Épilogue

Ecrit par Tiya_Mfoukama

Epilogue :


-Je peux pas dormir avec vous ? Me demande-t-elle avec des yeux de merlan frit.

-Non ma chérie.

-Mais s’il te plait papa, y’a l’orage ! Pleurniche-t-elle

-La lampe va rester allumer toute la nuit. Rétorqué-je en remontant les draps sur elle.

-Et si ça part ?

-Le groupe prendra le relais.

-Mais si…

-Salomé, arrête, tu as demandé une nouvelle chambre, elle est là maintenant tu t’y couches. T’es une grande fille de bientôt cinq ans et il faut te comporter comme telle.

-…


Elle s’enfonce dans ses draps puis me tourne le dos en reniflant. Décidément, c'est une manie chez sa mère et elle de me tourner le dos.


-T’es pas gentil !

-Merci, la prochaine fois que tu voudras dormir dans mon lit, faudra pas l’oublier !

-….Snif

-Bonne nuit.

-….

-Salomé ?

-…


Mieux vaut ne pas insister.

Avec ses caprices à deux balles elle va donner raison à Mayéla qui passe son temps à dire que je la pourrie et qu’aujourd’hui je peux pas me plaindre de son comportement puisque je suis à l’origine de tout ça.


Je sors de sa chambre en prenant soin de ne pas éteindre la lampe puis me dirige vers la mienne plongée dans la pénombre, et simplement éclairée par le clair de lune. Je n’allume pas le slipt conscient de l'orage qui se profile à l’horizon. Ça va apporter un petit vent frais qui fera office de ventilateur pour ce soir.


-Alors, elle a boudé n’est-ce pas ?


Le corps dissimulé sous les draps, elle jubile presque en me posant cette question, qui est plus de l’ordre de la rhétorique qu’autre chose.


-L’amour est fini entre vous ?

-….


Je retire mon t-shirt en l’ignorant royalement, puis le dépose sur un des fauteuils tout en faisant abstraction de la nuisette qu'elle dévoile en tirant les draps pour me permettre de m'allonger..


-L’avantage maintenant qu’elle te boude, c’est qu’elle n’osera pas entrer dans la chambre et ne se glissera pas dans le lit. Je vais enfin pouvoir en profiter pleinement !

-….

-Quoi, tu es triste. Elle te manque déjà ?

-….


Un peu qu’elle me manque !

Dans son désordre Salomé, m’avait apporté une solution de taille en venant dormir avec nous. Elle était un rempart contre tout excès et toutes tentatives de rapprochement entre Mayéla et moi.

Dix-mois qu’on est de nouveau ensemble et près d’un an et demi que je suis off sexuellement. Une éternité !


Le soir où je l’ai emmenée au terrain, j’ai vraiment cru qu’elle était en train de me planter, et je voulais encore une fois la retenir même si je m'étais dit que je n’essaierai plus après ça.


« Mais lâche moi, je vais prendre une feuille et un stylo. Je vais déjà commencer à prendre des notes ».


J’étais à deux doigts de l’arrêt cardiaque et elle, elle souriait malicieusement.


« Je te suis, j’ai pas le choix mais Shomari, si jamais tu… ».


Je ne sais pas trop ce qu’était la fin de sa phrase, tout a été emporté par ce baiser dont je rêvais depuis un moment. je l’ai embrassée jusqu’à en perdre haleine.

Elle me laissait une chance d’être meilleur, je l’avais dans mes bras, je goûtais à nouveau à ses lèvres, c’était bon et je demandais rien d’autres sur le moment.

Après l’avoir lâché, j’ai accepté les conditions qu’elle me soumettait et c'est ainsi que doucement, on a repris.

Ça n’a pas été automatique, je dirais même que c’était laborieux mais on a tenu. Elle est restée avec Salomé chez elle pendant six mois puis il  y a quatre mois, elles sont venues s’installer ici, avec moi alors même que le chantier de la grande maison débutait.

Salomé a pris l’habitude de venir dormir et ça ne dérangeait personne puisque la maison actuelle accueillait les meubles de la future maison familiale et les affaires de Mayéla. Il y avait des cartons empilés un peu partout, surtout dans la salle de jeu et la chambre de Salomé.

Ça a mis du temps mais on a fini par ranger au moins sa chambre pour qu’elle y ait accès, mais elle n’en voulait plus. Le deal pour qu’elle la retrouve avait été de la repeindre et de l’aménager, ce qui a été fait, mais qui ne semble toujours pas convenir à mademoiselle.


-Il est triste de ne pas avoir sa petite princesse à ses côtés.

-Mayéla, c’est bon, on a compris. Soupiré-je en ajustant mon oreiller.


Elle éclate de rire, puis se met à me singer grossièrement.


-Mwana, je serai toi, je ne rigolerai pas autant, si ça venait à déraper dans la nuit, faudra pas m’en vouloir.


L’un de ses conditions était de recommencer sur des bases saines, non biaisées par des rapports charnels et j’ai accepté… Sans pensée qu’elle parlait d’abstinence à durée indéterminée.

C’est une horreur qui se transforme à certains instants en moment de torture. Comme quand elle sort de la douche, ou comme maintenant, avec sa nuisette transparente.


-Pourquoi tu veux attendre dans la nuit. Murmure-t-elle à mon oreille.


Je me tourne vers elle pas certain de l'avoir compris.

Mayéla a développé un sens de l’humour, dont je suis souvent la pauvre victime et je pensais que ses propos étaient une preuve de cet humour  mais le regard brûlant de désir qu’elle me lance, m’éloigne très vite de cette théorie.


-Tu … ?


Elle acquiesce d’un signe de tête.


-Tu sais que …. ?


Elle acquiesce de nouveau.

Je n’ai pas besoin de finir mes phrases, elle sait ce que je veux dire.


-Il faudrait peut-être commencer. Chuchote-elle en glissant ses mains sous l’élastique de mon pantalon.


La nuit que j’imaginais tout ce qu’il y a de plus banale s’est transformée en nuit de folie intense, qui a trouvé écho les nuits de la semaine qui ont succédé. Et certains matins également, comme aujourd’hui par exemple.


-Mais tu fais quoi à Babi, depuis Eric ne fait que m’appeler pour te convaincre de revenir….. Elodie tu n’es pas sérieuse…. Hihihi…..Tu m’étonnes, il est en panique, en plus tu es avec son fils. Pardon rentre chez toi… Tu aimes le faire souffrir »

-C’est Elodie au téléphone ? Demandé-je à Mayéla en entrant dans la cuisine.

-Humm humm. Fait-elle à mon attention.


Enfin je crois


-Non c'est Shomari qui demandait... elle te passe le bonjour.

-Humm ouais moi aussi.

-Lui aussi te salue, bref, c’est ton fournisseur qui bloque tout si je comprends bien ….hummm.

-Y’a pas un truc à se caler sous la dent avant d'aller chez tes parents ? Demandé-je


Elle lève les yeux vers moi, un peu comme si je la dérangeais et me dit:


-Comme je l’ai dit à ta fille, c’est une salade de fruits ou rien.


C'est à ce moment que je me tourne vers Salomé avachi sur sa chaise, le visage attristé.


-Bonjour Salomé !

-….


Elle se lève de sa chaise, puis m'évite soigneusement avant de sortir de la pièce, en me regardant de travers.


-C’est moi où elle vient de me toiser ? Demandé-je à Mayéla.

-Je ne sais pas, je n’ai pas suivi. Tu lui as fait quoi ?

-…


J’hausse les épaules, l’air étonné et interrogateur. Je ne sais pas ce que je lui ai fait mais j’espère bien pour elle que j’ai mal vu, qu’elle ne m’a pas regardé de travers sinon je connais une petite fille de quatre ans qui va bientôt mourir.


-C’est entre vous… Je te sers de la salade ?

-Non, et puis ne prépare rien si c’est pour nous dissuader de manger hein !


Je l’entends marmonner quelque chose qui ressemble à « sa fille et lui me fatiguent » quand je sors de la cuisine.


Une heure plus tard, on se retrouve autour de la table à manger des parents de Mayéla, avec Serge, Kala et leur petit garçon Ethan.


-Attendez avant de commencer à manger. Crie la mère de Mayéla. On va quand même bénir le Seigneur pour cette grâce qu’il nous accorde de pouvoir nous réunir tous ensemble autour d’un bon repas.


J’avais oublié le protocole, puisqu'un dimanche sur deux, on prie avant de manger.  Devinez chez qui on ne le fait pas !


-Wani, ça va ?  Tu veux dire la prière ?

-Naaaan mami. Souffle-t-elle quasiment en pleures.

-Mais qu’est-ce qu’il y a ?

-…..


On dirait qu'elle a envie de se faire dorloter. Elle connaît ses grands parents et sait qu'elle peut tout obtenir deux avec quelques larmes et des reniflements.


-Nini qu’est-ce qu’il y a ? Demande Kala.

-….. Snif.

-Bon viens me dire à moi, ce qui ne va pas. Viens dire à papi.


Elle se lève de son siège pour aller s’asseoir sur les genoux de son grand-père puis lui dit en hoquetant :


-Je veux pas…pas…que ma…maman…meurt.

-Mais pourquoi ta maman elle mourait ?

-Pas… pa…parce que papa…pa… il veut la tuer !


Dans certaines familles, là on  verrait tous le monde se tourner vers moi et me demander des explications en criant à la sorcellerie et là la révélation divine par l’enfant et heureusement que les parents de Mayéla ne sont pas dans les conneries du genre parce que je serais mal à cet instant précis.

Entre le choc, la colère, la stupéfaction, je ne sais pas vraiment où me situer. Je pense que Mayéla n’a peut-être pas autant exagérée lorsqu’elle disait que je pourrissais Salomé. Non mais c’est quoi ces conneries !


-Salomé, ça ne va pas de dire des choses pareilles ?! M’énervé-je. C’est quoi ces mensonges !

-Naaan, je mens pas ! Papi je mens pas ! Papi je mens pas ! C’est maman qui a dit qu’il va la tuer !

-Mewani ça suffit maintenant ! Tonné-je sous le regard désabusé de mes beaux parents, Mayéla, Serge et Kala. Sors de table !

-Papi ! Snif !

-Attends, mais où est-ce que tu as entendu ça ?

-La nuiiiiit ! Ma-man elle…snif.. elle a crié «  arrête, tu.. tu vas me tu-er » et papa..pa.. il l’a ta..tapé.

-Mais qu’est-ce que… Oh non.

-Elle a beau-coup crié.et…et…papa…il la tapait encore…. J’ai..j’ai tous vu…dans…dans le petit trou.


Oh seigneur.

Pu-tain-de-merde !

C’est pas possible !

Elle ne nous a quand même pas entendu… rohh.


-Ah. Tout s’explique. Lance maman Yvonne.


Sa phrase est suivie par l’éclat de rire de Kala, et le pouffement de Serge qui essaie tant bien que mal de se retenir de rire.


-Je mens pas papi, je mens pas ! Continue de crier Salomé.

-Et je te crois.  Je sais que tu ne mens pas. Mais tu écoutes aux portes et ça, ce n’est pas bien.

-…Snif…

-…Kala arrête de rire. Dit Mayéla.

-Oui, oui, excuse-moi. Je suis…..


Et elle repart dans un fou-rire qui contamine la table.

Ma fille est vraiment à part.

Je suis dorénavant entre l’hilarité et la colère, mais décide de mettre ça de côté et de prendre Salomé pour discuter un peu avec elle. Et surtout la rassurer parce que j’imagine qu’elle doit vraiment être persuadée que j’ai tenté de tuer sa mère. Elle est futée pour son âge, mais est loin d’être assez sage pour comprendre le véritable sens des propos de Mayéla ou encore les « coups » que j’ai portés à sa mère. Et j’espère qu’elle ne comprendra aucune de ses subtilités au moins jusqu’à ses trente ans.

-Salomé ?

-…snif oui papa…

-Tu penses que je pourrais faire du mal à maman ?

-….

-Je t’ai déjà expliqué comment je t’aimais ?

-oui. Murmure-t-elle.

-Et comment je t’aime ?

-Gros comme ça. Fait-elle en écartant au maximum ses bras.

-Exact, je t’aime gros comme ça, et même plus. Et bien tu vois, maman, je l’aime tout autant. Et tout comme toi, elle occupe une place très importante dans mon cœur… Elle a été très triste à cause de moi et c’est une des raisons qui me pousse à toujours être gentil avec elle. Tu comprends ?

-…Oui.

-Parfait, maintenant on va parler de ton petit côté voyeur. Ce que tu as vu et entendu, ce sont des choses de grandes personnes, tu ne peux pas les répéter puisque tu n’es pas sensée les avoir entendu. C’est pas beau d’écouter aux portes et de regarder dans les trous de serrure.

-…Pardon papa. Soupire-t-elle en venant se blottir dans mes bras.


Économise-toi avec moi, c’est ta mère que tu vas devoir amadouer.


Je profite quand même de ce moment avec elle et remercie intérieurement le ciel de m’avoir permis de pouvoir réparer mes erreurs. Y’a rien de plus beaux que passer des moments aussi loufoques, et cocasses, entourés des personnes que l’on aime.


*****


Il est 14h33, si je calcule bien mon temps, je pourrais être chez Elodie pour 15h30, on récupère Kala vers 45 et on se retrouve à la piscine à 16h. C’est correct.


-Marie !

-Ouiiiiiiiiii !


Je me mets à compter mentalement jusqu’à dix avant qu’elle n’apparaisse devant moi. Marie, ma nourrice, venue de la Centre Afrique. Elle fait un boulot hors pair avec Mewani et s’occupe parfaitement de mon petit prince. Mon petit homme que je n’attendais absolument pas et qui s’est introduit dans nos plans.

En le voyant, j’ai toujours un sourire aux lèvres et me replonge  quatorze mois plus tôt, quand j’ai découvert que j’étais enceinte.

C’était quelques semaines après que Shomari et moi ayons définitivement remis le couvert. J’avais l’impression de revivre un remake de l’annonce de la grossesse de Wani. Je me sentais pas spécialement bien, et pour en avoir le cœur net, j’ai fait un test qui s’est avéré positif. Je me suis souvenue de la réaction de Shomari lorsqu’il a appris pour Wani et j’ai fait une crise d’angoisse. Je n’arrivais plus à respirer, j’étais complètement désorientée puis je me suis évanouie pour me réveiller quelques heures plus tard à l’hôpital.

Quand mon regard est tombé sur Shomari, assis sur le fauteuil se trouvant près de mon chevet, j’ai pensé que ma dernière heure avait sonné. Une fois en passant, d’accord, mais deux fois, faut pas exagérer.


-Hey ça va mieux ? Qu’est-ce qu’il s’est passé ? Il paraît que t’as fait une crise d’angoisse.

-Je suis enceinte.

-Je sais le médecin me l’a dit, et j’ai vu le test de grossesse à la maison, mais où est le rapport avec ta crise d’angoisse.


J’étais sur le point de répondre avec agressivité, quand l’information est montée à mon cerveau, il était au courant de ma grossesse et ne semblait pas énervé.


-Tu… Tu n’es pas en colère ? Tu m’en veux pas ? Tu ne te sens pas pris au piège ?

-Quoi ? Non mais pourquoi….. D’accord, je vois. Merde, je suis vraiment désolé Mwana.

-….Snif.


Il m’a prise dans ses bras et m’a rassuré concernant cette grossesse que j’ai menée sans tracasserie, jusqu’à il cinq mois, quand j’ai donné naissance à Joshua, mon petit prince.

Je suis restée avec lui jusqu’à ses trois mois puis lorsque j’ai voulu reprendre le travail, j’ai rencontré Marie.


Comme je le disais plus tôt c’est vraiment une perle. En plus de parfaitement s’occuper de mon fils comme s’il s’agissait du sien, elle gère le linge de Wani et prépare même à manger pour elle si je n’ai pas le temps de le faire. Je pouvais vraiment pas rêver mieux comme nourrice, après le départ de Nathalie qui va bientôt se marier avec Gui-Gui. Tout se passe parfaitement bien même s’il y a un petit bémol…. Elle est d’une lenteur verbale !!! Oh la-la.C’est pas possible. Elle parle d’une voix niaise et nasillarde puis fait trainer toutes ses fins de phrases. C’est horrible. Son débit de mots est de dix par minute, et encore. Elle donne l’impression de répondre en 20 secondes là où deux sont requises.


-Oui madaaaame.

-Je vais vite fait donner le sein à Joshua, tu pourras préparer à manger pour Wani, des légumes avec la viande que j’ai fait tout à l’heure.

-D’accoooord.


Et ce hochement de tête systématique…


-Merci.

-Au faiiiit-eeuh……J’aiiii pliééé les vê-te-ments de l’en-faant….. jeeee ne saiii…

-Pose les sur sa commode, je viendrais ranger. La coupé-je. Merci.


Je sais que ça ne se fait pas, mais on pourrait encore y être demain si je n’étais pas intervenue.

Je me concentre sur Josh qui commence à réclamer. Il est très sage, tout le contraire de Wani à son âge. Il couine que lorsqu’il a faim et souhaite manger ou quand il a fait et demande à être changé. Une pure merveille.

Je profite de ce moment de calme pour appeler Thierry qui a tenté de me joindre ce matin. J’étais en train de conduire et est préféré rater son appel pour le rappeler ultérieurement. Nous sommes restés en contact au désespoir de Shomari qui ne voit pas notre amitié d’un très bon œil. Parce que oui, nous sommes restés amis. Nous fréquentions la même église, avions des amis en commun et notre relation avant d’être amoureuse était amicale. Avec un peu d’effort, on a réussi à la remettre sur pied. C’est un très bon ami sur qui je peux compter, et j’essaie de l’être également pour lui.


-Salut Yéyéla !

-Tu m’appelles encore comme ça, je raccroche.

-Oh là ! Mais tu es sur la défensive, qu’est-ce qu’il y a ? Tu n’as pas dormi ? Ton prince t’as tenue en éveil toute la nuit ?

-Non, c’est juste toi et tes Yéyéla. Comment vas-tu, j’ai vu que tu avais tenté de me joindre ce matin. Je n’ai pas répondu parce que j’étais au volant.

-Je sais, je t’ai vu passer et c’est pour cette raison que je t’ai appelée. Comme ça faisait longtemps.

-Oh, c’est vrai qu’on ne s’est pas vu depuis un moment, ça te dirait qu’on aille boire un verre demain ?

-Demain, ouais pourquoi pas, vers 17h ?

-Demain 17h c’est bon pour moi, viens me chercher directement au travail, je ne prendrai pas ma voiture le matin Shomari me déposera.

-Avec qui tu parles ? Me demande justement Shomari en entrant de la chambre de Joshua.


Je dis discrètement le prénom de Thierry et le vois se rembrunir instantanément.


-Okay faisons comme ça. On se voit demain, embrasse ma petite princesse.

-Je n’y manquerai pas. Bisous et à demain.


Je dépose mon téléphone puis observe Joshua qui tête goulument son faire attention au regard de Shomari sur moi.

Je n’ai rien à cacher, je ne fais rien de mal, raison pour laquelle je suis sereine.


-T’as rien à me dire ?

-Si, je sors avec les filles on va au Saphir profiter de la piscine pendant une heure, tu pourrais récupérer Wani ou appeler ta mère ? Si c’est moi qui le fais, elle va me monopoliser au téléphone et au final, ça ne servira à rien.

-…

-Tu pourras ?

-Tu sors demain avec Thierry ?

-Oui comme tu l’as entendu, on va aller boire un verre après le boulot, ça fait longtemps qu’on ne s’est pas vu. Dis-je calmement.


Je ne suis pas une partisante du «  elle ou il ne me plait pas, arrête de le fréquenter ». L’être humain n’est pas infaillible c’est certain, mais moi je sais où je vais avec qui je vais. J’ai remis mon couple dans les mains de Dieu pour qu’il veille dessus et j’ai appris à beaucoup dialoguer pour exprimer ce que je ressens. J’ai longtemps discuté avec Shomari concernant mon amitié avec Thierry et c’est la raison pour laquelle il ne dit rien de plus.

Notre relation a été dans ses débuts aussi mouvementée que des montages russes mais nous avons réussi à surmonter ça. Elle a été énormément bénéfique pour moi, parce qu’elle m’a permis d’évoluer, de grandir, de faire face à mes choix, de les assumer pleinement. J’ai encore beaucoup à apprendre mais en même temps, la vie est faite pour apprendre.

-Pour Wani, tu pourras aller la chercher ?

- Je vais voir Louis et Taliane, je vais leur déposer les vêtements pour leurs gamines.

-T’avais pas fait ça depuis ? Sho ! Donc mes princesses n’ont même pas encore porté les vêtements que j’ai achetés pour elle ?

-Excuse-moi d’avoir oublié. Dit-il sèchement. Tu peux aussi bien le faire toi-même en les leur remettant demain au lieu d’aller boire un verre.

-Non, je te laisse le faire. J’appellerai ya Tal ce soir pour qu’on essaye de programmer un rendez-vous samedi ou dimanche.

-….


Il se penche vers son fils, dépose un baiser sur son front puis s’éloigne de nous.


KULA