Épilogue

Ecrit par Mayei

Épilogue 

...Naomie...

Je pensais sortir d’ici plus tôt mais c’était mal connaître les magouilles qui se passent dans cette prison. Les gangs qui se forment et les règlements de compte. Quand tu es faible, tu finis par être écrasé. Et c’est comme ça que j’ai été accusée de meurtre. Il y avait eu une bagarre entre deux chefs de clan : celle des tigresses contre celle des louves. Les louves avaient gagné ce jour-là mais les tigresses n’avaient pas été satisfaites et ne décoléraient pas. 
Je partageais ma cellule avec une louve, une nouvelle recrue des louves. Au milieu de la nuit, exactement un mois avant que je ne sorte, deux tigresses sont rentrées dans ma cellule sûrement aidées par les gardiennes. 

Je me suis relevée brusquement 

Une : chuuuuuut 

L’autre : recouche-toi tranquillement si tu ne veux pas qu’on finisse avec toi 

J’ai mis ma main sur ma bouche pour m’empêcher de crier et je me suis recouchée en priant très fort que rien de m’arrive. J’ai tellement fermé les yeux que j’ai fini par m’endormir réellement. Le matin je me réveillais en recevant des coups. Ma voisine était morte et le couteau se trouvait dans ma main. J’étais persuadée que c’était l’une des tigresses qui en était à l’origine. Ce jour-là on m’a rouée de coups au point de sentir le goût de mon propre sang dans la bouche. 

J’ai eu la mort de ma voisine comme charge et aujourd’hui je me retrouve à la tête d’un gang que j’ai moi-même formé avec certaines filles qui étaient vulnérables par le passé. Même si je ne sais pas si je sortirai d’ici un jour, je vis ma vie de prison. Je reçois la visite d’Auguste qui trouve un malin plaisir à me narguer. Il aime surtout me parler de l’heureuse vie de Cécile avec son mari et ses deux enfants. 

(Alors avec Naomie j’ai voulu montrer qu’il y’a certaines personnes qui sont foncièrement méchantes. Lorsque nous choisissons nos amies nous ne savons pas exactement ce qui se passe dans leurs cœurs, nous ne connaissons pas leurs intentions réelles. Ce qui est sûr c’est qu’une personne ne peut pas passer son temps à te montrer ses dents car un jour ou l’autre son vrai visage fera surface. Et c’est comme ça que Cécile étant dans les problèmes a connu le vrai visage de Naomie. Encore Dieu nous donne la possibilité de nous racheter et c’est à nous de faire notre choix. Dieu à travers Cécile a donné cette opportunité à Naomie qui s’en est servi pour faire encore plus de mal. Résultat, une vie entière en prison. Cependant ce n’est pas toujours que les mauvais paient.)

...Sarata Obame...

Moi (décrochant le téléphone) : allô Rosine ?

Rosine : Tantine ! 

Moi : qu’est-ce qui se passe et tu cries comme ça ?

Rosine : Tantine, la maman de monsieur est à la maison, elle vient d’arriver comme ça 

Moi : dans la maison de qui Rosine ? Elle fait quoi la ?

Rosine : elle est venue avec même un petit bagage 

Moi : elle ne peut pas partir chez Sharon ou Kim ? c’est chez moi qu’elle vient ?

Rosine : … …

Moi : mes enfants sont où ? 

Rosine : à l’école 

Moi : j’arrive tout de suite 

J’ai raccroché le cœur chaud. Il y’a certaines choses qui ne changent pas avec le temps. Si j’ai pu faire la paix avec mon père ce n’est pas le cas avec la mère de Karl. Je dirai même que c’est encore pire. Souvent elle verse même son venin sur mes filles. Elle va souvent jusqu’à dire que les filles ne sont pas de Karl. Au début elle disait que les jumeaux ne coulent pas dans leur sang. Ensuite c’était que dans leur famille on accouche d’abord les garçons et ensuite les filles. C’est encore quoi ça ?

Avec les sœurs de Karl tout se passe très bien. Elles ont enfin pu s’affirmer contre leur mère qui leur fait des misères comme si ce n’était pas leur maman, cette femme est mauvaise je vous assure. 

J’ai demandé la permission de descendre plus tôt pour aller voir ce qui se passe chez moi. J’ai d’abord fait un stop à l’école des filles pour les récupérer. 

Sarah : on ne rentre pas avec le bus aujourd’hui ?

Moi : tu me vois et tu poses la question ?

Soraya : pourquoi tu fais cette tête maman ? 

Moi : tu vas aussi faire cette même tête quand tu trouveras ta grand-mère à la maison 

Sarah : mais il fallait nous dire que mémé Fatou était là. Elle a pris l’avion quand et tu ne nous as pas dit. 

Moi : Sarah je n’ai pas envie de rire hein ! Attends d’être avec ton père pour faire tes blagues ? C’est dame Nathalie qui vous attends là-bas. 

Soraya : mieux tu nous déposes chez le boss et on rentre avec lui le soir

Sarah : So a raison laisse nous au bureau du boss

Moi : regardez-moi ces mauvaises ! Nous allons affronter ça toutes les trois.

Ce ne fut pas facile pour moi de porter ces filles dans mon sein. Combien de fausses couches ai-je fait ? aujourd’hui mes jumelles ont 14 ans. J’ai essayé de leur faire une petite sœur ou un petit frère mais toutes les tentatives de sont soldées par des échecs. Malgré tous les médicaments indigénats de maman rien ne rentrait. Nathalie a aussi soulevé cela pour me faire toute une histoire. Je crois que le prochain enfant viendra quand le moment sera le bon. Même si c’est l’enfant de la retraite ça ne fait rien. 

Je remercie le ciel de m’avoir donné un homme comme Karl Obame. Il connaît sa mère et sait la mettre à sa place la quand il faut. Il sait consacrer le temps à sa famille et ne rate aucune occasion de nous faire plaisir. Je l’aime tout simplement et je me sens énormément aimée.

(Ce que j’ai voulu faire ressortir ici c’est à quel point les différences de culture et religion peuvent affecter des personnes qui s’aiment vraiment. Ce n’est pas facile d’avancer quand les familles autour se détestent. En Afrique on a pour coutume de dire que ce ne sont pas deux personnes qui se marient mais plutôt deux familles. L’amour qui unissait Karl et Sarata a été plus fort que les discordes mais encore une fois ce n’est pas toujours le cas.)

...Mathilde Obrou...

Maman : tu as quel âge Mathilde ?

Moi : ... ... ...

Maman : Mathilde je dis que hein, ce n’est pas à toi que je suis en train de parler ?

Moi : Maman, il faut manger tu vas prendre tes médicaments 

Maman : Mathilde tu pars vers la quarantaine hein. Tu as l’argent, écoute j’applaudis, j’applaudis fort pour ça. Tu as l’argent maintenant, tu m’as mise ici dans ta grande maison. Mais le mari est où ? Les enfants sont où ? qui pour crier Mamie ? Ton père est mort dans savoir c’est quoi être grand père 

Moi : maman il fait manger 

Maman : tu vois comment tu as laissé ta chance passer ? Maintenant tu es obligée d’entretenir les hommes. 

Moi : oh ! 

Maman : oh quoi ? Tu penses que je ne vois pas le petit qui se cache ici les nuits pour rentrer dans ta chambre. À chaque fois qu’il vient de faire crier dans la maison là j’entends oooh. J’entends aussi quand il te dit merci pour l’enveloppe 

Moi : je monte 

Maman : il faut monter 

Qu’est-ce qu’elle veut que je lui dise encore ? J’ai bossé toute ma vie pour être à l’abris du besoin. Je suis maintenant un grand cadre dans une société de la place. Ma vie professionnelle est assez remplie mais ma vie amoureuse est une grosse catastrophe. Depuis cette affaire de Mickael j’ai connu des hommes qui m’ont donné ce qu’on appelle le goumin. Il y’a même un dont j’ai financé le mariage sans m’en rendre compte. Ma mère me met la pression quant au fait de trouver un mari et lui faire des petits enfants mais est-ce qu’on sort seulement pour tomber sur la mari ?

(Alors avec Mathilde, je montre comment on peut passer à côté de sa chance parce qu’on est obnubilé par ce qui n’est pas à nous. Notre cœur peut désirer énormément quelque chose qui ne sera forcément pas bon pour nous. Ce n’est pas tout ce qu’on veut qu’on obtient. D’autres dirons qu’on accroche son vêtement où sa main arrive. Mathilde a seulement voulu accrocher sa robe sur la tête de la girafe mais elle est tombée.)

...Kayla Isabelle Thalmas...

Moi : Léon ! 

Léon : arrête de m’appeler comme ça 

Mia : Sébastien alors ! 

Léon : Anthony ça ira 

Mia et moi nous sommes sérieusement moquées de lui. Qu’il s’en prenne à ses parents de lui avoir donné des noms aussi vieux.

Moi : on apelle les fils de tonton Mickaël, ceux de tonton Tristan sans oublier du côté de tata Ruth et Tata Didi et on fait une très grande fête. 

Léon : tu penses qu’ici c’est ta maison ?

Moi : je suis ton ainée tu me dois du respect 

Léon : attends seulement que j’avertisse ton père 

Moi : oh Léon ! Je veux juste m’amuser un peu.

Léon : tu penses que je ne vois pas ton jeu ? Tu vas en profiter pour inviter l’autre laid que tu regardes comme une folle la 

Mia : franchement tu es comme papa toi 

J’ai fait les yeux doux à Mia pour qu’elle réussisse à convaincre Léon de ne pas nous balancer à papa sinon ce serait notre fête. On aurait dit que la plus petite d’entre nous trois c’est moi. Il y’a six ans entre Mia et moi et seulement deux entre Léon et moi. J’ai 16 ans et Léon 14 mais il se prend pour le chef de la maison quand papa n’est pas là.

Nous vivons dans une belle petite famille qui nous procure tout l’amour dont nous avons besoin. Je dirais même un trop plein d’amour. Mais mon père c’est une autre paire de manche. Il ne badine pas je vous dis. Je me demande comment maman arrive à le supporter. Tata Ruth m’a raconté comment il lui faisait les misères avant et je n’en revenais pas. S’il fatiguait sa sœur comme ça ce n’est pas nous ses enfants qui échapperons. 

Tonton Mickaël est marié à tatie Marina qui est trop gentille et surtout très belle. 

Léon : tu rêves ou quoi ? Depuis que Mia t’appelle à la cuisine 

Mia (criant) : laisse-la, si elle pense que les trucs vont se faire seuls et que la fête sera prête comme par magie c’est bien pour elle.

J’ai sauté au cou de Léon, en lui faisant des bisous car il a finalement accepté. Léon a le caractère de papa mais le sang de maman a un peu dilué tout ceci. J’ai passé tous les coups de fils nécessaires sans oublier d’appeler Dave, ce garçon du lycée qui fait chavirer mon cœur. Je me mordais la lèvre en pensant à lui.  

Mia : à quoi tu penses ? 

Moi : comment ça ?

Mia : tu te mords la lèvre mademoiselle et lorsque nous faisons ça, rien de bon n’rn ressort lol. 

C’est vrai que Mia et moi avions ce même tic avec les lèvres. D’où cela venait ? Je ne saurais le dire.

... ... ...

La fête battait son plein, tout était en place et la musique était au top. Dans la maison de monsieur Thalmas ! Heureusement qu’il est en voyage avec sa femme. Si seulement il nous voyait. J’ai dansé autant que je pouvais et Dave et moi nous sommes éloignés vers la piscine.

Dave : tu es belle ce soir 

Moi (faussement fâchée) : tu veux dire que d’habitude je ne suis pas belle ? 

Dave : mais non...je veux juste dire que tu es encore plus belle 

Moi : c’est ça !

Dave : je peux te poser une question ?

Moi : je t’écoute 

Dave (se rapprochant) : je peux t’embrasser ?

Je me suis mordue la lèvre, plaçant ma mèche de cheveux derrière l’oreille. 

Moi (tout doucement) : ne demande pas, fais-le...

Il approchait ses lèvres quand 

“Eeeeeeeeh”

Nous nous sommes retournés pour tomber sur Léon qui approchait, l’air furieux. 

Moi (me mettant devant Dave) : c’est quoi le problème Léon ? 

Léon : bouge-toi, c’est à lui que j’ai affaire 

Il faut dire que face à Léon, Dave n’avait aucune chance. Bien que Léon soit moins âgés, il avait la taille et le gabarit. 

Dave : nan c’est comment ? 

Léon : tu me reposes cette question je te refais le portrait. C’est dans la maison de mon père que tu viens embrasser ma sœur ?

Dave : ce n’est pas de ma faute si elle demande. 

Moi (dépassée) : oh ! 

Dave : elle m’a allumé il fallait bien que j’éteigne le feu lol 

Je suis quittée entre eux et c’est avec plaisir que j’ai vu Léon le saisir par les cols de sa chemise. Les autres garçons sont venus en renfort mais ça n’en valait même pas la peine car Léon cognait sérieusement Dave. Il a fini par le jeter dans la piscine avant de le jeter hors de la maison. 

Léon : la prochaine fois que tu es attirée par un homme fais en sorte que ce soit quelqu’un qui te respecte au moins

C’est comme ça qu’un petit frère parle à sa grande sœur ? 

Mia : oh c’est comment ?

Moi : demande à monsieur Thalmas 

Mia (amusée) : le père ?

Moi : non le fils.

Je suis montée dans ma chambre, je n’avais plus le cœur à faire la fête. 

...Léna Murielle Thalmas...

Nous revenons de voyage mon mari et moi dans le cadre de notre anniversaire de mariage. Nous sommes rentrés épuisés et après avoir parlé avec les enfants nous sommes montés nous coucher. Ce matin je me suis levée avant olivier pour faire le petit déjeuner mais Anthony était déjà debout.

Anthony : ma première femme 

Moi : mon premier époux 

Anthony : premier époux et tu m’as abandonné pour t’en aller avec le deuxième 

Moi (Le serrant dans mes bras) : tu sais qu’il n’y a personne avant et après toi. 

Anthony : attends quand monsieur Thalmas descends tu lui dis ça une bonne fois pour toute 

J’étais pliée de rire. Souvent je me dis que les noms qu’on lui a donnés (Léon et Sébastien) agissent trop sur lui. Un petit de 14 ans qui agit comme un vieux du village. Les filles sont descendues quelques minutes après 

Moi : des femmes qui dorment autant ! 

Mia : on t’aime aussi maman 

Isabelle : il est où papa ?

Moi : ton visage comme ton père  

Elle m’a tiré la langue cette petite folle. Je me suis dépêchée de tout faire avant qu’Olivier ne vienne crier dans la maison. Les filles mettaient la table quand monsieur est descendu. Mia et Isabelle se sont jetées sur lui, je me vous dis pas les câlins. 

Olivier (m’enlaçant) : ne sois pas jalouse ma reine (m’embrassant ) je t’aime 

Les filles : beurk 

Anthony : bande de jalouses 

C’est comme ça mes week-end en famille, avec mes enfants et cet homme que j’aime tellement. Nous venons de loin, Mia est aujourd’hui une belle jeune fille de 22 ans. Qui saurait qu’Olivier n’est pas son père si je ne le dis pas ? Olivier n’a jamais fait de différence entre elle et les autres. Je dirai souvent même que Mia est plus sa complice que la mienne. J’en suis même jalouse. 

Je suis heureuse dans ma petite vie. Pour rien au monde je ne voudrais l’échanger contre quoi que ce soit.

Monsieur Grognon