De mal en pis

Ecrit par Nellya

Mes vacances se passaient plutôt bien, je les passais entre manger, dormir et faire des achats parce que ma tante( sœur de ma mère ) a jugé que je n'avais pas de vêtements.

Effectivement ne n'avais plus rien , ils m'ont tout pris. J'étais heureuse et comblée, plus l'heure de la rentrée approchait, plus l'envie de retourner dans cette maison me désertait mais je n'avais pas le choix parce que mon école se trouvait à 15 minutes de marche.


-à quoi tu penses?


C'était ma grande mère qui venais de s'asseoir a mes côtés 


-à rien Mame jusque vous allez me manquer et je voudrai rester ici 


-tu sais s'il n'y avait pas ton école j'accepterai volontiers que tu viennes 


Je savais que c'était peine perdue je ne pourrai pas rester, et je commençais à pleurer 


-hey viens là, arrêtes de pleurer ok , qu'est ce qui se passe ? Tu sais tu peux tout me raconter , es tu bien dans cette maison ?


Elle venait de me tendre une perche et moi au lieu de la saisir, je ne l'ai pas fait , c'était ma seule chance mais je l'ai laissé passer


-non tout va bien juste que je me sens seule, papa n'est pas là et vous je ne vous vois que pendant les vacances 


- bon on va faire une chose, tu viendras tout les weekend marché conclu?

 
-yes, tu es la meilleure


-hahaha c'est ça profiteuse 


J'avais la meilleure grand mère au monde. Le jour de mon départ elle m'a remis une forte somme d'argent pour mes dépenses, j'avais plein de vêtements et de chaussures , comme j'avais beaucoup de cheveux, grâce à ma mère qui est peulh, je n'avais pas mis de mèches mais j'avais de très jolies tresses.



Cela fait maintenant une semaine que je suis rentrée et quand j'ai soumis à ma grand mère mon souhait de partir en weekend , elle n'a rien dit mais ma tante c'était autre chose, elle s'est mis dans une colère noire 


-hey ne nous parles plus d'aller où que ce soit, tu ne partiras pas point barre 


- mais badjène je vais chez ma grand mère la mère de ma mère, ma famille mon sang , c'est pas comme si j'allais n'importe où, tu exagères 


Et BAM ma tante venait de me gifler 


- tu te permets encore de me parler sur ce ton et je te tue salope dégages de mon chemin tchiiips 


Je retournais dans ma chambre et me couchai le cœur très lourd , j'ai pleuré toute la nuit.

Le reste de la semaine s'est très bien passé et malgré l'interdiction de ma tante d'aller en weekend j'y suis quand même allée.
A mon retour j'eus droit à une énorme correction.
Mes habits et chaussures ont encore été confisqués.


Le soir a la descente j'avais tellement faim et comme je ne pouvais pas aller tout les jours chez Codou, je pris l'argent que j'avais mis de côté pour m'acheter a manger, certes Codou est mon amie, elle savait tout ce que je vivais et elle me soutenait mais je ne pouvait tout simplement me permettre de squatter chez elle tous les jours.
J'étais dans ma chambre entrain de manger quand brusquement ma tante est entrée dans ma chambre


-hé ben où est ce que tu as pris l'argent pour ta payer tout cela hein 


- c'est mon argent badjène 


- ton argent parce que tu travailles pour avoir de l'argent , dis moi où est ce que tu as volé cela ou je ne répondrai plus de moi 


- je jure par Dieu que c'est ma grand mère qui me la donné 


- tu connais Dieu toi, en plus d'être salope , tu voles et tu mens, rends moi mon argent tout de suite, oui je sais que tu me l'as volé


J'ai écarquillé les yeux, tellement j'étais dépassée par tant de mensonges.
Elle m'a pris tout mon argent 


- donnes moi le chandiwsh 


- mais badjène j'ai faim 


- hey ne m'énerve pas c'est avec mon argent que tu vas apaiser ta faim, heureusement que Fatou m'a dit que tu avais pris mon argent sinon tu l'aurai dépensé jusqu'au dernier centimes 


Elle est sortie de la chambre me laissant en pleurs.


Je savais que cette histoire était loin d'être finie et j'avais le pressentiment que je courrai un grave danger. 
La nuit vers 22h toutes les portes étaient fermées , c'était bizarre parce que d'habitude mes cousines traînaient jusqu'à pas d'heure .


Ma tante m'a demandé de venir dans la cour, à peine arrivée, les coups commençaient à pleuvoir , on m'a insulté , traité de voleuse, menteuse et j'en passe.
Ma tante sans cœur ni regret a pris une cuillère très chaude et me l'a mis sur la cuisse gauche.


-aïeeeeeeeeeeeeeee


-j'ai crié tellement fort que tous ce sont arrêtés 


- Amy tu y es allée un peu fort 


-yaye( maman ) elle le mérite si on ne l'éduque pas dès à présent plus tard on ne pourra plus rien faire.

 
Aucun regret rien , aucune pitié , je me traînais jusqu'à ma chambre, cela faisait si mal, je n'avais plus la force de pleurer , je gémissais seulement.



Au réveil, je n'avais même pas la force de me lever pour aller à l'école mais je pris sur moi, même faire un mouvement n'était impossible, je regardais mon visage heureusement qu'il n'y avait pas de marque mais mon corps me faisait peur , j'avais pleins égratignures et de bleues ,comme je ne voulais pas qu'on le voit, je mis un vieux pull et un pantalon, j'ai cherché mes chaussures pendant un bout de temps mais rien, j'ai décidé d'y aller à pied, je n'avais pas le choix et j'avais devoir.


Arrivée en classe, tous les yeux étaient tournés vers moi mais je n'en ai pas fait cas et je suis allée m’asseoir auprès de Miranda, cette dernière m'a juste regardé dans les yeux avant de me chuchoter 


-on parlera plus tard


Je lui étais reconnaissante de me comprendre, et de respecter mon silence 


L'heure de la pose a sonnée et Miranda est vite allé m'acheter des chaussures 


- merci ma puce si tu n'étais pas là je ne saurai quoi faire 


- ne ne remercie pas , on est ensemble wa legui( maintenant ) dis moi Nelly Ndiaye en cette période de forte canicule toi tu te permets de porter un pull , qu'est ce qui ne vas pas chez toi ?


- viens je te montre 


On est allé dans les toilettes que j'ai pris le soin de fermer et j'ai enlevé mon pull, elle a écarté les yeux , au fur et à mesure que je lui racontais l'histoire , elle pleurait mais quand j'ai enlevé mon pantalon pour lui montrer la brûlure elle a éclaté en sanglots , on a pleuré l'une dans les bras de l'autre pendant une bonne demie heure après on est allé chez elle je ne voulais que personne ne le sache et elle a respecté cela , elle a pris un peu d'argent et m'a amené à l'infirmerie. 
L'infirmier voulait savoir comme je m'étais fait cette blessure, je lui ai dit que j'étais tombé sur le gaz en feu 
A voir son visage je savais qu'il ne me croyait pas mais c'était pas mon problème, je voulais juste qu'il me soigne pour pouvoir rentrer car il se faisait tard et j'avais pas envie de me faire taper , je ne le supporterai pas .


Comme le weekend je ne suis pas parti ma tante devait venir me voir le dimanche , je peux vous dire que cette journée j'ai bien été traité , j'étais bichonnée, je n'avais touché à rien, on me traitait comme une princesse, ma badjène m'avait remis une des jolies robes que ma tante m'avait acheté et qu'elle avait confisqué
J'étais tellement heureuse d'avoir ma tante à mes côtés , elle m'a amené pleins de fruits , j'en ai mangé le maximum car je savait qu'une fois partie , tout cela finira soit à la poubelle soit dans le ventre de mes cousines .

Ma tante était partie et j'étais redevenu la cendrillon africaine , j'avais revêtu mes haillons.


Les jours passaient et se ressemblaient j'avais hâte que les vacances arrivent.
Dans le quartier il y'avait un garçon qui s'intéressait à moi,réticente au début j'ai appris à le connaître , c'était quelqu'un de bien, on pouvait rester des heures à discuter.
On s'entendait super bien.
J'étais malade est hospitalisée , après une semaine passé à l'hôpital , je suis revenue à la maison , il me manquait et je suis allée le voir mais à ma grande surprise j'ai trouvé son ex la bas, je n'ai laissé rien paraître , je l'ai embrassé a en perdre haleine,  lui même était étonné parce qu'on ne s'était jamais embrassé, c'est à peine si j'ai salué la fille .
Peu de temps après, la fille demanda à rentrer 


- bb j'arrive, je la raccompagne


- si tu sors de cette chambre considère qu'on est plus ensemble

 
La fille criait de l'extérieur 


- Mansour on y va 


- Aïda excuses moi mais je ne pourrai pas je suis occupé


Elle a fiasqué tellement fort pour que je l'entende . Après qu'elle soit partie je me suis retourné en face de Mansour et il a commencé à s'expliquer

 
- ce n'est pas ce que tu penses 


- et d'après toi qu'est ce que je pense, je sors de l'hôpital, ce matin on s'est parlé mais je ne t'ai rien dit parce que je voulais te faire une surprise et quand j'arrive qu'est ce que je vois , une fille et de surcroît ton ex.


- je suis désolée bb mais cela ne se reproduira plus


- je l'espère vraiment , bon je dois y aller il fait nuit 


- mais tu viens à peine d'arriver, tu es fâchée ?


- non même pas juste que je suis fatiguée et je dois boire mes médicaments 


- d'accord ,bonne nuit mon cœur , je t'aime 


J'ai pas répondu, je ne vais pas dire que je l'aime , mais je me sens bien avec lui , et je ressens une attirance.



Un soir, deux semaines après l'incident avec Mansour , à 00h alors que j'étais sur la terrasse avec la fille de ma badjène qui m'aime bien , la seule d'ailleurs et une autre cousine venu de Fatick, j'ai vu la fille accompagné de Mansour qui sortait de la maison de ce dernier, ça n'a pas échappé à mes cousines aussi , mais on a préféré ne rien dire .


Un mois c'est passé et je n'avais toujours pas dit à Mansour que je l'avais vu avec la fille.
Un soir je vois beaucoup de personnes dans leur maison , ça a fait un tilt dans ma tête et je me suis dirigé chez lui.
Je l'ai trouvé dans sa chambre , quand il m'a vu il a sursauté 


- ça va toi 


Oui , tu es là depuis quand? 


- je viens d'arriver 


J'avais remarqué qu'il fuyait mon regard 


- qu'est ce qui se passe bébé , tu es bien silencieux


Il a pris mes mains 


- bb il faut qu'on parle


- qu'est ce qui se passe ? Tu es trop sérieux 


- avant tout je voudrai te dire que je t'aime et que ce dont on m'accuse je n'en suis pas l'auteur 


- calme toi quoi qu'il se passe on surmontera la douleur , je serai toujours là pour toi ok maintenant dis moi de qui se passe 


-Aïda est enceinte et elle dit que c'est moi le père, mais je sais que ce n'est pas moi 


Je me dégage brusquement de ses bras 


- et pourquoi tu dit que ce n'est pas toi?


- parce qu'on a couché qu'une seule fois 


- c'était quand ? 


Il a baissé sa tête 


- non ne dis rien, je sais c'était quand, il y'a de cela un mois 


- je ne voulais pas c'est elle qui a commencé à me caresser et m'embrasser


- et comme tu n'es qu'un homme tu as succombé maintenant assume les conséquences


- mais je ne sais même pas si cet enfant est le mien , cette fille est tellement libertine c'est pour cela qu'on s'est quitté , je t'aime toi et je ne veux pas te perdre 


- fallait y penser avant d'aller tremper ton biscuit la dedans , maintenant tu sais ce qu'on ça faire, tu vas assumer cette grossesse et pour toi et moi c'est mort parce que jamais je dis bien jamais je ne priverai un enfant de son père .


Je suis sortie le laissant planté là, il criait mon nom me disant qu'il m'aimait mais je n'en avait cure .
J'avais mal , avec lui j'oubliais tout, il me faisait rire en plus d'être mon copain c'était mon ami mais il a tout gâché.


Je me sentais trahi , Mansour m'avait trahi, j'essuyais rageusement mes larmes.


Je pleurais jusqu'à épuisement et je me suis dit que plus jamais je ne ferai confiance à un homme plus jamais. Pour moi qui ai pensé que tous les hommes étaient pareils Mansour venait de me donner raison 

Nelly: A la recherch...