David ONDOA

Ecrit par Aura

J'ai composé son numéro et lancé l'appel, ça sonnait..........
<<Marc-Levy Evina à l'appareil, à qui ai-je l'honneur s'il vous plaît?>>
<<Bonjour Monsieur Evina, je suis Arielle Limani, design....>>
<<Je sais qui vous êtes coupe t-il. J'attendais votre appel depuis quelques minutes déjà. Vous ne connaissez pas le dicton qui dit ''Le temps c'est de l'argent''?>>
Une seule voix me vient en tête: Allo, allo, ici la terre, je ne suis pas dans le monde des fous. Il continue.
<<Je ne perds pas mon temps dans le commérage et si vous voulez qu'on s'entende, vous respectez la notion de temps. Pour ce qui est de l'organisation, je vous envoies un draft qui va vous servir de base, vous pourrez y ajoutez des améliorations, mais à mon avis, on s'en tiendra à cela puisqu'il est plus que parfait, mais bon, vos remarques ne pourront qu'être les bienvenues. J'attends une réponse de votre part jusqu'à 18heures et un autre plan spécial en cas d'imprévu. Vous vous chargez de choisir des collègues de votre entreprise pour certaines corvées et moi j'en ferai autant. Vous connaissez vos confrères et moi les miens, cela nous évitera de perdre du temps sur les choses banales. Bien je crois que c'est tout, on se voit demain à 10 heures avec les esquisses de plan de table et des sélections de mets. Autre chose à ajouter?
- Bien sûr que non Mr l'intello de service.
- Je vous demande pardon?
- Non rien!!!
- Heureusement, ben j'ai autre chose à faire, je vous laisse. Et il coupe la conversation d'un trait.
J'ai déposé mon appareil, pour recouvrir mes esprits avant de lancer fort sans m'en rendre compte:
- Qui a créé ce fou qui me sert de coéquipier?
Là tous les regards se portent sur moi.
- Synthia se rapproche de moi, hé ma belle, calmes-toi!!! Qu'est ce qui ne va pas?
- Ce n'est pas ce salaud qui se prend pour un dictateur en miniature. Le type me donne des ordres comme si j'étais sa boniche. Et en plus il me raccroche au nez. Il me fait sortir des théories à deux balles sur le temps et d'autres conneries de ce genre. Est-ce que les salauds de cette espèce existent encore?
- Oui si tu rencontres celui-là. Mais tu es sûr que c'est le gars à la voix suave de Michael Jackson qui t'a répondu?
- Non c'est plutôt son fantôme à la voix de Johny Haliday qui m'a répondu.
- Toi aussi, ne sois pas aussi sarcastique. Dis plutôt que cette fois tu as trouvé pointure à ta taille et tu ne sais pas comment gérer.
- Non non, je suis encore sur terre, c'est plutôt l'autre type qu'on va envoyer dans un asile. S'il n'y avait pas de prime à la clé, je te jure que je lui aurai refait le portrait.
-...Comme si tu l'avais déjà vu. Pardon laisses mon type tranquille, quand tu vas t'enjailler avec lui, ce ne sera plus le même langage que tu auras.
- Synthia, ta folie, tu la remets dans un coin de ta tête.
- Ok ma fille.
Ding! Mon téléphone me signale une notification sur mon compte g.mail. Je consulte ma boite électronique et je constate que j'ai un nouveau mail. Le salaud a déjà envoyé son fichu draft et il a affirmé : <<Je ne tolèrerai aucun retard>>. Hé Dieu, je vais péter les plombs. Je suis si en colère que Synthia se tord de rire.
Soudain, j'entends les pleurs d'un bébé. Et voilà que ça recommence. L'autre bombe s'est réveillée avec toute sa chorale. Yesss oh!!!! C'est bien mon jour. Je prends le petit, je le berce un peu pour qu'il se rendorme, mais Synthia qui s'y connait mieux que moi me signale qu'il doit avoir faim. Je décide alors de sortir et Synthia se propose de m'accompagner. Nous signifions à Julie, la secrétaire de Mélanie que nous partons.
Synthia et moi prenons un taxi avec le petit, direction le marché total. Nous faisons la reonde des boutiques pour s'approvisionner en bouillie, vêtements pour bébé, tétines, biberons, sacs, couches et tout ce qui va avec. Je me suis ruinée en matière de layette à cause de ce petit bout d'homme. Au lieu d'entonner ses chants grégoriens, il n'a cessé de gigoter et de sourire, comme s'il savait que tout cela lui appartenait. Tchhrrr!!!!! J'aurai tout vu.
Nous avons fait une pause dans un restaurant question de bouffer quelque chose. J'en ai profité pour appelé les services sociaux pour faire état de la situation. La dame au bout du fil n'a fait que me prier de garder le petit avec moi parce que dans les orphelinats il serait maltraités et ne tiendrait pas longtemps avant de succomber aux maladies, à la faim,  à la mauvaise hygiène. Elle m'a plutôt demandé de lui envoyer une photo du bébé et quelques indices qui serviront aux parents géniteurs.
Pour marquer ce jour, nous nous sommes pris en photo trois les trois, puis Synthia nous en a pris à deux. Cette fofolle a mis la photo sur mon fond d'écran sans ma permission. Pfff. L'atmosphère était agréable. Nous sommes allées au parc d'attraction pour se détendre un peu avant de rentrer complètement éreintés. Synthia avait filé au boulot pour faire des heures sup. Et moi je suis rentrée avec le bébé.
En lui donnant son bain ce soir, j'ai fait plus attention au collier qu'il porte. Il est écrit au dessus: David ONDOA. Les écrits sont tellement minuscules qu'on a du mal à les lire. Mais savoir que ce petit gars a un nom et un prénom, me fait énormément plaisir. Dès que je l'ai appelé de la sorte, il a tout de suite tourné la tête dans ma direction c'était merveilleux. Je lui ai fait sa bouillie de maïzena, l'ai nourri et couché. Il sentait si bon et sembalit fatigué comme moi.
A peine David couché, qu'une nouvelle notification me parvient: un nouveau mail de celui dont je tais le nom: <<Vous n'avez pas respecté l'heure. Je sens qu'on va partir sur de très mauvaise bases Mme Limani. Le temps c'est de l'argent. J'attends ces documents d'ici 20 heures et gares à vous si vous ne respectez pas les instructions.....>>
Je sens que je vais zigouiller quelqu'un. Grrrrrrrr!!!! 

Cœur en chantier