Edna
Ecrit par Boboobg
*Farah Odongo
Dès l'instant où J'ai vu l'infirmière arrivé avec l'enfant dans les bras, Édouard derrière elle, les mains dans ses poches, j'ai su que quelque chose n'allait pas. Déjà que pendant tous le temps où on m'enlevait le placenta et me nettoyait, je reponsais à la peau tellement blanche de mon bébé. J'avais trop peur qu'elle ne sois malade.
L'infirmière : c' est l'heure de la tété. Je vais vous montré comment faire.
Je me suis assise comme j'ai pu et elle m'a posé Edna dans les bras. Dès que mon téton s'est posé sur ses lèvres toute rose, elle l'a engurgité comme si elle avait suivi un entraînement dans le ventre pour ça. Ça m'a fait serrer les dents à cause de la douleur.
Ed : tu as mal ?
Moi : quand elle tire. (la regardant) elle est malade ?
Ed : non, les médecins disent qu'elle va bien. Mais j'ai demandé qu'ils prennent sont sang parceque je ne comprends pas son apparence.
Moi (touchant son crane) : comment ça se fait qu'elle soit aussi clair ?
Ed : je ne sais pas. Tu es métisse et maman l'es. C'est sans doute la cause. Sinon je ne m'explique pas comment !
J'occupe une chambre à moi toute seule. Ed est assi dans un coin bien trop calme à mon goût. Il devait être aux anges d'avoir enfin sa fille. La couleur de la petite pose problème et moi ça m'inquiète, je ne veux pas que mon bébé soit malade.
Tante Brigitte : alors la petite chérie (la prenant) HO !
Tante Brigitte regarde la petite puis me regarde avant de regarder Édouard. Je ne sais pas pourquoi, mais j'ai l'impression qu'elle tente de me dire quelque chose.
C'est à ce moment là que monsieur et madame Mbolo entrent dans la pièce.
Tantine Brigitte : je suis dehors.
D'abord le père de Édouard prend la petite, il l'a regarde un moment puis me regarde avant de regarder son fils qui n'a pas bougé de sa place.
Ernest : whaou elle est superbe. Comment elle s'appelle ?
Moi : Edna Victoire Ngoma !
Ernest : c'est très beau (m'embrassant) félicitations !
Marie (la prenant) : mais c'est une blague !
Ernest : Marie ne commence pas !
Marie (déposant la petite dans le berceau) : vous n'allez pas me dire que personne ne vois ce que moi je vois !
Moi (agacé) : et que vois tu belle maman ?
Marie : que tu es vraiment une salope. Cet enfant n'est pas d'Édouard !
Ed (calme) : je ne te permet pas. La petite est bien de moi, c'est mon enfant. La génétique tu connais ? Elle est métisse comme sa mère et sa grand-mère !
Marie (hors d'elle) : mais tu es maboule ma parole. Ce bébé est blanc et non métissé. Regardez moi ces yeux ça sort d'où ? Aucun membre de ma famille n'a ces yeux là et sa mère non plus ! Bon sang elle a couché avec un blanc et est venu t'attribuer la grossesse (rire) te voilà pris sale pute ! Dis nous la vérité. Dis nous qui est le père de ta bâtarde
Moi (hors de moi) : que vous m'insultez Marie je l'accepte mais personne ne mettra en doute mon intégrité en traitant mon enfant de bâtarde.
Ernest : Marie, il existe des cas où deux parents noir ont un enfant blanc donc venant de ses deux là qui ont cette génétique là, ça ne me surprend pas que le bébé ait cette peau.
Marie : cet enfant n'est pas d'Édouard ! Ce n'est pas un Ngoma ! Regardez là si elle a la tache de naissance.
Édouard (calme) : maman arrête de raconter n'importe quoi.
Marie (à son fils) : toi aussi tu doute n'es pas ? Ta précieuse Farah s'est bien moqué de nous dit donc. Tu as regardé n'es pas ?
Moi : regardez quoi ?
Marie : tous les Ngoma ont une tache de naissance quelque part sur leur corps.
La tâche de naissance de Édouard qui est sur sa cuisse gauche est donc une particularité familiale.
Moi : alors regarde Édouard, regarde cette tâche que ta mère me laisse enfin tranquille.
Édouard (me regardant) : j'ai déjà regardé et elle ne l'a pas.
Moi : pardon ?
Marie (jubilant ouvertement) : je le savais bien mais comme tout le monde la prenait pour une sainte ! Voilà, sa sorcellerie découverte!
Moi (calme) : Édouard c'est ton enfant et tu le sais.
Édouard : je sais ma puce.
Ernest : si elle n'a pas la tache, je suis désolé Farah mais nous ne pourrons pas la reconnaître. Dans l'ancien temps, on l'aurais tout simplement nié mais là, il nous reste à faire le test genetique.
Moi (choqué) : vous me croyez donc capable de faire ça ?
Marie : oui petite sorcière !
Ernest : nous ne croyons rien Farah. Mais pour que le doute ne nous ronge pas, je propose le test de paternité.
Moi : Édouard !
Édouard :....
J'ai envie de pleurer tellement c'est irréel mais je me reprend. Je n'ai rien à me reprocher puisque depuis trois ans maintenant le seul homme a visité ma fleur c'est Édouard. Même si cette suspicion a mon encontre me fait beaucoup de mal.
Moi : d'accord, j'accepte !
Marie : mais qui te demande même ? Tchrrrr
Ernest : nous allons partir, prend soins de toi.
Ils sont sortis tous les deux. Édouard est resté là dans son coin et je me suis endormi en essayant de remettre tout ça à demain parceque trop épuisé.
Quand je me suis réveillé le matin, un médecin m'a osculté avant de me permettre de sortir. Édouard était là, bien que distant.
Ma petite Edna a deux semaines, elle n'a toujours pas été déclaré à l'état civile parceque nous attendons la réunion de demain car Édouard et son père sont rentrés hier de France où ils ont emmené les échantillons pour le test d'ADN.
Si je panique ? même pas. Je sais qu'Edna est sa fille.
Orelie : Cette histoire là est vraiment bizarre. Edna aussi, elle ne pouvait pas simplement être métisse, fallait qu'elle soit blanche comme le lait ?
Moi (rire) : laisse mon enfant tranquille, que c'est elle qui a choisi de naître dans une famille bizarre ?
Orelie : en tout cas, après la réunion, faudra que tu lui fasses ça dur. Plus de sexe pendant même un an. C'est quoi cette façon de douter là ?
Moi : hum en tout cas, je suis trop prise par bébé Edna , que je n'ai pas le temps d'en vouloir à Édouard ou à sa famille. Je crois que si je n'avais pas vu Edna sortir de moi, j'aurai moi aussi douté de ma maternité lol.
Orelie : en tout cas, je suis la marraine et je ne veux rien entendre !
Moi : ça marche. Dès qu'elle a un mois j'irai la faire baptisé.
Orelie : bisous petite, n'oublie pas de me faire le compte rendu.
Moi : ok
Cette réunion, c'est papa Philippe qui l'a demandé, pour parler mais c'est Édouard qui m'a dit hier que sa mère ne compte ouvrir l'enveloppe qu'à ce moment là. Je lui ai dit que ça ne me dérange pas car je ne me reproche de rien.
Il est quinze heure quand papa Philippe et maman Brigitte arrive. Naomie les reçoit pendant que je donne la tété à ma petite princesse.
Édouard m'a assuré que ni son père, ni lui n'ont ouvert l'enveloppe parceque ma chère belle mère leur a fait jurer de ne pas le faire. Elle veut sans doute l'humilié car pour elle, Edna n'est pas de son fils.
Quand les Ngoma arrivent , papa et maman Itoua les reçoivent comme d'habitude avec courtoisie même si Marie ne cesse de me jeter des regard haineux.
Ernest : tu veux bien déposer l'enfant ?
Moi : oui papa.
Je donne Edna à Naomie qui va s'enfermer avec elle dans la chambre. Je veux que cette histoire se termine, mon Édouard me manque.
Papa Philippe : nous sommes ici, parceque ma femme m'a dit il y'a deux semaines que vous refusiez la paternité de votre fils. Que votre femme n'a pas cesser de nous insulter de tous les noms. Cela m'a beaucoup chagriné et j'ai voulu vous rencontrer pour parler mais vous étiez déjà en France pour faire vos examens. Bref je suis ici pour savoir ce qui en retourne.
Ernest : je m'excuse pour le comportement de ma femme et aussi le notre. Mais faut nous comprendre, non seulement la petite nait blanche mais elle n'a pas non plus notre tache caractéristique. Le doute est un sentiment qui peut emmener loin c'est pour éviter cela que j' ai voulu qu'on emmène des échantillons d'Édouard et sa fille...
Marie (agitant l'enveloppe) : supposé fille pour l'instant.
Ernest : nous avons emmenez les échantillons dans un grand laboratoire. Cette enveloppe est dans nos mains depuis deux jours. Mais ma femme n'a pas voulu qu'on l'œuvre donc nous voici.
Papa Philippe : Farah si tu as quelques choses à dire, c'est le moment parceque dès que cette enveloppe sera ouvert, il n'y aura plus de retour possible. C'est aussi ton cas Édouard.
Ed : je sais que c'est mon enfant car je ne vois pas Farah être aussi méchante envers moi pour me tromper ainsi depuis tout ce temps. Je n'ai pas de doute la dessus, c'est pour apaiser ma mère et pouvoir reconnaître mon enfant que je le fais.
Moi : je n'ai rien à dire.
Papa Philippe prend l'enveloppe et la li calmement en emetant aucun son pouvant traduire ce qu'il y'a sur le papier puis me la tend mais je refuse, je n'ai pas besoin de la lire puisque je le sais déjà, c'est là que Marie s'empresse de prendre le papier.
Marie (yeux brillant) : le père presumé est exclu d'être le père biologique de l'enfant.
Édouard (gueulant) : maman arrête ça tout de suite !
Marie (lui tendant le papier) : c'est écrit en conclusion. Regardez vous même !
Édouard lit puis le tend à son père. Il me regarde, je le regarde et on se regarde.
Je ne comprends tous simplement ce qui se passe.
Ernest : Farah, là je ne sais plus quoi dire. Philippe c'est par respect que nous allons vous demandez de prendre votre fille et de vous en aller avec elle.
Nous :....
Marie a commencé à m'insulter, me traiter de tous les noms d'oiseaux. Mais je n'arrive même pas à regarder ailleurs que dans les yeux de mon homme qui traduisent tellement de tristesse.
Marie (criant) : prenez votre salope de fille et sortez avant que je n'appelle la police. Regardez moi ça ! Que d'argents gâché pour une pute pareil. Vouloir nous donner l'enfant d'un autre !
Je suis resté là assise sans bougé, ni même cligner des yeux.
Édouard (a son père) : j'ai besoin de sortir d'ici !
Ernest : je t'emmène à la maison.
Ils sont sorti et j'étais toujours là, les yeux rivés sur l'endroit où il était assis. Pendant combien de temps ? Je ne le sais plus.
Tantine Brigitte : Lève toi Farah on va partir, on part avant qu'on ne vienne nous expulsé.
Moi (la regardant) : je n'irai nulle part tantine.
Naomie (me déposant Edna dans les bras) : je crois qu'elle a faim.
Je prends mon bébé et lui donne le sein pendant que tantine Philippe et les filles font des allés et retour dans la maison pour sortir les affaires.
Quand je vois une de mes valises je leur demande de le laisser.
Tantine Brigitte : ton oncle est rentré avec la honte Farah, je ne te juge pas mais partons seulement avant que cette femme ne vienne nous chasser.
Moi : c'est ma maison tantine et c'est son enfant. Ce n'est pas possible qu'elle ne le soit pas.
TB : bon moi je pars avec les filles, tu viendra à la maison quand tu auras compris que cet homme ne veut plus de toi.
Elles sont partis en me laissant seul dans cette grande maison. J'ai pris le papier sur la table et me suis mise à lire le tableau des constante génétique, puis les conclusions.
Il est écrit que Edna et Édouard ne sont même pas parenté.
Mon bébé tète et me regarde de ses magnifiques yeux . Sa peau est plus éclatante qu'à la naissance, on voit très bien qu'elle est blanche maintenant.
Mais je ne comprends pas. Ça ne peut qu'être lui le père. C'est sa mère, oui c'est Marie qui a fomenté ce coup pour me discréditer. Elle a dû changer les enveloppe c'est sûr.
Il est presque minuit passé quand j'entends la serrure tourné. J'ai déposé Edna dans son berceau, il y'a une vingtaine de minutes.
Édouard entre et stop net quand il me voit. J'avais éteint la lumière.
Moi : Édouard !
Ed(sec) : tu n'as plus rien à faire là. Va t'en !
Moi (devant lui) : j' ai aussi peu d'importance que ça a tes yeux ? Ta mère. C'est elle qui a tout manigancé, je te jure sur tout ce que j'ai que Edna est de toi ! (posant mes mains sur son torse) ne la laissons pas nous séparer s'il te plaît. On a notre famille, notre petit bébé.
Ed(me repoussant) : tu es vraiment la personne la plus méchante que je connaisse. (calme) je n'aurai jamais cru ça de toi Farah, jamais.
Moi : je n'ai rien fait Édouard. Je ne t'ai jamais trompé , je te jure !
Édouard : je veux que tu sortes d'ici.
Moi (determiné) : Non je n'irai nulle part. C'est toi qui voulait de cette vie de famille et maintenant qu'elle est là, tu veux laisser ta mère nous divisé pour une absurdité pareil. Je ne crois pas en votre tâche bizarre, ni a ses papiers qui racontent de la merde. Tout ceux en quoi je crois c'est que je t'aime et jamais je n'aurai trompé homme que j'aime.
Édouard (explosant) : tu me prends pour qui Farah ? Tu me prend pour qui ? Dis moi ce que je t'ai fait de mal pour mériter ça ? Jusqu'à la dernière seconde j'y ai cru ! Même après avoir vu les yeux de ton enfant, sa peau, son corps en entier ! J'aurai pu décroché la lune pour toi, il a fallu que tu me prennes pour le dernier des imbéciles . Sort de chez moi !
Moi : Édouard
Édouard renverse la table basse qui se casse sur le sol en marbre,je sursaute tellement je ne m'attendais pas à ça.
Moi : je le jure que c'est ta fille. Je ne t'ai jamais trompé.
Il va dans la chambre, je le suis en lui parlant mais rien y fait. Il retire mes affaires que j'avais remis après le départ des filles dans notre garde linge, qu'il jete en pèle mêle dans la valise. Il rempli mes deux valise ainsi et va les jetés dehors pendant que je lui supplie de ne pas faire ça.
Édouard (regard sanglant) : pourquoi Farah ! Qu'est ce qu'il avait de plus que moi ? Pourquoi ?
Moi : je n'ai rien fait, je le jure !
Il me repousse mais je reviens vers lui encore et encore.
Moi (m'agripant a son cou en essayant de l'embrasser) : bébé je jure que je n'ai rien fait. C'est ton enfant !
Édouard me pousse cette fois ci avec tellement de force, que tombe comme une masse sur les fesses. Il vient vers moi comme un torrent, me tire de terre par le col de ma robe et me décharge trois gifles successives que je n'avais pas vu venir et qui manque de m'arracher les deux mâchoires.
Mes cris ont sans doute réveillés Edna car je l'entends pleurer dans sa chambre.
Édouard tourne les talons pour la chambre du bébé, je me lève avec les étoiles autour de la tête et cour vers la chambre la peur au ventre.
Édouard tiens Edna avec une main, la pauvre enfant bouge son petit corps en hurlant.
Moi (la main sur ma bouche) : je m'en vais, je m'en vais pardon.
Édouard (le regard sombre) : c'est ça mon enfant ? Tu me prends pour un con ? Tu m'as pris pour ta merde ?
Mon bébé est entrain d'hurler et mon cœur de mère ne peut le supporter. Pour la première fois depuis le début de cette histoire, je pleure.
Moi : sniff tu lui fais mal sniff donne la moi sniff Édouard donne moi mon enfant sniff (criant ma douleur) DONNE MOI MON ENFANT !
Il la dépose a terre et je cour la prendre dans mes bras en touchant son petit bras. Je soupire en constatant qu'il n'est pas cassé.
Édouard(tremblant de rage) : je ne veux plus jamais te voir, jamais. Tu t'es cru maligne au point de me prendre pour ta chose, sache que tu viens de perdre quelqu'un de bien. Cette maison connaîtra une autre femme et des enfants de moi. Disparaît de ma vue ! Si je te revois autour de moi, je te tue. Toi et ta fille !
C'est les pieds tremblant que j'ai tiré mes valise une a une mon bébé de deux semaines dans les bras.
Moi : tantine, je suis dehors.
TB: attend j'envoie un garçon taximan du quartier Henri te chercher. Tu es où ?
Moi : devant chez moi. Tantine fait vite s'il te plaît, il fais froid.
On a passé une heure Edna et moi dans le noir,j'ai dû la mettre dans mon habit pour que l1 chaleur de ma peau la réchauffe quand il s'est mis à pleuvoir tout d'un coup.
Assise devant cette maison qui était la mienne, trompé jusqu'au os, ma petite fille de deux semaines dans les bras, je me suis promise une chose. Je ne me laisserai plus jamais allé. Plus jamais je n'irai contre mes principes pour vouloir cette part de bonheur qui m'est toujours refusé. Elle n'a pas besoin d'un père, je serai les deux.
Il est trois heures du matin quand le fameux taximan arrive et nous ramène Edna et moi à Kintele.
Le lendemain, j'étais à la mairie en train de déclaré ma fille. La case père est vide.