Déception et désillusion

Ecrit par Fleur de l'ogouée

Mon cœur bat à tout rompre, j’ai besoin d’air. Jérôme est le mari de Francine, ce n’est pas possible, je rêves c’est une mauvaise blagues, j’ai envie de crier, cinq mois, je lui ai donnée cinq précieux mois de ma vie, je me suis impliquer. Qu’es-ce qui m’a pris, ce n’était pas censé aller aussi loin, je me suis attachée à ce chien, un salopard, j’ai mal, je n’arrives pas à démarrer, j’appelle Lydia en pleurant. Son téléphone est éteint, elle doit être en audience, je roules jusqu’à la clinique puis je me diriges dans la chambre de Sandra. Elle est faible, les médicaments lui donne sommeil, mais au moins les plaies commencent à devenir moins visibles, son jolie visage va bientôt redevenir comme avant. Je m’assois prêt d’elle en silence et je pleures, pas besoin d’explication, j’ai juste besoin d’une présence. Mon téléphone sonne et c’est lui. Elle me demande de répondre, je m’exécutes et mets le haut parleur

- Mel, je t’en prie passe à l’appartement, je t’en supplies je dois éclaircir la situation

Sans répondre, je raccroches et continues à pleurer.

- Vas y, dit Sandra. Même les plus grands bandits ont droit à un procès.

Je me débarbouilles un peu et je me diriges là où tout à commencer. Il m’ouvre la porte, je rentres et m’assois. Il se lance dans l’éternel discours de l’homme malheureux dans son mariage, j’éclate de rire.

- Tu t’es bien gardé de me dire que tu étais marié, et même quand il y a quelques semaines je t’ai dis avoir des enfants, j’attendais que tu sois sincère à ce moment là, mais tu t’es gardé de me dire que tu es marié, tu sais très bien que je n’aurais pas tolérer la situation, tu es un traite, un lâche, un oiseau de mauvaise augure. Ose me regarder dans les yeux et me dire que tu regrettes

- Je ne regrettes absolument aucun moment, te toucher, t’embrasser te faire l’amour, tout un plaisir que j’ai vécu passionnément. Je n’avais pas prévu de m’attacher, de vouloir plus, de te désirer toujours plus, mais j’ai succombé

- Je supposes que tu sers ce stupides discours, à toutes les pauvres filles que tu mets dans ton lit. Jérôme, je suis venue te dire en face que tu es un sous homme, ne t’imagine pas une seule seconde que ton discours à la noix, va m’attendrir. Tu m’as mis dans une situation que je n’ai pas désirée, je me retrouves malgré moi maîtresse d’un homme marié. Je te détestes pour ça.

Il s’assoit à même le sol, en face de moi et ne dis rien, j’ai tellement de colère et d’amertume en moi, on ne s’imagine pas toujours qu’en si peu de temps on peu s’attacher à quelqu’un, cinq mois m’ont suffit pour tomber amoureuse.






Francine Daouda épouse Minko


Dès qu’il m’a déposé en trombe à la maison, son attitude m’a immédiatement mis la puce à l’oreille, Jérôme et Mélanie se connaissent et c’est sûrement plus que de simple amis vu leurs attitudes au moment des présentations, je viens d’appeler au bureau et il n’y est pas, je repenses à la garçonnière qu’il avait louer dans un immeuble du centre ville, il m’avait promis qu’il ne l’avait plus mais je suis sûre qu’il est là bas. J’attrape mes clés et je me rends là bas, sa voiture est garé il m’a menti, il utilise toujours cet appartement pour baiser ses chèvres. Je me gares devant l’immeuble voisin, et je m’assois sous un arbre en face de son appart, une bonne trentaine de minutes plus tard Mélanie fait son apparition, mon intuition a encore gagné, il se tape bien la maman des camardes d’école de son fils, et moi qui ai eu de la compassion pour elle par rapport à son histoire, alors que c’est la plus salope des veuves que je connaisses. Je vais encore patienter quelques minutes avant de débarquer. Je fulmines, j’ai envie de tout casser.

C’est le moment, je sors de ma cachette et me rends à son appartement le cœur battant, je les écoutes se disputer, je ne tentes même pas d’écouter ce qu’ils se disent, je frappes à la porte et c’est un Jérôme torse nu qui m’ouvre la porte, je pousses alors la porte pour qu’il me laisse rentrer et elle est là, jambes croisées, expressions indescriptibles. J’ai envie de lui enlever ses cheveux un à un, de lui faire avaler cet air suffisant.

- Bravo, dis-je en tapant des mains. La veuve épleurée qui se console dans les draps du mari d’autrui, la dignité a fuit votre famille à quel moment? D’abord la petite sœur, maintenant la grande sœur, quelle genre de femmes vous êtes?


Jérôme qui me retient, vient de me faire reculer, mais c’est son compter mon agilité, je me faufiles pour bien me mettre devant elle, avant que je ne puisse faire quelque chose, celui qui me sert de mari, vient m’attraper et me demande de me calmer.

- J’étais prête à être ton amie, alors que tu couchais sans vergogne avec mon mari. Quand mon fils pleurait le jour de son anniversaire parce que son père était absent, tu en était la cause, en plus tu as eus le courage de m’envoyer ta salope de petite sœur qui couchait avec le mari de ma très bonne amie, vous n’avez donc aucune décence dans cette famille. Vous êtes une vraie bande de salopes, de quelle manière votre salope de mère vous à t’elle éduquée.

Avant que je puisse continuer ma phrase, Minko m’a mis deux bonnes gifles, je me suis assise à même le sol, mon mari qui me bats devant une de ses maîtresses, ce mariage va détruire toute estime que j’ai de moi, l’amour que je lui portes finira par me détruire.

- Elle ne savait pas que j’étais marié, dit-il, fou lui la paix, je suis le seul et unique fautif dans cette histoire, arrête de toujours étaler ton mal être.

Il a commencé à me faire un long sermon, Mélanie est partit, j’espère que c’est aussi son départ dans la vie de mon mari.

- Rentres à la maison, j’arrive.

Il l’a dit sur un ton sans appel, j’ai ramassée mes clés et le peu de fierté qu’il me reste. J’ai pleurée pendant tout le trajet, l’amour fait mal. Je trouves ma petite sœur assise au salon, c’est la dernière personne que je veux voir en ce moment.

- Laisse-moi deviner, les yeux rouges et les larmes séchées viennent de Jérôme, je parie que tu l’as encore trouver avec une de ses tchizas ( maîtresse)

- Je hoches la tête pour répondre, de toute façon vu comment les nouvelles vont vites à Libreville elle le saura.

Elle se met à rigoler et à taper dans ses mains.

- Mais Francine, tu pleures quoi? Depuis cinq ans tu n’es pas habituée. Je ne comprends pas les femmes mariées qui se ridiculisent à cause des déboires de leur maris, tu es la propriétaire du dossier tu pleures quoi? Quand tu as épousée Jérôme tu pensais pouvoir le dompter, je t’ai dis que tu allais te faire mal, tu ne m’a pas écoutée, c’est un sombre connard qui aime les fesses donc soit tu attrapes le cœur et tu supportes, soit tu dégages.

Elle est cru ma petite sœur, trop directe et vulgaire à mon goût mais elle ne passe jamais par quatre chemins pour dire quelque chose, je suis trop touchée pour dire quoi que ce soit, je luis donnes la somme qu’elle réclame, quand elle s’apprête à partir, Jérôme fait son entrée, mine défaite, tenue débrayée.

- Mon beau frère, ce soir il y a un méchant djoka ( fête) du côté de la sablière, il faut venir oh

Elle lance ça avant de sortir, j’aurai vraiment préférer ne pas avoir de sœur, comment peut-elle faire de l’humour à un moment pareil. Il me dépasse et va sous la douche, quand il sort je suis assise.

- Dis moi que tu ne l’aimes pas

Silence radio

- Jérôme je suis ta femme, la seule

- ……

- Je t’aimes Jéjé

Il s’approche, me fait un bisou sur le front et s’en va, les larmes coulent, j’ai mal.



Jérôme Minko


J’ai tout foutu en l’air, je l’aimes et je ne veux pas la perdre, j’imaginais déjà la présenter à mes parents, eux qui ont toujours trouvés Francine trop stricte, ils seraient tomber en amour pour Mélanie, ma petite sœur l’aurait adorer, on aurait pu faire le mariage à la coutume d’abord en attendant que je demandes le divorce et ensuite elle serait devenue madame Mélanie Minko. Je m’y prends toujours de la mauvaise manière quand j’aime, d’ailleurs je n’ai pas ressenti ça depuis la mort de la mère de mon fils, je l’ai aimé comme un fou, quand un cancer du sein l’a emporté, j’ai eu du mal à me relever. Et l’homme que je suis aujourd’hui c’est grâce à Francine, elle m’a tout donné, un travail, un toit et une renommée, elle a aussi donnée à mon fils l’amour maternel dont il a besoin, mais malgré tout cela je ne l’aimes pas et c’est pas faute d’avoir essayer. Pourtant je lui suis éternellement reconnaissant pour tout ce qu’elle a fait pour nous, c’est pour ça que je la laisses m’aimer, je me suis enfermé dans un mariage de complaisance, elle m’aime mais en retour je l’a fait souffrir, ce n’est pas dans mes habitudes. Mais vivre au quotidien avec Francine Daouda peut s’avérer être un fardeau, je lui appartiens et elle me le fait bien savoir. Mélanie c’est ma bouffée d’oxygène, ma bouée de sauvetage dans ces eaux troubles qu’est ma vie, j’aurai dû être honnête je sais, mais je ne regrettes absolument pas d’avoir menti, pour vivre cette courte mais magnifique histoire, je crois que je l’aimes.

Je me suis endormie dans mon bureau, je n’aurai pas pu partager le lit conjugal, je suis trop fatigué pour ça.

Le matin au réveil quand je vais dans la chambre je la trouves en train de se doucher, elle à ses cheveux qui se bouclent quand elle les mouillent, c’est une belle femme, mais mon cœur refuse de l’aimer je ne sais pas pourquoi. J’entre à mon tour dans la salle de bain, la journée d’hier fût rude, j’espère qu’aujourd’hui tout sera plus calme. Je la trouve vêtue d’un tailleur élégant, je pensais qu’après les événements d’hier elle aurait envie de prendre du temps pour elle, sauf que Daouda ne connaît pas le repos comme dirait son père. Je me prépares aussi pour le boulot, elle se tourne me regarde pendant un moment avant de dire

- Je t’ai muté à la filière énergie de l’entreprise, tu iras dans nos locaux d’Alibandeng, tu es le nouveaux chef des opérations là bas, on a un gros contrat avec la mairie sur la table et tu devras tout manager, donc rends toi sur place et imprègnes toi autant que tu peux.

- D’accord

- Et une chose encore, je ne veux plus te voir ni t’approcher de nos locaux du centre ville, ni de mademoiselle Mbourou

- Je l’aimes

- Jérôme, je n’ai rien à foutre de ton amour pour cette femme, tu es mon mari et nous nous sommes unis pour le meilleur comme pour le pire, le reste ce n’est pas mon problème. Si l’envie te prenais un jour de demander le divorce, saches que tu sortiras de là aussi fauché qu’un rat d’Église. Bref soit à 9h dans tes nouveaux locaux, ton nouveau secrétaire est déjà sur place, et aussi j’ai pris la liberté d’appeler le propriétaire de ta garçonnière pour suspendre ta location, ta maison c’est ici et nulle part ailleurs.

Après avoir donner les ordres, elle s’en va avec le petit, je restes assis là un moment, je lui appartiens, peut importe ce que je ferais elle me tient, je suis son toutou.


Mélanie Mbourou


J’ai hésité à venir travailler aujourd’hui, mais j’ai une délégation qui prépare un voyage à la Mecque que je dois recevoir, quand j’en aurai finis avec eux je vais retourner à la maison, je ne suis pas dans mon assiette. Toute cette histoire est en train de me rendre folle, j’ai été entraînée dans un feuilleton hollywoodien sans m’en rendre compte. J’ai enfilée la première tenue que j’ai trouvée dans mon armoire, travailler pour soit à du bon. En sortant de l’ascenseur je tombes nez à nez avec une Francine radieuse, j’ai du mal à croire que c’est la même femme qui pleurait hier assise à même le sol.

- Bonjour Mélanie, vous ne verrez plus mon mari ici, il a été rediriger dans un autre service, donc j’espère ne plus vous avoir dans mes pattes

Je ne réponds rien, et continues ma progression vers la porte de mon local, elle me retient par le bras et ajoutes

- Le nom Mbourou vaut peut-être quelque chose dans un quartier de port-gentil, mais dans le reste du Gabon le nom Daouda contrôle, tu restes loin de mon mari et tout se passera bien

- Tu n’oses plus jamais me toucher, je n’ai pas besoin de parents influents pour sauver ma peau, je suis une grande fille, tes menaces garde-les pour ton mari.

Je rentres sans me retourner, il faut vraiment qu’elle me laisse tranquille, je veux juste vivre ma petite vie en paix, j’ai une famille qui est là pour me soutenir, ce n’est qu’une petite entorse dans ma vie, je me relèverais, je me relèves toujours.

J’ai finis ce pour quoi je suis venue, je vais rentrer, je suis épuisé psychologiquement, entre l’agression de Sandra, les déboires avec Jérôme, l’acharnement de Francine, je me sens épuisée moralement, il me faut un moment, rien qu’à moi, un pot de glace devant un film bien girly. J’arrive à la maison elle me semble plus vide que d’habitude, la solitude m’a conduit dans les bras d’un inconnu et maintenant je me sens encore plus seule.

Je me cales dans le canapé, pot de glace à gauche, viennoiseries à droite, je vais regarder encore une fois pretty woman, à la base je n’aime pas beaucoup ce film mais c’est un bon échappatoire pour moi, rêvasser et m’extasier sur le bonheur des autres c’est ce qu’il me faut en ce moment. Pile au moment où le film commence, je reçois un texto de Jérôme.

Je m’excuse pour tout Mélanie, je t’ai entraîné dans la tourmente de mon mariage, je n’aurais jamais dû jouer à ce jeu là, tu es une personne formidable, et s’attaché à toi est très facile, je sais que me pardonner te prendras du temps, mais je t’aimes et je n’ai pas ressenti ça depuis longtemps. J’ai un fils je crois que le sais déjà, il a 9ans et c’est l’amour d’une vie, sa maman est décédée alors qu’il n’avait que 1an, entraîné par un cancer du sein et c’est Francine qui a pris le relais avant même que l’on soit ensemble,, voilà tu sais tout. Je veux juste que tu saches que te faire mal ne faisait pas parti de mon plan, je voulais t’aimer, mais je n’ai pas été honnête. Porte toi bien mon champagne doré. ”

Je jettes mon téléphone au loin pour me concentrer sur le film. La semaine sera longue. Je n’ai pas besoin de ses excuses, oui il a perdu la mère de son fils ça me touche parceque nous avons vécu la même situation, cependant cela n’explique rien, si il voulait une maîtresse il aurait dû être honnête, je lui aurais dis que ce n’est pas ma vision de l’amour et chacun aurait prit sa route, trop de temps gaspillé dans cette idylle, mais dans cette histoire je suis fautive, j’ai été d’une naïveté sans précédent, je me suis faîtes avoir en beauté.

Malgré tout, cette relation m’a permis de sortir de ma zone de confiance, j’ai appris à lâcher prise et à suivre mes désirs, j’ai pu mettre entre parenthèse ma vie de jeune veuve, je n’étais pas la maman de, ni la femme de, ni la fille de, j’étais juste Mélanie et il était juste Jérôme, je n’irais pas jusqu’à le remercier pour m’avoir fait vivre cette expérience, mais il m’a aidé à sortir de la case qu’on m’a attribué, je ne vais pas laissé cet épanouissement ni cette spontanéité s’en aller, je serais juste plus prudente et moins naïve.

La veuve