Épisode 2
Ecrit par Mona Lys
Episode 2
***Olivier***
Trois ans, trois fichus années que je traque cette bande de braqueur en peu trop doué à mon goût. On ne sait jamais à quel moment ils agissent parce que leurs heures changent à tout moment. On sait que les bandits opèrent tard la nuit mais eux ils s’en foutent de l’heure. Ils peuvent opérer à 6h en plein milieu de la ville sans craindre d’être attrapés. J’étais déjà dans mon lit lorsque j’ai reçu un appel m’informant qu’il y avait eu braquage chez un riche homme d’affaire. Comme tout le commissariat sait que j’enquête sur cette bande, on m’informe de leurs moindres faits et gestes.
Je me rends sur les lieux où la police fait déjà des constats. J’entre et trouve une famille effrayée dans le salon, la mère tenant la fille dans ses bras pour la réconforter.
Moi : Bonsoir je suis le Lieutenant Tanoh, est-ce que je peux vous poser quelques questions ?
Ils acquiescent et je m’assois en face d’eux tenant mon bloque note en main même si je sais déjà ce qu’ils vont me dire. Cette bande a toujours le même mode opératoire.
Moi : Qu’avez-vous remarqué ? En dehors du fait qu’ils aient des cagoules sur le visage et des armes.
L’homme : Rien d’autre.
La fille se détache de sa mère.
Elle : Si moi. Il y avait l’un d’eux apparemment le chef qui a empêché l’un de ses amis de me faire du mal. Il disait qu’il ne voulait pas qu’il y ait de blessé et était même prêt à en venir aux mains.
Moi (à moi-même) : Dusky. (Levant la tête) Ok merci mais si quelque chose vous revient n’hésitez pas à m’appeler. Tenez voici ma carte.
L’homme : Ok pas de souci.
Je me lève et pars m’entretenir avec les policiers pour en savoir plus sur le constat et comme toujours aucune trace d’effraction. Ces types sont vraiment bien équipés pour ne laisser aucune trace de leurs passages. Celui qui m’intrigue un peu c’est Dusky. Tous les témoignages de leurs victimes principalement les femmes disent qu’il les protégeait à chaque fois que l’un de ses coéquipiers menaçait leur vie. Il s’est même pris une balle un jour en voulant protéger une femme que voulait abattre un des coéquipiers. C’est intriguant. Entant normal, il devrait s’en contreficher du sort de ses victimes mais pourquoi les protéger ? Mais néanmoins une chose est sûre, c’est que même s’il défend des gens il n'en demeure pas moins un bandit, je dirai un très dangereux bandit. Il est beaucoup plus rédouté que n'importe quel autre bandit. Cet homme est dangereux et mon but premier c'est de le coincer et de le mettre hors d’état de nuire.
***Le lendemain***
Je suis au bureau à chercher ne serait-ce qu’un tout petit indice qui pourrait me mettre sur la voie. Tout ce que je sais d’eux c’est qu’ils sont trois mais ont un grand chef qui lui a d’autres bandes sur presque toute l’étendue du territoire Ivoirien. Je sais que leur armement leur provient des States mais impossible de mettre la main dessus comme s’ils avaient un complice à la douane.
Certains de mes collègues trouvent que j’en fais un peu trop avec cette histoire mais moi je déteste les bandits de grand chemin. Toute ma vie je les combattrai quitte à y perdre la vie. Si j’ai voulu être flic c’est justement à cause d’eux, pour tous les mettre hors d’état de nuire et même les supprimer de la surface de la terre. Oui j’en fais une affaire personnelle et je n’abandonnerais pas de sitôt.
« Je peux ? »
Je me lève pour saluer le commissaire, Mr Thomas mon chef.
Moi : Oui Monsieur.
Chef : Alors toujours sur la même enquête ?
Moi : Oui monsieur. Je continue de fouiller.
Chef : Tu ne crois pas que tu en fais une affaire trop personnelle ? Les bandits ça cour les rues donc tu devrais te concentrer sur d’autres choses. Chercher à arrêter d’autres bandits que ceux-là.
Moi : Je sais monsieur mais je ne serai jamais en paix en sachant ces types en liberté et continuer à s’en prendre à d’autres gens. Ils font des victimes même si des fois Dusky les en empêches. Mais il y a quand même souvent des morts.
Il me regarde faire mon speech avec un sourire l’air de dire « tu es vraiment un entêté ». Oui je suis un entêté et c’est ce qui m’a permis d’être là aujourd’hui.
Chef : Ok bon je te laisse enquêter mais pense à prendre ta pause.
Moi : Ok chef.
Il sort de mon bureau et je continue mes recherches. Moi ma devise c’est « Tant que ces bandits seront en liberté, il y aura un policier pour les traquer et ce policier c’est Moi, Olivier Tanoh. »
Je n’ai presque pas d’ami. Presque, parce que les seuls amis si je peux le dire que je fréquente sont mes collègues de travail. J’avais un meilleur ami, mon coéquipier de tous les jours mais il est mort. Sa mort m’a tellement déstabilisé que je refuse de m’attacher à un autre collègue. Quand tu as perdu une personne de très proche tu évites de trop t’acheter à quelqu’un d’autre de peur de le perdre aussi.
Ma journée de travail se termine et comme à mon habitude je fais un tour chez Loraine ma petite sœur adorée. Elle est la seule femme de ma vie, enfin elle et ma nièce. Ses enfants et elle sont ma seule famille. Loraine est toute ma vie et je tuerai toute personne qui lui fera du mal. J’en étais même à deux doigts avec son ex-mari. Je l’aime tellement que je la protège un peu trop on va dire. Je ne cherche même pas à me caser parce que je préfère me concentrer sur elle et son bien-être. Toute ma vie tourne autour d’elle et maintenant de mes neveux même si ces dernières années j’ai été beaucoup plus préoccupé par ces bandits mais n’empêche que j’avais toujours du temps pour eux.
Je rentre dans la maison et la trouve en train de faire la table. Elle me serre fort dans ses bras quand elle me voit, c’est sa manière à elle de me faire déstresser et ça me fait un bien fou.
Loraine : Alors ta journée ?
Moi : Comme d’habitude mais quand je te vois tout disparait.
Loraine : Ouais je sais que tu es fou de moi mais sérieux pense à te caser.
Moi : Pas maintenant. Au fait où sont mes neveux.
Jessica (rentrant) : Bonsoir tonton.
Moi (l’enlaçant) : Comment va ma princesse ?
Jess : Bien.
Je sens quelqu’un me sauter sur le dos et immédiatement je sais que c’est mon petit.
Moi : Ooohh comment va mon champion ? Tu sais que tu deviens lourd ?
Sam : Oui, maman n’arrête pas de me goinfrer.
Loraine : Merci de m’encourager. Bon tout le monde à table.
On s’installe et on dine dans une ambiance bonne enfant. J’aime terminer mes journées comme ça, ça me réchauffe le cœur. Rien qu’entendre Loraine rire me glace le cœur. Vous allez peut-être trouver que j’exagère un peu mais quand tu as vécu seul toute ta vie avec une personne, que tu dois te battre pour lui assurer une bonne vie tu ne peux que l’aimer plus que tu ne le devais. Notre mère est morte quelque temps après que notre père ait déserté la maison disant vouloir une vie meilleure. Heureusement que j’avais déjà eu mon BAC donc je pouvais commencer à chercher du travail. Bon je ne vais pas revenir sur toutes ces choses, tout ce que vous devez savoir c’est que j’ai vécu seul avec ma sœur jusqu’à ce qu’elle rencontre son mari enfin ex-mari maintenant.
On finit de diner et les enfants montent dans leurs chambres pour faire leurs devoirs. Je m’installe à la terrasse dans la sorte de fauteuil balançant et elle me rejoint avec deux tasses de thé. On le fait chaque fois que je viens la voir. On passe du temps ainsi à discuter en sa balançant légèrement.
Loraine : Alors comment ça avance ton enquête ?
Moi : Comme-ci comme ça mais je ne lâche pas l’affaire. Je finirai par les coincer.
Loraine : Tu ne penses pas qu’il est temps d’oublier cette histoire ? Ça te donne plus de soucis que tu n’en as déjà. Ça fait 3 ans maintenant que Bob est mort donc laisse tomber.
Moi : Je ne peux pas. Je veux que ces gens-là payent pour ce qu’ils ont fait à mon ami, mon meilleur ami. Ils l’ont abattue de sang-froid et je compte en faire de même avec chacun d’eux à commencer par leur chef d’opération.
Loraine : Ok je pense que je n’arriverai jamais à te convaincre. Mais tu as pu découvrir maintenant qui versait de l’argent chaque mois à sa femme et ses enfants ?
Moi : Non, je cherche toujours. Je ne sais pas pourquoi cette personne fait ça mais je compte le découvrir et le remercier. C’est aussi grâce à lui qu’ils arrivent à s’en sortir en dehors de ce que je leur donne. Dis-moi toi, toujours pas de prétendant en vue ?
Loraine : Non, je pense qu’il me trouve vieille.
Moi : Ne dis pas ça, t’es magnifique. C’est vrai que je ne voulais pas que quelqu’un d’autre t’approche après ce que cet imbécile de Charles t’a fait mais j’ai compris que tu avais besoin de quelqu’un à tes côtés pour t’aider.
Loraine : Oui je le pense aussi mais je ne vais pas aller leur courir après comme une désespérée. Je laisse les choses se faire.
Moi : Si maman était là je pense qu’elle t’aurait fait tout un discours pour te rappeler (l’imitant) qu’une femme c’est fait pour être avec un homme donc va à la chasse.
Elle éclate de rire et je la rejoins en passant ma main autour de ses épaules. Elle pose sa tête sur mon épaule et nous continuons à nous balancer dans le silence.
Loraine : C’est fou comme elle me manque.
Moi : Moi aussi. Je sais qu’elle est fière de toi.
Loraine : Il n’y a pas de quoi être fière de moi. J’ai plus de 30 ans et je suis divorcée avec deux enfants de 16 et 12 ans. Ce n’est pas ce qu’elle souhaitait pour moi.
Moi : Mais te voir forte et battante c’est ce qu’elle voulait pour toi. Tu as hérité de son courage ma puce et sois en fière. Si aucun homme ne veut de toi moi je te garde pour moi. De toutes les façons je ne veux partager ton cœur avec qui que ce soit.
Elle se met à rire et je me sens bien.
Moi : Je t’aime ma petite puce.
Loraine : Je t’aime aussi mon King Kong.
Je me mets à rire et on profite par la suite du silence de la nuit. Elle m’appelle King Kong parce que je foutais la trouille à tous les mecs qui l’approchaient. Je ne sais pas ce que je ne ferai pas pour ma petite sœur. Son prochain homme devra bien se préparer parce que je ne lui ferait pas de cadeau.