La gifle

Ecrit par Aura

J'ai passé le reste du temps à lire ces putains de draft. Qu'est ce que ce clown disait déjà? Son draft était plus que parfait? N'importe quoi! C'était un tissu de conneries qui n'a ni début ni fin. J'ai été obligée de revoir tout le programme d'activités à la virgule près. C'était un foutoir sans nom. J'ai réorganisé les choses. La cérémonie ne pouvait se tenir à Azurik non seulement parce qu'on ne dispose pas d'assez d'espace, mais encore parce que nous sollicitons la fusion et nous ne pouvons devons donc faire la place à notre entreprise partenaire. J'ai fait quelques recherches sur Sublime et grâce au panorama qu'ils font des locaux, j'ai donc stipulé que la grande salle serait idéale et facile à décorer. J'ai pensé qu'on devait installer un podium en forme de U et les invités serait installés de part et d'autre du podium pour mieux visualiser chaque passage des manequins. J'ai choisi de mettre des grands pots de fleurs à chaque recoin de  la salle et d'installer des stands d'exposition des différents articles qui ne faraient pas partie du défilé. Il s'agirait d'aider d'autres créateurs d'Azurik de faire découvrir leur créations et faire écouler leurs marchandises. Au fond de la salle, on pourrait installer une table pour servir le buffet. J'ai fait établir les plans de table et fait un tableau qui résumait toutes les activités à faire ainsi que les personnes assignées à ces différentes tâches. Tout cela m'a pris beaucoup de temps, au point de me jeter au lit à 23heures. Pendant ce temps, j'avais coupé toutes les conversations pour ne pas avoir à répondre à cette tête à claque de Marc-Levy. Je ne suis pas béni oui-oui pour suivre ses prétendus ordres à la lettre surtout après avoir corrigé ce chiffon dont il se vantait.  Au lieu de lui envoyer ces éléments par mail, j'ai envie de lui donner une bonne raclée verbale face à face pour voir la tête de cet insolent à la tête d'intello de serviice.
J'ai jeté un dernier coup d'oeil à David avant de m'endormir. Je suis en train de me découvrir une personnalité que je ne me connaissais pas. Je veille sur ce petit gars tant de fois qu'on ne saurait compter. A mon réveil, il était en train de babiller et de se tenir les ses petis pieds j'ai trouvé cela si mignon que j'ai eu envie d'en rire. J'ai pris ma douche, lavé David, ai mangé et nourri David avant de penser faire le ménage et me rendre une fois de plus au boulot.
Pendant tout le traget pour le boulot, David n'a cessé de pleurer dans le taxi. Je ne sais pas trop à quoi cela est dû mais ça m'a irrité quand même. A la maison, il était plutôt tranquille, mais là je ne sais plus trop quoi penser. En arrivant sur place, ses pleurs ont redoublé d'intensité au point où les uns et les autres se sont retournés dans direction. J'ai bousculé plusieurs personnes sans m'en rendre compte, la seule chose qui me préoccupait c'était de rejoindre mon bocal.
Comme toujours Synthia était déjà arrivée. Elle a tout de suite pris David dans ses bras pour le calmer. Quelques minutes après, ce dernier s'est tû et à elle de me dire.
- Où est ton téléphone Arielle? On aurait cru qu'elle me gondait.
- Euh dans le sac, à la maison peut-être. J'en sais trop rien.
- Pourquoi est-ce qu'il est éteint? On a essayé de te joindre pendant longtemps mais ton numéro est indisponible.
- Comment ça on? De quoi est-ce que tu parles?
- Si j'étais à ta place je prendrai un bon coup pour me préparer à ce qui va se passer.
- Qu'est ce qu'il y a encore?
- En fait.....
Elle n'a pas le temps de terminer que déjà Julie vient me prévenir que Mélanie a besoin de moi. Elle me jette un regard noir et Synthia un regard apeurée.
- Sois sage me dit Synthia derrière mon dos.
En entrant dans le bureau, je trouve Mélanie faisant face aux fenêtres. Dès qu'elle me voit, elle me lance un regard semblable à celui de Julie. Qu'est ce qui ne tourne pas rond chez elle?
- Mélanie? Est-ce que tout va bien? - Ce serait à moi de te poser cette question! Es-tu sûre que tout va bien Arielle?
- Mais quelle question? Je vais parfaitement bien.
-Alors pourquoi tu refuses de travailler avec Marc-Levy ici présent?
En évoquant son nom, c'est maintenant que je remarque sa présence dans le bureau.
- Le travail prévu pour hier, tu le ramènes à aujourd'hui et en plus ton téléphone ne passe pas. Il était question pour toi de contacter les mannequins et les recevoir ici à 8h. Mais regarde l'heure? Elles sont toutes parties et elles nous ont fait savoir que nous manquons de professionnalisme. Résultat, nous nous retrouvons sans mannequin sur la main et penser dire adieu à la soirée du Mardi.
Je jette un coup d'oeil à ma montre et je me rends compte qu'il est 9h27. Attendez ai-je raté un épisode?
- De plus Marc-Levy s'est plaint parce que tu ne sembles pas t'ouvrir à lui et lui a proféré des mots pas du tout catholiques. Qu'est ce qui n'a pas marché Arielle. Hier encore je t'ai demandé d'être Pro sur ce coup et tu m'as assuré que tu n'allais pas gâch cette chance, mais même pas une journée et les plaintes commencent. Tu me déçois et je te retire ma confiance.
- Non pas la peine d'aller aux grands mots, je suis sûre que Madame Limani saurait se attraper si on lui en donne une chance.
-Vous la défendez encore?
- Il faut bien. Je voudrai bien qu'elle nous prouve de quoi elle est capable pour se racheter.
- Si vous le dites. Mais Arielle, oublies la prime. Maintenant c'est à toi de me convaincre de me garder dans les rangs. Si tu fais échouer la fusion à cause de tes petits caprices, crois-moi, je te virerai moi-même sans regrets.
- Je suis sûr qu'elle a compris lance l'autre.
- Bien, vous pouvez disposer maintenant.
Je sors de là et ce Marc machin me suit et me lance
- Alors tu as vu ce que l'intello de service peut faire. Si tu t'étais renseignée auprès de mes confrères, on t'aurait dit que je suis un vrai requin. Mais quelque fois je sais jouer à Lucifer en mode plus gentil. Là tu as eu droit à ce numéro. Prochainement, tu respectes mes ordres quand je te les donne. Tu as vu même ta patronne me mange dans la main. Cette idiote!!! Elle ne sait pas que le but ce cette fusion c'est de faire couler votre entreprise et la racheter en pièces détachées. Et pour y arriver, on va se servir de toi. Tu vas nous aider à faire couler cette boîte et à empocher tout le fric qui s'y trouve.
- Est-ce que tu es sorti d'un asile par hasard parce que tout ce que tu me raconte, on aurait cru être sorti d'une version de GHOST.
- Ah oui!!! Alors reviens sur terre et ouvres tes yeux parce que le spectacle sera époustouflant. Je t'invite à être aux premières loges pour le regarder avec moi. J'attends ce que je t'ai demandé et ce dans les trente prochaines minutes, sinon je te jure que je ferai de ta journée une véritable horreur. Compris?
- Vas te faire foutre.
- Je n'en attendais pas mieux de ta part. Et il s'en va avec ce sourire qui me donne envie lui démolir la tête.
-Tchipps!!!!!!!!!!!!!
Alors comment c'était? me lance Synthia Tu as vu ce Marc-Levy? Je t'avais dit qu'il était craquant. Je suis désolée pour les mannequins. Mais le gars s'est proposé de t'aider à les faire revenir. Ce n'est pas chou ça!!! Et je l'ai vu tout à l'heure, la manière dont il te parlait avec ces sourires. Ma belle, je peux te dire que c'est le bon. Attrapes ton coeur parce que c'est le genre avec qui ça va aller fort.
- Je n'en doute pas et il me verra passer. Quitte à lui de se tenir prêt parce que je vais le découper en morceau comme de la saucisse c'est à peine si sa mère le reconnâitra à la morgue.
-Chérie, les  scènes de drames ne te réussissent pas.
- On finit par s'y habituer.
Je regarde autour de moi et je ne vois pas David
- Qu'est ce que tu cherches? Dis moi ce que tu fouilles Arielle?
- Synthia, où est David?
- Je l'avais couché sur le canapé tout à....
On fouille autour de nous et une voix derrière nous s'éveille en disant.
- Ne vous en faites pas mesdames, il est juste avec moi. Je n'ai pu résister à l'envie de le prendre dans mes bras et le border. Il est si mignon.
- Oh c'est l'effet qu'ils nous fait toutes lui répond Synthia avec enthousiasme.
Je m'avance vers lui et lui arraches l'enfant des bras, au point où David recommence sa chorale. Je le remets à Synthia et fait demi tour, je lui fais volte-face et lui continue à sourire. Je lui assènes une bonne gifle. Je crois qu'il ne l'avait pas vu venir.
- Oh mon Dieu s'écrit Synthia.
- Je lance au connard qui se frotte la joue: on ne touche pas à ce qui m'appartient. Et la prochaine fois aies assez de couilles pour livrer bataille en face de moi. N'importe quoi. Quelle bassesse!!!

Cœur en chantier