Épilogue: l'amour est une fleur qu'il faut entretenir
Ecrit par labigsaphir
- Jen, je sais n'avoir pas été très présente dans ta vie mais suis heureuse pour toi ; Rustine est une vraie fontaine.
- Je sais, maman.
- Et moi, que puis-je te dire ? Me demande Carla en me prenant dans ses bras.
- Que tu m'aimes et aimerais me voir heureuse, complétai-je en pleurant.
- Vous allez salir la robe de mariée, pleureuses que vous êtes, s'exclame Moisha.
- Aka, fais ton enfant et on voit rebondit Rose en singeant sa fille.
- Je te dis, confirme Carla.
- Nous avons passé toute la soirée d'hier entre filles à te donner des conseils, à vous donner des conseils, repart Rustine en se tournant et nous regardant toutes. Les conseils, voilà ce que nous avons de plus cher en dehors de l'amour, à vous donner.
- C'est vrai, confirme la mère de Rustine.
- Merci à toutes, fais-je en pleurant comme une madeleine ; je n'arrive pas à m'arrêter depuis le début des démarches.
- Nous allons te laisser, ma chérie. Nous devons, nous aussi, aller nous préparer.
- Ok.
Les mamans sortent, me laissant avec mes copines, de vraies folles.
- Yeuch...Aimé PEUT ! Commence Amicie en sautillant autour de moi comme une balle de tennis.
- C'est ce que tu dis un peu, comme ça ? Réplique Odessa en tournant autour de moi.
- Vous voulez bien arrêter ? Me crus-je obligée d'intervenir. Vous finirez par me donner le tournis.
- Aka pardon arrête de faire la sérieuse, me coupe Amicie.
- Je te dis que hein, ajoute Odessa. Les Bassa sont forts... La petite est naze( la petite est amoureuse, argot gabonais) de son gars, un genre un genre.
- Elle le ya mo ( elle l'aime, argot camerounais) maaaal. Je confirme qu'Aimé PEUT. Ce n'est pas ce que l'autre disait, il a les arguments ; Odessa est exubérante aujourd'hui.
- Les moyens de sa politique, enchaîne Amicie. Massa, ma co'o, fait-elle en m'ignorant. Que l'on ne te mente pas, la taille compte et s'il sait s'en servir, c'est la finale.
- Tu doutes ? Il l'a touchée une fois, elle a ya mo le feu sort, jusqu'à elle a envoyé valser Elric. Tu doutes, ma co'o ? Il doit être un maestro, dis donc.
- Tu as la chance que tu es notre copine, sinon on allait te faire taper dos.
- Vous êtes folles, fais-je en me pliant de rire.
- No Way, ma co'o. Le gars cook( prépare) comme un Dieu, il sait s'occuper d'un enfant et de toi dans le lit, continue Amicie.
- Façon il est romantique, ma co'o. Tu vois comment il la regarde ? Comme la 8ième merveille du monde.
- Je te dis que hein...Si tu touches Jen, la bouscule un peu et elle crie, il peut te tuer. Il la traite comme u œuf qui va se casser.
- Je dis que hein...Toi aussi, tu as remarqué ?
- Bon, ma co'o, sois heureuse avec lui, c'est tout le mal que l'on peut te souhaiter.
- Merci Odessa, fais-je en l'embrassant les larmes aux yeux.
- Ekieuuu les choses des blancs, elle pleure, lâche Amicie goguenarde.
- Je te dis, rebondit Odessa.
- Ma co'o, je vais te donner un secret : il n'y a qu'une lionne pour dompter un lion. Ma chérie, tiens-le par le ventre, la tête et surtout, le bas-ventre. Une fois que c'est fait, n'oublie pas que la vraie femme est celle-là qui sait mettre le show à la maison et éteindre le feu. Pardon, tiens-lui tête et n'oublie jamais qu'il est le chef du quartier et le seul. Fais semblant de le laisser prendre toutes les décisions et tu verras, il te mangera dans la main, pire qu'il ne fait déjà.
- Je t'injure ma co'o( je t'assure ma co'o, argot camerounais).
- Les hommes camerounais n'aiment pas les femmes soumises, ils s'en lassent très très vite, ma chère. Ils aiment les femmes qui savent aussi frapper du poing sur la table de temps à autre. Il va souvent te tenter, quand il croit que tu vas réagir, aka laisse couler. Quand il pensera que tu ne feras rien, appuie son pied, piétine jusqu'à ce qu'il crie grâce. C'est comme cela avec l'homme camerounais.
- Ah ça ! Sourit Odessa.
- Même quand tu es fâché, il demande ses affaires, donne si tu peux passer l'éponge et boude après. Si la faute est grave, serre les pieds, ma co'o.
- Toi, tu n'aimes pas le bonheur des autres, intervient Odessa.
- Aka c'est ma part de vérité. Tu crois que je tiens Rael, comment ?
- Rael est comme un toutou avec toi, ma chérie, fais-je remarquer.
TOC...TOC...TOC...
La porte s'ouvre sur maman Rustine, Athéa et Emeric, mon fils de 8 mois.
- Oulààààààà ma princesse et son frère, dis-je en le prenant dans mes bras.
- Hummm doucement Jen, tu sais comment est Aymeric avec ses enfants, me rappelle maman.
- Akieeuuuuu laissez-moi aussi profiter, rétorquai-je.
- Quand ton mari est à côté, tu deviens aussi muette qu'une carpe, rebondit Odessa ; j'avais oublié qu'elles étaient encore là.
- Je te dis, ma mère, réplique Amicie.
- Aka laissez-moi tranquille, le mariage n'est pas une prison.
Que vous dire ? Par où devrais-je commencer ? Cela fait trois ans, jour pour jour, que le drame a eu lieu. C'est aussi ce jour que nous avons décidé, Aymeric et moi, de nous unir à l'église, comme pour exorciser ce qui s'est passé.
Après la nuit passé avec Aymeric au manoir Stern, tout est allé vite. A mon retour à Limoges, j'ai fait comprendre à Elric que je ne l'aimais plus et ma vie se trouvait désormais en Angleterre. Il a piqué une de ses colères, a menacé de me prendre la petite en prétendant que je suis incapable de m'en occuper. Le lendemain, il a pris un avocat, arguant qu'il ne souhaitait pas que ma fille sorte de la France. J'ai été choquée mais Aimé a demandé à ce que je réagisse pas comme lui, que j'observe avant de pousser mes pions.
Elric a signalé mes avoirs au trésor public français, j'ai eu droit à une enquête...et...j'ai passé un mauvais moment. Et le pire venait, je crois qu'il croyait me séparer d'Aimé mais avait tapé sur l'os du cochon, demandant la garde exclusive et les moyens permettant de s'occuper de la petite. Si vous ne comprenez pas, comme je suis membre du conseil d'administration de Stern et comme je souhaitais m'installer à Londres et lui ne voulant pas, je devais lui laisser la petite et fournir des moyens lui permettant de s'en occuper, du fait de ma supposée fortune.
Pendant un an, nous n'avons cessé de faire les aller-retours au tribunal jusqu'à ce qu'il comprenne et lève l'interdiction de sortir du territoire. Je crois qu'il m'aimait à sa façon mais moi, plus. Il s'est calmé et a décidé de s'occuper de ses enfants jusqu'à sa rencontre d'avec Sariette, une camerounaise, nordiste, claire de peau et ressemblant à s'y méprendre à une métisse. Sariette et moi, nous entendons tellement bien qu'il a été obligé de se plier. Aimé et moi, les avons invités au mariage mais Elric, a décliné.
Concernant le mariage, Aimé m'a dotée il y a de cela six mois. Je ne sais pas si tous les bassa sont aussi orgueilleux que lui. Vous dire que mon homme et les siens ont sué, serait un doux euphémisme. Aimé s'est démené comme un beau diable, je vous assure. Il a économisé, moi après mois, tout en veillant à ce que nous ne manquions de rien. J'ai souvent voulu intervenir mais Rustine a demandé à ce que je ne fasse rien, au risque de le blesser dans son amour-propre et sa dignité. En plus du travail au bureau, Aimé a accepté tous les boulots qu'il trouvait durant des mois et des mois, forçant l'admiration de mon oncle et mon grand-père, qui lui ont accordé plus de responsabilités ; non pas qu'il ne le méritait pas mais cela a été plus rapide que nous ne le pensions. Ce nouveau travail, a permis qu'il passe les week-ends à la maison ; j'ai été soulagée, je l'avoue.
Aimé a insisté et souhaité me doter comme tout bon camerounais le ferait. Rustine, mon beau-père et la mère de mami( la mère de Rustine), ont tout organisé. Les McDermott, les Minsem, les Croft, les Stern, les Banimbeck en plus des BITECK, ont été conviés. Je vous laisse imaginer, l'emplacement et surtout la foule qu'il y a eu. Evidement que certains partenaires et amis de papa en plus des indiens, la famille paternelle des Lavigna, étaient là, pour découvrir la culture camerounaise. C'est à l'issu de tout cela que Saphir a eu une idée terrible, un projet qu'elle vous présentera dans un an voire un an et demi, a germé dans sa tête ; Saphir, excuse-moi, j'ai dévoilé le secret.
En plus de la dote, l'union civile s'est faite au Cameroun mais cette fois, à l'ambassade du Cameroun. Une soirée visant à n'exclure personne, surtout ceux qui n'auront la possibilité d'assister au mariage religieux à Londres, une semaine après, a suivi. Ma vie est un vrai conte de fée, en ce moment.
Pour ceux qui se posent la question, je ne devrais peut-etre pas y répondre mais le ferai quand même, l'appareil génital féminin a été conçue de façon à s'adapter à celui de l'homme. Les débuts ont été difficiles, c'est vrai. Je suppliais souvent Aimé de me laisser même n'ayant pas joui (lui), ce qui n'est plus le cas car je m'y suis habituée. Je sais que nombreuses aimeraient être à ma place, navrée, j'ai été sortie de sa cote ; il fait ma joie, c'est ainsi.
Rael et Amicie, se marieront dans Six mois en Afrique du Sud. Je crois qu'ils procéderont de la même façon qu'Aimé et moi.
Odessa et son homme, sont déjà mariés et attendent leur premier enfant.
Irwin Engamba, humm, Saphir a demandé de ne rien dire, vous le retrouverez surement dans la sage « DESTINY », que vous devez aller relire afin de vous remettre dans le bain.
Elric est en couple avec Sariette, il est et reste le père de ma fille. Je trouve dommage qu'Aimé et lui, ne s'entendent pas du tout. J'ai parfois l'impression qu'Elric lui en veut encore mais pourquoi ? Va savoir, humm.
Oan et sa femme sont là, je crois. Nous nous sommes vraiment perdus de vue.
Louhann s'est mariée avec MINTAK, le meilleur ennemi d'Elric ; je vous laisse imaginer la situation.
Lavigna et sa famille, vont bien. Elle parle de revenir faire un tour ici, afin de commencer un business avec Saphir.
Les Croft vont bien, Vanaya n'a pu se déplacer car serait enceinte des triplés. Je ne lui en veux pas et suis plutôt heureuse pour elle. Elle s'est assagie et est ma complice. Elle est à son septième mois et n'a pas le droit de se déplacer, la pauvre mais ça peut aller.
Les McDermott vont tous bien, nous sommes ne famille unie.
Les Banimbeck, nous apprenons encore à les connaitre ; je ne peux rien en dire de plus.
Les Stern, se remettent peu à peu du drame. Même si papi ne le montre pas, il souffre d'avoir perdu son fils, Dick et savoir son petit-fils en prison n'est pas une sinécure. J'ai eu une discussion avec lui, il culpabilise et de demande tout le temps où il a péché pour que son fils devienne psychopathe. Il m'a demandé pardon mais c'est du passé, pour moi. Meme si nos débuts ont été difficiles, nous entendons maintenant bien.
Concernant l'empire STERN, je suis un de ses fleurons. Mon époux y travaille mais déteste les caméras et toute l'agitation qui va avec. Il s'est intégré au paysage mais préfère rester discret ; c'est mieux ainsi.
Voilà, c'est les larmes aux yeux que je vous quitte, espérant vous avoir fait passer un bon moment. Le viol, j'y pense souvent car l'on ne l'oublie pas, on vit avec, on fait avec. Je bénis le ciel tous les jours de m'avoir envoyé un homme tel qu'Aimé.
Papa Croft et Banimbeck sont là, j'ai préféré les laisser choisir. Après discussion, Maiwenn s'est incliné et a laissé monsieur Croft m'accompagner le long de la nef.
Bonne année à tous et que tous vos vœux se réalisent.