Embarras

Ecrit par Farida IB



Joe NOUMONDJI…


Nous sommes dimanche le 17 mai et nous sommes à deux semaines de mon mariage avec Cynthia. Nous avons convenu le faire deux jours avant son anniversaire pour qu'elle puisse souffler sa vingt huitième bougie pendant la lune de miel, enfin, c’est elle qui a eu l’idée et j’ai tout de suite adhéré. Je rentre en ce moment d’une réunion conviée par mes parents pour parler de l'avancée des préparatifs de leur côté. Il y a ma mère qui tient à ce qu’on respecte toutes les étapes, notamment le mariage coutumier prévu (pour le plus grand bonheur de Cynthia), le mariage civil et la finalisation devant le pasteur. C’est de loin ce que j’avais imaginé, mais je suis partant tant qu’elle respecte notre volonté de ne pas faire dans l’excès vu qu’elle est déjà toute émoustillée à l’instar d’Austine de célébrer ce mariage aussi grandiose que l’est notre réputation. 


Tout est fin prêt pour les préparatifs, les femmes se sont beaucoup investies là-dedans pour que ce soit une totale réussite malgré le fait qu’on ait décidé de le faire juste un mois à l’avance. Moi j’interviens que lorsque ma présence s’avère nécessaire, enfin c’est important pour Cynthia que je me sente concerné par l’affaire donc j’essaie de me plier à ses exigences même si ce n’est pas trop ma tasse de thé. Tout ce qui m’importe, c’est qu’on en finisse et que je me focalise sur son bonheur pour le restant de nos jours. Par contre la lune de miel me tient vraiment à cœur, j'y concentre toute mon énergie parce que j’aimerais vraiment que ça soit une parfaite réussite. 


Je suis mon ascension vers notre appartement préoccupé par tout ça. À l’appartement, je déduis par la bonne senteur émergeant de la cuisine que Cynthia doit s’y trouver. Je la rejoins donc et la retrouve en train de mettre des ustensiles dans l’évier. 


Moi : s’lut toi !


Cynthia : salut, ça été chez tes parents ? 


Je me rapproche et l’incite à se retourner avant de passer un bras autour de sa taille et me penche ensuite pour l’embrasser.


Moi (lorsqu’on se sépare) : très bien et ta journée ? 


Cynthia : plombante mais satisfaisante, nous avons fini avec le plan de table des invités, le banquet et tout est prêt pour le mariage coutumier.


Moi (m’adossant à la paillasse) : donc le samedi surprochaine à pareille heure, tu seras madame de moi.


Elle hoche la tête en souriant.


Moi (répondant à son sourire) : c’est bon à savoir.


Je la regarde verser le contenu de la cocotte dans une passoire avant d’ouvrir le robinet et lorsque je constate que c'est des pâtes qu’elle égoutte, je plisse les yeux.


Moi : on mange encore des pâtes ce soir ? 


Cynthia : à la sauce bolo !


Moi sarcastique : ah ouais ça change !


Cynthia : je te prépare autre chose si tu veux.


Moi : quand même ! Ça fait une semaine d’affilée que tu nous fais manger des pâtes !  


Cynthia souriant : rien que ça ? C’est la seule chose que j’ai envie de manger en ce moment !


Moi (lui lançant un regard désapprobateur) : moi veux un bon steak avec des frites.


Elle se pince le nez en faisant la grimace.


Cynthia : beurkk ! Rien que l’image de la viande me dégoûte.


J’arque un sourcil et la regarde perplexe.


Moi : en tout cas, tu manges seule tes pâtes ce soir, je vais me faire des lasagnes.


Cynthia affaissant ses épaules : je m’en occupe, tu n’es pas obligé de suivre le même régime que moi.


Moi (sortant de la cuisine) : merci chérie, je vais prendre une douche et me reposer un peu.  


Cynthia (hochant lentement la tête) : le dîner sera prêt dans une heure.


Moi : ok.


Je me mets en mode décontracté après la douche et m’installe devant National Geographic pour suivre mon programme de science et technique. Après le dîner, je sirote un expresso à la cannelle assis dans la salle lorsque je reçois un coup de fil de mon frère. Nous passons une quarantaine de minutes à nous accorder sur des détails du mariage (c’est lui mon best man.) et ensuite, il me chahute un peu sur ma décision à convoler en juste noce. Il faut dire que tout le monde est ravi à l’idée de me voir m’impliquer autant dans une relation parce qu’il faut le dire avant Cynthia, je n’ai jamais envisagé avoir une relation aussi sérieuse. C’est la première fille qui me donne vraiment envie de soulever des Montagnes. Je pense que mon père a toujours eu raison de dire que lorsqu’on rencontre son âme sœur, on le sait vraiment. Lorsqu’on se laisse, je vais d’abord ranger la tasse dans la cuisine avant de rejoindre Cynthia dans la chambre. Je la retrouve assise sur le lit avec une lueur triste dans le regard, enfin, je ne sais pas ce qu’elle a ce soir. Elle a traîné une mine triste pendant le dîner, et même qu’elle n’a presque pas touché à son repas et s’est ensuite enfermée dans la chambre sans vouloir donner plus d’explication. Je m’approche doucement et prends place à coté d’elle.


Moi : bébé qu’est-ce que tu as ? 


Elle pointe son menton vers moi et je remarque ses yeux qui brillent.


Moi perplexe : tu pleures ? 


Elle secoue la tête alors que les larmes ruissellent sur ses joues.


Moi : bébé dis-moi ce qui se passe, je commence à m’inquiéter.


Elle ne dit rien et redouble de pleurs, je la prends dans mes bras un peu perdu. Je patiente tout de même qu’elle se calme avant de parler.


Moi : pourquoi tu es triste ? Tes parents te manquent ? 


Chose qui arrive parfois.


Cynthia reniflant : tu as refusé de manger mon plat.


Moi plissant les yeux : mais c’est toi qui as préparé les deux mets.


Cynthia : si, mais tu as préféré tes lasagnes à mes pâtes.


J’arque un sourcil.


Moi soupirant : ce n’est que ça ? 


Elle hoche la tête.


Moi : ok demain, je vais manger tes spaghettis.


Elle acquiesce un sourire puis essuie ses larmes d'un revers de main, je la regarde un moment stupéfait avant de parler.


Moi : donc tu es vraiment sérieuse que c’est le fait que je refuse de manger des spaghettis qui t’attristait ?  


Cynthia : ça m’a brisé le cœur !


Moi sourire en coin : sérieux ?  (oui de la tête) Lol !


Cynthia : ce n’est pas drôle.


Je m’arrange à me retrouver au-dessus d’elle et penche ma tête pour l’embrasser, je m’arrête à temps avant que ça n’aille plus loin. On a décidé de ne plus le faire avant le jour J et je tiens vraiment à le respecter.


……


La semaine s’est vite écroulée, entre les courses pour le mariage et mon travail, nous n’avons pas vu le temps passé. Jusque-là, tout se passe comme prévu, enfin en dehors des crises de larmes que Cynthia me fait pour des broutilles et les régimes nutritionnel qu’elle nous fait suivre (nous sommes passées des pâtes aux crêpes soi dit en passant). Mais bon je mets tout ça sur le compte du stress du mariage parce que mine de rien ça lui pompe vraiment l’esprit et c’est pour remédier à cela que je me suis arrangé avec Austine pour lui faire passer une journée détente sans parler argenterie et chemin de table. J’ai fait installer un jacuzzi dans le jardin que Austine a personnalisé, elles ont également prévu faire un barbecue. Nous avons même fait venir Abigaël et Nadia en renfort et on dirait que notre plan se déroule à la perfection parce qu’en ce moment, je peux entendre des éclats de rire depuis le garage. Je m’attele à finir de réparer la voiture de mon voisin à qui j’ai fait une exception ce matin, j'ai décidé de me prendre un long congé après quoi je pense prendre un local pour faire un vrai garage. Ma réputation commence à me précéder par conséquent, je n’ai presque plus d’espace pour garer mes propres voitures. 


Quand je finis, je sors par l’entrée principale avant de passer par le jardin pour voir où en sont les filles. Pendant que je me dirige du côté où elles sont, je les regarde se pomponner et secoue la tête en pensant « les femmes ! »


 Il y a Nadia et Austine qui font le pitre comme d’habitude et les deux autres se tordent de rire. Cynthia est assise sur l’une des longues disposées à côté du jacuzzi et se passe une crème, Nadia est allongée à côté d’elle drapée dans un peignoir rose et les cheveux enturbannés par une serviette de la même couleur le visage recouvert de je ne sais quoi pendant que Austine et Abigaël se bullent dans l’eau bouillante. J’arrive à leur niveau et me place derrière Cynthia à qui j’ébouriffe les cheveux. 


Les filles en chœur : Salut Joe !


Je souris direct.


Moi : salut, alors on s’amuse bien par ici ?


Elles répondent toutes en même temps.


Cynthia claquant la langue : super bien chéri.  


Abigaël : et comment ? 


Austine : ce n’est pas tous les jours qu’on peut se la couler douce en plus à la maison.


Nadia : on attend que toi.


Moi souriant lentement : non merci, les hommes sont en danger où il y a un groupe de femme.


Nadia : tu as raison parce que nous avons passé la journée a bien cassé le sucre sur votre dos.


Moi lol : qu’est-ce que nous avons encore fait ? 


Abigaël : ils n’arrêtent pas de nous briser le cœur !


Austine : han han ne généralisez pas, il y a des exceptions à toutes les règles et je peux dire que mon Daniel est un cas spécial !


Cynthia renchérissant : et mon homme un cas beaucoup plus spécial.


Moi (sourire espiègle en m’adressant aux deux autres) : ne désespérez pas les filles, les hommes bons, il y en a, ne laissez personne vous faire croire le contraire.


Nadia : Aus on a vu Emmanuel ici hein !


Austine la toisant : n’appelle pas le malheur !! Ce prénom donne la poisse, prend l’habitude de dire les choses comme Daniel, Joe et tu trouveras l’homme de ta vie.


Rire général.


Abigaël : en tout cas moi, je pense que j’irai un peu vers l’ouest, ou je me trouve un blanc aussi parce que là, je n’en peux plus.


Cynthia riant : bonne chance krkrkr, non mais sérieux arrête de trier aussi !


Abigaël : je ne trie pas, je veux juste un mec parfait !


Nous : lol


Austine : donc tu comptes essayer tous les mecs avant de trouver ton mec parfait ? 


Abigaël : bah oui !


Cynthia : euh beuh !!


Ça part dans une discussion houleuse au cours de laquelle elles essaient toutes de défendre leur position.


Moi (les interrompant) : bon les filles, je vous laisse.


Elles : d’accord Joe…


Je monte et passe directement par la douche avant de m’enfermer dans mon bureau pour appeler papa James, c'est avec lui, je fais les plans pour la lune de miel. Là, ils m’annoncent que tout se tasse déjà du coup, il sera là dans trois jours pour les noces. Je finis avec lui et vais m’occuper du rangement pendant que les filles s’affairent à la cuisine. Elles s'en vont après le dîner et je m’installe ensuite avec Cynthia devant son programme. On suit le feuilleton en silence jusqu'au moment où je sens ses épaules et sa tête secoués.


Moi soupirant : quoi encore ? 


Cynthia : sniff, il a poussé sniff, il a poussé la tête de la petite alors que c’est une pauvre orpheline.


Moi arquant le sourcil : mais c’est juste une fiction.


Cynthia : peu importe ! 


Je lui lance un regard effaré sans rien dire.


Moi (après un moment) : ça y est, t’es calme ? 


Cynthia la voix aigüe : je veux des crêpes au sarrasin.


Moi : pour une fois que nous avons changé de mets.



Cynthia ton boudeur : justement, je commence à faire une carence de ça.


J’arque un sourcil interrogateur, sans commentaire.


*

*

Florent GBEVOU…


De légères secousses me tirent de mon sommeil, j’ouvre mes yeux et tombe sur le regard fusillant de Fifamè qui tient le bébé dans ses bras. J’essaie de me relever et me ravise aussitôt, je me sens étourdi avec une impression d’être passé sous un rouleau compresseur. 


Moi (la voix enrouée) : où est-ce que je suis ? 


Fifamè : à la maison.


Moi (plissant le front) : comment ça se fait ? 


Elle soupire bruyamment.


Fifamè : debout debout debout (je me tiens la tête entre les mains.) tu vas te lever là ?


Moi : parle doucement, ma tête va s’exploser.


Fifamè : hmm.


Elle s’éclipse à l’instant et je soupire de répit, je ferme mes yeux pour m’assoupir à nouveau lorsque je sens qu'on me traine sur les carreaux du sol. 


Moi (la stoppant) : laisse-moi me lever tout seul s’il te plaît.


Elle me laisse faire, mais je me retrouve aussitôt sur le sol incapable de tenir sur mes jambes. Elle me soulève comme elle peut et m’entraîne sous la douche avant de me faire prendre une douche froide. J’en ressors plus tard un peu ragaillardi, je reste ensuite en peignoir et me laisse dormir après m'avoir fait prendre un cachet aspirine. Je me réveille deux heures plus tard et la retrouve à la cuisine, je m'assis sur l'une des chaises et le regarde. Elle me sert du café bouillonnant que je bois à petit coup alors qu'elle sort un plat du frigo qu'elle réchauffe dans le micro onde. Quand elle juge que c'est prêt, elle me sert et s'assoit en face de moi en prenant une mine contrariée.


Fifamè : tu prends le temps de te regarder dans la glace ?


Moi (arrêtant de mastiquer) : euhh


Fifamè : réponds moi !!!


Moi : Fifa euhhh


Fifamè furax : je n’ai pas épousé un ivrogne Florent, arrête de picoler comme un chameau. Ce n’est pas ça qui va les ramener, j’ai vidé toutes les bouteilles de cette maison à cause de toi, mais ça ne t’a pas empêché d’aller boire ailleurs. (exaspérée) Est-ce que tu te rends vraiment compte de toutes les humiliations que tu me fais subir en rentrant tous les jours dans un tel état ? J’ai l’air de quoi dans le quartier hein ? 


Moi baissant la tête : je suis désolé.


Fifamè : il y a intérêt, la prochaine fois qu’un inconnu m’appelle qu’il t’a retrouvé dans quelques trous que ce soient je ne bougerai pas d’une semelle. Tu as même la chance de tomber sur des gens honnêtes.


Moi me justifiant : ils ont disparu de la maison où ils étaient supposés être, le gardien m’a dit qu’ils ont quitté là il y a un mois. Tu te rends compte que ça fait près de sept mois que je n’ai pas vu mes enfants ?


Fifamè regard désolé : je sais qu’ils te manquent, mais ce n’est pas une raison de t’adonner à l’alcool. Tes enfants n’auraient pas aimé te voir dans un tel état. 


Moi fixant le vide : j’ai du mal à comprendre pourquoi Nadine mêle nos enfants à cette histoire. Ce qui me fait mal, c’est de ne rien savoir, elle ne pourra pas scolariser les plus grands cette année. Elle n’en a pas les moyens, je ne suis pas sûr qu’elle arrive non plus à les nourrir convenablement.


Fifamè me caressant le bout des doigts : nous avons quand même déposé de l’argent sur le compte des enfants auquel elle a le libre accès, en plus je crédite le compte chaque fin du mois. Il faudrait peut-être guetter dans les BOA (banque) si elle y va pour faire des retraits.


J’eue comme un déclic.


Moi adhérant : c’est vrai, pourquoi je n’y avais pas pensé un peu plus tôt ? 


Fifamè débarrassant la table : si tu prenais le temps de réfléchir à une solution fiable au lieu de passer ton temps lever le coude, tu l’aurais fait !


Moi sourire contrit : je ne boirai plus, je t’en fais la promesse.


Fifamè faisant la moue : tu m’as déjà fait cette promesse par le passé.


Je me rapproche d’elle et enroule mes bras autour d’elle.


Moi (la fixant dans les yeux) : excuse moi de vous avoir négligé au cours de ces derniers mois, sans toi, je n’aurais pas pu tenir jusque-là.


Fifamè (prenant ma tête entre ses mains) : l’amour supporte tout, tu sais ? Ça me fait de la peine de te voir dans cet état, nous avons besoin de toi, ton fils a besoin de son père. Ses grands frères ont disparu, mais il est là lui.


Moi voix suave : je sais, je vais me rattraper.


Je l'accaparement de ses lèvres pour un long baiser interrompu par la sonnerie de son téléphone.


Fifamè : désolée, je dois décrocher.


Moi la retenant : ok, vas-y.


Fifamè souriant : pour ça, il faudrait d’abord que tu me lâches.


Je finis par la lâcher et elle s’éclipse vers le couloir, je lave les ustensiles que j'ai utilisé et les range avant de sortir à mon tour de la cuisine. Je profite de la longue durée de son appel pour lui préparer une petite surprise. Quand je finis, je m’occupe de Junior qui s’est laissé bercer dans mes bras. Je le couche et referme délicatement la porte avant d’attendre Fifamè dans la chambre. Elle débarque une heure plus tard.


Moi : quand même !


Fifamè : le bureau !


Moi : ils t’appellent tout le temps dernièrement, tes congés finissent quand ?


Fifamè : dans deux semaines ? 


Moi surpris : ah ouais ? Je vais donc devoir jouer les baby-sitters avec Junior à temps plein ?


Fifamè : seulement, pendant mes heures de travail (je fronce la mine.) je rigole, bon, je pense engager une nounou dans pas longtemps.


Moi : je vais m’ennuyer de toi. Tu es obligée d’aller travailler ?


Fifamè jouant avec mes barbes : ravie de l’apprendre, je pensais que je ne comptais plus pour toi.


Je l’incite à s’asseoir sur mes cuisses.


Moi : tu es tout ce qui compte pour moi à présent, enfin en plus de Junior.


Fifamè : je te crois krkrkr.


Je la repose sur le lit et me débarrasse de mon peignoir avant de l’inviter à me suivre dans la salle de bain attenante à la chambre.


Moi : après vous madame.


Elle hausse les sourcils d’incompréhension.


Moi : allez ! Débarrassez-vous de tout et suivez-moi.


Elle s’exécute.


Je nous fais prélasser dans le bain préalablement préparé et m’occupe d’elle comme il le faut. J’en arrive à oublier Nadine et mes enfants un moment où nos souffles se sont emmêlés. Nous nous laissons emporter par la fièvre de cet instant.


Les jours suivants, nous engageons des agents pour attendre Nadine au passage. C’est au bout d’une semaine que l’un d’eux me signale sa présence à la BOA de Calavi (quartier). Je monte sans tarder sur un zémidjan et en moins de vingt minutes nous arrivons sur les lieux. Je la retrouve effectivement à l’un des guichets de l’agence et profite du fait qu’elle ne m’ait pas encore vu pour me flanquer derrière une voiture en guettant sa sortie. Elle en sort de quelques minutes plus tard en regardant droit devant elle


Moi (me rapprochant d’elle) : bonjour Nadine,


Elle se retourne et me fixe un moment perplexe avant de continuer son chemin incognito.


Moi : Nadine attend, je veux juste qu’on parle.


Elle arrête de marcher et me lance un regard neutre.


Nadine : on ne se connaît pas monsieur, éloignez-vous de moi.


Je fronce la mine et la regarde hébété.


Moi : Nadine, c’est Florent, ton mari, ton amour, le père de tes enfants.


Nadine ton égal : c’est le dernier avertissement, monsieur, éloignez-vous de moi. Il me suffirait de crier ollééeee (au voleur !) pour que vous trépassiez sous les coups rageurs des passants. Si vous êtes intelligent, éloignez-vous avant de le regretter. 


J’ouvre mes yeux et la regarde complètement scié, elle me plante au beau milieu du carrefour et démarre une moto plus tard. Le temps de me retrouver et de penser à la suivre, elle avait disparu à l’horizon.




Amour & Raison