Épilogue

Ecrit par Boboobg



... Mireille Oko... 

Il a fallu du courage à maman et à  moi pour que nous nous rendions dans cette salle d'audience. Du courage et énormément de force pour que nous surmontions cette tristesse. Que dis je, pas surmenter mais faire abstraction de cette douleur qui ne nous quitte presque jamais. 

Nous sommes là dans cette salle d'audience et l'on parle de ma sœur comme d'une victime, ce qu'elle n'a jamais été à aucun moment de sa vie. Et entendre ces gens qui ne la connaissait pas parlé d'elle, de sa vie de famille,et surtout, l'avocat adverse qui tente par tous les moyens de la présenter comme une mauvaise épouse pour tenter de sauver son client qui le regarde avec des yeux mécontent. 

Même après deux ans, je me rappelle de tout comme si c'était hier. De ce matin horrible où alerté par les cris des enfants,  nous avons trouvé maman et moi Ya love à terre, baigné dans son propre sang avec ses enfants à ses côtés et son mari tenant le couteau ensanglanté. 

Je me suis précipité vers elle en l' appelant mais il était clair que ma sœur n'était plus de ce monde. J'ai lancé un regard de détresse à maman et celle ci était en train de tenter d'étrangler son beau fils. 

Je ne sais pas d'où m'est venu ce sang froid mais Dieu sait que je ne pouvais par la regarder, pas comme ça. J'ai pris Alphonsia qui pleurait toute seule dans le lit, sans doute qu'elle cherchait les bras de sa mère. Puis j'ai tiré les deux autres qui se debattaient pour rester à côté du corps de leur mère jusqu'en bas des escaliers. J'y ai trouvé le gardien que j' ai envoyé en haut. C'est lui qui a séparé maman de Tonton Alphonse et à appelé la police. 

Quand les ambulanciers sont venus pour  emmener le corps de Ya lovely, maman criait tellement qu'ils ont été obligé de l'endormir ainsi que les enfants. Je me suis retrouvé être la seule à accompagner le corps de ma sœur. J'ai dû prendre sur moi, sur ma douleur afin de prendre mes responsabilités. Elle qui avait toujours été là pour les autres, la voilà qui était là à présent toute seule dans ce drap blanc prête à être congelé comme un vulgaire cadavre. J'avais beau avoir constaté sa mort, mon esprit se refusait tout de même à cette réalité. 

Peut être que je me souviens de tout ceci parceque moi même je n'étais plus moi. J'agissais plus par automatisme qu'autre chose. Mes gestes et paroles étaient mécaniques. 

La famille n'a pas tarder à arriver. Les oncles ont vite fait de prendre les choses en main. C'est au levé du jour que nous avons appris pour la mort de Tracy. C'était le comble mais j'essayais  tant bien que mal d'être forte,de changer et nourrir Alphonsia qui refusait que quiconque d'autres la prennent. 

C'est quand il a fallu que j'appelle les connaissances de ma sœur que j'ai craqué. J'étais en train d'annoncer aux gens que mon rocher, ma conseillère, ma deuxième mère était morte. Morte ! 

Et dire que juste hier, on était tous en train de crier de joie, de rire et de boire car on venait de retrouver Hope et on pensait que Tracy venait avec son père. Elle me confiait même qu'elle comptais se réinstaller à Abuja avec son mari et les enfants car Brazzaville n'était plus une ville pour eux. 

J'avais l'impression qu'en annonçant sa mort, je me confirmais à moi même que plus jamais je ne rêverai son sourire, ses yeux. Que plus jamais je ne l'entendrai gronder ses enfants ou rire aux bêtises de José. Je me confirmais que ma sœur n'était plus avec nous et que désormais, elle ferait partie d'un quelconque passé. 

Cette journée là, j'ai pleuré toute les larmes de mon corps. Et même après que celles ci se soient taris, mon cœur me fesais encore mal et même aujourd'hui son absence me cause toujours ce sentiment de désespoir. 

Nous avons enterré Lovely six jours après, quand à Tracy, son grand père maternelle à rapatrier son corps en France où sa mère était originaire. 

Bien que nous ne le voulions pas, José est parti avec le frère de leur père et Jonathan a eu la garde de Hope pendant que maman a gardé Alphonsia. Je me dit toujours que si Lovely nous voit dans l'au de la, elle ne doit pas être contente de voir ainsi ses enfants séparés les uns des autres. Au moins Jonathan me laisse aller voir Hope de temps en temps chez eux à Bruxelle. Mais José, je l'ai vu pour la dernière fois quand nous lui disions au revoir à l'aéroport, il y'a deux ans de cela. 

Donc, nous voilà aujourd'hui palais de justice de Brazzaville pour la condamnation de mon beau frère. J'allais oublier qu'il a plaider coupable mais que son avocat a tenu à ajouter qu'il s'agissait sans doute d'une follie passagère, car Alphonse venait juste d'apprendre la mort de sa fille. 

Le procureur a demandé la peine maximale pour cet homme qui a tué la mère de ses enfants dans leur chambre pendant que ceux si, enfants de 7,6 et 4 mois étaient couchés dans le lit juste à quelques centimètres. Que le corps de la mère à été découverte par ses deux enfants plus âgés et que pour lui, c'était là un crime impardonnable. 

J'étais là, juste pour soutenir ma mère parce que je ne voulais en aucun cas revoir le visage de cet homme qui a pris la vie de ma sœur. Cet homme que j'aimai et considerai comme un second père qui sans scrupules nous a enlevé Lovely par pure égoïsme et jalousie. Oui je sais que ma sœur l'avait trompé mais était ce une raison pour la tué ? Ne pouvais t'il pas simplement demander le divorce et nous la laisser ? 

Je serre très fort la main de ma mère pendant que le jury principal se lève pour donner la sentance. 

Jury : Nous reconnons l'accusé Alphonse Onda coupable du meurtre perpétré en la personne de Lovely Onda née Oko. Mais il est clair que celui ci a agit sous une follie passagère dû sans doute à la découverte faite par lui du corps de sa fille Tracy Onda assassiné de manière cruelle. Nous condamnons donc l'accusé à vingt ans de prison ferme sans possibilité de remise en liberté et à un suivi psychiatrique. 

Le juge : le procureur à t'il quelques choses à dire  ? 

Procureur : non monsieur le juge. 

Le juge: monsieur Onda avez vous quelques choses à ajouter ? 

Son avocat lui dit quelque chose dans l'oreille puis il se lève et regarde dans notre direction. Je ne sais pas pourquoi mais pour la première fois depuis que nous sommes dans cette salle, je pose mes yeux sur lui, cet homme qui a rendu mes nièces orphelines. 

Alphonse Onda : je... Je tiens à dire que je respecte la décision du jury et que ce n'est que justice vis à vis de ma femme. Je... J'aimais ma femme plus que tout même si mon acte tient à prouver le contraire. J'aime mes enfants et même s'ils me détestent aujourd'hui , je tiens à ce qu'il sache que je les aimes tous les trois plusque tout. (nous fixons) Maman, Mireille, je suis désolé. 

Je ne peux empêcher des larmes de colère et de tristesse couler sur mes joues. Maman aussi pleure. Même après deux ans, la blessure n'a pas encore entamé sa cicatrisation. 

Nous sortons du tribunal  pour le cimetière Bouka où repose ma sœur. Je dépose des fleurs et parle devant sa tombe quelque temps avant de retourner dans la voiture. Maman elle me rejoint une heure plus tard. 

Je prend l'avion demain, je suis en deuxième année de médecine à l'université générale d'Ottawa. Maintenant que cette histoire est réglé, maman va me rejoindre. Elle ne peut pas vivre ici toute seule. Alphonse a légué toute ses affaires à ses enfants et à moi et maman. Mais maman jure qu'elle n'y touchera jamais moi, je ne sais pas encore mais je verrai avec les enfants quand ils seront plus vieux. Alphonsia marche et parle déjà et elle m'appelle maman car depuis une année, je l'ai prise avec moi. Depuis la mort de Lovely, maman a des problèmes de cœur, ce n'était plus prudent de les laisser juste toutes les deux. 

Et Marie s'est remise de ses blessures, elle restera en fauteuil roulant toute sa vie mais elle le prend mieux. Alphonse lui envoie une pension qui lui permet de vivre dans de bonnes conditions. 

Je ne sais pas si un jour je lui pardonnerai mais je ne peux pas nier le fait qu'il l'a vraiment aimé et que quelque soit la colère que je ressens vis à vis de son acte, je ne peux m'empêcher de continuer à avoir de l'estime pour sa personne car quoi qu'on dise, Alphonse a fait plus pour ma sœur que quiconque. Son cœur lui a joué des tours et il a commis la plus grande erreur de sa vie privant ainsi plusieurs personnes de celle qu'ils aimaient et cherissaient. Ses excuses ne me ramènerons pas ma sœur, ni à ma mère sa fille et ni à José, Hope et Alphonsia leur mère mais savoir qu'il est désolé me fait me sentir mal pour lui. Car il doit vivre avec la pensée qu'il a tué la femme qu'il aime et que ses enfants et la société ne le lui pardonneront peut être jamais. 


... Fin... 


Mot de l'auteur : beaucoup n'ont pas compris qu'il ne s'agissait pas là d'un simple triangle amoureux entre Lovely et Jonathan.  Il s'agissait de voir ce que le cœur cet organe qui nous ai vitale nous pousse parfois à faire sans qu'on ne le veuille vraiment. Cela part de Godé qui a veut à tout prix que ses enfants se comportent comme ses marionnettes, qui part jusqu'à briser la vie des uns pour en protéger d'autres. De George qui par pure jalousie tente par tous les moyens de détruire la vie de son frère tout en se faisant passer pour son meilleur ami. De Mireille qui refuse de garder le bébé de l'homme qu'elle aime et l'éloigne de sa vie. De Glory qui blessé par son amour pour Mireille s'enfui pour ne pas faire face à sa douleur. De Tracy, cette pauvre jeune fille qui perd la vie avant même 'd'avoir vraiment vécu pour cause d'avoir aimé la mauvaise personne. 

Beaucoup n' ont vu que le trio que formait Jonathan, Lovely et Alphonse et non les questions existentielles sur : le cœur à ses raisons. On ne choisi pas la personne que l'on va aimé et pour cette même raison, on ne choisi pas d'hair car ses deux sentiments vont de pair. On fait tous des choix dans la vie sans pour autant savoir au préalable quelles conséquences elles auront sur notre futur ou même sur les autres. On se laisse guider par ce cœur qui ne nous ai presque jamais fidèle et ça, on le fait sans pour autant se poser les bonnes questions. Ce cœur qui pousse une femme à tromper son époux, ce cœur qui pousse un homme au meurtre, ce cœur qui est la source de nos malheurs. Sur ceux, je vous laisse réfléchir et vous souhaite un joyeux Noël et une bonne année pleine de santé et de bonnes choses pour vous et vos proches. Chrochro vous aime ! 







Le cœur a ses raison...