Epilogue
Ecrit par Annabelle Sara
Paul
Jeune je ne rêvais que
d’une chose, avoir une famille unie. Où enfants et parents pourraient créer un
climat harmonieux, où aucun enfant ne se sentirait exclu, encore moins le
besoin de devoir acheter de l’affection.
On me disait toujours
que j’étais la pièce rapportée que ma place je ne la méritais pas, j’avais
ressenti cette exclusion longtemps jusqu’à ce que mon chemin croise celui d’une
femme. Forte, exceptionnelle, déterminée et courageuse. J’étais tombé amoureux d’elle
plus vite qu’il ne m’avais fallu pour apprendre à prononcer correctement son
nom : Véronique Ngo Bidjeck.
Je me disais toujours
que son nom était bien trop long, il lui fallait un nom cours et surtout que
l’on retiendrait en une seconde, alors je lui ai proposé de m’épouser et de
devenir Mme Nana.
Avec Véronique je ne me
sentais plus comme la pièce rapportée, j’appartenais à un tout, un tout qui
trouvait son socle et sa base en cette femme d’une force hors du commun, qui
arrivait à prendre en main n’importe quelle situation et à ouvrir n’importe
quelle porte. Je n’avais aucune honte à dire que cette femme m’avait apportée
beaucoup de chose.
Le revers de la
médaille, c’est que j’avais toujours sentis au fond de moi que je ne pouvais
combler tous les vides en Véronique, je savais qu’elle est de ces animaux
sauvages qu’on ne peut pas mettre en cage et que je devais me contenter de
prendre chez elle le strict nécessaire, parfois j’avais peur que cela équivaut
à rien du tout.
Mais il y a une
distance entre soupçonner et savoir. Lorsque j’ai découvert il y a 6 mois
l’étendue de la déloyauté de ma femme j’avais vraiment pensé que c’était fini,
ma famille n’existait plus. J’avais voulu lui enlever nos enfants, la laissez
seule puisqu’elle a dans les veines cette ADN de louve sauvage je ne voulais
plus qu’elle soit le mâle alpha de la meute de peur qu’elle ne nous attire de
véritable problème.
C’était avant que je ne
la vois livrer une véritable bataille, la bataille de sa vie, parce que les
autre bataille elle les avait livré pour les autres. Pour Miriam qui voulait se
débarrasser d’un mari pervers, pour moi afin de me libérer de l’emprise de ceux
que j’appelais ma famille et encore pour éloigner de moi les démons de mon
passé.
Cette fois Véronique
s’était battu pour elle, contre elle-même. Elle qui aimait tout contrôlait
avait appris à lâcher prise et à accepter qu’elle avait des limites. La voir
batailler, en pleurant, hurlant sa rage, reconnaissant sa faiblesse et le fait
qu’elle avait besoin des autres, surtout de moi, m’avait aidé à traverser la
période difficile où je devais accepter le fait que ma femme ne m’avait pas
seulement menti mais aussi trompé, durant des années, pour reconstruire une
vie, une famille, encore plus soudé.
Je la regardais aider
ma mère, ma vraie mère dans la cuisine, sur sa chaise roulante effectuant avec
cœur et joie des tâches qu’elle rejetait quand elle était encore valide et
j’avais le sourire.
Personne dans cette
famille n’est une pièce rapportée, nous avons tous une place un rôle et surtout
je sais qu’il y a deux lionnes qui veillent sur nous, aujourd’hui et demain.