Épisode 19
Ecrit par Mona Lys
Episode 19
***Loraine***
Je matin je suis aux anges, je suis super heureuse et pour cause, l’inauguration de ma nouvelle boutique. Bon c’est toujours la même boutique sauf qu’elle a été rénovée, agrandit je dirais. Elle est plus spacieuse et a maintenant deux niveaux. En bas ce sont mes créations et en haut celles de d’autres marques avec qui j’ai signé des partenariats. Je vends leurs produits et j’ai un pourcentage. Ces dernières semaines ont été vraiment fructueuses pour moi. J’ai signé des partenariats avec certains magazines en plus de plusieurs autres marques de chaussure, habits, sac, montre et autres. J’ai donc amassé beaucoup d’argent ce qui m’a permis d’agrandir la boutique donc aujourd’hui on l’inaugure. Qui dit grande boutique dit plus d’employée donc mon budget mensuel va aussi augmenter mais je pense pouvoir m’en sortir avec les bénéfices et les contrats. Je compte ouvrir une autre boutique dans une autre commune mais ce sera pour plus tard.
Je m’assure des derniers détails pour la soirée et file chez Carl. Je veux qu’il soit présent à mes côtés. Je veux partager ce bonheur avec lui ainsi que ma famille. J’ai demandé à Charles de me laisser les enfants pour cette soirée et demain je les emmènerais chez lui mais lui je ne l’ai pas invité. J’ai seulement besoin des gens qui me procure la joie et non des disputes sans tête ni queue. Je sais que Carl va refuser parce que trop discret mais je sais comment le convaincre. Ce soir à la soirée on présentera ma nouvelle collection de basquets pour homme comme pour femme. C’est lui qui m’a inspiré et je compte bien lui rendre hommage ce soir mais ça je ne lui dirai pas sinon aucune chance qu’il vienne.
Il est à sa salle de gym privée où je me dirige donc avec empressement et joie. Ces derniers jours nous n’avons pas tellement profité l’un de l’autre à cause de mon trop plein de boulot mais ce soir on va tout rattraper. Je sais que j’aurai deux fois plus de boulot avec l’ampleur que prend ma marque donc je veux profiter de chaque petits instants avec lui. Je rentre et le vois son casque collé sur ses oreilles suspendu en l’air accroché à une barre de fer en train de monter plus haut que la barre et redescendre sans poser les pieds au sol. Ce type est vraiment trop costaud. Moi je ne tiendrai même pas une seconde dans cette position. Je m’avance un peu et le regarde faire un moment. Mon cœur s’emballe aussitôt, je l’aime trop ce mec.
Moi : Coucou babe.
Il ne met jamais la musique à fond dans ses oreilles donc il peut m’entendre. D’ailleurs à peine j’ai fini ma phrase qu’il tourne la tête pour m’apercevoir puis laisse la barre et descend sur ses jambes. Il s’avance vers moi et me prend dans ses bras. Je m’y love sans me préoccuper de la sueur qui lui coule sur le corps. J’aime son odeur et par-dessus tout être dans ses bras. Il pose un baiser dans mes cheveux en me serrant plus fort.
Carl : Salut princesse. Comment tu vas ?
Moi : Bien maintenant que je suis dans tes bras.
Je le serre encore plus fort avant de le laisser et lever ma tête vers lui pour qu’il pose ses lèvres sur les miennes. Hum comme elles m’ont manqués. Bon ça suffit faudrait pas que je me laisse distraire en plus l’heure passe. On se sépare et on s’assoit par terre lui les jambes écartées et moi assise entre lui faisant face.
Carl : Alors que me vaut l’honneur de cette visite ? Je pensais que tu serais occupé avec l’organisation de ta soirée.
Moi : Oui mais j’ai voulu passer te faire un coucou et te demander quelque chose.
Carl : Je t’écoute.
Moi (souriant) : Je veux que tu sois mon cavalier ce soir. Je veux qu’on y aille ensemble.
Carl (fronçant les sourcils) : Pardon ? Et pourquoi ça ?
Moi : Et bien parce que tu es mon mec. On sort ensemble donc tu dois être à mes côtés surtout dans un moment aussi important de ma vie.
Carl : Mais tu sais que ça va t’exposer aux yeux de tout le monde parce que la presse sera là. Tu veux vraiment t’afficher avec moi ?
Moi : Oui. Je t’aime et je n’en ai pas honte. Et puis je suis sûr de faire plein de jalouse avec un mec aussi costaud à mon bras. Allez stp accepte de m’accompagner et je te promets après une nuit de folie rien que toi et moi.
Il me regarde et je lui fais ma tête de chien battu. Il cèdera à cour sûr, personne ne peut résister à ma tête de chien battu. Il éclate de rire, d’un rire franc qui résonne jusque dans mes entrailles. J’adore son rire et sa voix si grave.
Carl : Ok bon c’est compris mais stp arrête de faire cette tête. Tu ressembles à un vrai chien.
Moi (le tapant) : Chien toi-même.
Il se remet à rire et je le rejoins.
Moi : Bon allons faire du shopping.
Carl : Du quoi ? Tu n’as toujours pas de quoi t’habiller pour ce soir ?
Moi (me levant) : Bien-sûr que si, le shoping c’est pour toi. Il te faut un relooking, tu ne vas quand même pas me suivre avec des survêtements et des basquets.
Carl : J’ai de quoi m’habiller Loraine.
Moi : Oui mais rien pour une soirée de ce genre. Tu as un costume ? Non donc debout on va-t’en acheter un.
Carl : Ce n’est pas trop mon truc ça.
Moi : Je sais et c’est juste pour ce soir. Stp bébé.
Il me regarde l’air un peu mécontent mais je m’en fiche. Je lui prends le bras et me met à le tirer pour le faire lever mais je n’y arrive pas, il est trop lourd. Mais je continue quand même jusqu’à ce qu’il se décide lui-même à se lever.
Moi : Youpi j’ai réussi à te soulever.
Carl (riant) : Ouais c’est ça.
**
Je suis assise devant la cabine d’essayage attendant qu’il sorte. Je lui ai choisi un magnifique costume. Ça fait cinq fois qui essaye des costumes et il n’a toujours rien trouvé qui lui plaise. J’espère que cette fois sera la bonne parce que je dois aussi aller me préparer.
Il sort enfin et il est super beau dans ce costume. J’ai vraiment du gout moi, tant en matière d’habit qu’en matière d’homme et les deux réunis me donne le résultat que je vois devant moi.
Moi : Waouh Carl, tu es super beau. Ça te va à merveille.
Carl : Hum.
Moi : Quoi ça ne te plait pas ?
Carl : Si ça te plait moi ça va.
Moi : Il y avait déjà un qui me plaisait mais tu as fait la tronche donc on l’a laissé. Mais je pense que je préfère celui-là.
Carl : Ok.
Moi : Bon on s’en va. On doit se préparer.
***Le soir***
Je descends les escaliers marche par marche en faisant bien attention de ne pas marcher sur ma robe qui traine. C’est du Gille Touré qui sera aussi présent à la soirée. Il a tenu à m’offrir cette robe pour m’encourager à continuer. Les enfants sont en bas déjà prêts avec Carl, Olivier nous rejoindra sur place. Je me sens comme une déesse à voir le regard de Carl sur moi. Il me regarde avec tant d’amour dans les yeux et d’admiration que je commence à perdre équilibre.
Sam : Waouh maman tu es superbe.
Jess : Oui maman tu es MA-GNI-FIQUE.
Moi (souriant) : Merci.
Carl ne dit toujours rien, je pense que les mots se sont perdus dans sa bouche mais je peux lire tous les compliments possibles dans ses yeux. Il prend un grand souffle pour se donner la force de parler.
Carl : Ma princesse, tu es vraiment…waouh.
Moi (riant) : Merci beaucoup. Toi non plus tu n’es pas en reste. Tu es très beau dans ton costume. Tu devrais penser à en mettre de temps en temps.
Carl : Y a pas moyen.
Les enfants et moi éclatons de rire puis sortons de la maison. Les enfants s’installent dans la voiture mais avant que nous on ne monte je le retiens et sors une boite de ma pochette.
Moi : Attends Carl, j’ai quelque chose pour toi. J’ai voulu t’offrir cette monte, elle ira avec ton costume.
Carl : Merci beaucoup.
Il la prend et l’enfile puis m’embrasse brièvement. Nous montons ensuite dans la voiture lui au volant et nous y allons.
***Carl***
La soirée est vraiment réussie et la boutique est magnifique. Loraine a vraiment mis le paquet et je suis sûr que cela va attirer encore plus de client. Il y plein de gens connus comme les stylistes modélistes, des créatrices de mode et d’autres chef d’entreprises sans oublier aussi la presse. J’essaye d’être le moins vue mais Loraine à chaque fois me tire pour que je sois près d’elle lorsqu’elle bavarde de mode avec les autres. Heureusement qu’Olivier est là, je vais vers lui pour bavarder et être dans l’ombre. Les enfants eux se remplissent le ventre et se font des photos devant les articles exposés.
Je suis vraiment fière de Loraine. Elle est très travailleuse et j’aime ça, j’aime les femmes indépendantes. Je suis vraiment chanceux de l’avoir dans ma vie. Elle est une perle rare dont on doit prendre le plus grand soin. Je sais que je ne la mérite pas et c’est pour cela que je cherche un moyen n’importe lequel pour me débarrasser de l’autre partie de ma vie qui m’empêche d’être totalement à elle. J’ai même pensé un jour tout avouer à Olivier pour qu’il m’aide mais il y a beaucoup trop de risque. Je dois d’abord mettre toutes les chances de mon côté avant de faire une telle révélation.
Je sens mon portable sonner et je m’éclipse pour répondre. Putain c’est le Boss, qu’est-ce qu’il me veut celui-là ? Je pensais qu’on n’avait pas d’opération ce soir.
Moi : Oui allô.
« Boss : Sors nous sommes devant. »
Il raccroche aussitôt sa phrase terminée. Ils sont devant ? Comment ça ils sont devant ? Et puis d’ailleurs que font-ils là ? Je jette un coup d’œil vers Loraine, elle est occupée. Je sors donc discrètement et une fois dehors je vois Hulk et Jojo adossés sur la 4X4.
Moi : Non mais vous êtes malade de venir ici en plus avec cette voiture ?
Hulk : Ca ce n’est pas un problème, monte on s’en va.
Moi : Comment ça on s’en va ? On s’en va où ? Et puis d’ailleurs que faites-vous ici ?
La vitre avant se baisse et laisse apparaitre le boss.
Boss : Vous avez une opération ce soir de grande envergure donc grimpe.
Moi : Mais boss vous avez dit qu’on n’avait pas d’opération ce soir. En plus je ne peux pas m’en aller, Loraine tient à ce que je sois près d’elle à cette soirée.
Boss : Si tu ne montes pas sois sûr que cette soirée se transformera en un vrai fiasco pour ta dulcinée. Donc soit tu montes soit Jojo et Hulk se chargerons de foutre le bordel à cette soirée et si tu essayes de les en empêcher le sang va couler. A toi de voir.
Je serre les poings et la mâchoire en fermant les yeux. J’en ai marre de tout ça, marre d’eux. J’ai même envie de les descendre là en ce moment pour qu’ils disparaissent tous de ma vie. Sa dernière phrase sonne dans ma tête et je suis de plus en plus colère. Je sais que je vais décevoir Loraine si je pars maintenant mais en même temps si je reste je vais encore foutre sa soirée qu’elle a mis assez d’énergie et de joie à organiser en l’air. Je l’aime et je dois tout faire pour la rendre heureuse. J’ouvre les yeux et desserre mes poings.
Moi : Ok je vous suis mais laissez-moi juste le temps de lui dire au revoir.
Boss : Non pas le temps. Le temps c’est de l’argent donc pas de temps à perdre.
Il dit ça et remonte sa vitre. Dès que j’ouvre la bouche pour parler que je suis interrompu.
Loraine (derrière moi) : Carl ? Babe que fais-tu là ?
Mon sang se glace et ma respiration se coupe en entendant la voix de Loraine. Je vois les yeux d’Hulk se mettre à briller et Jojo se laper les lèvres en voyant Loraine. J’ai envie de les cogner mais je me retiens. Je dois trouver les mots justes pour convaincre Loraine de me laisser partir. Je me retourne pour lui faire face et là encore je perds mes mots.
Loraine : Carl ça va ? C’est qui ses gens ?
Moi : Euh princesse, je…je dois y aller.
Loraine : Pardon ?
Moi : Je suis désolé, j’ai une urgence donc je dois y aller. Je suis vraiment désolé.
Loraine : Tu ne peux pas me faire ça. Je m’apprête à faire mon discours et tu y es mentionné. Carl tu m’as promis passer la soirée avec moi.
Je suis vraiment mal devant sa mine mi en colère mi déçue mais je n’ai pas d’autres choix.
Moi : Je suis vraiment vraiment désolé. C’est vraiment important et si j’avais…
Elle lève sa main et la place devant ma bouche m’interrompant. Son regard est plein de colère ce qui me fend encore plus le cœur
Loraine : Non ça suffit. Apparemment je ne suis pas assez importante pour toi pour que tu me plante à une soirée qui est vraiment importante pour moi. Pourquoi tu dois toujours t'en aller quand j'ai le plus besoin de toi ? Et puis c'est qui ces gens louche ? Tu es brigand ? Ou une sorte de bandit faisant partie d'un gang ?
Moi (le cœur battant) : Loraine…
Loraine : Non ne dis plus rien. Tu peux t’en aller et restes-y pour régler tous les problèmes de ta vie et même celles des autres. Moi j’ai une boutique à inaugurer.
Elle tourne les talons pour s’en aller mais je ne peux m’empêcher de la retenir.
Moi (attrapant son bras) : Princesse stp…
Loraine (se dégageant) : Ne me touche pas. Je n’ai même plus envie de te voir.
Elle me lance un dernier regard plein de mépris et s’en va. Je me retiens vraiment, vraiment mais vraiment de casser quelque chose mais je sens que je ne vais pas tarder à casser la gueule d’Hulk qui a commencer à rire derrière moi. Je me retourne et il se tait continuant à rire dans sa gorge. Je monte dans la voiture sans dire quoi ce soit et la haine pour ces gens me remplis de plus en plus.