Des menaces
Ecrit par Aura
« Est-ce qu’elle était là quand tu n’étais rien ?
Est-ce qu’elle sera là encore demain ?
Est-ce qu’elle était là quand tu ne mangeais pas à ta faim ?
Est-ce qu’elle sera près de toi pour te tenir la main ?
Tu m’as laissé tomber ! Moi qui avais tout misé sur toi !
Tu m’as abandonné ! Moi qui ne jurais que par toi !
Je t’avais tout donné ! Mon avenir et mon présent, mon testament, mes sourires et mes futures enfants. Reviens moi… »
J’ai écouté la chanson de Kennedy « Reviens-moi » un nombre incontournable de fois. Je ne sais pas pourquoi, mais j’ai l’impression qu’elle traduit au mieux mon état d’âme actuel. Je ne suis plus que l’ombre de moi-même depuis un moment déjà. Je ne mange, ni ne bois quoi que ce soit. Je prends juste la peine de faire mon travail comme il faut d’autant plus que j’ai été mutée au siège de Sublime comme les 15 autres collègues d’Azurik. Cela fait un mois jour pour jour que j’y travaille et j’ai toujours la tête plongée dans l’eau.
Marc-Levy et moi ne sommes pas allés au bout de l’action. Dès qu’il a voulu me pénétrer, je l’ai stoppé net. Il a voulu continuer mais je lui ai fait comprendre que je ne voulais pas faire les choses sur un coup de tête. Et comme par hasard David avait choisi ce moment pour se réveiller en larmes. Marc l’a très mal pris, me traitant de tous les mots. Avant de s’en aller, il m’a assené une gifle et des coups de poing dans l’abdomen. Je suis restée étendue pendant longtemps, comme si la douleur physique était la seule qui pouvait me libérer du gouffre dans lequel je me trouvai. Je n’ai pas pu raconter tout cela à Synthia parce que nous ne nous sommes pas vu depuis ma mutation, mais encore parce que je ne veux pas l’inquiéter avec des histoires de cœur.
Depuis que je suis à Sublime, je reçois constamment des piques de la part de Marc-Levy. Il est tout le temps en train de me rabrouer puisqu’il est chef du service de personnel. Je n’y réagit pas, prenant juste la peine de garder mon silence et exécuter les tâches qui me sont assignées.
En travaillant chez Sublime, j’ai la possibilité de voir Alex presque tous les jours. En tant que patron, il est sévère. C’est un homme méticuleux, sérieux, mais aussi serviable. Pour éviter de me faire plus de mal, je m’éloigne de lui. Il suffit que je ressente sa présence dans les parages pour m’enfuir dans les toilettes, échapper à son regard, et refouler le chagrin que j’éprouve. Je crois que j’aurai encore pu m’en sortir si seulement j’avais David avec moi. Malheureusement, les services sociaux ont décidé de le prendre avec eux. La dame qui me suppliait de le garder est presque venu un beau jour me l’arracher comme si j’étais une vulgaire voleuse. Quel dommage !!! Je suis donc dans mon gouffre, me posant asses de questions sur mon sort : Qu’est ce qui s’est passé ? Où est passé l’homme qui disait que j’étais le feu qui brisait la glace qu’il était ? Où est passé l’homme qui ne jurait que par moi ? Je ne sais pas quelle erreur j’ai faite dans notre relation. Je ne sais pas où est-ce que j’ai failli pour en arriver là. Alex et moi c’était la fusion totale. Mais là, il appartient à cette martiniquaise. Pff. Cette dernière se pointe tout le temps au boulot pour lui apporter son déjeuner, une vraie femme d’intérieur. Comme si on pouvait l’empoisonner. N’importe quoi.
Pour ne pas faire une dépression, je bosse comme une malade. Je me tape les heures supplémentaires sans ménagement parce qu’à la maison, je ne fais que pleurer.
Un soir, après que tout le monde soit parti, je suis restée comme d’habitude au boulot. J’ai constaté que quelqu’un était resté dans les locaux et ce n’était personne d’autre que Marc-Levy. Il s’est avancé vers moi de manière négligente.
1 Voilà l’allumeuse !!! Tu veilles pour t’attirer les bonnes grâces du patron et le mettre dans ton lit. Ahhh ça ne marchera pas crois-moi.
2 S’il te plait Marc-Levy, je suis désolée pour la dernière fois. Je n’étais pas disposée.
3 La ferme salope. Tu crois que je ne vois pas dans ton petit jeu. Tu joues les demoiselles en détresse afin qu’il fasse attention à toi. Tu t’es fourrée le doigt dans l’œil.
4 Je ne sais pas de quoi tu parles.
5 Ah oui !!! Tu crois que je suis stupide ? Tu n’es plus la même depuis que cet homme est apparu. Qu’est ce que tu caches ?
crois que tu devrai éviter de faire des suppositions et à ce que je sache, tu es DRH et non psychologue. Tu n’as aucun droit de te mêler de ma vie privée. Donc laisse-moi tranquille.
Sinon quoi ? Dis-moi, sinon quoi ?
…..
C’est bien ce que je croyais. Tu n’as aucun pouvoir ici et moi je peux me permettre de te broyer de toutes mes forces. Je te le dis, tu ne t’approcheras pas de lui. Je ne laisserai aucun homme t’avoir si ce n’est moi.
Mais tu es malade ma parole !!!
Plus que tu ne peux l’imaginer.
Sale fils de …..
- Eh continues et tu verras comment tu as te retrouver sur la paille.
Marc-Levy, fiche-moi le camp je te prie. Qu’est ce que je t’ai fait pour me traiter de la sorte ? On aurait cru que j’ai une dette antérieure avec toi et que je ne l’ai jamais remboursé.
Exactement ! Je vois que ton petit cerveau commence à mieux fonctionner maintenant. Il était plus que temps.
Tu es malade et je ne traite pas avec les fous pardons. Vas chercher quelqu’un avec qui tu pourras jouer à Lucifer. Mais moi je ne suis pas du tout intéressée, parce qu’il ne me manque pas une case dans mon cerveau. Maintenant laisses-moi passer et écrase.
J’ai quitté les locaux pour la maison. Il y a quelque chose qui cloche…