.

Amine ne dit rien. Il m'obseravait, son visage ne trahissant d'aucune émotion.

J'avais envie qu'il dise quelque chose. Une toute petite chose.
Mais il ne dit rien.
Je ne sais pas pourquoi mais son avis comptait pour moi.
Tout d'un coup.
Juste comme ça.

Il ne dit rien.

J'en avais vraiment assez de son impassibilité.

- Je n'ai jamais rien attendu de toi. Depuis le début de... tout ça. Fis-je en essuyant mes larmes. Je pensais qu'on allait vivre séparément l'un de lautre. Parce que j'en ai rien à faire de ton existence et je sais que t'en as rien à faire de la mienne non plus. Mais j'avais osé espérer que tu me traiterais avec un peu plus d'humanité, de respect. Tu n'as jamais fait preuve de respect envers moi.
Pourtant j'estime le mériter, ton respect. Même si j'étais la personne que tu crois que je suis. Par ce que moi je te respecte. Bien que je ne t'apprécie pas vraiment.

Il ne disait toujours rien.
Je sortis du bureau.
Comme ça.
J'estimais lui avoir dit ce que j'avais sûr le coeur.
Je n'en pouvais plus de son indifférence, de son silence.

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Trois petits coups discrets avaient été frappés à ma porte, ce qui me fit émerger lentement de mon sommeil.
Une journée était passée depuis notre entrevue dans le bureau.
Je n'étais pas sortie de ma chambre depuis.
J'avais mes règles et en plus je ne voulais voir personne.
Heureusement et bizarrement, personne n'est venu me voir entre temps.
Je me nourissais avec les barres chocolatées que j'avais caché sous mon lit.
Je culpabilisais un peu par rapport au poid que j'allais prendre.
Mais le principal, c'était de me faire plaisir.

C'était Amine qui se tenait derrière la porte. Je n'étais pas surprise du tout.

- On peut parler? Demanda t-il.

Je fis oui de la tête et il me fit signe de le suivre dans son bureau.
Le douleur dans mon bas ventre commençait à devenir très forte.
Mais je serrai les dents. Hors de question de prendre de l'ibuprofène ou quoi que ce soit.

Il s'assit sur un siège, je pris place en face de lui.

-Tu vas bien? Demanda t-il

J' hochai la tête pour réponse.
Qu'est ce que ça pouvait bien lui faire que j'aille bien ou mal?

Silence.
C'est pour parler que je suis ici, non?

- Tout d'abord je suis désolé que cette histoire avec mon frère t'ait atteint à ce point là, je...je ne savais pas que tu en souffrirai autant.

Je gardai toujours obstinément le silence. Je n'en avais rien à faire de ses excuses.

- Je tiens aussi à te... m'excuser de tout ça en général parce que... heu.. Je...

- Dis-donc, tu n'es pas très doué avec les explications. L'interrompis je d'une voix monocorde. Je commençais à avoir la nausée.

- Eh bien...non. Répondit-il.

- Je te pardonne.  Si tu n'as rien de plus à me dire, je voudrais me recoucher, je suis fatiguée.

- Non je n'ai pas fini. J'ai bien réfléchi à ce que tu m'as dit l'autre jour et je pense que tu...as raison. Dit-il.

Je ne comprenais pas du tout de quoi il parlait.
Je levai mon sourcil en guise de question.

- Je suis navré de t'avoir jugé dès le début de cette... relation. On a pas vraiment pris la peine de nous connaître avant de nous...juger l'un l'autre et c'est regrettable. Poursuit il.

- Conclusion?  Demandais-je d'une voix pressée. Mon ventre gargouillait et j'avais très envie d'aller aux toilettes.

Je sais, je n'étais pas très polie.

- Conclusion, j'aimerai que...eh bien qu'on...   Je veux dire, qu'on prenne la peine de se connaître mieux. Repartir sur de bonnes bases quoi! Qu'il y ait la paix entre nous jusqu'à la fin de notre contrat.

- Ah! C'est tout ce que j'ai réussi à dire.

- Alors, t'en penses quoi?

- Je trouve que c'est u...

Je sortis en trombe avant d'avoir pu finir cette phrase, les mains si  la bouche.
Je vomis tout ce que j'avais dans l'estomac une fois dans les toilettes.

Amine m'avait suivi, sans doute était il inquiet de mon attitude.

- Milouda?  Ça va? Demanda t-il de l'autre côté de la porte des toilettes.

- Hun Hun... Arrivais-je à dire.

Je pris de le temps de bien me vider l'estomac  ( dégueu, je sais) puis je sortis de la salle de bain.

Je n'avais même pas la force de marcher, tellement j'étais épuisée.

Je trouvais Amine assis sur mon lit. La mine inquiète.
Il se leva dans que j'apparus dans son champ de vision.

Moi je ne le voyais pas très clairement. Ma vision était floue et j'avais un peu le vertige.

- Hey! Qu'y a t-il? Demanda Amine, inquiet.

- Rien de très grave t'inquiète! Fis je en chancelant.

Heureusement pour moi Amine me rattrapa avant que je n'atteigne le sol.

Il m'aida à me coucher sur mon lit.

- Tu veux que j'appelle un médecin?

- Pas la peine. Repondis-je d'une voix à peine audible.

- T'es sûre? Je crois que c'est plus prudent dans ton état. Insista t-il.

- Sûre! Confirmais-je. Tu peux aller m'acheter mes pilules à la pharmacie?

Il hesita un instant puis finir par accepter.
Je lui notais le nom du médicament sur un papier et il s'en alla après s'être assuré que je ne risquais rien pendant son absence.

J'étais carrément dans les vapes à cause de la douleur.
Je me tordais dans tous les sens en gémissant sur mon lit. C'était insupportable avec cette envie constante de vomir et la diarrhée.

Celles qui souffrent de règles douloureuses savent de quoi je parle.

C'est dans la même position qu'Amine me trouva.
Il m'apporta la boîte et un verre d'eau.
Je faillis encore vomir dès que l'eau franchi ma gorge.

Je restais couchée sur le ventre en attendant que les médocs fassent effet.

Amine resta à mon chevet.
J'avais envie de lui dire de dégager.
Mais je ne pus ouvrir la bouche, de peur de gerber.

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Pardon mais...je t'a...