De mieux en mieux
Ecrit par Farida IB
Nihad ANOUAM…
Ça fait dix jours que ma mère s’est réveillée après trois jours passés dans le coma, et deux semaines que Gabrielle est détenue en prison. Geneviève ça va, en dehors de sa motricité qui n’est pas au top elle récupère bien, enfin ça se sent que cette histoire l’ébranle, mais elle est toujours égale à elle-même. Il est fort probable qu’elle soit libérée aujourd’hui et je compte l’envoyer chez moi au préalable pour pouvoir garder un œil attentif sur elle et surtout pour tenir à carreau son type lorsqu'il tentera une approche. Quoique je doute qu’avec la sorcellerie dont il a fait preuve dernièrement, il ait encore le courage de ramener ses fesses par ici.
Bon, elle m’a bien expliqué l’affaire-là après son réveil, je me doutais bien que ce soit la liquidation de l’entreprise qui la mette dans un tel état, mais le type n’y est pas du tout allé de main morte avec elle. Le jour de l’incident, il a convoqué un conseil administratif pour informer les membres de la situation chaotique que traverse l’entreprise et de sa décision à céder ses actifs à un tiers pour régler les dettes de l’entreprise. De quelles dettes s’agit-il ? Ma’a yeme (je ne sais pas.). Donc, comme ça, le stress a commencé à partir de cette réunion après laquelle elle a découvert toutes les machinations du type. Il s’était non seulement attaqué à l’entreprise, mais aussi à ses biens propres et personnels et pour couronner le tout, il a tenu à fêter son forfait dans leur ″lit conjugal″ avec deux mineurs. C’était le spectacle de trop qui a failli envoyer Geneviève Mikala six pieds sous terre, enfin à part le fait qu’elle risque de se retrouver en prison. En ce moment, elle essaie de relativiser et nous l’aidons tous dans ce sens. Je dois dire que j’ai eu des sueurs froides à l’idée de la perdre, j’aurais dû intervenir dans cette histoire avant même que ça n’aille aussi loin. Toutefois, je ne pouvais pas deviner qu’un être humain fait de chair et d’os pouvait se montrer aussi cruel envers son semblable. Bref tout ce qu’il reste à faire à présent, c’est de réparer les préjudices qu’il a causé, encore heureuse qu’il ait seulement pu fuir avec les miettes qu’elle avait sur ses cartes de crédit. J’ai également mis toutes les cartes en marche pour son arrestation et la nouvelle ne tardera pas à me parvenir.
Maman (voix faible) : Milenzi !
Je me lève de la chaise sur laquelle j’étais assise pour me mettre à côté d’elle sur le lit.
Moi : tu es réveillée ? Tu as besoin de quelque chose ?
Maman : oui, aide-moi à me lever. Je veux faire un tour au petit coin.
Je l’aide à descendre du lit avant qu’elle ne prenne appuie sur moi pour marcher jusqu’à la douche, quand je parviens à l’installer sur le pot, je fais demi-tour pour tomber sur Dylan pénétrant la pièce suivit de sa petite sœur.
Eux : bonjour !
Moi : bonjour,
Dylan : ta mère est où ?
Moi (pointant du doigt la douche) : elle est dedans (à sa petite sœur) comment tu vas ?
Yara me souriant : ça va et toi ?
Moi : ça peut aller (désignant la chaise) après toi.
Yara : ok merci.
Elle me tend un sac qu’elle sort de son dos avant de s’asseoir.
Moi (me saisissant du sac) : qu’est-ce que c’est ?
Dylan : le déjeuner, c’est Zineb qui te l’envoie.
Moi stupéfaite : euhh merci, mais ce n’était pas la peine qu’elle se dérange.
Yara : c’est le moins qu’on puisse faire pour toi.
Lol !!
Dylan : comment se sent-elle ce matin ?
Moi : elle va mieux, on attend que le mot d'ordre du médecin pour rentrer.
Dylan : ok.
Il s’en suit un flottement jusqu’au moment où ma mère me prévient qu’elle a fini, nous reprenons la même gymnastique que toute à l’heure avant que Dylan se charge de la porter jusqu’au lit.
Maman : merci le beau-fils.
Moi outrée : maman ce n’est pas ton beau-fils.
Maman : ce n’est pas le beau-fils et c’est qui ? Il vient faire le poireau à mes chevets pendant dix jours pourquoi ?
Dylan (baissant la tête gêné) : euh, je suis son ami.
Moi parlant vite : une connaissance !
Dylan relève la tête et me regarde choqué pendant que maman bascule son regard de lui à moi avant de s'attarder sur lui.
Maman : en tout cas je dis ce que je vois. La lueur dans tes yeux quand tu parles à ma fille en dit long sur tes intentions envers elle mais comme toi même tu as décidé de faire le malin je fais comme si je ne sais rien. En outre, je pensais négocier la dot au rabais auprès de mes frères en guise de remerciement pour avoir si bien pris de soin de moi ces dix derniers jours mais bon je pense que je vais devoir trouver un autre moyen pour le faire. (Sur un ton de confidence) Tu es certain d'avoir dit ton dernier mot hein ?
Il ouvre la bouche sans pouvoir articuler un mot.
Maman dans sa lancée : reviens me voir lorsque tu te seras décidé. Par contre je tiens déjà à te prévenir que j’augmenterai la mise sans sourciller.
Moi (sur un ton de reproche) : maman !
Yara éclate de rire et Dylan la regarde débité.
Maman l’air de rien : quoi ? Il doit savoir ce qu'il perd en faisant le malin.
Dylan : je ne fais pas le malin.
Maman : si tu ne fais pas le malin alors tu es un poltron. Tu n'as pas besoin de me torcher le cul pour avoir ma fille, voilà elle, voilà toi !!!
Dylan : en fait euhh…
Maman l’interrompant : toi même là-bas si tu ne fais rien pour l'accrocher. La qualité ci ne court pas les rues.
Moi soupire agacée : je pensais que tu devais te reposer et faire moins d’efforts ?
Maman : mouff !! C’est ma bouche qui parle, j’ai failli mourir sans voir mes petits enfants. Voici un potentiel candidat pour toi, arrête de tergiverser.
Akieee !!
Moi biaisant : ils t’ont apporté le déjeuner, tu veux que je te serve ?
Maman : en tout cas jeune homme, le jour que tu changes d'avis, mes frères ne tiendront pas compte de tout ça pendant les pourparlers. J’espère que je me suis fait comprendre.
Dylan hoche simplement la tête pendant que je secoue juste la tête dépitée, sa petite sœur rit franchement.
Je me lève ensuite dans l’intention de lui servir le repas envoyé mais Yara se précipite pour le faire, je reprends donc ma place à ses côtés alors qu'elle continue son discours.
Pour tout vous dire, Dylan s’est transformé en parfait gentleman depuis le soir où nous avons quitté le camp roux. Je sais bien ce qu’il en retourne, mais je crains qu’il ne se fasse des plans sur les comètes, tout ça semble sincère, mais je n’ai vraiment pas envie de me remettre avec lui. Même si je dois avouer que son assistance m’ait été très bénéfique pour garder mon sang-froid entre l’hospitalisation de ma mère et l’emprisonnement de Gabrielle. Quoi qu’il en soit, tout le monde a mis son grain de sel pour que ma mère ne sombre pas trop dans la déception. Ma tante et mes oncles ont fait le défilé ici. Les parents de Gabrielle ont tenu à faire le déplacement deux fois de suite malgré la situation qu’ils traversent en ce moment. On imagine les nuits blanches que passe sa mère depuis que sa fille est au trou parce qu’elle a perdu toutes ses couleurs. Son père a fini par lui prendre un avocat qui se démène pour la sortir d’affaire.
Je reporte mon attention sur la conversation entre ma mère et Dylan, ils font les commentaires sur son séjour à l'hôpital. Je les écoute patiemment sans intervenir. Quand le médecin signe son bon de sortie, Yara me donne un coup de main pour nos affaires et Dylan se charge de l’installer dans la voiture en attendant qu’on les rejoigne. Lorsqu’on arrive, je l’aide à les charger dans la malle arrière.
Dylan refermant la malle : en fait James m’a dit que Gabrielle a maintenant droit aux visites donc j’ai pensé que tu voudrais la voir dans l’immédiat. C’est pour ça que j’ai amené Yara avec moi pour qu'elle veille sur ta mère durant ton absence.
Moi ravie : ah ouais ? Ça, c’est depuis quand ? Pourtant, Mme Obiang ne m’a rien dit de tel quand je l’ai eu hier au téléphone.
Dylan : ce matin, l’avocat que lui a pris son père est très perspicace.
Moi : je vois, et je peux y aller maintenant ?
Dylan : mouais, il n’est pas encore l’heure des visites, mais je vais voir James pour qu’il nous négocie le passage.
Moi : ok.
On part chacun d’un côté de la voiture, il s’installe au volant alors que je prends place sur le siège avant. On arrive une heure plus tard chez moi où il dépose ma mère et sa petite sœur avant de mettre le cap sur le camp. C’est pendant le trajet que je profite pour ouvrir le débat sur ses tentatives de conciliation.
Moi : euh Dylan, merci infiniment pour tout.
Il me jette un coup d’œil avant de se recentrer sur la route.
Dylan : je le fais pour toi.
Moi : encore merci, mais ça ne change rien entre nous, tu sais ?
Il me jette un coup d’œil à nouveau.
Dylan : je le sais, enfin, je l’ai compris par ton attitude de ces dix derniers jours et avec ce que tu viens de dire à ta mère. Ne va pas croire que je veuille profiter de la situation pour revenir dans ta vie, enfin, ce serait un gros mensonge de dire que je ne veux pas qu’on réécrive une nouvelle page de notre histoire parce que c’est ce que je désire le plus en ce moment. Toutefois je veux juste pouvoir me faire pardonner, je me suis conduit comme un idiot avec toi et je veux pouvoir corriger le tir.
En plus, il a l’air sérieux lol !
Moi bloquant le rire : si je veux bien comprendre tu viens faire ton mea-culpa en quelque sorte (oui de la tête) j’apprécie bien ta démarche mais no mind, je suis déjà passée à autre chose. En plus actuellement, je vois quelqu’un d’autre et je n’ai pas envie que tu viennes créer des embouteillages dans ma vie. Je ne suis pas sûr que mon nouvel petit ami apprécie le fait de te voir toujours dans mes pattes. Ça prête à confusion et je pense que tu n’aimerais non plus que l’ex de ta chérie tourne autour d’elle, enfin, je crois.
Dylan l’air abattu : euhh je ne savais pas que tu voyais quelqu’un.
Moi l’air de rien : ehh beuh, c’est le cas.
Flottement.
Dylan reprenant : je m’excuse si ma présence indispose, ce n’est pas mon intention de gâcher ta vie une nouvelle fois.
Moi simplement : excuse accepté.
Je ne dis plus rien et lui non plus, enfin son profil tendu me dit qu’il a du mal à digérer l’affaire, mais essaie de garder son sang-froid. On arrive sur place et comme prévu, James nous facilite l’accès à la salle de visite et comme elle n’avait plus droit qu’à une seule visite Dylan est resté dehors. Je m’introduis dans la salle et prends place sur une chaise en attendant qu’elle arrive. J’attends dix minutes avant qu’elle ne pointe le bout de son nez le visage complètement défait et le pincement du cœur que j’ai me fait mordre la lèvre. Je me jette dans ses bras et c’est difficilement que nous sommes arrivées à nous détacher l’une de l’autre.
Gabrielle (Pendant qu’on s'assoit) : miss Nimia est venue voir la prisonnière krkrkr.
Moi sévèrement : Obiang cette situation est loin d’être hilarante. C’est quoi l’histoire que tu préfères mourir ici que de dénoncer King ?
Gabrielle : rhoo laisse ça comme ça, l’affaire est bientôt réglée.
Moi : mais encore ?
Gabrielle : mon avocat fait des pieds et des mains pour me sauver la mise, dans cinq jours, je serai en liberté provisoire en attendant mon jugement.
Moi abasourdie : donc tu penses aller jusque devant monsieur le juge juste pour protéger ton King ? Imagine que tu t’écopes 20 ans de prison.
Gabrielle haussant l’épaule : bah tant mieux ça me fera des vacances.
Moi (sur un ton reproche) : Gabrielle !!
Gabrielle : je suis sérieuse en plus, je sais que je m‘en sortirai avec quelques années seulement alors que mon beubeu risque de finir sa vie en prison.
Moi : mais c’est un délinquant, c’est ici sa place.
Gabrielle (fronçant les sourcils) : tu parles de mon mec là (souffle) Nihad, je ne peux pas supporter le savoir en prison, il mérite mieux que ça. Il en est arrivé là aujourd’hui parce que la vie n’a jamais été tendre avec lui donc s’il faut qu’il change ce n‘est sûrement pas en passant par la prison. De toute façon si vous témoignez en ma faveur, je m’en sortirai avec six mois de travaux d’intérêt général et juste une amende de cinq millions et je pourrai travailler sur son éducation.
Moi faisant la moue : ne compte même pas sur moi pour le faire, encore moins ton père.
Gabrielle : j’ai déjà réglé le cas du boss, il n’a même pas intérêt à se liguer contre moi ! (j’ouvre grand les yeux.) Tu penses comment que l’affaire de l'avocat a été rapide comme ça ? Je n’allais quand même pas rater le coche de lui faire payer ses infidélités et ses magouilles dans l’armée. J’ai son dossier en main sûr.
Moi débitée : tu fais du chantage à ton père ?
Gabrielle faisant la moue : il ne me laisse pas trop le choix.
Moi : hmmm, tu as peut-être une dent contre ton père, mais penses à ta mère. La pauvre est mal en point.
Gabrielle : je compte sur toi pour prendre soin d’elle, en fait comment va la tienne ?
Moi : elle va mieux, nous venons de la déposer à la maison.
Gabrielle : nous ?
Moi : le Dydy et moi.
Gabrielle (regard insistant) : on dirait que j’ai raté des choses !
Moi : rien du tout ! Enfin, il tente une approche, mais je viens de le mettre au balango.
Gabrielle : mais pourquoi ? J’ai eu vent de tout ce qu’il a fait dernièrement pour ta mère et toi, et même pour moi. On sent qu’il est sincère et je sais que tu l’aimes toujours donc je ne vois pas pourquoi tu le mettrais aux archives ?
Moi narquoise : lol on t’a fait un lavage de cerveau ici ? J’ai encore au travers de ma gorge tout ce qu’il m’a fait endurer.
Gabrielle : reconnaît quand même que sa démarche est louable.
Moi soupir : qu’est-ce qui me prouve que dans cinq mois, il ne fera pas pire ?
Gabrielle : en tout cas, c’est toi qui vois. Alors raconte ! Et l’affaire Jean-Marc ?
On aborde le sujet et au même moment, James vient interrompre ma visite. On se sépare presque au bord des larmes. Je retrouve ensuite Dylan dehors et nous rentrons illico à la maison.
*
*
Salifou DIOMANDE…
Je franchis à peine le seuil de la maison que des bribes de disputes me parviennent du côté de la cuisine, je coupe juste le moteur et avance à l’intérieur à pas pressés. Plus je rapproche plus je distingue la voix de celle qui se dispute à tue-tête avec Mariam. Je les rejoins les sourcils froncés.
Moi (hurlant pour me faire entendre) : mais qu’est-ce qui se passe ici ? Les enfants sont où ?
Mariam en colère : pose la question à cette folle !
Fatim (s’approchant dangereusement d’elle) : qui traites-tu de folle ?
Moi : je m'adresse à vous, c'est quoi le problème ?
Elle continue leur tirade l’air de rien.
Fatim : c’est toi la folle ! Ce sont tes parents les fous !
Mariam s’échauffant : fait la sortir d’ici Sal ou je ne réponds plus de rien.
Fatim : parce que tu penses pouvoir me frapper ? (ricanant) Des espèces comme toi, je n’en fais qu’une demi-bouchée !!
Moi criant : mais taisez-vous à la fin ! (me tournant vers Fatim) Je pense avoir été clair avec toi la dernière fois, tu n’as plus le droit de franchir le pas de ma maison encore moins de venir foutre le boxon dans mon couple !!
Fatim : c’est elle qui m’a agressé, je venais chercher ma fille.
Mariam (la pointant du doigt) : demande-lui ce qu’elle est réellement venue faire parce que sa fille a déserté cette maison depuis 1905.
Fatim (avec de grands gestes de la main) : ma fille a disparu et je suis sûr qu’elle se trouve ici.
Mariam : c’est le nouveau prétexte que tu as trouvé pour envahir nos vies ? Tu es vraiment pathétique !
Fatim : c’est toi la pathétique avec tes faux airs de grandes dames !
Je rattrape le bras de Mariam avant qu’il n’atterrisse sur son visage.
Moi (m’adressant à Mariam) : tu as vu sa fille aujourd’hui ?
Mariam maugréant : qu’elle viendra chercher quoi ? Les enfants sont encore à l’école, d’ailleurs, elle devait y être elle aussi !
Fatim : j’ai reçu le coup de fil de la directrice qui m’a dit qu’elle avait séché les cours.
Mariam : et tu as directement pensé qu’elle serait ici, bravo, mais quel tact !! Tu as peut-être eu vent que ma maison abrite toutes les brebis galeuses en cavale ?
Moi (sur un ton de reproche) : Mariam !? (à Fatim) Tu n’as aucune idée d’où elle peut être ? Tu connais ses fréquentations ?
Fatim : elle ne se trouve nulle part, elle ne peut qu’être ici.
Mariam : n’importe quoi ! Elle est ici et depuis qu’on parle là, on ne la voit pas ?
Fatim (la toisant avec mépris) : elle est dans cette maison, je suis sûre qu’elle est ici.
Mariam : c'est officiel !! Elle est folle!!
Moi intervenant : comme tu peux le constater Maï n’est pas là, je te propose de venir avec moi pour qu'on la retrouve. On perd du temps à blablater.
Elle se contente de jauger Mariam du regard sans faire attention à ce que je dis. Je l’incite à bouger, mais elle résiste, je l’empoigne donc de toutes mes forces et la traîne vers dehors.
Fatim (se retournant) : tu ne paies rien pour attendre !
Mariam : oui, c’est ça, espèce de folle dingue !!
J'attends qu'on s'éloigne un peu de la maison avant de parler.
Moi : c’est quoi ton problème à la fin ?
Fatim : c’est ta sorcière de femme qui m’a cherché des noises alors que je venais simplement te voir.
Moi plissant les yeux : comment ça, tu venais me voir ? Ta fille est où ?
Fatim l’air de rien : à l’école.
Je freine brusquement et elle pousse un cri de surprise. Je regarde autour de moi s’il n’y a aucun obstacle avant de garer sur un côté de la voie.
Moi (ton dur) : tu peux me dire ce que tu foutais chez moi ?
Fatim minaudant : euhh je voulais te voir (triturant ses doigts) je voulais te parler.
Moi me calmant : et bien, je t’écoute, parle qu’on en finisse. Et il y a intérêt que ça soit vraiment important autrement tu risques de le regretter.
Fatim hésitante : euhh… Je…
Moi perdant patience : tu as demandé une rallonge sur les dix millions que je t’avais donnés pour un enfant qui n’est même pas le mien et tu l’as reçu en échange de t’éloigner de nos vies oui ou non ?
Fatim :…
Moi : bon sang Fatim (elle sursaute.) c’est ta mission sur terre que de me pourrir la vie ? Que veux-tu que je fasse pour que tu me fiches la paix une bonne fois pour toute ? (hurlant) Tu veux combien ? Tu veux ma maison ? Je suis prêt, je te donnerai tout ce que tu veux, toute ma fortune s’il le faut pour que tu disparaisses de nos vies, j’en ai marre de toi…
Fatim (me prenant de court) : je veux que tu m’épouses !!
Je hausse un sourcil et la regarde abasourdi.
Fatim commençant : je t’aime Salifou, et ce, depuis le jour où je t’ai vu devant ma boutique, tu n’as jamais daigné poser un regard sur moi malgré ma fortune d’antan. Il n’y a jamais eu que pour ta sotte de femme ! Je me demande ce qu’elle a de si spécial pour que tu n’aies d’yeux que pour elle en dépit de toutes mes tentatives pour vous séparer. J’ai couché avec toi à l’époque pour qu’elle se sente trahie et qu’elle te quitte, mais rien y fit. Quand je t’ai revu, j’ai tout de suite sauté sur l’occasion pour te reconquérir, mais zéro, elle était toujours là pour me faire écran. Je savais depuis le début que Maïmouna n’était pas ta fille. Son père a fini par me quitter parce que jamais je n’ai pu lui rendre l’amour inconditionnel qu’il me vouait. C’est toi que je veux, c’est toi l’amour de ma vie. Oublie ta sorcière de Mariam (j’écarquille les yeux) Oui une vraie sorcière ta femme ! Plutôt qu’elle ne te haïsse toute sa vie avec tous ces fétiches que j’ai enterré à la devanture de ta maison, elle devient légitimement ta femme !!
Elle se tait sur le coup, je pense qu’elle vient de se rendre compte de sa bêtise. Je la regarde choqué sans trop savoir quoi dire.
Fatim continuant : maintenant, j’ai compris, plus de magouille, plus de coup bas. Épouse-moi simplement et chacun aura pour son compte, nous sommes musulmans Lifou. Tu peux nous épouser toutes les deux.
Moi serrant mes dents : descends de mon véhicule.
Fatim : je t’aime.
Moi criant : sort d’ici et que je ne revois plus jamais ton ombre à 1000 kilomètres de moi.
C’est lorsque je rapproche dangereusement ma main d’elle, qu’elle ouvre prestement la portière pour sortir. Je redémarre en trombe pour la maison et dès que j’arrive, je crie depuis le garage.
Moi : on déménage d’ici tout de suite !!
Mariam (mine stupéfaite) : pourquoi ? Qu’est-ce qui se passe ? Vous avez retrouvé sa fille ?
Moi : je t’expliquerai tout plus tard, il faut qu’on quitte cette maison sur le champ.
Elle me suit dans un coin du garage où je sors plusieurs cartons qu’elle m’aide à prendre.
Mariam : déménager pour aller où ? Et pourquoi aussi subitement ?
Je m’arrête brusquement et prends une grande inspiration.
Moi : je venais t’annoncer la fin des travaux de la maison à Petit paris (quartier) avant de tomber sur ta dispute avec cette sorcière de Fatim. Je pense que nous allons y aménager plutôt que prévus.
Mariam : d’accord, mais il est l'heure d'aller chercher les enfants à l'école. Leur coup de main ne sera pas de trop.
Moi : c’est vrai, ça m’était complètement sorti de la tête.
Mariam hilare : cette femme a dû te faire sortir de tes gongs pour que tu arrives à oublier tes enfants.
Moi avec un rire de gorge : laisse ça comme ça, elle a le don de réveiller l’eau qui dort ! Avant son irruption aujourd’hui, j’ignorais que ma femme avait des qualités de catch woman krkrkr…
Mariam (faisant la moue) : elle allait vraiment me sentir cette bonne femme, plus jamais je ne la laisserai empiéter sur nos vies.
Je ne dis rien et me jette sur ses lèvres.
Moi (entre deux baisers) : je t’aime.
Mariam : je t’aime dix mille fois plus.