Coralie BELL (suite et fin)

Ecrit par Badgalkro

Moi : qu’est-ce que tu fais ici Frédéric ? d’un ton sec

Fréderic : j’ai appris pour ton père et j’ai tenu à te présenter mes condoléances personnellement

I don’t believe it !  J’ai envie de saisir une sculpture et de la lui balancer au visage. Il est sérieux ? 

Moi : tu es sérieux là ?

  Je crois que j’ai parlé assez fort car quelques personnes présentes au couloir nous regardent. Je n’ai pas le choix ; mais je ne veux pas faire de scandale encore moins salir la mémoire de mon père. Je lui demande de me suivre dans le bureau. Dès qu’il referme la porte, je me mets à hurler

Moi: MAIS QU'EST-CE QUI TE PREND? TU ES TIMBRÉ , MA PAROLE ?

Frédéric : je suis désolé ! je ne voulais… 

Moi : (le Coupant ) désolé. C’est tout ce que tu as au bout des lèvres TIENTCHEU. Tu es désolé

Je pars d'un rire ironique

Frédéric : mes condoléances Coralie. 

Moi : mais qu’est-ce que j’en ai à foutre de tes condoléances ???? Tu n’as même pas honte, dis ???? depuis quand tu considères mon père ? sors de chez moi. (Je L'observe ) … ah je vois, c’est l’enfant qui t’intéresse.  Ça aurait pris le temps qu’il faut que tu attendais la mort de mon père pour chercher à rencontrer un enfant dont la paternité a été lâchement nié ?! en sa présence !!!!! mon père qui est actuellement dans un cercueil... Mon père qui ne va pas te coller son poing dans la figure... Mon père qui ne va te crier dessus...

Je le regarde un instant

Moi: crétin ! Tu es une ordure de première ! Sors de ma maison...

Frédéric : Co..

Moi: non mais tu es culotté... TU ES CULOTTÉ !!!!




Je veux le gifler, il avise mon geste, saisi mon bras en m’attirant vers lui. En manque d’équilibre, je suis le mouvement et nos corps se collent. C’est à ce moment que la porte s’ouvre sur la voix de ma fille qui m’appelle. Nous sommes dans la même position son père et moi. Son regard passe de lui à moi 

Iris : PAPA ! 

OHHHH ! comment elle sait ? Il se détache de moi 

Iris : PAPA c’est bien toi ?  Maman m’a toujours dit que tu étais parti à l’autre bout du monde. 

Elle court et se jette dans ses bras. 

Frédéric : oui ma princesse ! papa est de retour 

C’est trop facile. Je ne sais pas ce qui se passe dans ma tête mais j’ai des envies de meurtre. Je recule et les regarde. J’ai l’impression de manquer d’air. Ma poitrine se comprime; je sors de la pièce en courant et bousculant tante Louise au passage . Je vais me réfugier dans ma chambre. Mais comment j’aurais pu éviter ça, comment ?

La porte de ma chambre s'ouvre un instant après sur tante Louise. Elle reste quelques secondes sur le seuil de la porte comme si elle hésitait à venir à mon encontre. Puis elle se décide à fermer et approcher tout lentement.


Louise : ma chérie


Moi: non ma tante... C'est trop.. Je ne peux pas supporter ça. Va tirer ma fille de là stp


J'eclate en sanglots

Louise: tu es sous le choc. C'est normal

Moi: c'est ça ma vie ??? Être sous le choc... Je suis fatiguée tata, épuisée... Stp va la chercher. Ne la laisse pas avec lui je t'en supplie. Elle n'a rien à voir avec lui

Louise: c'est son père Coco

Moi: franchement ????

J'incline ma tête pour croiser son regard

Moi: actuellement, cet homme n'est pas différent de celui qui, dans l'anonymat, a fait don de son sperme dans une clinique. Il n'a aucun droit sur elle... AUCUN ! Je m'en fous de ce que va penser la petite mais on fera comme je veux.. Qu'il s'en aille, je ne le connais pas... Je ne l'ai jamais connu

Louise: la rancune ne t'emmenera nulle part ma fille. Iris à 11 ans aujourd'hui. Très mature comme toi à son âge... Il y a des choses sur lesquelles tu ne pourras plus détourner son attention... En tout cas, plus maintenant qu'elle l'a enfin rencontré. Et elle sait que d'après toi, vous n'êtes plus ensemble. Mais tu veux vraiment qu'elle voit comment tu lui balances des atrocités au visage ? Quelle raison lui donneras-tu ? Puisque apparemment tu la protèges de ne pas savoir qu'il ne l'a pas désiré...

Moi: pourquoi maintenant tata ? Pourquoi ?

Elle hausse les épaules

Louise: laissons l'inexplicable à Dieu, et concentrons nous sur ce qui est en train de se passer... Je ne vais pas te dicter la conduite à tenir. Mais pense à ta fille. Pense à ce qu'elle est en train de ressentir à présent avant de prendre une décision.

Je fixe le tapis en reniflant. Elle me caresse le dos puis se lève et s'en va. Je prends 20 min à me calmer et je descends. Je me dirige vers le bureau le cœur battant et je perçois leur conversation

Frédéric : t'as des cheveux magnifique ma chérie,

Iris: merci papa. Tu vas t'en aller encore ?

Frédéric : non bébé ! Papa est définitivement de retour

Je pense qu'elle lui fait un câlin car sa voix est étouffée

Iris: je suis si contente de te voir enfin... Je t'ai longuement attendu

Frédéric : moi aussi

Connard ! Un né avant la honte. Je pousse la porte en me raclant la gorge.

Moi: Iris, les sœurs de papi te demandent à l'extérieur.

Iris: viens avec moi papa

Il me regarde

Frédéric : c'est sûrement quelque chose qu'elles veulent partager avec toi uniquement

Iris: mais je veux te présenter à tout le monde.. Je suis si heureuse de te rencontrer

Je deglutis

Frédéric : vas-y ! On le fera après

Iris: tu restes là, hein ? Stp ne t'en vas plus

Elle se tourne vers moi

Iris: ne le laisse pas partir maman stp,

Elle lui fait plein de bisous sur le visage

Iris: je reviens

Elle s'en va en courant

Moi: finis ton cinéma et dégage de chez moi... Je ne veux plus te voir en peinture et encore moins à l'enterrement de mon père. Ne t'y avise pas.. Sinon je dévoilerai tout à ma fille.

Je le plante là et je vais continuer à revoir les gens.
Je les ai aperçu très complices durant la veillée jusqu'à ce qu'il s'en aille. C'est avec beaucoup de contrôle que je ne pète pas 10000 câbles...

Vers 5h, nous nous mettons en route pour Batombé en cortège. Cela a pris du temps mais finalement on enterre papa dans l'intimité près de sa femme. Mon cœur est en lambeaux... Je n'arrive pas à expliquer ce que je ressens lorsqu'on le recouvre de terre. Papa !!! Mon Dieu ! C'est homme au cœur d'ange... L'amour de ma vie, mon roi... Je pleure à chaudes larmes, je veux vider mon chagrin mais j'y arrive pas... J'entends encore le son de sa voix dans ma tête, c'est tout frais et ça me fait plus mal... Qui me passera encore mes caprices ? Il est parti... À qui vais-je encore faire le bébé ? Il est sous terre... C'est très douloureux... Je me sens anéantie... Sans repère... Lui, Daniel BELL ! Adieu papa !

On retourne à Yaoundé grâce à Eddy et je me retrouve à la maison avec tante Louise, Gabriel et Iris...pendant que je reste à observer cette maison toute vide d'émotions, Gabriel va s'enfermer dans la chambre, Iris va à l'intérieur avec tante Louise. Après un instant, je les rejoins lorsqu'elle dit

Iris: papa vient me chercher demain, il me l'a promis.

Mon sang ne fait qu'un tour, ma tête prête à disjoncter, mon cœur prêt à exploser... Qui lui a donné cette autorisation de venir la chercher ? Tante Louise attire mon attention vers elle et m'intime de me calmer du regard. Je décide donc de les laisser là

Tante Louise: va dormir mon bébé

Iris: bisou mami... M'man je dors avec toi stp

Je l'entends crier

Pour l'amour et le bien de ma fille, je décide de la laisser fréquenter TIENTCHEU.

Frédéric: merci Coralie

Je me tourne pour voir si Iris peut m'entendre et je siffle entre les dents

Moi: ne m'adresse pas la parole, ne me calcule pas. C'est la dernière fois que je te préviens. Imbécile !

VICTIMES DE CIRCONST...