Du pareil au même

Ecrit par Riri

Les rayons du soleil qui pénétraient dans la chambre m’ont réveillé. J’ai cherché des yeux ma partenaire mais il n’y avait plus aucune trace d’elle. Au contraire, c’était Riem qui en face du lit me fixait avec froideur.

 

-Bonjour, enfin tu daignes ouvrir les yeux. Vu l’état de ta tête je suppose que la nuit a été longue… Au cas où tu ne le saurais pas, il est midi et mes parents ne vont plus tarder. Il y a une salle de bain mais je suppose que tu le sais déjà dit- elle avant de claqué la porte.

 

Heu j’ai raté un épisode ? D’abord la fille d’hier soir est où ? Je suppose qu’elle est partie en douce. Et pourquoi c’est Riem et pas Kainene qui viens me réveiller. Pendant combien de temps, elle m’a regardé dormir ?

Soupirant je me suis dirigé vers la salle d’eau. Puis j’ai enfilé mon pull en retroussant les manches, récupérer mon téléphone et je suis descendu.

 

Dans le salon, il y avait Kainene, une fille que je ne connaissais pas et Riem.

-Hmmmm, Moha alors hier à un moment donné tu as disparu. Allez dis-moi tout…

-Heu, Kainene tu n’aurais pas de l’Efferalgan stp

-Tiens dit Riem en me tendant une plaquette de doliprane à la place

Si le regard pouvait tuer, je serais tombé raide mort sous les yeux de Riem. Kainene pour sa part avait repris sa discussion animée avec la troisième fille en question.

 

Je me sentais mal à l’aise, et super gêné du coup j’ai voulu rentré chez moi. Cette fois encore, Riem a pris les clés de la voiture et a proposé de me déposer. Muni du peu d’amour propre qui me restait je l’ai suivi.

 

L’ambiance était électrique dans la voiture, Riem n’a pas desserré les dents et moi je n’ai pas arrêté de manipuler mon médaillon. A peine le deuxième jour de mon expérience et je m’attire déjà les foudres de la gente féminine.

 

-Merci pour l’aller, pour la soirée et pour le retour

-Tranquille mais à l’avenir sache que c’est sur mon lit que tu as fait tes cochonneries

-gxhdsdhgrjk, désolé j’ignorais que c’était ta chambre

-Comment savoir, vous les hommes face au sexe vous oubliez tout dit-elle avec un sourire narquois.

C’était la première fois qu’elle me souriait. Profitant de la brèche qu’elle avait ouverte je me suis lancé.

 

-Sinon ça te dirait te dîner avec moi ce soir ?

-Non mais tu te fous de moi là

-J’ai l’air de le faire ?

- Et la fille d’hier soir ? Tu n’as pas l’intention de la retrouvé ?

-Je ne pense pas avoir des comptes à te rendre chouponne. Pour le moment, je t’invite à dîner  parce que je voulais juste le faire après c’est comme tu le sens dis-je en ouvrant ma portière.

 

-Donc tu me sors ça comme ça. C’est d’un rencard tu parles si je ne me trompe pas

 

-Du tout, c’est loin d’être un rencard. Tu sais zappe et bonne suite de journée.

 

Je suis descendu et elle a démarré en trombe. Non mais les femmes (je sais que j’en fais partie mais actuellement je suis de l’autre côté), toujours dans l’abus. Bon j’avoue je n’ai pas été réglo mais que voulez-vous la chair c’est la chair.

 

Je me suis posé dans mon canapé et j’ai dormi tout l’après-midi. A mon réveil, j’ai fouillé mes notifications et je me suis rendue compte que Riem m’avait écrit. Je l’ai alors appelé, elle a décroché à la troisième sonnerie.

 

Je vous épargne les banalités de la conversation qui a duré deux heures. Au final, elle a accepté d’aller manger avec moi. On a convenu du lieu puis on a décidé de se voir là-bas.

J’ai pris une douche et une fois encore j’ai tapé la branlette. On ne sait jamais et sincèrement depuis l’expérience de la veille je voulais recommencer. Aussi par mesure de précaution, il fallait que je mette bien miguel.

Je me suis apprêté et j’ai attendu le taxi.

 

A mon arrivé, je m’attendais à ce qu’elle soit en retard mais non. Sa voiture s’est garé au moment où moi-même je descendais du taxi.

Riem portait une petite jupe en wax, un crop top et des baskets. Elle s’était légèrement maquillé et avait relâché ses braids orange. Elle était magnifiquement mignonne.

 

On s’est fait la bise, je lui ai tiré la chaise (j’ai sorti la totale).

On a parlé de tout et de rien. Nos commandes sont arrivées et je me suis rendue compte qu’elle vouait une adoration sans limite à la bouffe. C’était assez mignon et plus le temps que je passais en sa compagnie s’écroulait plus je voulais que ça dure. Riem avait de la discussion et surtout un sens de la répartie hors du commun. Elle a regardé sa montre à un moment et j’ai fait de même en me rendant compte que je venais de passer littéralement quatre heures de temps en sa compagnie.

 

-Bon maintenant, on fait quoi ?

-Je ne sais pas Mr Moha, c’est toi qui m’a invité, surprend nous

-Ah ouais genre chouponne tu veux jouer à ça ?

-Ne m’appelle pas comme ça, c’est un surnom ringard dit-elle en relevant ses mèches en un chignon.

 

Ses gestes étaient gracieux, et j’ai remarqué qu’elle remontait ses lunettes à chaque fois qu’elle souriait. Je n’avais pas envie de la laisser partir mais je savais que si je voulais qu’elle s’intéresse à moi il fallait que je joue la carte du mec qui s’en fou. J’ai donc réglé l’addition, puis on s’est dirigés vers sa voiture et j’ai attendu qu’elle démarre. Bien sûr, elle a voulu voulait me déposer chez moi mais j’ai décliné l’offre.

 

Je voulais m’aérer l’esprit en marchant puis je voulais prendre un verre dans mon club de danse préféré. J’y suis allé et pour la première j’ai commandé un coca cola à la place de la bière.

 

A un moment, je me suis rendue compte qu’à la table en face il y avait une dame qui n’arrêtait pas de me fixer. Avant que je ne dise ouf, elle s’est dirigée vers moi.

 

-Bonsoir

-Salut comment tu vas ?

- Tranquille et toi ?

-Je vais bien, mon prénom c’est Célia et toi

-Alia non pardon Moha

- Il est original ton prénom

-Merci alors je retourne à ma table

-Non tu peux rester

 

Célia est une dame âgée, je dirais vers la quarantaine. Au premier abord on ne le remarque pas vraiment. Son visage respire la douceur. Sa petite robe noire épousait parfaitement ses formes qui damneraient un sain. Ses yeux étaient verts et tout autour le temps avait creusé de petites rides. Célia me faisait penser à une dame qui menait une guerre sans merci contre la vieillesse. Go slay Mama !    

 

-Alors Moha, tu as quelque chose d’autre à faire après ici ?

-Pas vraiment, j’avais prévu rentré chez moi après mon verre et me faire un ciné

-Et si à la place tu me raccompagnais chez moi ?

-Non c’est gentil mais je dois refuser

-Allez juste quelques heures. Je suis sure que tu es à la quête de nouvelles sensation dit-elle avec un clin d’œil.

 

De base j’avais l’intention d’appeler Riem mais Célia a raison. Je me devais de vivre de nouvelles expériences. Donc je vais accompagner cette inconnue magnifique qui fait le double de mon âge chez elle. De toutes les façons je suis un homme et je ne risque rien.

 

Célia s’est levée avec grâce et s’est empressée de lissé les plis de sa robe. D’une démarche chaloupée elle se dirigea vers le comptoir. Elle avait mis des escarpins noirs.

                                                                                           

Perdu dans la contemplation du ciel étoilée je ne me suis pas rendu compte qu’elle était revenue à la table. Je ne saurais dire si c’était exprès ou pas, mais en voulant récupérer son trousseau de clés sa main effleura  mon membre. Je me suis raidi direct. Oui je veux bien vivre des expériences mais hors  de question que je me fasse tripoter sans mon consentement.

 

-MAIS ARRETES, tu joues à quoi ?

-Allez ne fais pas ton timide, tu viens ?

 

Une voiture rouge nous attendait à la sortie du bar. Le chauffeur descendit pour nous ouvrir la portière et au moment de grimper dans la voiture, j’ai eu l’impression d’apercevoir Liam de dos. Je me suis bien posé sur le siège arrière un peu anxieux mais très excité à ce qui allait se passer une fois sur les lieux.

 

Le trajet dans la voiture était calme à part Célia qui se frottait à moi plus que nécessaire. Moi j’étais concentré sur mon téléphone parce qu’avec Riem on apprenait à se connaitre.

 

-Mais laisse ton téléphone, je n’ai pas signé pour ça

-Deux minutes, attend je décroche cet appel

 

J’ai décroché mon téléphone et je me suis mis à discuter. Pendant ce temps, Célia jouait avec ma main gauche et à un moment elle a plongé délicatement sa main dans mon jogging.

     -MAIS ?

      -Laisse toi faire ! En plus tu as l’air d’apprécier.

 

Avant toute chose, j’ai pris la peine de mettre un terme à ma discussion avec Riem. Je m’apprêtais à embrouillé Célia mais sa réplique m’a laissé sans voix.

Oui j’apprécie beaucoup néanmoins j’aurais aimé qu’elle calme son ardeur jusqu’à chez elle. De toute les façons on n’est pas seul, il y a quand même son chauffeur dans la  voiture.         

 

 -Je t’aurais demandé ton avis mais dès l’instant où tu as accepté me suivre dans ma voiture, encore plus chez moi je suis libre de disposer de toi à ma guise.

           -Calme tes ardeurs, on n’est pas encore seul. De plus tu ne peux pas faire comme si je n’avais pas mon mot à dire. C’est quand même mon corps. Je suis quand même un être humain.

             -Ah bon tu crois ? Je ferais ce que je veux. En plus tu sembles être une bonne proie

               -Pardon ???

                -Chut dit elle et elle mit ses longs doigts manucurés sur ma bouche.

Célia m’arracha mon portefeuille de sa main libre puis sorti ma carte d’identité.

    -Pourquoi ta carte d’identité est au nom d’Alia Fafi ? C’est qui ? Ta sœur ou ta copine ? Et surtout pourquoi tu as ses papiers ?

    - Rends-moi ma carte. Tu n’as pas le droit

    -Du calme ma brioche je te rendrais tes papiers si tu es sage. Je me fous de l’endroit d’où tu les sors. Coopère et tout ira bien.

  

Le chauffeur de Célia fini par se garé devant une maison grise surmonté d’un haut portail. Il a ouvert la portière à sa patronne sans l’once d’un regard pour moi.

La résidence était plongée dans le noir. La cour était vaste et il y avait de nombreux arbres dont les branches hautes me faisaient penser à une maison hantée. Suivant les pas de mon hôte, j’ai adressé une prière silencieuse à Dieu. J’étais morte ou je dirais mort de peur et sans m’en rendre compte je me suis mis à claquer des dents.

Dès que la  porte s’est ouverte, Célia a ouvert une bouteille qui trainait sur la table basse. Elle en a mis dans un verre qu’elle m’a tendu.

              -Bois le sec, tu seras détendu après

   J’ai bu le contenu parce que j’avais besoin de quelque chose de corsé. Mon hôte, a disparu un moment et pendant ce laps de temps je crois que je me suis assoupi.

 

Je me suis réveillé en sursaut sur un lit en velours noir. Mes mains étaient menottées à la rambarde du lit. La lumière de la chambre était tamisée et un magnétophone jouait une musique flippante. Une dame bizarre était debout en face de moi. Un instant j’ai cru que c’était ma vue qui me jouait des tours, parce que la dame en face de moi ne ressemblait en rien à la Célia rencontré quelques heures plus tôt.

                 -Qui êtes-vous dis-je avec une voix apeurée

                  -Célia mon cher fit cette dernière en s’asseyant à califourchon sur moi

 

Non, non et non. Pitié seigneur faites-moi sortir de ce mauvais rêve.

La dame assise sur moi ressemblait plus à une vieille sorcière de Disney qu’à une ravissante femme âgée.

Elle était en sous-vêtement ce qui révélait sa morphologie peu agréable et surtout son corps était verdâtre, non jaunâtre enfin il y avait plusieurs nuances de couleurs. Cela me faisait penser  aux conséquences de la dépigmentation.

J’ai tourné ma tête à gauche pour échapper à la vision d’épouvante que m’inspirait la vue de Célia mais erreur dans un verre sur la table trônait fièrement un dentier !

 

                     -A quel moment vas-tu te décidé à réagir ? Et puis pourquoi tu ne dis plus rien. Ne me dis pas que ta présumé virilité est une arnaque dit-elle en esquissant un sourire édentée

 

Je n’ai pas pris la peine de lui répondre  parce que j’étais hébétée et sincèrement j’avais peur. On m’a déjà parlé des arnaques physiques et tout mais là j’ai trouvé le gros lot. Et sincèrement je soupçonnais la présence d’un grand chaudron magique dans lequel je finirai une fois usé.

Oui j’ai une imagination débordante mais moi quand je la suivais ici je n’ai pas signé pour ça. Je kiffais bien l’idée de me taper une cougar chic mais pas un machin chose !

 

 Tout mon corps était en compote, je me sentais mal. Et comme si ça ne suffisait pas j’avais l’impression que d’une minute à l’autre j’allais tomber dans les pommes. Détournant la tête, une fois de plus j’ai aperçu mon médaillon posé sur la table de chevet.

Prise de peur je me suis rappelé de l’avertissement de Liam.

<>Te voilà dans le corps d’un homme, vis à fond ton expérience !!!De toute les façons aucun retour en arrière n’est permis …Surtout n’enlève pas le médaillon  quoi qu’il arrive <>

 

Comme une réponse à la panique qui m’a envahi, le tonnerre gronda à l’extérieur. La chambre fut plongée dans l’obscurité totale et des chiens se mirent à aboyer dans la cour de la résidence. Un chat aussi se mit à miauler.

 

-Ne bouge surtout pas je reviens.

 

C’est fini pour moi aujourd’hui je mourrais dans la peau de Moha. Je n’aurais même pas droit à un enterrement. Mes parents ne pourront pas faire leur deuil et ils vont vivre dans l’attente de me voir un jour franchir le seuil de la maison.

 

Penser à mes parents déclencha l’adrénaline qu’il y avait en moi. J’ai essayé de m’étirer le plus possible afin d’atteindre mon médaillon. Mais la douleur lancinante que j’ai ressentie au niveau de ma poitrine a eu raison de ma tentative.

 

          -Toute ta vie tu te mets dans des situations improbables !

 

J’ai eu peur d’halluciner une fois encore parce que la voix que je venais d’entendre n’est rien d’autres que celles de Liam. Avant même que je ne puisse ouvrir ma bouche, j’étais libéré de mes menottes.

 

            -Que faites-vous chez moi ? Et comment vous êtes entré ici dit Célia  qui venait d’arriver d’une voix apeuré

             -Personne ne vous dira rien mais laisser partir ce jeune homme et l’incident restera entre nous

              La connasse, sorcière de service s’est hâté de rendre mes effets à Liam sans un regard pour moi. Je mourrais d’envie d’uriner mais je ne voulais plus passer ne serait-ce qu’une seconde dans cette maison maudite. Liam a dû me tendre la main tellement j’avai

Cinq jours dans la p...