DT - 5
Ecrit par Nobody
Point de vue Ericka
Sarah a été enlevée ? Bah ils la relâcheront quand déjà ? Il est vrai que je n'en ai strictement rien à faire de cette nouvelle.
Nous sommes effectivement sœur jumelle mais et quoi d'autre ? Je l'aimais pas et c'était fabuleusement réciproque. Si elle venait à mourir? En toute honnêteté je n'en serais absolument pas atteinte, ça me ferait une belle jambe tiens.
– C'est bon papa pas besoin de faire tout un drame à cause de ça. Elle a 23 ans, elle est assez grande pour savoir se débrouiller, tu crois pas ?
Je regardais mon papa. Lui non plus ne semblait pas si inquiet que ça.
– C'est ta sœur jumelle Ericka, ça te fais vraiment rien ?
– Bah non pas vraiment.
Bah quoi ? Nous sommes juste sorties de la même mère le même jour sinon à part ça, y'a quoi de spécial entre nous ?
– Je voudrais rester seul s'il te plaît Ericka, j'ai des choses à faire ici.
– D'accord papa. À tout à l'heure.
Je pris mon sac à main puis je fis la bise à mon père. Avant de sortir j'ajouta :
– J'espère qu'ils la retrouveront vite, je veux retrouver mon papa moi.
C'est vrai, depuis qu'on avait appris la disparition de Sarah deux jours plus tôt, il m'était impossible de tenir une conversation en bonne et due forme avec mon père. Il paraissait toujours absent.
En grimpant dans ma voiture une idée me traversa l'esprit. Peut-être avait-elle fabriqué cette histoire de toutes pièces, peut-être avait-elle tout comploté pour passer pour une victime et ainsi attirer l'attention de Michael. La pauvre, je la plains tellement.
Point de vue Sarah
– Karim arrête sinon je vais te frapper.
– Avec tes canines ? Non, vaut mieux pas que je te provoque.
Il déposa alors mon pied sur le lit. Le con analysait la paume de mes pieds, ce qui de ce fait, me chatouillait. Je déteste les chatouilles.
Karim me faisait rigoler quand la porte s'ouvrit. Mon rire s'éteignit en reconnaissant l'indésirable.
– Qu'est-ce qui se passe ? nous demanda Ahmed.
– Rien, répondit Karim.
D'ailleurs, celui-ci s'était redressé et me fit un bisou sur le front.
– Repose-toi bien, je reviendrai te voir.
– T'es quel genre de gardien déjà ? Tu dois rester jusqu'à ce que je m'endorme.
– Promis je repasserai.
– Tu repasseras ? Tu t'en vas ?
Je le vis regarder Ahmed puis il reposa ses yeux sur moi.
– On peut dire ça.
– Mais non, reste, je t'en prie. Au moins le temps que ces gens ont décidé de me garder ici. Après on s'en ira ensemble. Si t'as pas de maison tu viendras rester avec moi, puis après on cherchera ensemble un appartement convenable, puis tu viendras travailler dans notre entreprise et ensuite tu pourras acheter une grande et belle maison. Si tu préfères tu pou...
– Hey, tout doux ma belle. Calme-toi. Respire, inspire.
Je faisais une crise d'angoisse.
– Je ne veux pas rester avec eux, je ne veux pas rester avec lui.
Je pleurais, je pleurais énormément. Je déteste pleurer, mais là j'arrivais plus à me retenir. Quand je repense à la manière dont il m'a battue, je ne pouvais me retenir.
– JE VEUX PAS RESTER AVEC LUI.
– Calme-toi s'il te plaît. Écoute Sarah, tout se passe dans la tête, ordonne à ton cerveau de se calmer sinon on va te perdre.
Point de vue Ahmed
Karim l'accompagnait avec des mouvements de respiration et au bout d'un moment, elle put enfin se calmer. Moi, j'étais resté immobile à ma place. J'avais toujours ressenti un sentiment de fierté quand mon adversaire avait peur de moi, mais là je ne ressentais rien. Juste du regret, un grand regret.
– Viens.
Je suivis Karim qui avait eu du mal à se libérer de l'emprise de Sarah.
– Alors ? Je lui demandai une fois la porte refermée.
– Alhamdulilah, sa côte ira très vite mieux. Par contre pour son genou...
Il marqua un temps d'arrêt puis relança en soufflant fortement.
– Elle en garderait les séquelles toute sa vie.
– Toute sa vie ?
– J'ai bien dit toute sa vie. Et tout cela à cause de quoi ? Parce qu'elle t'a demandé de ne pas lui crier dessus. Était-ce vraiment nécessaire ?
– Oui, ça l'était.
Il me regarda un long moment puis prit la direction de sa chambre sans plus un mot. Avant qu'il ne la pénètre, je lui lançai :
– J'ai cru comprendre que tu restais finalement.
– Oui, je reste pour elle, cela va de soi.
Et il referma sa porte. Je ne me souviens pas de la dernière fois qu'on s'était disputés, Karim et moi.
Karim, je le comprenais. La chose qu'il ne fallait absolument pas faire avec lui, c'était le traiter de bâtard ou encore lui crier vraiment dessus. Ce n'était pas sa faute, il a eu une enfance et un passé très compliqué, il en portait encore les séquelles jusqu'à présent. Je le savais et pourtant...
C'était moi le problème, je n'ai jamais su me contrôler.
Je rentrai dans la chambre de Sarah. Elle dormait paisiblement. Je me rapprochai doucement d'elle puis lui enleva es mèches qui lui couvraient le front.
– Je suis désolé, lui murmurai-je à l'oreille.
Puis je me retournai et fermai délicatement la porte.
Quelque part dans le même pays
– Chose promise, chose due.
– Merci patron.
– Enfin, votre ténacité a fini par payer.
Je serrai la main que mon patron me tendait et de l'autre, je saisissais le chèque qui me revenait de droit. Je sentais de loin la promotion qui approchait à grands pas. Je pensais déjà à toutes ces choses que je pourrais m'offrir avec ce chèque.
Tout d'abord, je me prendrais un nouvel appareil photo. Je moderniserai mon studio à la pointe. Après cela, je prendrai une réservation de dix jours pour deux personnes à Marbella. Je me voyais déjà sur cette île. Depuis le temps que je rêvais d'offrir à ma Rose un voyage sur une île de rêve. Aussi, ma belle Rose ne me verrait-elle plus comme un incapable ?
– Mr Geconias.
C'est la voix de mon patron qui me tira de mon moment de rêve. Un rêve qui allait bientôt se réaliser. C'est à ce moment que je me rendis compte que j'avais toujours la main de mon boss dans la mienne. Je m'empressai de le libérer et je lui adressai un sourire d'excuse.
– Vous pouvez vous retirer, m'avertit mon patron. Et encore une fois, félicitations.
Avec un coup de tête, je le remerciai et sortis de son bureau. Enfin, j'étais dans la possibilité de laisser libre cours à ma joie.
Je m'assis tout d'abord sur un banc puis repensai à la chance qui m'avait souri.
* Flash back *
J'étais, comme depuis deux semaines déjà, devant l'immeuble de "la fille qui a bouclé la boucle à Ahmed Ben Khalifa". Et comme toutes les nuits depuis lors, moi je la manquais.
Je rentrais tranquillement chez moi, abattu, essayant de me convaincre que le lendemain j'aurais ma chance quand je vis un homme tourner autour de la voiture de la jeune fille.
Je me cachai plus par peur que par autre chose. Et je peux aujourd'hui affirmer que c'est cette peur qui m'a ouvert les portes pour lesquelles je travaillais depuis des années.
Ensuite, je vis la jeune fille marcher vers l'homme près de sa voiture. Ils s'entretinrent un moment, je sortis mon appareil et réglai l'objectif. Bien.
Je capturai des photos quand tout à coup l'homme se jeta sur la jeune fille semblant l'endormir. Je ne manquai aucune scène, aucun moment. Il la portait vers un camion non loin, sans plaque à l'avant. Je n'aurais pas des photos à prendre, j'aurais peut-être pu essayer de lui venir en aide, mais une chose me dit que rien n'arrive au hasard.
* Fin flashback *
Je sortis du studio, c'était le plus grand du pays.
Je fis à peine quelques pas que je fus confronté à trois hommes qui me faisaient très peur.
– Je vais te poser une question et tu vas me répondre gentiment. Elle est où la fille ?
– Je vous jure que j'en sais rien.
Il sourit puis fit signe aux deux autres hommes.
– C'est tout ce que je voulais savoir.
Et puis il se retourna. À son geste, les deux autres bolosses se jetèrent sur moi et me battirent à mort. Quand je fus incapable de bouger à terre, il se retourna et me dit en souriant :
– Vous utiliserez votre prime pour vous soigner très cher.
Point de vue Sarah
Il avait l'air tellement sincère, mais comment oublier qu'il m'avait violement brutalisée. J'avais déjà eu des problèmes au pied, d'ailleurs je ne faisais pas l'éducation physique au collège et Monsieur a risqué de me faire amputer la jambe.
– Vous pourriez me dire ce que je fais toujours enfermée ou du moins pourquoi je suis la ?
- Mange me répondit Ahmed
- Repondez moi s'il vous plait Mr Ben Khalifa
- Mange je te dis
- Qu'allez vous faire ? Me casser l'autre pied ? Allez y vous gênez pas
- Tu casses la tête vraiment
- Je veux rentrer chez moi
Après une pause j'ajoutais
- S'il vous plait
Il s'en alla de ma chambre en laissant la porte ouverte. Cela faisait maintenant quatre jours qu'il me retenait. Dans trois jours c'était les résultats, qu'est-ce qu'il me voulait donc? Je ne sais même pas pourquoi je suis encore là. Pourquoi est-ce que je reste bloquée dans ce fichu endroit ? Pourquoi est-ce que je n'ai pas essayé de m’enfuire à l'hôpital ou demander de l'aide? J'avais essayé de le faire mais cela c'était soldé par un échec. Ahmed lui même avait tenu à faire le guet devant ma porte pour me l'empêcher et rester à chaque fois qu'une infirmière venait me consulter pour s'assurer que je ne dise rien, il avait menacé de faire du mal à toutes les personnes que j'informerais alors autant dire que je n'ai pas pris ses menaces à la légère, j'avais déjà eu un aperçu de ce dont il était capable. Et ma disparition n'avait-elle pas été signalé ? Karim m'avait parlé d'une éventuelle mention dans la presse papier mais faut croire que dans cet hôpital personne ne lisait les journaux. Dans tous les cas, elle avait été obligé de revenir dans cette maison de malheur.
Il revint deux minutes plus tard avec son MacBook à elle
- Nous avions passés des heures sur ça mais nous y sommes finalement arrivés. Nous avions utilisé vos bonnes veilles méthodes. Hacké le système pour faire parvenir un message. Par contre nous avions rencontré un léger problème.
Il se tient l'espace entre les sourcils entre son pouce et son index.
- Vois tu votre informaticien en chef est très doué. Il nous faut son code. Donc je profite de cet instant pour te mettre au courant que de ce fait, seul lui peut vous frauder. Cela de côté j'ai réfléchis et j'ai trouvé.
Je l'empêchai de continuer
- Vous aviez réfléchi ? C'est une première dites moi un peu
- Ma patience a des limites
- Soit
- Et j'ai trouvé. C'est toi qui va envoyer le message.
Un rire sans joie franchit mes lèvres, c'était tellement faux que je du m'y reprendre
- Intéressant Ahmed. Quelle idée de génie, vous méritez un oscar ma parole
Il s'elança vers moi et me serra le cou
- Fais attention à toi Sarah
Je le poussai violemment en y mettant toute ma volonté, je comptais pas trop sur ma force.
- J'étais très sérieuse quand je t'ai dit de plus lever la main sur moi.
Je me levai et me mis en face de lui
- Tu n'es personne et tu n'as aucun droit sur moi. Je ne suis pas ta chose et je ne me laisserai pas faire. Crois moi Ahmed Ben Khalifa, je serai en mesure de te planter pendant ton sommeil, les regrets seront pour plus tard. Paroles de Sarah Harwood.