Episode 10

Ecrit par Nifêmi

Episode 9

 

    « Je meurs d'amour, d'un amour sans fin, sans nom, insensé, désespéré, perdu ! »

Alfred de Musset

 

Elle parlait rapidement et en pleure. Je suis restée tranquille et je l’ai écouté dire les maux qu’elle avait engendrés dans ma vie passé avec eux. Je n’ai pas été surprise qu’elle me dise qu’elle avait volé mes économies, juste par jalousie.

« Folake, je paie fort le mal que j’ai eu à te faire. Afoaka m’avait promis qu’il ne prendra plus jamais de femme après. Il m’a juré son amour, et me disait que les deux cousines, ses premières femmes, lui été imposées par la tradition de chez eux. Lorsque j’ai appris qu’il devrait te prendre comme femme, c’était absurde pour moi. Je n’avais pas d’autres choix de supporter car il aidait ma famille financièrement. J’ai donc voulu me faire amie à toi pour te connaitre et te faire chasser de la maison. J’ai vite compris que tu étais une bonne personne, mais l’amour que j’avais pour Afoaka dépassait tout. Tu devrais être évincée et chassée de la maison. Puisque je parlais le Ibo, j’ai monté les deux autres contre toi en leur disant que tu étais une porteuse de malheur et d ne pas te laisser les approcher. J’ai obligé Afoaka de te laisser vivre dans la cabane. J’ai volé ton argent par jalousie. Ta troisième grossesse m’a rendu presque folle, j’étais jalouse car je ne tombais plus enceinte. J’ai voulu à mainte reprise t’empoisonner mais je n’ai jamais réussi. Le jour où tu disparu avec tes filles, Afoaka est devenu furieux, il m’a jeté au dehors et m’a repris un an après. Ta disparition lui a causé un gros chagrin. Et depuis il a changé, il devenu un homme bien et partait régulière à l’église. Un soir en rentrant à la maison il été agressé et tué. Ses femmes n’ont pas attendu 48h et nous ont mis au dehors, mon fils ma fille et moi, avec l’assistance de la famille de Afoaka. Mon fils me hait car ma fille a été tuée par ma faute. Je l’obligeais à sortir avec des hommes pour nous apporter de l’argent. Mon fils me nourrit mais il n’a aucun respect pour moi. Je sais que je mérite mon sort. J’ai besoin de ton aide pour sortir des griffes de mon fils. »

Elle vient se mettre à genou :

« Folakè je me suis repentie, aide moi. Trouve-moi du travail dans ton entreprise. Je ne veux pas d’argent, mais un travail »

Je suis allée vers elle pour l’aider à se lever. Chose étonnante, je n’avais pas de compassion pour elle. Je n’avais aucune envie de l’aider. C’est vraiment une mauvaise femme. Moi j’ai pardonné le mal qu’elle m’avait fait, la suite c’est avec son Dieu. Je lui ai dit :

-          Donc Afoaka est mort ?

-          Oui, m’avait-elle répondu

-          Ah la vie !

-          Oui la vie ! et je remercie Dieu de t’avoir retrouvé. Et tes filles ?

-          Toutes en France ?

-          Hein ? mon fils n’a jamais connu la voie de l’aéroport

L’envie lui avait pris ! Elle sera toujours envieuse ! L’instinct maternel avait pris le dessus. Automatiquement je l’ai congédié.

-          Ina, je vais te remettre un chèque de 500.000 f CFA, c’est-à-dire 10 fois ce que tu m’as pris, juste pour te montrer que j’ai oublié le passé. Essaie d’investir ou donne le à qui tu veux, mais, dorénavant ne reviens plus ici. Parce que j’ai enterré le passé.

-          Mais … je pensais que…

-          Ina ! s’il te plait ne dramatise pas la situation.

-          Folakè, n’oublie pas que nos enfants sont des frères.

-          Je sais mais j’ai coupé la corde paternelle depuis. mes enfants n’ont pas de père et par conséquent rien ne leur lie à la famille de leur père.

-          Folakè ? tu as changé…

-          L’eau a coulé sous le pont.

-          Ok je vais partir, merci pour le chèque !

-          Au revoir !

Je l’ai raccompagnée à la sortie du bureau. Mon cœur battait. J’avais peur pour mes filles si cette dame était dans les parages. J’ai appelé la réceptionniste et je lui ai formellement interdit de ne pas la laisser revenir. En tout cas, j’ai été choquée par ces révélations. C’est ainsi j’ai bouclé le chapitre de Afoaka et de Inadjoabè. Dieu merci mes filles n’ont presque aucun souvenir de leur père.

Lorsque ma fille ainée, Ayobami, a eu ses 26 ans, j’étais partie en France pour la première fois afin d’assister à son accouchement et à son mariage. J’ai rendu grâce à Dieu pour cet accomplissement. Ce que Dieu fait bon à chaque instant. Quand je pense à mon passé, je n’aurais jamais su que j’accomplirai tout ceci.

Quelques mois après mon retour au pays, ma fille cadette, Ayomide, m’annonce qu’elle veut se fiancer :

-          Ah ma fille ?! et tu ne me l’avais pas présenté quand j’étais en France avec vous ?

-          J’hésitais maman ! j’avais de te le présenter et qu’il me déçoive à la fin. Il y a une semaine il a demandé ma main et j’ai dit oui.

-          Huum ! tu as dit oui ?

-         

-          Il est d’où ? un blanc ou un noir ?

-          A grande sœur tu n’as pas posé cette question hein maman !

-          Désolée, je t’écoute

-          J’ai fait comme grande sœur, il est de chez nous mais sa mère est de la Suisse.

-          Huum ! c’est quelle famille ? ses parents te connaissent ?

-          Maman, il est de la famille ADECHINAN. Il s’appelle Yoan ADECHINAN. Je n’ai jamais connu sa mère qui est déjà décédée avant que je ne le connaisse. Mais j’ai fait la connaissance de son père, un homme chaleureux et gentil. Il est tellement proche de son fils.

-          Il n’a pas des frères et sœurs ?

-          Non maman, Yoan est l’enfant unique à ses parents. Son père vit en suisse. Et j’aimerais que tu puisses le rencontrer comme tu as fait pour grande sœur.

-          Ah ma fille tu es si pressée ! doucement !

-          Maman, Ryan est beau et je ne veux pas qu’une autre le prenne…

-          Tu me fais rire. Message reçu je vais discuter avec ta grande sœur.

 

Le lendemain, j’ai reçu un mail de ma fille. C’était une photo d’elle et son fiancé elle avait envoyé. Quand j’ai posé mes yeux sur la photo, mon cœur a failli lâcher. Le jeune homme qui se tenait près de ma fille… j’avais cru que j’hallucinais. Ce jeune homme m’a fait plonger dans le passé. Il est la copie conforme de Banji… Banjoko. J’étais pétrifiée. C’était incroyable. Sans réfléchir j’avais appelé ma fille :

-          Ayomide ?

-          Oui maman ?

-          J’ai vu ton mail. Comment s’appelle le père de ton homme ?

-          ADECHINAN Banjoko

-         

-          Maman ? allo maman !

-          Je te rappelle.

Dans mon bureau climatisé, je transpirais abondamment, avec des douleurs d’estomac et des crampes qui m’handicapaient. Etait-ce le même Banjoko ?

BANJOKO ne part jama...