DT - 43

Ecrit par Nobody

Du côté de Bij

Ils étaient arrivés au bar que leur avait proposé Karim depuis près d'une heure et toujours pas de Sarah en vue.

Ahmed qui etait déjà là avant leur arrivée ne paraissait pas content que Sarah prenne autant de temps. Surtout quand Karim lui avait dit qu'elle était avec son patron.

Autour de la table ils avaient tous trouvé bizarre qu'elle aille avec son patron. Bij avait donc essayé de la défendre du mieux qu'elle pouvait mais elle aussi elle était assez perplexe.

Elle ne pouvait même pas dire qu'elle avait été forcée puisqu'elle connaissait bien sa petite soeur, elle ne faisait jamais quelque chose par obligation. Elle y était allée de son bon vouloir. Mais pourquoi ? Était-ce dans le cadre du boulot ? Et même si c'était le cas ce n'était pas le bon moment.

En tout cas Ahmed était bien remonté. Il avait le visage serré et ne participait pas a la conversation.

Depuis qu'il lui avait lui même avoué ce qu'il avait fait avec la soeur jumelle de Sarah, elle était devenue froide avec lui. Elle l'évitait du mieux qu'elle pouvait. Mais là, le voir comme ça, lui faisait de la peine. Et c'est uniquement pour ça qu'elle changea de place et s'assit a ses côtés pour essayer de lui parler. Elle allait mettre de côté sa rancune pour le moment et essayer de lui changer les idées.

- Hey dit-elle quand elle fut bien installée. Ça ne va pas ?

- Ah Bijou c'est toi. Tout va bien pourquoi ?

Le fait qu'ils se retrouvent dans le carré VIP faisait qu'ils pouvaient parler sans élever la voix. Le son n'était pas trop fort de leur côté.

- Pas a moi Ahmed,ça se voit que tu ne vas pas bien'. Tu es tellement tendu.

Il poussa un soupir puis passa la main dans ses cheveux.

- Je suis sûr que tu as une idée de ce qui ne va pas Bijou.

- J'en ai une idée oui,mais je veux bien que toi même tu me le dises.

- C'est Sarah, encore et toujours Sarah. Comment vous faites pour ne pas voir que je suis piqué par cette femme, je la veux elle et elle seule.

- Moi je ne doute pas de ça un seul instant mais ce que tu as fait ne reflète pas ce que tu dis la. Les paroles c'est bien mais les actes c'est mieux et par tes actes tu lui as prouvé tout le contraire.

- Mais j'y suis pour rien la dedans. J'ai été drogué, je n'y pouvais rien. 

- Ahmed écoute je ne veux pas remettre ta parole en cause mais ça c'est ce que tu dis. Peut-être que c'est faux, peut-être pas,mais on ne peut pas se baser sur ça.

- J'ai la preuve que j'ai été drogué. Et Sarah a vu les résultats de mes analyses tout a l'heure quand je l'ai fait sortir. Maintenant dis moi honnêtement, si tu étais a la place de Sarah tu pardonnerais ou pas ?

- Honnêtement je pardonnerai mais ça c'est parce que je suis une romantique dans l'âme. Je ne sais pas garder la colère trop longtemps mais ça c'est moi ça. Sarah,tu dois le savoir aujourd'hui, n'est pas comme nous tous, elle s'est auto formée pour ne pas souffrir et elle a une capacité a se détacher rapidement sans regret. Je veux que tu saches que si un jour moi aussi je viens a la décevoir, elle serait prête a tirer un trait sur nous plutôt que de nous accorder une deuxième chance. Ça, c'est Sarah. Elle n'a jamais eu personne pour lui donner de l'amour alors c'est triste de le dire, mais elle ne sait pas en donner. Si tu l'aurais connu y'a deux ans de là je peux te jurer qu'après ce que tu as fait,parce que oui je suis au courant de tout depuis le début, elle n'accepterait jamais de te revoir. C'est maintenant qu'elle a commencé a changer. Même s'il reste a faire.

- J'entends et je comprends ce que tu me dis. Mais faut qu'elle sache que je ne vais pas l'attendre toute ma vie non plus. Si elle ne veut plus de moi je veux qu'elle soit claire et qu'elle me le dise, pas qu'elle me dise qu'elle a besoin de temps pour voir. Nous ne sommes plus des gamins,soit c'est noir soit c'est blanc. Il n'y a pas de demi-mesure.

Elle comprenait parfaitement Sarah mais elle comprenait encore plus Ahmed. Ahmed avait menti ce qu'il n'aurait jamais dû faire mais faut-il le blâmer a cause de l'acte qu'il a inconsciemment commis ? Elle ne pensait pas.

- Je vais parler avec Sarah, je vais lui demander où elle en est réellement. Je suis d'avis que vous ne pouvez pas continuer ce jeu de chat et souris. Chacun doit être fixé.

- Oui ce serait bien. Elle ne se met tellement pas a la place des autres,elle croit qu'elle peut tout se permettre du moment que l'autre est en tort sans se poser la question et si c'était moi a la place ? Elle a du caractère c'est bien mais moi à un moment je ne vais pas supporter.

- Je ne veux pas la défendre mais..

Elle ne pu continuer car la sonnerie de son téléphone l'interrompit

- Excuse moi je dois décrocher. C'est Sarah. Oui allô Sarah tu es où, on t'attend depuis

- Bij..bij s'il te plait..viens

Bijou fronça immédiatement les sourcils. Qu'est-ce qui se passait ?

- Sarah tu pleures ? Qu'est-ce qui se passe ?

Ahmed a côté d'elle se redressa promptement et lui demandait ce qui se passait. Elle lui fit une main comme pour lui dire de se taire d'abord.

- Papa..mon papa.. mon papa

- Quoi ton papa ? Ton papa a quoi Sarah ?

- Il est à l'hôpital dit-elle en éclatant en sanglot.

Sans même savoir comment elle avait fait, Bijou se retrouvait déjà sur ses pieds. Le papa de Sarah était a l'hôpital ?

- Sarah mon amour calme toi s'il te plait. Dis moi le nom de l'hôpital et je viens immédiatement

Pendant qu'elle lui communiquait l'adresse, les autres la regardaient tous soucieux d'avoir le fin mot de l'histoire.

- Je suis désolée mais je vais devoir vous fausser compagnie, le papa de Sarah est a l'hôpital et je dois partir la rejoindre.

- Quoi tu es folle ? Comment ça tu dois partir la rejoindre ?

- Tu ne comprends pas..

- Nous allons venir avec toi oui. Nous aussi sommes ses amis. Allons-y conclut Karim.

Personne ne prit la peine de le contredire. Ils se partageaient dans les différentes voitures. Ahmed conduisait seul dans sa voiture, Karim était avec Kaina dans la sienne et elle était dans sa voiture avec Charlie.

- Tu sais ce qui est arrivé ? demanda Charlie d'une voix inquiète

- Je n'en sais rien ma soeur mais ça doit être grave vu comment elle était chamboulée au téléphone. Même si je ne le connais pas et que ses rapports sont tendus avec lui,je souhaite du plus profond de mon coeur qu'il s'en sorte.

- Que Dieu t'entende Bijou

Le trajet jusqu'à l'hôpital se fit très rapidement. A cette heure de la nuit se trouvaient que très peu de personne dehors,ce qui avait facilité le trajet.

Ils arrivaient tous au même moment et ils se précipitaient à l'intérieur.

Quelle drôle d'image ils faisaient ! Cinq personnes dont trois femmes habillés superbement bien qui couraient n'importe comment comme cela. Mais personne n'avait la tête a ça dans l'immédiat.

Ils arrivaient a l'accueil et Ahmed prit la parole.

- Bonsoir s'il vous plait, un homme vient d'être amené dans vos urgences. On peut savoir où se trouve la fille qui l'accompagnait ?

- Je ne vois pas de qui vous parlez mais voyez dans la salle d'attente au premier étage a gauche. Et tâchez s'il vous plait de faire moins de bruit fit-elle avant de replonger le nez dans son ordinateur.

Bijou était agacée par le ton condescendant qu'elle avait utilisé avec eux. Si la situation ne serait pas si critique, elle lui en aurait touché deux mots. Mais ce n'était pas le plus important pour l'instant.

Ils suivirent la direction indiquée puis tombaient sur une salle d'attente quasi vide. Se trouvait là uniquement Sarah qui était recroquevillée sur elle même,assise par terre et qui se balançait d'avant en arrière.

- Sarah s'exclama Bijou en se précipitant vers elle.

- Bijou rétorqua Sarah en se relevant et courant pour se jeter dans ses bras. Bijou c'est de ma faute, c'est de ma faute s'il est là aujourd'hui.

Bijou la ramena vers les bancs et la fit s'asseoir dessus. Elle lui caressa la tête pendant qu'elle pleurait contre elle.

Après plusieurs minutes, elle finit par se calmer et releva la tête.

- Calme toi d'accord mon amour ? Et maintenant explique moi.

- On était ensemble et j'ai reçu un appel qui me disait de l'empêcher d'ouvrir la porte. Mais il était trop tard, il avait déjà ouvert la porte. Bijou c'est ma faute, c'est à moi qu'on voulait nuire.

Honnêtement Bijou ne comprenait rien. Aux dernières nouvelles elle était avec son patron, comment s'était-elle retrouvée chez son père ? Qui l'avait appelé ? Et pourquoi disait-elle que c'était sa faute ?

- Écoute Sarah je ne comprends rien. De base tu étais avec ton patron non ?

- Mais mon patron c'est mon père Bijou, qu'est-ce que tu comprends pas ?

Mon patron c'est mon père

Mon patron c'est mon père

Mon patron c'est mon père

Cette phrase ne faisait que résonner dans l'esprit d'Amal. Comment ça son patron c'était son père ? Impossible.

Il était perdu ainsi que tout ceux qui se trouvait la. Même Bijou ne comprenait rien a la situation.

- Il était fatigué alors il m'a demandé de le conduire a la maison' pour qu'il prenne un dossier pour son' nouvel associé. Donc je n'ai pas pu refuser et je l'y ai conduit. Il était a peine sorti de la voiture que j'ai reçu un appel qui me disait de l'empêcher d'ouvrir la porte. J'ai crié son nom mais il avait déjà ouvert la porte et je me suis jetée a terre. Mais lui n'a pas eu cette chance la,il était devant la porte et l'explosion l'a grièvement atteint. Moi je n'ai que quelques brûlures.

- Mais tu es blessée aussi, pourquoi on ne t'a pas encore pris en charge Sarah ? C'est une blague ? On est où la ?

- Calme toi Bijou c'est moi même qui ai refusé. Je veux d'abord savoir que mon papa s'en ai sorti. Papa. C'est drôle, depuis quelques temps il voulait que je l'appelle comme ça mais moi je prenais plaisir a ne pas le faire. Si jamais il ne s'en sort pas,il ne m'aurait même pas entendu l'appeler comme ça une dernière fois. Mon papa

Ahmed qui regardait Sarah depuis un moment avait du mal à croire que c'était elle qui était si vulnérable. Elle avait gardé le visage tourné depuis le début de son récit. Elle avait le visage perdu dans le lointain.

- Charlie tu savais toi que ton patron c'est le père de Sarah ?demanda Bijou avec une pointe de tristesse dans la voix.

Elle était triste parce que Sarah ne lui avait jamais rien dit ? Ou triste pour ce qui se passait ?

- Non je ne le savais pas aussi.

- Donc personne ne le savait conclut Bijou en soufflant.

-  Personne, personne a part moi.

Tout le monde tourna son regard vers Karim qui venait de prendre la parole. Ahmed fronça les sourcils ? Comment ça il le savait ?

- Souviens toi Ahmed quand elle était a la maison' et qu'elle nous avait dit un jour qu'elle aimait son patron. C'est après ça qu'elle m'a raconté tout sur sa vie. Moi je le savais.

- Mais pourquoi cacher ça ? Où est l'intérêt ?

- Si je peux me permettre de répondre a sa place, elle ne le cachait pas. C'est juste qu'a un moment de sa vie elle ne le considérait pas comme son père et lui non plus ne la considérait comme sa fille. Alors elle avait commencé a l'appeler par son prénom. Il me semble que si toi Ahmed tu avais creusé, tu aurais su ça. Comme tu l'as dit,elle n'a aucun intérêt a cacher ça.

Ahmed n'était pas encore satisfait par ce qu'il entendait et puisque Karim semblait connaître sa vie sur le bout des doigts,il allait lui poser des questions plus tard.

- Bref la n'est pas le sujet déclara Bijou pour mettre fin a ce débat qui risquait de s'éterniser. Pourquoi tu dis que c'est de ta faute ?

- C'est tout simple. La personne qui m'a appelé c'était Nick. Quelle autre raison si ce n'est m'atteindre aurait-il de faire ça ?

- Nick dis-tu Sarah ?

- J'ai bien dit Nick,Ahmed

Une dangereuse tenta...