Épisode 3

Ecrit par Mona Lys

Episode 3 


***Loraine***


Moi (hurlant) : Jess, Sam dépêchez-vous de venir prendre votre petit déjeuner sinon vous serez en retard à l’école.


Ils descendent les escaliers presqu’en courant et me rejoignent dans la cuisine où est déjà servi leur petit déjeuner.


Eux : Bonjour m’man.


Moi : Bonjour mes bébés. Vous allez devoir faire un peu vite parce que vous êtes déjà en retard. C’est la dernière fois que vous restez tard devant la télé ou encore devant vos appareils.


Jess (mangeant) : Mais maman demain est samedi donc on n’a pas cours.


Moi : Mais aujourd’hui si, quoi tu l’avais oublié ? Et puis j’attends toujours vos dernières notes pour voir où vous en êtes. Je ne veux pas être surprise par une moyenne désastreuse en fin de trimestre donc ce soir je veux toutes vos feuilles de devoir sur mon lit et ce n’est pas à discuter. Bon pour ce midi je vous ai fait des pattes.


Sam : Mais maman on peut très bien manger à la cantine.


Moi : Même pas en rêve. Vous voulez vous intoxiquer avec ces conneries qu’ils vous préparent sans hygiène en plus ? Hors de question que mes enfants mangent dehors alors que je sais utiliser mes dix doigts. (Déposant leurs paquets) Voici vos repas, comme d’habitude il y a des fruits et du jus dedans pour le dessert. Bon debout maintenant, il est temps d’y aller.


Jess : Mais maman on n’a pas encore fini.


Moi : Fallait donc te réveiller tôt maintenant lève ton popotin et dans la voiture.


Ils s’exécutent et je range rapidement les assiettes salles dans la machine à vaisselle. Nous montons dans la voiture et les conduits à l'école. Je gare devant l’école et je vois un jeune sourire en regardant en direction de la voiture, je me retourne et vois Jess sourire aussi.


Moi : Ok je veux rencontrer ce jeune.


Jess : Hein ? Quoi ?


Moi : J’ai dit que je voulais le rencontrer à la maison. Faudrait que je connaisse celui que ma fille fréquente.


Jess : Maman je ne le fréquente pas, c’est juste un ami.


Moi : Raison de plus pour le rencontrer et si c’est un voyou je lui montrerai sa place.


Elle fronce les sourcils et descend de la voiture Sam la suivant.


Moi : Quoi il n’y a pas de bisou aujourd’hui ?


Ils montent à tour de rôle dans la voiture à l’avant et m’embrasse sur la bouche avant de redescendre. Je les observe partir un moment puis démarre pour le boulot. Une longue journée m’attend.


 Mes journées se déroulent toujours de la même manière. Je fais le petit déjeuner, je dépose les enfants à l’école, je file à ma boutique. Le soir venu je fais le même parcours mais à l’inverse. J’arrive à ma boutique, salut les filles et file dans mon bureau où je me mets à vérifier mes dernières commandes. J’ai une boutique de vente de chaussures que je dessine moi-même. Ma marque s’appelle Lo’ comme Loraine. Mais j’y ai ajouté des accessoires d’homme (montre, chaussure, ceinture) dans un endroit de la boutique juste pour diversifier un peu sinon la boutique entière est rempli de chaussure de femme, des hauts talons en générale, aussi des bottillons supers classes. Mes clients sont en générale des femmes nantis. Soit elles viennent ici les acheter soit elles commandent en ligne et on leur livre. Je dispose de 4 employées et 2 livreurs. Bon je ne suis pas super riche mais je m’en sors très bien.


Pourquoi la mode ? Eh bien parce que j’ai vite arrêté l’école lorsque je suis tombé enceinte de ma fille. Je ne pouvais plus continuer et comme le père avait un bon travail il m’a demandé de venir vivre avec lui. Lorsque le bébé a eu 1 an nous nous sommes mariés et il a refusé que je reprenne l’école disant que je devais m’occuper de sa maison et de son enfant. Je n’ai pas trouvé d’inconvénient puisqu’il me donnait tout ce que je voulais. Les choses se sont déroulées ainsi jusqu’à ce que je tombe enceinte de Samuel et que quelques années plus tard on divorce.


Ne voulant pas toujours dépendre de lui et attendre qu’il paye la pension des enfants pour vivre j’ai décidé de me tourner vers mon ancienne passion qui était la mode plus précisément dans le domaine des chaussures. J’adore les chaussures, c’est mon dada. J’en ai même toute une collection qui occupe toute une penderie. Je m’y plais parce que ça me permet de m’exprimer et de m’évader.


On toc à la porte. C’est surement une de mes employées. Je lui dis d’entrer.


Sophie : Madame il y a une cliente qui désire que ce soit vous qui vous occupiez d’elle.


Moi : Ok j’arrive.


J’espère que ce n’est pas une femme qui ne sait pas ce qu’elle veut parce qu’il y en a qui viennent et c’est à ce moment qu’elles vont réfléchir et moi je n’ai pas de temps à perdre.


Je sors à la suite de Sophie et vais rejoindre la cliente. C’est une jeune fille du genre pipelette.


Moi (souriant) : Bonjour mademoiselle que puis-je faire pour vous ?


Elle : C’est madame.


Moi : Oh désolé ! C’est juste que je n’ai pas vu d’alliance donc…


Elle : Ce n’est pas une alliance qui fait de moi une dame, je le suis et c’est tout.


Ok bon je pense que cette fille ne va pas sortir d’ici vivante, en tout cas si elle continue ainsi. Je respire un grand coup et continue la conversation avec un sourire qui je suis sûr ne va pas tarder à disparaitre.


Moi : Ok, vous avez fait un choix ? Ou avez-vous quelque chose en tête ?


Elle : Hum qu’est-ce que vous avez ?


Moi : Tout ce que vous voulez. Il y en de toutes les sortes ici.


Elle : C’est vague comme réponse.


Moi : Ok bon je vais vous demander de sortir de ma boutique puisque vous ne savez pas quoi faire de votre journée. Moi j’ai des chaussures à dessiner et une boutique à faire tourner sur ce bonne journée.


Elle : Non mais c’est une manière de s’adresser à ses clients. Le client est roi ou vous l’ignorez.


Moi : Allez donc faire votre royauté ailleurs. Les seuls rois ici sont ceux qui se comportent comme telle. Vous vous n’êtes qu’une pauvre fille qui a été surprise par une forte somme d’argent venant sûrement du mari d'une pauvre dame qui se demande chaque jour si son mari va bien lorsqu'il est dehors alors que celui-ci est en train de fourrer son bangala dans un vagin trop petit pour lui. Maintenant vous sortez de ma boutique où je m’en occupe moi-même et je peux vous assurer que vous n’allez pas aimer.


Je la fixe sans cligner des yeux et elle tourne les talons après avoir pris le temps de bien me lorgner.


Moi (derrière elle) : Merci pour ce compliment. (Voix basse) Mtchrrrr n’importe quoi.


Je retourne dans mon bureau sous les éclats de rire de mes employées. Elles savent que quand on exige que ce soit moi qui fasse l’hôte il faut aller droit au but donc avant de venir m’appeler elles demandent à la cliente d’être bien sûr de ce qu’elle va me dire parce qu’on ne me dérange pas pour rien.


La journée s’achève et je retourne prendre les enfants à l’école pour ensuite rentrer. Je leur prépare le diner vite fait qu’ils engloutissent avant que leur salaud de père ne vienne les prendre pour le week-end. C’est comme ça qu’on fonctionne. Après notre divorce les enfants n’ont pas voulu aller vivre avec lui et sa nouvelle femme donc on a décidé qu’ils restaient avec moi la semaine et les week-ends ils les passaient chez lui. Les enfants n’aiment pas trop sa femme mais comme ils aiment leur père ils font des efforts pour s’entendre avec elle.


On sonne à la porte, c’est lui. Je vais lui ouvrir pendant que les enfants vont chercher leurs sacs. J’ouvre et lui tourne le dos le laissant entrer.


Moi : Bonsoir Charles


Charles : Bonsoir Loraine. Comment ça va ?


Moi : Bien.


Je le laisse assis au salon et vais dans la cuisine. Lui et moi n’avons rien à nous dire donc je ne vais pas faire semblant d’être super accueillante et tout et tout. Je ne suis pas hypocrite et je ne le serai jamais. Je fais la vaisselle et je sens une présence derrière moi.


Charles : Alors tu vas m’éviter comme ça tous les jours Lo ?


Je me retourne pour lui faire face afin qu’il voit bien mon visage.


Moi : Primo tu ne m’appelle plus Lo et secundo ne te crois pas tellement important pour que je puisse t’éviter. Je n’ai rien à te dire donc je ne vais pas creuser dans mon esprit pour chercher un sujet de conversation. 


Charles : Mais nous sommes des amis.


Moi : Hon hon nous ne sommes pas amis. Nous sommes les parents de Jess et Sam et c’est tout. Je ne fais pas partie de celles qui tiennent coute que coute à être ami avec leur ex-mari juste pour faire bien. Je t’ai certes pardonné de m’avoir trompé avec ma meilleure amie et même de l’avoir épousé mais ça ne veut pas dire pour autant qu’on devient ami.


Il reste encore là à me regarder tandis que moi je lui tourne le dos pour continuer à ranger mes assiettes. Les enfants descendent aussitôt et viennent me dire au revoir en me faisant des bisous à tour de rôle sur la bouche puis ils partent.


Moi (criant) : Vous allez me manquer mes bébés.


Jess (criant) : Toi aussi maman.


Puis la porte se claque. A chaque fois qu’ils quittent la maison je ressens un énorme vide. Ils sont toute ma vie et sans eux je ne suis plus personne. C’est grâce à eux si j’ai tenu le coup après la trahison de Charles. Quand je l’ai surpris dans notre lit conjugal avec ma meilleure amie j’ai senti mon monde s’écrouler mais quand j’ai appris par la suite qu’ils allaient se marier c’était encore pire. Je ne savais pas que j’allais retrouver le sourire et même reprendre goût à la vie. Mais j’y suis arrivée et ça fait plus de 3 ans que je vis seule avec mes enfants et que je me suis prise en charge.


Je me sers une coupe de glace et m’installe devant la télé pour regarder la série Empire que j’ai téléchargé. J’ai pris toutes les trois saisons et je les regarde chaque soir après que les enfants soient montés dans leurs chambres. J’adore Cookie Lyon, son caractère et son courage mais surtout la manière dont elle met les gens à leur place. Ça me rappelle vachement quelqu’un.


Je ne sors jamais genre les boites de nuit et autre. J’en ai passé l’âge et mes seules distractions sont mes enfants, mon travail et la télé. Je n’ai d’ailleurs pas d’amis juste des connaissances et ça me va comme ça. Après le coup de l’autre je pense que je ne suis plus prête à faire confiance à qui que ce soit. J’aime ma vie telle quelle est même si un peu de piment ne me ferait pas de mal mais bon je fais avec ce que j’aie.

Un amour dangereux (...