La méchanceté gratuite

Ecrit par Nellya

Partie 6
A peine rentrée à la maison, ma tante m'a fait déménager de chambre , j'occupais maintenant la chambre en face du portail qui n'avait ni porte ni lampe , elle connaissait ma peur légendaire du noir et n'empêche elle n'a même pas eu ne serait ce qu'une petite once de pitié pour moi .
Tous les jours je me réveillais à 4h du matin . Je balayais et tamisais la cours, récurais les bols, lavais les carreaux du premier et deuxième étage, et cerise sur le gâteau c'est à cette heure aussi que je sortais pour aller déverser les ordures.
Personne ne m'aidait pour quoi que ce soit alors que ma tante avait 6 enfants dans la maison , l'une avait mon âge et les autres beaucoup plus âgées . Pendant que moi je subissais tout cela , elles dormaient a poing fermé, on m'avait privé de mes vêtements , de mes chaussures , je n'avais plus qu'une paire de chaussures.


C'est à l'école que je me sentais bien, je m'étais lié d'amitié avec une fille Miranda, elle c'était ma bouffée d'air , elle faisait tout pour que je me sente bien . Je pouvais venir sans manger.
La première fois j'étais vraiment surprise , à peine rentrée je me dirige vers la cuisine mais à ma grande surprise il n'y avait que les bols sales qui m'attendaient , même pour laver les bols il fallait m'attendre , j'avais des tonnes de devoir à faire car j'étais en classe d'examen mais si je n'effectuais pas les travaux domestiques , je risquerai de m'attirer les foudres de ma tante, ce que je voulais à tout prix éviter , parce que j'en avais marre .
Je suis allée direct voir ma grand mère 


-Mame où est le repas ?


-quel repas? On t'a dit que tu avais un repas ici?

 
- mais Mame le déjeuner celui que toutes les familles mangent à midi 


-guisgua( regarde ) ne me tympanises pas, le repas il est fini on l'a mangé 


-et moi je fais quoi j'ai faim 


-il est où mon problème, ne m'énerve pas, quittes ici et va laver les bols, le dîner ne se préparera pas tout seul , si tu tenais tant à manger fallait être là à l'heure tchiiips 


Je m'en allais le cœur meurtri, non seulement je n'avais pas pris mon petit déjeuner et maintenant voilà qu'on me privait de déjeuner.
mon ventre n'arrêtait pas de gargouiller, j'avais extrêmement faim et je me sentais faible .
Je voulais appeler mon père mais je n'avais plus assez de crédit pour le biper, dans ces moments mes pensées s'envolaient vers ma maman , et je ne pouvais retenir mes larmes, si maman était là j'aurai mangé à ma faim.


J'ai décidé d'aller chez Codou , elle habite en face de chez nous, je n'aimais pas exposer mes problèmes mais j'avais faim et je ne pouvais plus tenir.
Arrivée chez elle je la trouve entrain de manger, heureusement me suis je dis intérieurement , elle ma invité ce que j'ai accepté volontiers, après avoir mangé j'ai pris congé d'elle .


Dès que j'ai pénétré dans la maison c'était une gifle qui m'a accueillie , j'avais la joue en feu, et ma tante se tenait devant moi 


- que ça soit la première et la dernière fois que tu sors de cette maison sans avoir fini les tâches 


- badjène j....


- tais toi je ne veux pas t'entendre, tout en toi m'énerve pendant que les filles de bonne famille sont avec leurs mères, toi petite dévergondée tu erres dans les rues, mais ça ne m'étonne pas telle mère telle fille 


Elle venait de m’asséner le coup de Grace, je pleurai à chaudes larmes 


- épargne moi tes larmes de crocodiles , va préparer le dîner, hors de ma vue je ne veux même plus te voir en photo 


J'étais anéanti pourquoi me déteste t-on tant dans cette maison?  mon Dieu n'ai je pas assez souffert comme ça dans ma vie ? Pourquoi n'ai je pas droit au bonheur ?


J'ai fini le dîner à 23h , je voulais me laver pour aller réviser mais c'était sans compter sur ma grand mère

 
- hey viens là, que ça soit clair dans ma maison tu ne te laves pas deux fois par jour , est ce que c'est toi qui paye l'eau 


- Mame je ne paye pas mais papa s'en charge d'ailleurs je vais l'appeler demain


- ton père c'est d'abord mon fils , donne moi ce portable tu me diras avec quoi tu l'appelleras 


Je suis allée me coucher résignée , j'étais tellement mal que je n'avais même pas la force de réviser mes leçons.


Les examens approchaient et je stressais encore plus , j'avais perdu du poids, je ne ressemblais à rien .
Entre les études et la maison j'avais dépéri.


Je rentrais tous les jours a 18h et ma cousine qui était dans la même école que moi revenait vers les coups de 22h, tous les jours une voiture différente de celle de la veille venait la récupérer, à la maison c'était moi qu'on réprimandait, qu'on traitait de dévergondée,  j'encaissais tout en cela tout en me disant que ma délivrance approchait.


J'ai obtenu mon brevet haut les mains , j'étais contente mais aussi triste à la fois parce que maman n'était plus là pour partager ma joie.
Comme toujours j'ai reçu pleines de piques de la part de ma famille maternelle allant jusqu'à dire que je n'avait pas réussi à mon examen .
Quand mon père appelait et demandait à me parler on lui disait que je n'étais pas à la maison , que je passais mon temps dehors et que des fois même je désertais pendant des jours et des jours. Je prenais sur moi tout en sachant que mon heure de victoire allait bientôt sonnée.


Enfin dès demain je pourrai respirer l'air de la liberté , oui des demain je partirai en vacances chez ma grand mère maternelle.


Le matin je me suis réveillée très tôt , j'étais toute excitée, je n'avais même pas faim tellement que j'avais hâte d'être loin de cet enfer, hâte de me blottit dans les bras de ma mamie d'amour.
Le trajet m'a paru durer une éternité, mais j'y suis quand même arrivée.
Enfin, je suis arrivée là où pendant trois mois je me sentirai aimé, cajolé et en paix, là où l'amour, le respect, l'affection et le pardon sont au rendez vous . 

Nelly: A la recherch...